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Thème : Violence

Haïti : l’indigence dans la mémoire collective par l’imaginaire fissuré et peuplé de failles culturelles des lettrés malicieux

Erno RENONCOURT

Dans cette nouvelle tribune, nous continuons de livrer, en fragments de colères intelligentes et de sursauts d'insolence, mais aussi en sanglots de détresse et frissons de peur, les échos angoissants et les scènes bouleversantes de la terreur urbaine qui est en train de propulser Haïti vers le soleil noir d’un passé cauchemardesque. Plus l’onde de terreur se rapproche du voisinage de notre retranchement, plus la danse enchevêtrée des postures des acteurs — à la fois, ceux qui détruisent, ceux qui fuient et ceux qui programment les adjuvants de la victoire des gangs — dessine une chorégraphie qui explicite l’intelligible complexité de ce cauchemar. Mais c’est une chorégraphie anthropologiquement angoissante, puisqu’elle est exécutée avec brio par les insignifiants anoblis et les mécréants accrédités qui constituent le cercle des ratés à succès du shithole.

Et oui, le spectre du cauchemar qui paralyse de terreur et obscurcit d’horreur Haïti est anthropologiquement paradoxal. Il relève, à la fois, autant d’un pogrom contre les classes moyennes haïtiennes, majoritairement constituées de pauvres et de Noirs, que d’une auto déshumanisation rendue possible par l’imaginaire défaillant des groupes dominants haïtiens. Groupes de déracinés auxquels appartiennent, comble d’ironie, les représentants les plus illustres des classes moyennes haïtiennes. Cette observation parait contradictoire, voire diffamatoire. Mais elle est une donnée factuelle et possède une grande valeur stratégique. Et c’est cette valeur stratégique que nous voulons problématiser dans cette tribune, en posant la question qui dérange les conforts médiocres : comment les représentants d’un peuple martyr, dont les plus illustres se sont montrés toujours prompts et zélés à se propulser vers la réussite dans les rêves blancs d’ailleurs, ont-ils pu transformer leur pays en ce (…) Lire la suite »

Haïti : Terreur urbaine et gangstérisation sans frontières en échos-systèmes de liaisons mafieuses, crapuleuses et criminelles

Erno RENONCOURT

Malgré le voile de peur qui brouille l’esprit, par la terreur urbaine, en assauts continus, que sèment les gangs en Haïti, je viens projeter le pâle rayon de ma compréhension de ce qui se joue sur l’échiquier de ce shithole, où je suis auto-confiné, pour guider et Magnifier l’Utopie d’une Résistance citoyenne. Je cherche, ce faisant, à permettre à ceux et celles qui fuient, agonisent et désespèrent, sous le poids des incertitudes induites, de faire l’effort introspectif de regarder en quoi leurs schémas de pensée et leur mode de vie n’ont pas été, et ne continuent pas d’être, à la fois, les bouses et les cendres qui nourrissent, et foisonnent le fumier anthropologique haïtien. L'illustration qui accompagne ce texte tente de visualiser les rouages du fonctionnement de la société haïtienne pour permettre une meilleure appropriation du triomphe indigent du gangstérisme sans frontières comme projet politique.

Aux sources de la résurgence du banditisme légal Depuis l’échec de la mobilisation antisystème en 2019, le pouvoir délinquant, représenté par le PHTK de l'ex président Michel Joseph Martelly, qui était agonisant et proche d’une cinglante défaite au point que le président Jovenel Moïse était incapable de se rendre le jour à ses bureaux, a connu pourtant une féconde et vibrante renaissance par successions d’alliances malsaines et surtout par l’irruption de la terreur des gangs. Fondée sur une demande collective de justice citoyenne contre la corruption, cette mobilisation a été embrassée et portée par les Petrochallengers, hélas, avec plus de fulgurance médiatique, d’initiative symbolique que d’intelligence stratégique. De fait, elle a accouché d’une souris, en débouchant sur un processus appelé : changement de rupture par transition ordonnée. Supportée, sinon subventionnée, par les principales ambassades étrangères pour casser l’élan radical de la mobilisation populaire, qui (…) Lire la suite »

