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24 juillet : lancement de TeleSur, une TV pour l’ Amérique latine. Interview du directeur de l’information.


Interview avec le journaliste colombien Jorge Enrique Botero, directeur de l’information de TeleSur.





www.aporrea.org, mercredi 22 juin 2005.

Par Santiago Torrado


Le 24 juillet prochain, jour de la naissance de Bolà­var, la chaîne TeleSur
commencera à émettre
. Basée à Caracas, la chaîne -baptisée par certains « Al Bolà­var », en allusion à la chaîne arabe Al Jazeera- aura des correspondants à Buenos Aires, à Brasilia, à La Paz, à La Havane, à Mexico, à Montevideo, à New York et à Bogotá.

Le directeur de l’information sera le journaliste colombien Jorge Enrique
Botero. Semana.com l’a contacté à Caracas, alors qu’il se préparait aux
premières émissions d’essai.


Semana : TeleSur a été présentée comme l’antithèse des chaînes
internationales comme CNN. Que remettez-vous en cause dans le traitement de l’information pratiqué par ces chaînes-là  ?

Jorge Enrique Botero : Ce qui nous distinguera parmi les grands médias
c’est que nous regarderons l’Amérique latine avec nos propres yeux. Ce que
nous remettons en cause c’est que des médias internationaux ont un regard
biaisé sur notre continent, rempli de préjugés et de lieux communs. La
Colombie, par exemple, n’est évoquée que sur la thématique du narcotrafic ou
à propos du conflit armé. Dans ces médias ce sont presque toujours les mêmes
sources, les mêmes voix. Nous disons : Comment est-il possible que
l’Amérique latine, si diverse et si riche, soit interprétée, lue et
commentée par un noyau si réduit de sources ? C’est l’observation que nous
faisons, et c’est de là que découle notre proposition d’être différents.


Semana : Comment pensez-vous établir cet éventail de thématiques propres ?

Jorge Enrique Botero : Nous sommes en train d’évaluer une liste de thèmes,
ces derniers jours, avant de commencer à émettre. Nous allons travailler sur
la question de l’ALCA [Zone de libre-échange des Amériques, ZLEA], mais
également sur l’ALBA (Alternative Bolivarienne pour les Amériques). Nous
comptons aborder le thème de la fameuse triple frontière, entre le Paraguay,
le Brésil et l’Argentine. Là -bas ils ont créé une ambiance particulière,
prétendant qu’Al Qaeda s’intéresserait à la région, alors que la vérité
c’est qu’il s’agit de l’occupation d’une zone géographique qui dispose de
richesses naturelles infinies, où sont par exemple concentrées les
ressources en eau les plus importantes de l’Amérique latine.

Les bases nord-américaines et la présence militaires des Etats-Unis en
Amérique latine seront observées de près. Un phénomène tellement inquiétant et qui provoque tant d’irritation dans la région passe généralement
inaperçu -à l’exception de la base de Guantánamo de temps en temps- ; nous
allons suivre cela comme une question de tous les jours et nous la
traiterons de façon continue. Nous parlerons des tortures et de l’impunité à 
Guantánamo, bien entendu, et nous mobiliserons des moyens audiovisuels pour montrer cet enfer.

Nous avons un autre thème, c’est la dette éternelle, et non pas la dette
extérieure. L’année 2005 et l’année 2006 seront des années d’élections sur
le continent et nous suivrons tout cela. Nous suivrons également la guerre
de l’eau dans l’Amazonie, la question des transgéniques, le thème de
l’immigration latino-américaine aux Etats-Unis, leur vie là -bas, et tout une
série de thèmes très variés liés aux mouvements sociaux et populaires qui
existent en Amérique latine. Nous suivrons l’activité du MST (Mouvement des Sans Terre brésilien), la récupération des usines par les ouvriers
argentins, la Révolution Bolivarienne au Venezuela. Ce n’est pas une
programmation insensée que nous avons inventé, c’est une programmation basée sur la réalité existante, méconnue et occultée dans la plupart des cas par les grandes chaînes.


