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Thème : Pedro Almodovar

Douleur et Gloire : encore une louche de macédoine à la sauce Almodovar

Rosa LLORENS
Les comptes-rendus de films dans la presse sont bien souvent de la publicité déguisée : la critique au sens propre (faire le tri entre le bon et le mauvais) ne s’accorde pas avec le néo-libéralisme consensuel, où tout ce qui rapporte de l’argent est bon. Almodovar est bankable, aussi ses films sont toujours encensés, bien qu’il ne soit qu’un faiseur cynique : la movida madrilène des années 70 est loin derrière nous et la fantaisie et les « audaces » d’Almodovar éventées ; aussi joue-t-il depuis maintenant 25 ans du pathos, mais, dans son cinéma, les sentiments sont aussi superficiels que ses jeux de jeunesse. Le Figaro, pour qui Douleur et Gloire est « un beau film sur le regret et la création » (association de termes qui ne veut rien dire), lui prédit la Palme d’or. Pour Libération, c’est « un beau film autobiographique mais sans narcissisme » (on se demande où commence le narcissisme pour ce critique), qui se confronte à la vie, au destin, à la création (de tout en vrac) « avec un calme et une évidence (...) Lire la suite »

Les amants passagers : atterrissage raté pour Almodovar.

Rosa LLORENS

Après plusieurs années d’errances mélodramatiques, à la recherche d’un nouveau souffle, Almodovar revient à la comédie, avec un nouvel épisode de la série américaine Pan Am, version cage aux folles : l’action se centre sur deux pilotes bisexuels et surtout un trio de stewards homosexuels. Almodovar poursuit ainsi une trajectoire marquée par l’évitement des réalités socio-politiques et un réductionnisme sexuel qui, dans les années 70, pouvait sembler audacieux, mais qui, aujourd’hui, n’est plus qu’infantile voire inquiétant.

L'avion des Amants passagers, avec ses problèmes techniques qui menacent de le conduire au crash, aurait pu symboliser l'Europe actuelle, enlisée dans une crise économique, morale et intellectuelle et, plus précisément, les scandales politico-financiers qui ont discrédité le gouvernement Rajoy et provoquent, dans la presse, de multiples appels à la démission. Certes, Almodovar glisse dans son film quelques allusions à l'actualité : une directrice de bordel sado-maso raconte qu'elle a pour client le numéro un de l'Espagne ("Le Président du Conseil ? Non, plus haut !") ; la séquence finale a été tournée dans l'aéroport-fantôme de Castello, un des cas les plus scandaleux de corruption politico- financière (cela n'évoque-t-il pas une certaine Notre Dame des Landes ?) ; mais Almodovar l'appelle "l'aéroport de la Manche", et ne l'a choisi que pour ses commodités de tournage ; l'un des passagers est un banquier poursuivi par la Justice, qui essaie de se réfugier à Mexico. Mais, alors que le gouvernement de (...) Lire la suite »