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Thème : Loi LRU
L’évolution du Service Public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche depuis 1984

L’ultra-libéralisme et le social-libéralisme, même combat contre les services publics ?

Jean-Pierre ADAMI
Après les déclarations du Président de la République, le 14 janvier 2014, il est indispensable de faire un retour en arrière pour apprécier la pertinence de ses propos. Celui-ci a officiellement reconnu son identité social-démocrate. Depuis, les « experts » médiatiques bien en cours, se félicitent de cet aveu pourtant tardif. Par une analyse des 30 dernières années, il apparait clairement que ce tournant social-démocrate a été endossé par les responsables du PS dès 83-84, et que depuis, il y a eu dérive social-libérale complètement aboutie et assumée en ce début d’année 2014. Pour ne pas être taxé de faire un procès d’intention, je vais justifier mes propos sur cette dérive en revenant sur le début des années 80, en montrant que celle-ci s’est faite en parallèle à la transformation libérale de l’UE, impulsée par le PS et la droite. La connivence, à ce sujet, de ces deux forces politiques a influencé depuis 84 le Service Public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (SPESR). Son évolution est en effet un bon (...) Lire la suite »

Projet de loi Fioraso : un projet ultra libéral, un projet de précarisation, un projet de destruction de la langue française

Résistance

Le projet de loi sur l’enseignement supérieur, dit loi Fioraso, aggrave la démarche de marchandisation de l’enseignement supérieur déjà engagée par Valérie Pécresse avec la loi L.R.U. : le projet Fioraso est de fait totalement subordonné aux intérêts capitalistes et constitue une privatisation de moins en moins larvée des universités. Son objectif inavoué est la destruction programmée de l’outil de recherche français dans des secteurs stratégiques, au bénéfice d’un espace européen de recherche inféodé aux logiques régressives de la concurrence et de la rentabilité financière.

Dans ce cadre, afin de vendre des services d'enseignement, l'article 2 du projet de loi ESR, multipliant les exceptions, prévoit de modifier l'article L121-3 du Code de l'Éducation, faisant actuellement du français la langue de l'enseignement, des examens, concours, thèses et mémoires, pour y apposer la restriction suivante : « ou lorsque les enseignements sont dispensés dans le cadre d'un accord avec une institution étrangère ou internationale tel que prévu à l'article L. 123-7 ou dans le cadre de programmes bénéficiant d'un financement européen ». De surcroît, et manifestement pour achever le travail, le 12 février dernier, trente-six sénateurs du groupe socialiste ont déposé une proposition de loi « relative à l'attractivité universitaire de la France » L'article 6 de celui-ci (un ajout à l'article L. 761-1 du code de l'éducation) indique que « (…) la langue de l'enseignement, des examens et concours, ainsi que des thèses et mémoires, dans les établissements d'enseignement supérieur, peut être une autre (...) Lire la suite »
Loi relative aux libertés et Responsabilités des Universités. C’est reparti !

Les ravages de la LRU (suite)

Bernard GENSANE

Le changement, c’est pas maintenant ! C’est peut-être même jamais.

Bien sûr, on est content de ne plus subir les mollets de Sarkozy faisant son footing, l’ostentation de ses montres et de ses lunettes de soleil, les aléas de sa vie privée, son obsession du flouze, la brutalité de sa politique sécuritaire, sa haine du service public et des fonctionnaires, j’en passe et des meilleurs.

Un président de la République ne choisit jamais au hasard les ministres à qui il veut confier des tâches stratégiques. Fille d'un universitaire homme d'affaires,Valérie Pécresse était un pur produit de l'enseignement privé. Elle était donc parfaitement qualifiée pour mener de toute urgence une réforme visant à financiariser l'université et à y imposer les méthodes et les règles de l'entreprise privée. Le parcours de Geneviève Fioraso est différent. Titulaire de deux maîtrises, elle enseigne d'abord à des jeunes en difficulté à Amiens. A l'âge de 25 ans, elle quitte l'enseignement et entre au cabinet du maire de Grenoble Hubert Dubedout, un socialiste (sur le tard : il adhère au PS à l'âge de 52 ans) " moderne " , mais plutôt modéré. Outre ses fonctions municipales, Geneviève Fioraso travaille dans le numérique et à France Télécom. En 2003, elle est élue présidente de l'Institut d'administration des Entreprises de Grenoble. Elle administre plusieurs structures à cheval sur le public et le privé. Un (...) Lire la suite »