Semana : Quelles seront ces nouvelles voix qui pourront s’exprimer sur
TeleSur ?

Jorge Enrique Botero : Ceux qui n’ont jamais parlé. Ceux qui sont des
êtres anonymes depuis des décennies, des dirigeants syndicaux, des
dirigeants populaires. Combien de fois avez-vous vu Evo Morales sur l’écran
de télévision en Colombie ? Il y a des dizaines, des centaines d’Evos
Morales en Amérique latine, des gens qui travaillent, qui réalisent des
choses et qui n’ont pas accès aux médias ; et nous allons leur donner la
parole de façon permanente.

Sur le plan politique il y a aussi des acteurs qui sont laissés dans
l’oubli. Je suis un témoin direct du fait qu’i existe des tendances
éditoriales qui réduisent au silence certaines personnes quand elles
commencent à se faire remarquer. Et je vais vous parler du cas concret de la
Colombie. Dernièrement c’est différent, parce que maintenant ils sont
présents, mais pendant des mois les voix de Piedad Córdoba ou de Gustavo
Petro ont été réduites au silence. Je sais qu’il existe des ordres stricts
dans certains médias, et y compris sur certaines chaînes câblées, pour que
Chávez ne soit ni vu ni entendu en Colombie. Avec nous il apparaîtra dans la
mesure où une nouvelle pourrait se rapporter à lui. Ce n’est pas que allons
devenir la chaîne de propagande de qui que ce soit, mais il est l’un des
protagonistes de notre continent et il génère de l’information.


Semana : Donc, ceux qui pensent qu’il s’agira d’une chaîne de propagande sont dans l’erreur ?

Jorge Enrique Botero : Complètement dans l’erreur. Cette chaîne sera tout sauf une chaîne de propagande. Tout sauf le travail de façon tendancieuse, ennuyeuse et institutionnelle, pour donner des nouvelles et observer la réalité latino-américaine. Ce sera tout le contraire. La règle numéro un de cette chaîne c’est la pluralité.


Semana : Que diriez-vous à ceux qui ont cette crainte ?

Jorge Enrique Botero : Les personnes qui craignent que cela ne devienne la
chaîne chaviste, comme on l’a dit, vont être très déçus et vont être surpris
quand ils verront ce qui apparaîtra sur l’écran de TeleSur. Ce qu’il y aura
c’est de la diversité, de la pluralité. L’orientation de notre manuel de
style à propos de la couverture des sujets est très précise, et nos
correspondants ont l’obligation de faire parvenir toutes les sources qui
concerneraient un thème donné. Cela peut indiquer le caractère non
propagandistique de cette chaîne.


Semana : Si nous considérons que les partenaires actionnaires ce sont les gouvernements de gauche sur le continent, le Venezuela, l’Argentine,
l’Uruguay et Cuba, la vision de la chaîne sera nettement de gauche ?

Jorge Enrique Botero : D’un point de vue éditorial, je dirais qu’il s’agit
surtout d’une chaîne indépendante qui joue le jeu de la pluralité, qui fait
le pari d’un mouvement important qui se déroule actuellement sur le
continent, c’est-à -dire l’intégration. Par chance ce processus d’intégration
est activé par des gouvernements qui viennent de s’installer dans un état
d’esprit anti-hégémonique, ouvrant ainsi des espaces à la question de la
souveraineté face aux Etats-Unis et à la question de l’intégration. La
chaîne ne saurait faire abstraction de cet élan qui parcourt le continent
actuellement.


Semana : Pourquoi le Brésil est-il resté en dehors ?

