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Thème : Jean Ziegler

Les « fonds vautours » sous l’œil soupçonneux de l’ONU

Marie Maurisse

A la tribune, les mots de Jean Ziegler résonnent dans l’atmosphère feutrée du Palais des nations, le siège genevois de l’ONU. Le sociologue suisse, 81 ans, y exposait lundi 10 août la première ébauche d’un rapport sur l’impact des fonds vautours sur les droits humains.

Ces entités privées, aussi surnommées « fonds rapaces », sont des fonds d’investissement spécialisés dans le rachat à bas prix de dettes en défaut, dont ils tirent ensuite profit en poussant le pays concerné à les rembourser au prix fort. Leurs noms ? Elliott Management, FG Hemisphere, Aurelius, etc. Pour Jean Ziegler, nommé rapporteur du groupe chargé de travailler sur le sujet au comité consultatif du Conseil des droits de l’homme, ces hedge funds ne sont rien d’autre que des « terroristes ». Il cite le cas de l’Argentine, mise à genoux par Elliott Management, qui refuse de réduire la dette du pays et a récemment obtenu gain de cause devant les tribunaux américains : Buenos Aires devra s’acquitter en priorité de la somme de 1,3 milliard de dollars (1,18 milliard d’euros) qu’il doit aux fonds vautours, dont Elliott Management. C’est cette affaire qui a précisément poussé l’ONU à s’emparer de la question. Des Etats pris à la gorge Mais l’Argentine n’est pas la seule (…) Lire la suite »

Jean Ziegler et le Savonarole du lac Léman

Gérard Le Puill

Rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation de 2000 à 2008, Jean Ziegler n’a rien perdu de sa capacité d’indignation face à la persistance de la faim dans le monde.

Un phénomène appelé à s’aggraver considérablement dans les prochaines décennies si la liberté de spéculer sur les denrées alimentaires continue d’avoir la priorité sur le droit à l’alimentation pour tous. Cet enjeu sert de trame au dernier livre de Jean Ziegler (1), divisé en six parties. Les deux premières sont un peu trop tournées vers le passé, mais l’auteur tenait à rendre hommage à des hommes et à des femmes admirables rencontrés au cours de ses nombreuses missions de rapporteur spécial. La troisième partie s’attaque aux « croisés du néolibéralisme », à savoir les managers de l’agrobusiness et leurs auxiliaires dans des institutions comme le FMI, la Banque mondiale et l’OMC. À ce propos, le socialiste suisse habille pour l’hiver le socialiste français qui dirige l’OMC. Pascal Lamy est comparé à Girolamo Savonarola, qui dirigea la dictature théocratique de Florence entre 1494 et 1498 avant de finir pendu, puis brûlé. Dans la quatrième partie, l’auteur montre que les pays (…) Lire la suite »