auteur Axel NODINOT
4 août 2025
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Au Japon, l’Orient extrême
Axel NODINOT
Imaginez votre stupeur quand, flânant dans les rues d’une grande ville allemande, vous découvririez une église où l’on vient prier pour les soldats nazis morts au combat. Cette folie révisionniste existe bel et bien en plein centre de Tokyo, à deux pas du Kokyo, le palais de la famille impériale.
Au sanctuaire shinto de Yasukuni, entre de grandes allées, des cerisiers et d'anciennes maisons de thé, les Japonais honorent les deux millions de 'divinités' tombées lors des invasions coloniales de l'empire (1868-1945) et pendant la 'Grande guerre d'Asie de l'est' – la Seconde Guerre mondiale. Au détour d'un sentier, un monument est même dressé à la gloire de la Kempeitai, surnommée la 'Gestapo japonaise', qui tortura, massacra, viola et réduit au travail forcé des Coréens, Chinois, Taïwanais et d'autres peuples de la région.
Cette époque sombre, qui a vu le Japon rejoindre les puissances de l'Axe et se conclure par l'horreur des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, a toujours ses nostalgiques. Preuve en est du scrutin du 20 juillet dernier, qui a renouvelé la moitié des sièges de la Chambre des conseillers, la chambre haute de la Diète japonaise. La conclusion principale de cette élection est la perte de majorité du Parti libéral-démocrate (PLD, droite). Cette dernière (…)