Fragments d’un testament dénudé, ébruités depuis Haïti

Erno RENONCOURT

Comme une vie en sursis, mais encore lucide et consciente de vivre ses derniers moments, je viens livrer et ébruiter sur ce site, qui a donné éclat et rayonnement à mes articles, les fragments d’un testament dénudé. J’habite un quartier de Port-au-Prince, Turgeau, qui est à son tour assiégé par les gangs, et comme d'autres avant lui, il a été livré par les autorités étatiques qui ont été les premiers à fuir. Ce qui permet aux gangs, majoritairement constitués des lumpens des bidons-villes et des quartiers populeux, de progresser et de s'acharner à imprimer la marque de leur déshumanisation à une société qui les a méprisés et exclus. Les tirs de blindés, d'armes lourdes et les déflagrations des drones kamikazes, qui résonnent à moins d'1 kilomètre de chez moi, témoignent d'une lutte violente et désespérante entre les gangs et les brigadiers des zones avoisinantes qui soutiennent quelques policiers, me rapprochent d'une heure fatale. Entre anxiété, désespérance, impuissance et entêtement à rester digne, je livre peut-être là mes dernières inspirations. Craignant de ne pas avoir le temps de produire un article au complet, je livre mon récit en fragments discontinus. Chaque fragment publié à partir d'aujourd'hui peut être le dernier, car le piège de l'indigence se referme sur Haïti et je n'ai pas de plan de fuite. Du reste, je suis convaincu que fuir pour survivre à la déshumanisation n'est ni une option de dignité ni une voie intelligente. Dignité et intelligence sont les deux axes du gradient de valeur qui doit être au-dessus de toute vie pour que la vie reste ce mythe de beauté que cherchent inlassablement à magnifier les fous et les insolents de cette humanité qui, en lambeaux écartelés, dévoile son impuissance.

Entendre le bruit de la déshumanisation derrière l’impuissance Dans le carrousel des images de chaos et des échos assourdissants de douleur qui défile et projette la déshumanisation et l’impuissance de certains peuples du monde, devant la résurgence de la barbarie des puissances occidentales, deux situations, certes éloignées par la culture et la géographie, mais combien proches par les histoires de détresse humaine qui s’y enchevêtrent, méritent qu’on s’y attarde un peu. Les situations poignantes des peuples de Gaza et d’Haïti constituent le miroir éclatant qui renvoie la vérité grégaire de notre monde. Un monde superficiel et inhumain, dont l’existence s’est désensorialisée, fossilisant son essence dans une abjecte et sourde indigence. Á force de se réfugier derrière des impostures civilisationnelles pour masquer les horreurs de la barbarie esclavagiste qui ont tissé le luxueux voile de sa grandeur, l’Occident a refusé d’assumer sa laideur et de faire le saut éthique de la (…) Lire la suite »

Gaza- chroniques d’un désastre de la raison

Djamel LABIDI

Dimanche 5 Novembre sur un plateau de télévision, le général Michel Yakovlev déclare que ce que fait Israël à Gaza est "un désastre moral". C'est un général quatre étoiles, atlantiste, qui a participé pratiquement à toutes les interventions de l'OTAN, Irak, Yougoslavie etc...., Il sait donc , de quoi il parle. Ses propos sont d'autant plus remarquables qu'il révèle, en même temps, qu'il est sioniste à la stupéfaction générale.

Sa déclaration sème l'émoi sur les chaines françaises au moment où elles sont pleinement engagées dans le soutien ou la justification des bombardements de Gaza. Il dit que c'est un massacre que rien ne justifie, même pas l'efficacité et qu'il ira inévitablement à l'échec. Mais si on considère ce qui est dit à ce propos sur les médias, il aurait dû aussi parler de désastre intellectuel, d'un désastre de la raison. Qu'on en juge. Voici quelques propos qu'on pouvait noter sur une chaine de télévision française (LCI) au fil des jours de ce conflit. Ils sont stupéfiants ! 5 novembre .19h- Cohn Bendit, “ leader du mouvement étudiant de mai 1968 ”, et aujourd'hui figure en vue du système médiatico-politique français. Sur les bombardements de Gaza, il pose la question "comment faire autrement". On pourrait lui dire "Tout simplement faire la paix, négocier évidemment". Il n'y songe même pas. "Il faut liquider Hamas", répète-t-il "autrement ça va recommencer". "Dites- moi s'il y a une (…) Lire la suite »

Torture, attaques racistes, déplacements de population : la terreur coloniale frappe ailleurs qu’à Gaza

Contre Attaque

L’armée israélienne a tué plus de 8 000 personnes dans la bande de Gaza dont au moins 3 600 enfants en trois semaines. C’est le bilan épouvantable ce dimanche 29 octobre, auquel il faut ajouter près de 2 000 personnes portées disparues, Gaza manque de tout, et il est difficile de retrouver les personnes sous les décombres. Ces 10 000 morts et disparus ne sont malheureusement pas les seuls. La violence coloniale frappe aussi dans le reste de la Palestine occupée. En Cisjordanie, des déplacements de population, destructions de maisons, attaques racistes et meurtres ont lieu tous les jours depuis le 7 octobre.

