auteur Kaddour NAÏMI
10 mai 2024
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Lettre de Rome d’un E-C
Kaddour NAÏMI
Chers parents, je vous écris de Rome, un jour comme les autres, Rome, la capitale des riches, des Occidentaux, des Chrétiens, avec un Pape E-C, c’est-à-dire Extra-Communautaire : il vient d’Argentine. Les Italiens appellent ainsi les Étrangers provenant des pays pauvres, pauvres parce que, dans le passé, les Européens, militairement plus forts, les avaient agressés et pillés.
À Rome, les immigrés vont et viennent depuis que les Romains, voilà deux mille ans, envahissaient les pays étrangers et amenaient à Rome des esclaves : noirs, blancs, bruns, juifs et tant d’autres. Au point qu’aujourd’hui, à la vue d’un citoyen romain, « de plus de sept générations », comme ils disent ici, on ne peut pas affirmer l’identité de ses ancêtres, avec tout le minestrone constitué entre les peuples pendant l’empire romain, et sa production d’enfants légitimes, enfants naturels, enfants de citoyens libres, enfants d’esclaves et enfants de personne. Pourtant, un général italien affirma dernièrement : l’italianité se prouve par la blancheur de la peau. Connaît-il vraiment l’histoire de l’Italie ? Possède-il une bonne vision oculaire ? Une fois, un garçon m’amusa jusqu’au rire. Il leva le bras pour le salut fasciste et cria : « Vive la race blanche ! ». Pourtant, ses cheveux noirs et sa peau foncée ressemblaient aux miens. Je sourirais si quelque descendant d’esclaves, pas (…)
30 décembre 2018
Du référendum populaire
Kaddour NAÏMI
Le mouvement des Gilets jaunes en France vient de remettre à l’ordre du jour l’idée de référendum d’initiative citoyenne (RIC). Examinons quelques aspects.
Objections et réponses.
Objection 1. Avec ce genre de référendum, il suffirait qu’un chef d’État prenne une décision anti-populaire, et la voilà contestée, sinon lui-même comme chef d’État, par un référendum. Dès lors, c’est l’anarchie ! Comment gouverner dans ce cas ?
Réponse. Dans une réelle démocratie, un chef d’État ne peut pas prendre une décision anti-populaire. Pourquoi ?… Parce qu’il a été élu par le peuple, précisément pour ne pas prendre de décision qui lèse les intérêts de ce peuple. Autrement, ce chef d’État ne représente plus les intérêts de ses électeurs. Il s’ensuit qu’un prétendant à la direction de l’État devrait savoir, en présentant sa candidature pour être élu par le peuple en tant que son représentant, ne devrait prendre aucune décision anti-populaire.
Objection 2. Elle fut ainsi présentée : « Enfin, (…)

