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Thème : Simon Bolivar

Simon Bolivar dans le labyrinthe de la dette

Eric TOUSSAINT
Dès le début de la lutte pour l’indépendance, Simon Bolivar, comme d’autres dirigeants indépendantistes, s’est lancé dans une politique d’endettement interne (qui a finalement bénéficié aux classes dominantes locales) et d’endettement externe auprès de la Grande Bretagne et de ses banquiers. Afin de pouvoir emprunter à l’étranger, il a mis en gage une partie des richesses de la nation et il a concédé des accords de libre échange à la Grande Bretagne. La plus grande partie des sommes empruntées n’est jamais parvenue en Amérique latine car les banquiers de Londres prélevaient des commissions énormes, des taux d’intérêt réels abusifs et vendaient les titres nettement en-dessous de leur valeur faciale. Certains des chargés de mission latino-américains mandatés par les leaders indépendantistes ont également prélevé d’importantes commissions à la source quand ils n’ont pas purement et simplement volé une partie des sommes empruntées. Pour le reste, une autre partie importante des sommes empruntées a directement servi à (...) Lire la suite »
D’oú vient la révolution bolivarienne ?

Hommes en vert et rouge face à un arbre.

Thierry DERONNE

"Lorsqu’on évoque le rôle des militaires dans la révolution bolivarienne, on doit d’abord rappeler qu’il a toujours existé en Amérique Latine, envers et contre les zélés de la National Security, une veine de militaires humanistes et progressistes qui ont pour nom (entre autres) Arbenz (Guatémala), Prestes (Brésil) ou Velazco (Pérou). L’armée ne fut pas conçue par Bolivar pour asservir mais pour émanciper. Le concept actuel d’union civico-militaire a permis de renouer avec cette identité et de substituer une armée de robots anti-subversifs issus de la School of Americas par une armée consciente de sa citoyenneté".

Une fois que chaque famille politique a repeint le Venezuela à ses couleurs, reste la question : d'où vient la révolution bolivarienne ? Le président Guzman Blanco (1829-1899)), ce caudillo éclairé qui voulait calquer Caracas sur Paris, ne cachait pas son étonnement. "Le peuple ici est comme un morceau de cuir sec, disait-il, on l'écrase d'un côté, il se soulève de l'autre !" . Contrairement au Mexique ou au Pérou, Caracas ne fut jamaisle siège d'un "Vice-royaume" . Les premières rébellions d'esclaves d'Amérique eurent lieu au Venezuela. De celle du Rey Miguel (1533) à celle de José Leonardo Chirino (1795) ces luttes pour l'émancipation (1) ont ouvert la voie à la guerre d'indépendance de Simón Bolivar (1783-1830) tout autant que les idées de la Révolution française. Au contact des jacobins noirs de la revolution haïtienne, qui donnèrent au continent sa première république libre, la population échangea ses gènes monarchiques pour des gènes républicains. Du haut des "cumbes" - (...) Lire la suite »