Exécutions Israël prétend lutter contre le Hamas. Mais en Cisjordanie, qui n’est pas sous contrôle du Hamas, 110 Palestiniens ont déjà été tués lors d’opérations de l’armée israélienne depuis trois semaines. La vidéo d’un adolescent de 15 ans, Taha Mahamid, exécuté dans le camp de Nur Shams alors qu’il sortait devant chez lui, a circulé sur les réseaux sociaux. Son père a également été abattu alors qu’il tentait de lui porter secours. De nombreux tirs ont aussi eu lieu lors de manifestations palestiniennes dans les villes de Cisjordanie. Les forces d’occupation israéliennes ont arrêté plus de 1 500 Palestiniens de Cisjordanie en trois semaines. Déplacement de population La colonisation s’accélère. Dans les territoires encore habités par des Palestiniens, les colons sionistes religieux profitent de la guerre pour voler plus de terre. Leur projet est messianique : pour eux, Dieu a donné Israël au peuple juif, et il faut en chasser tous les non-juifs. Ces groupes sont (…) Lire la suite »

Chevaux de course à Churchill Downs

Arthur FIRSTENBERG

Les chevaux de course font partie des créatures les plus finement réglées et les plus délicatement sensibles de la planète. Que se passe-t-il lorsque vous leur donnez à tous des téléphones portables à porter pendant une course ? Ils commencent à tomber comme... des chevaux.

C ’est exactement ce qui s’est passé ce printemps à Churchill Downs, à Louisville, où se déroule le célèbre Derby du Kentucky. Churchill Downs organise chaque année trois « rencontres » au cours desquels des courses de chevaux ont lieu quatre à cinq jours par semaine : une rencontre de printemps qui dure tout le mois de mai et le mois de juin, une rencontre de septembre et une rencontre d’automne qui dure tout le mois de novembre. Cette année, la rencontre de printemps a commencé le 29 avril et devait se poursuivre jusqu’au 3 juillet. À partir du 29 avril, et lors de chaque course, chaque jour, tous les chevaux ont été équipés d’un dispositif qu’ils n’avaient jamais porté auparavant. Il s’agit d’un appareil sans fil, de la forme d’un iPhone, qui s’insère dans le tissu situé sous la selle, sur le dos du cheval. Les chevaux ont également commencé à porter ces dispositifs au printemps lors des entraînements matinaux. Ce dispositif STRIDESafe surveille les mouvements du cheval 2 400 (…) Lire la suite »
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Entre un concert d’Elton John et une petite visite aux coureurs du Tour de France, Macron s’offre quelques jours d’émeutes

Dominique MUSELET
L’annonce officielle de la fin des émeutes qui ont commencé le 27 juin 2023, suite à la diffusion d’une vidéo montrant l’assassinat de Nahel, 17 ans, par un policier pour un refus d’obtempérer, n’apporte pas à la population, du moins à la population autochtone de la France, le soulagement qu’on pouvait espérer. La stupeur et l’horreur continuent de paralyser l’entendement de cette partie de la population française qui vit dans la peur depuis la « guerre contre le terrorisme » déclenchée par Bush après les attentats du 11 septembre 2001 à New York, et relayée en Europe par les marionnettes qui nous gouvernent pour le compte des Etats-Unis. Depuis, nous allons de menace en menace, le terrorisme, le Covid, le changement climatique, les immigrés, la sécheresse humide comme dit Modeste Schwartz, et j’en passe, autant de menaces inventées pour susciter la peur et nous faire accepter la perte de notre style de vie, tout en enrichissant les oligarques et leurs soutiens. La seule chose (…) Lire la suite »
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Révolte des banlieues : ceci est bien un mouvement social

Nicolas FRAMONT

« Partage du temps de travail, partage des richesses ou alors ça va péééteeer – ça va péter !! » : ce slogan de manif, un poil usant, a retenti dans toutes les villes de France durant près de 4 mois pour protester contre la réforme des retraites. Pourtant, moins d’un mois après que le mouvement social a été défait, de façon violente et humiliante, l’explosion de colère qui a littéralement embrasé ces mêmes villes suite au meurtre d’un jeune homme durant un contrôle de police est délégitimé par les mêmes qui, il y a encore quelques semaines, chantaient ce refrain.

