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Thème : Souffrance au travail
Les meilleurs moments ? c’est la nuit quand y a pas les chefs.

Les gars en bleu

Jules SEVAL (avec un complément de Maxime VIVAS)

Je suis pas un opérateur, c’est comme ça qu’on veut nous appeler, j’opère personne. Moi, je suis un ouvrier, je dis toujours : j’ai pas la paye d’un chirurgien. Comme tous ceux qui passent au tourniquet à six heures du mat, ceux qui montent au vestiaire enfiler le bleu et mettre les chaussures de sécurité.

Un tourneur, ça oui, j’accepte et j’en suis fier parce que des comme moi qui bossent sur des tours conventionnels, les tours à l’ancienne, y en a plus beaucoup en France. Et j’ai que 25 ans. A l’école, on travaillait que sur des machines numériques ; le vrai métier, tu vois, c’est Bertand, un ancien, qui me l’a appris. Ça a été mon tuteur, un bonhomme. C’est lui qui m’a appris à bosser sur tour conventionnel. Y en a plus beaucoup des bécanes comme ça dans la boîte, des Cazenave, c’est beau, c’est old school. Dans notre atelier, y en deux, à la réparation il en reste d’autres, mais c’est tout. Ici, on fabrique des moteurs d’hélico, avec Bertrand, on bosse sur la « ligne carter ». « Ligne » c’est atelier, et « carter » c’est ce qui entoure une partie du moteur. C’est des grandes pièces mais c’est vraiment de la haute précision comme travail. Et on est respectés par les gars, parce que si tu maîtrises le conventionnel, forcément sur numérique t’es fort. Tu peux croire que c’est pour le boulot de finition, pour les trucs (...) Lire la suite »
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La loi du marché, impitoyable en réalité !

Luniterre

Pour ne pas oublier, pour aller plus loin et comprendre les enjeux réels de cette tragédie, suite au suicide de Yannick, sur son lieu de travail à Lidl, le 29 Mai dernier, et comme préambule à une republication du témoignage de son collègue, Marc C., une première approche sur le lien entre conditions de travail, chômage et taux de suicide. La corrélation est significative de l’évolution de la crise. La riposte dans les luttes sociales doit le devenir aussi, pour ne pas laisser le désespoir gagner.

« Il supervisait le suivi des camions, le parc automobile, les réparations... Un poste pour lequel il était seul, là où dans d’autres entreprises de même envergure, ils sont en moyenne 3, indique Christophe (Délégué CGT, NDLR), il me disait souvent, qu’il n’en pouvait plus ». Ce drame interroge sur les méthodes de management d’une entreprise désireuse de passer du « hard discount » à une image plus flatteuse, à grand renfort de campagnes de publicité vantant les mérites des produits bio, frais, régionaux de l’enseigne. Mais à quel prix ? Dans le cadre de cette restructuration, « ça a licencié à tout va. Notre directeur régional a été jeté comme un malpropre et a fait un AVC. Idem pour le chef des ventes. Le chef d’entrepôt, en maladie... Les salariés sont stressés, en sous-effectifs, brimés, sanctionnés, les chefs de magasin bossent quasi 70 heures par semaine, les plus jeunes partent chercher du travail ailleurs et sont remplacés par des intérimaires. Notre collègue était d’ailleurs allé voir le directeur pour (...) Lire la suite »