Les ravages de la LRU (suite)

Bernard GENSANE
Parmi les nombreux ravages de la LRU (et ceux qui avaient précédé le vote de cette loi scélérate que le Parti socialiste ne veut pas abroger s'il revient aux affaires), il est une pratique institutionnelle directement inspirée des lois de la finance : l'évaluation des revues scientifiques. Absurde et imbécile, cette pratique - acceptée et encouragée par de nombreux universitaires - contribue à mettre les intéressés en compétition les uns avec les autres et à faire d'eux des marchandises. Jusqu'alors, on pouvait penser que la valeur d'un article était intrinsèque. Aujourd'hui, elle est fonction du classement de la revue dans laquelle il est publié. Si Louis de Broglie donnait maintenant à une revue française de deuxième catégorie son célébrissime article sur la nature ondulatoire de l'électron, non seulement sa découverte ne lui apporterait rien en termes de carrière scientifique, mais elle ne serait peut-être pas même prise en considération par les professionnels de la profession. Si Einstein livrait les (...) Lire la suite »

Les ravages de la LRU (suite)

Bernard GENSANE
Selon Francis Blanche, "la trahison est une moisissure verte et douce comme le duvet. Elle ronge en silence et par l'intérieur". On le répétera jusqu'à ce que les vaches rentrent à la maison, comme on dit en anglais : la LRU est une arme de guerre conçue par l'hyperbourgeoisie internationale pour privatiser l'enseignement supérieur français et sortir ses personnels de la Fonction publique en une génération. Ont lutté contre cette ignominie, outre, évidemment, toutes les bonnes volontés individuelles, le Snesup, la CGT, Sud, une partie du syndicat autonome (droite), le Parti communiste, le NPA, le Parti de gauche, ainsi que deux associations d'universitaires : Sauvons l'Université ! et Sauvons la Recherche !. Le SGEN-CFDT, l'UNSA, le Parti socialiste (très tardivement) se sont fort mollement opposés à Pécresse. Les deux confédérations syndicales participent désormais à la gestion de l'Université de manière plutôt zélée. Le Parti socialiste, qui n'a jamais condamné globalement la logique de la LRU, ne (...) Lire la suite »

Les ravages de la LRU (suite)

Bernard GENSANE
J'ai sous les yeux une publication d'entreprise. On y parle de « réussir demain », de « contrats », de « parcours et de suivi individualisé », de « développement du potentiel d'anticipation », de « crainte de se retrouver dans l'impasse », de « parcours réfléchi délivré des idées reçues et de tout fatalisme », d'« approche de l'entreprise humaine et responsable », de « performance globale », de « vision humaine de l'entreprise », de « thématique innovante », de « mission », de « jeu de simulation », de « training job dating » (1). Dans cette entreprise, on gère les emplois « de façon plus souple et plus dynamique ». Notez bien ce comparatif qui ne compare rien, comme dans les slogans publicitaires (« Persil lave plus blanc »). Dans cette entreprise, on élabore, comme chez Clausewitz, « une vision stratégique ». Dans cette entreprise, les dirigeants se félicitent du « volontarisme des acteurs à travailler dans un esprit de synergie et de complémentarité ». Cette entreprise vise, forcément, à « renforcer sa dimension (...) Lire la suite »

Les ravages de la LRU (suite)