Ce seraient seulement des émeutes violentes, aveugles et irrationnelles. La preuve : ces jeunes n’ont aucune revendication et s’en prennent à n’importe quel bâtiment, y compris des services publics qui leur seraient pourtant favorables. Cette colère de jeunes gens qui, selon nos politiques et nos préfets, mériteraient quelques claques, n’aurait pas sa place dans la lutte contre Macron et son monde, combat que la majorité des Français soutiennent ordinairement. En voyant les choses ainsi, on se condamne à la division, on marginalise ces jeunes et, surtout, on se trompe : sans romantiser la réalité crue de cette révolte, il s’agit bien là d’un mouvement social. Retour sur quelques clichés qui nous empêchent de penser et d’agir. « Ce sont des émeutes irrationnelles, sans revendication » Tous les participants à un mouvement social se voient systématiquement décrits comme irrationnels et impulsifs par les partisans de l’ordre établi. Il en va du mouvement actuel comme de tous les (…) Lire la suite »
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Faut-il dissoudre la FNSEA ?

Contre Attaque

Vous connaissez la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles ? La FNSEA, c’est le grand lobby des agriculteurs de droite. Un « syndicat » de gros exploitants agricoles, qui milite notamment en faveur de l’agro-industrie, qui revendique l’usage intensif de pesticides et d’une agriculture toujours plus productiviste et destructrice. Ce lobby est un ennemi juré des petits paysans et des mouvements écologistes.

Le journal Reporterre vient d’ailleurs de révéler que c’est la FNSEA qui a obtenu la dissolution des Soulèvements de la Terre, en faisant pression directement sur le gouvernement. Officiellement, les Soulèvements de la Terre seraient dissous parce qu’ils auraient relayé des « dégradations » sur les réseaux sociaux, et ne se serait pas désolidarisé des actions « violentes ». Par exemple, l’arrachage de quelques plants de muguet bourrés de pesticides près de Nantes récemment. Mais alors, si ces actions justifient une dissolution, que dire de celles menées depuis des décennies par la FNSEA ? Petit état des lieux de leurs exploits : 23 août 1990 : à Thouars, dans les Deux-Sèvres, plus de 200 moutons sont brûlés vifs dans un camion anglais, lors d’une manifestation de la FNSEA. Ailleurs, des affrontements violents ont lieu entre les agriculteurs et les forces de l’ordre, surtout dans les départements de l’Ouest. Aucun scandale, aucune condamnation. 20 septembre 2013 : dans la (…) Lire la suite »
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Dans la série “ Le système tue ”, trois films, trois témoignages

Dominique MUSELET

En plein soulèvement du pays contre le système oligarchique EU/US qui veut imposer aux Français, qui n’en peuvent déjà plus, de trimer deux ans de plus pour enrichir toujours plus cette oligarchie esclavagiste, le cinéma Mélies de Montreuil met à l’affiche trois excellents films qui, chacun à sa manière, lève le voile sur un aspect de l’oppression systémique dont nous sommes victimes.

Kim Sohee, seule contre le système Le premier que j’ai vu, About Kim Sohee s'inspire d'un fait divers survenu dans le petit village de Jeonju fin 2016 qui a eu des répercussions sur les lois du travail en Corée du Sud. Kim Sohee est une lycéenne pleine de vie, au caractère bien trempé. Obligée de faire un stage de fin d’étude, (en clair du travail gratuit), dans un centre d’appel de Korea Telecom, elle découvre rapidement qu'il s'agit moins d'informer et d'aider les clients que de les manipuler pour les empêcher de résilier leur abonnement. Kim Sohee se bat courageusement contre les exigences abusives de la direction, mais cela ne fait qu’augmenter la pression conjuguée de l’entreprise, de l’école et de sa famille. Ne voyant pas d’issue à son calvaire, elle se suicide quelques semaines après son chef. Là s’achève la première partie du film. Le film redémarre avec l’enquête de l’inspectrice Yoo-jin qui prend conscience, en même temps que les spectateurs, que Kim Sohee a été la (…) Lire la suite »
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