Jorge Enrique Botero : En fait le Brésil n’est pas vraiment en dehors. Ils
ne se sont pas associés formellement à l’entreprise La Nueva Televisión del
Sur SA parce qu’ils ont donné la priorité à un projet sur lequel ils
travaillaient depuis longtemps et qui s’appelle TV Brasil Internacional. Le
Brésil ne fait pas parti des actionnaires mais le Brésil est une pièce
fondamentale d’un point de vue opérationnel et logistique pour nous, parce
que nous allons collaborer par le biais de dizaines d’accords. Nous en avons
déjà souscrit cinq avec des télévisions régionales et avec la chaîne du
sénat.


Semana : Chávez et Lula ont tenté d’établir une nouvelle géopolitique et ils ont parlé de la coopération sud-sud et de la modification de la géographie
commerciale du monde. TeleSur partage cette vision ? Comment couvrirez-vous l’actualité internationale ?

Jorge Enrique Botero : Pour vous répondre de façon précise, nous allons
signer un accord avec Al Jazeera pour un échange continu de l’information.
Eux, pour la première fois, auront un correspondant au Venezuela, et nous
allons accéder à l’information provenant du monde arabe à travers leur
regard à eux. Nous sommes en pleine harmonie avec ce don vous parlez. Par
exemple lors de la dernière visite du président Rodrà­guez Zapatero en
Amérique latine, toute cette perspective nouvelle avec l’Espagne du PSOE,
pour un autre type d’approche. Cette unipolarité du monde, tout le monde
regardant vers le nord dans un mouvement de vénération qui tend à 
l’agenouillement, doit être brisée. Pour nous il y a une grande quantité
d’horizons au-delà de ce qui se passe à Washington et c’est pour cela que la
devise de la chaîne c’est « Notre nord c’est le sud ».


Semana : Nous pouvons considérer comme un fait acquis une position très
critique de votre part à propos de la présence des Etats-Unis sur le
continent.

Jorge Enrique Botero : C’est un fait. Nous ne pouvons pas continuer de nous
borner aux statistiques. Comment se fait-il qu’en un an le nombre de
conseillers militaires, et de personnels de sécurité sous contrat, en
Colombie, ait été multiplié par deux, et cela ne reste qu’un simple chiffre
 ? Quelles sont les implications de tout cela ? Nous avons un thème assez
avancé concernant l’activité d’une bonne partie de ce personnel
nord-américain en Colombie, ce qui a été relativement bien illustré avec les
épisodes récents qui ont montré l’implication de ces personnes dans le
narcotrafic et dans le trafic d’armes. Nous regarderons de façon assez
détaillée tout le déploiement et tous les agissements des Etats-Unis sur
notre continent.


Semana : Quel est l’origine des journalistes qui géreront le contenu de la
chaîne ?

Jorge Enrique Botero : Cette chaîne est une vieille idée de journalistes.
Nous avons réuni un groupe de professionnels très expérimentés, qui
travaillent dans ce domaine depuis plusieurs années. Le directeur général
Ahram Aharonian est Uruguayen. Il y a le ministre de la communication
vénézuélien Andrés Izarra qui était parmi les fondateurs de CNN En Español.
La journaliste argentine Ana Descalón a travaillé pendant plusieurs années
dans l’audiovisuel pour la BBC. Le Brésilien Beto Almeida est présentateur
de journaux et d’émissions sur la télévision brésilienne depuis plusieurs
années, et il a porté beaucoup d’attention aux médias communautaires et au
mouvement social brésilien. Ils ont tous beaucoup d’expérience dans le média
audiovisuel.


Semana : Quelles formes prendront les contenus de vos émissions ?

Jorge Enrique Botero : Nous aurons une heure d’information le midi et une
autre le soir. Nous ouvrons avec une nouvelle, mais ensuite il y aura deux
ou trois commentaires qui expliqueront au téléspectateur ce qui se passe. A
l’heure actuelle je suis sûr que le public latino-américain sait ce qui
s’est produit en Equateur, mais il n’a pas su quelles forces ont agi à ce
moment-là , quelles sont les implications et les conséquences de ces
événements pour le reste de la région, quel est le rôle réel des Etats-Unis,
quel est le comportement du nouveau gouvernement. J’aspire à ce que cette
avalanche informative quotidienne sur notre continent puisse être placée
dans un contexte, dans un panorama.