Bernard GENSANE
Le "chargé de la gestion des compétences" (tout un programme dans cet intitulé : comment un administratif peut-il être compétent pour juger de la ... compétence des universitaires ?) de l'université de Toulouse 2 vient de faire passer cette note aux personnels. De quoi les habituer à l'idée qu'ils pourront bientôt être sur le carreau, comme de simples travailleurs de la sidérurgie lorraine... La BRIEP (Bourse Régionale Inter-ministérielle de l'Emploi Publique) est désormais accessible sur le lien suivant : www.midi pyrenees.biep.gouv.fr Cette bourse permet à tout agent de l'université, titulaire ou contractuel, d'avoir accès, dans le cadre d'un détachement, à des offres d'emplois au niveau régional dans d'autres ministères et/ou d'autres Fonctions Publiques que la Fonction Publique d'Etat. Les recherches d'emploi s'effectuent à partir de l'onglet ''Recherche'' (avec la loupe) sur la gauche de la page d'accueil. A l'heure actuelle, cette bourse n'est pas encore trés fournies du fait de sa mise en (...) Lire la suite »

Les ravages de la LRU (suite)

Bernard GENSANE
Informations très alarmantes transmises par notre collègue Yan Brailowski sur la situation outre-Manche : Une page du site du Guardian http://www.guardian.co.uk/education/2010/feb/15/universit... explique que, dans un contexte de coupes budgetaires et d'anticipations de hausses des droits d'inscriptions, que de nombreux bâtiments universitaires sont vétustes. A noter la pugnacité du Guardian qui obtient ces données après une longue bataille juridique avec l'organisme finançant l'enseignement supérieur. Que font les universités face a la crise ? Toutes n'ont pas les possibilités financiaires d'Oxford, Cambridge ou des universités américaines les plus prestigieuses, et sont très affectées par la crise. Certaines licencient. On voit aussi apparaître certaines pratiques qui ont déjà été mises en oeuvre en France il y a un certains temps. Certaines, comme la prestigieuse UCL, commencent a appliquer des regroupements de départements semblables a ce qu'ont fait certaines établissements parisiens il y a (...) Lire la suite »

Les Ravages de la LRU - Chroniques 2007/2009

Bernard GENSANE
Comme un écrivain que j'aime particulièrement et qui se fantasmait en joyeux vicaire écrivant des poèmes à l'ombre de son noyer, j'aurais tant aimé que mon blog (*), mes écrits de retraité de l'Éducation nationale fussent consacrés à la culture et aux choses de la vie ! Malheureusement, en 2007, une calamité (je propose ce mot calmement) s'est abattue sur mon pays : l'élection de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République française. Sarkozy, c'est la fin de notre République, c'est le triomphe des milliardaires réunis autour d'un Pacte signé au Fouquet's (imaginons De Gaulle fêtant sa réélection en 1965 chez un casinotier en compagnie de Fernandel et du vieux Dassault !), c'est la haine de la culture, le mépris des pauvres tel qu'on le cultive à Neuilly. C'est aussi - et ce n'est pas une attaque personnelle - un homme qui se trouve trop petit. C'est pourquoi je l'ai souvent dénommé « kleiner Mann ». En tant que professeur honoraire des universités, en tant que vieux militant syndicaliste (43 ans de (...) Lire la suite »

Les ravages de la LRU (suite)

Bernard GENSANE
Appartenant au groupe Bolloré, l'institut de sondages CSA est, tout naturellement, indépendant du pouvoir sarkozyste et de la sphère capitalistique. Mais même s'ils sont éventuellement biaisés, traficotés, les sondages peuvent exprimer des tendances lourdes. Tout récemment, un sondage CSA nous apprenait que 69% des Français (une masse considérable) trouvaient normal que la rémunération des chercheurs repose davantage sur le mérite. Dans le même temps, 50% des sondés avouaient ne pas s'intéresser à la recherche scientifique. On peut, effectivement, se contreficher de tout et exprimer des opinions arrêtées. Estimer, par exemple, à 91%, que la science est utile à la société et qu'elle inspire confiance. Le poison libéral/sarkozyste coule désormais à flots dans les veines des Français qui sont, selon ce sondage, en pleine confusion des sens : ils aiment les scientifiques, mais le discours dominant a réussi - disons depuis le mammouth à dégraisser du vulgaire Allègre - à loger dans l'inconscient des Français (...) Lire la suite »
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