45 % du contenu c’est de l’information, le reste c’est des documentaires et
du cinéma. Ces 45% ne sont pas que des nouvelles, il a des interviews, des
gens débattant sur tout le continent, des chroniques et des reportages. Nous
allons récupérer pour la télévision tous ces genres qui ont disparu.


Semana : Que pouvons-nous attendre de votre couverture de la Colombie ?

Jorge Enrique Botero : En termes éditoriaux, la priorité de TeleSur
concernant la Colombie sera une couverture dans l’optique de la recherche de la paix. C’est le plus pertinent. Cela nous oblige à effectuer une
couverture très minutieuse du pays avec toutes les sources, avec tous les
acteurs qui participent du conflit, en mettant l’accent sur les thèmes qui
conduisent à une solution politique du conflit, laquelle existe sans le
moindre doute. Nous aurons également des émissions sur l’énorme richesse
culturelle et entrepreneuriale de notre pays. Nous avons déjà un
correspondant, William Parra, qui travaillera avec nous à partir du 15
juillet 2005. Le public peut s’attendre à une couverture très plurielle,
très diverse, mais nous mettrons surtout l’accent sur tout qui peut conduire
à une solution politique.


Semana : Comment cela se passera-t-il pour la distribution ?

Jorge Enrique Botero : Nous sommes une chaîne satellitaire. L’accès se fera
principalement par le câble. En ce qui concerne la Colombie nous aurons
accès à Tele Pacà­fico et à Canal Capital par le biais d’accords souscrits il
y a quelques jours dans le département du Valle de Cauca avec Angelino
Garzón et à Bogotá avec Lucho Garzón. Ces deux chaînes utiliseront les
espaces d’information de TeleSur, et en plus ils reprendront les programmes
de TeleSur pendant toutes les heures sur lesquelles ils n’ont pas d’émission
actuellement. Peu à peu nous couvrirons tout le territoire colombien, mais
en plus nous serons accessibles par des dizaines de distributeurs de câbles,
des réseaux de chaînes communautaires et paraboliques. Il y aura une clameur
pour demander TeleSur à très brève échéance pour une raison très simple,
c’est que TeleSur sera une chaîne pleine de scoops.


Semana : Quelle sera votre relation avec le marché ?

Jorge Enrique Botero : Nous avons un capital initial très important
provenant des gouvernements concernés, nous sommes en train de construire ce
que nous appelons une « bicyclette financière » qui nous permettra, dans un
premier temps à travers les entreprises publiques des pays membres ou les
entreprises commerciales ou industrielles de l’Etat, de garantir des revenus
pour le futur. Nous avons actuellement engagé un débat pour savoir si nous
devons accepter des parrainages, des mécénats, ou d’autres types de
soutiens, de la part des entreprises commerciales, débat qui n’est pas
encore achevé.

Propos recueillis par Santiago Torrado.

www.telesurtv.net


- Source : www.aporrea.org/dameletra.php?docid=14901

- Source originale : Semana (hebdomadaire colombien)

- Traduction : Numancia Martà­nez Poggi


« Le temps n’est plus où nous nous taisions, où nous baissions la tête et tendions l’autre joue comme disiat le Christ. Après le coup d’Etat d’avril 2002, ils nous en ont fait voir de toutes les couleurs », a souligné le dirigeant vénézuélien.

« Notre gouvernement réagira (...). Si le gouvernement étasunien ose entreprendre une action, quelqu’elle soit, par exemple s’ils lancent des signaux très puissants, il y aura alors une guerre électronique  », a t-il précisé.

« Il faudra voir jusqu’où ils sont capables d’aller, ils vont s’en repentir car notre réaction sera plus puissante encore et développera encore davantage la conscience en Amérique latine », a t-il assuré.

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