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BD : "Bush & Ben, copains comme cochons", par AZIM, aux éditions Paquet

Afghanistan, janvier 2001, Ben Laden et son équipe de bras cassés préparent une attaque spectaculaire sur le sol américain grâce aux enseignements du Mollah Mac Gyver. Pendant ce temps, aux Etats-Unis, les business en tout genre font tourner la planète. Du côté de la Maison Blanche, on est en effervescence car un pharamineux projet est sur le point d’être finalisé.

A travers les aventures romancées et bouffonnes de Georges Bush Jr. et d’Oussama Ben Laden, l’auteur, Azim, nouveau venu dans le monde de la BD mais par ailleurs rappeur-compositeur auteur de 3 albums de hip-hop, nous invite à faire un retour dans le temps de dix ans, histoire de revisiter avec impertinence les événements qui ont secoué la planète ces dernières années.

L’originalité du propos, c’est que ce retour en arrière se fait du côté des coulisses, là où des politiciens sans scrupules et plus bêtes et méchants les uns que les autres passent leur temps à essayer de nous faire prendre des vessies pour des lanternes, autrement dit à nous manipuler. Ainsi nous retrouverons Colin Powel avec son fameux numéro de l’éprouvette jaune à l’ONU. Il y a aussi Donald Rumsfeld, l’ancien secrétaire à la défense et ses révélations sur les bases terroristes afghanes dignes d’un film de SF. Et puis bien sûr Dick Cheney, le grand tireur de ficèle, dont l’obsession est de faire passer le tristement célèbre Patriot Act et d’enrichir ses petits copains les financiers. Vous l’aurez compris, toute ressemblance avec l’histoire telle qu’elle s’est réellement passée n’est pas forcement indépendante de la volonté de l’auteur. 

Au fil des pages, celui-ci s’amuse à nous faire tordre de rire mais aussi à distiller ses points de vues ou ses intuitions sur les mauvaises habitudes de nos amis les maitres du monde. Et il y en a pour tous les gouts : de Sarkozy à Villepin, de Cheney à Saddam, tout le monde en prend copieusement pour son grade.

Mais avant tout ce sont nos idées reçues, et surtout les vérités officielles qui prennent un sacré coup (de crayon) à travers les blagues pas si innocentes que cela de Azim. Vous ne me croyez pas, et bien répondez à cette simple question : Combien de tours se sont effondrées le 11 septembre 2001 ? 

Si vous répondez trois (la bonne réponse) lisez cette BD car vous allez sacrement vous marrer.

Si vous répondez deux (ouille, mauvaise réponse). Un conseil : lisez cette BD, vous avez huit ans d’histoire à rattraper.

Questions à Azim...

Azim, quel est le thème principal de votre bande dessinée ?

Ma première bande dessinée illustre de manière caricaturale un certain point de vue sur le monde. Notamment en matière de géopolitique. En résumé, on peut dire qu’elle traite du projet en évolution du Nouvel ordre Mondial et des incidences dans le reste du monde. Bien entendu, le 11 septembre 2001 est abordé...

Vous vous êtes fait connaitre en tant que rappeur et compositeur, pourquoi avoir choisi la bande dessinée pour vous exprimer sur ce thème ?

Le dessin est apparu dans ma vie bien avant le rap et la musique en générale. J’ai aussi tâté un peu le «  graph » comme pas mal de gens de ma génération qui ont été sensible à cette culture «  urbaine ». Le dessin et la musique ont été longtemps complémentaires. J’ai sorti en indépendant trois albums hip-hop avec un certain succès d’estime et de reconnaissance dans ce qu’on appelle le milieu «  underground ». Mais je me suis toujours promis de réaliser un album BD... Cela a été fastidieux mais les albums audio -j’en suis persuadé- ont permis à cette BD d’exister. J’ai le même engagement dans mes raps que dans cette BD. Ce qui fait dire à certain que cette BD est très «  hip-hop ». Et ce n’est pas pour me déplaire...

Quand et comment avez vous commencé à vous poser des questions sur la version officielle du 11 septembre ?

J’étais dans une grande surface devant des dizaines de postes TV allumés sur l’évènement le jour du 11 septembre 2001. Le choc à été fort mais j’ai le sentiment d’avoir toujours douté. Le temps passé me fait peut-être dire cela... Quoi qu’il en soit, passé les premiers instants, l’annonce d’un attentats terroriste organisé par quelqu’un que les médias nous présente presque comme un éleveur de chèvre caché dans des montagnes afghanes m’a semblé incohérent. Les niveaux d’alertes au rouge incessants, l’application du Patriot Act, les armes de destructions massives introuvables, l’Anthrax sensé être une attaque terroriste et qui s’avère finalement provenir d’un laboratoire américain, les liens inexistants entre Saddam Hussein et Ben Laden et le reste m’ont convaincu que la vérité était ailleurs. Les livres d’Eric Laurent sur les BUSH et «  la face cachée du 11 septembre » (2004) ont définitivement validés mes doutes. Ensuite, les liens internet, les lectures du Réseau Voltaire et de ReOpen911.info ont continué de me cultiver sur le sujet.

Que pensez vous de ce qui est arrive aux célébrités ou même aux journalistes qui réfutent la version officielle ? N’est-il pas risqué pour vous d’aborder ce sujet ?

Il ne s’agit pas d’une méthode nouvelle. Il suffit de relire l’Histoire. La chape de plomb qui entoure le sujet est hermétique grâce à l’auto-censure des journalistes et des rédactions des médias ; dont les salaires proviennent des marchands d’armes et des financiers (je caricature à peine). Mais quand un artiste ou un journaliste indépendant aborde le sujet, on le lui fait payer. On fait un exemple... On le sacrifie. La plupart des artistes dans notre société n’existent que grâce aux médias et à ce qu’ils veulent bien raconter d’eux. Les médias quant à eux ne subsistent que grâce aux publicités. Si un annonceur proche du pouvoir ne souhaite pas voir aborder un sujet, il menace de retirer ses publicités si par malheur le média décidait de s’en faire l’écho. «  Asphyxie assurée », comme dit l’un des personnages de ma BD. Pour rappel ou pour information, la France à dégringolée à la 43ème place en matière de «  Liberté de la Presse » en 2009. Pour ce qui me concerne, la reconnaissance des médias et les critiques des philosophes milliardaires qui rependent leurs expertises et qui s’auto-congratulent dans les médias du néo-libéralisme ne m’intéressent pas. Cependant, je dois être honnête, je recherche la reconnaissance du public. Sinon, je ne mettrai pas mes productions dans le circuit. Et puis, la rencontre et le débat avec les citoyens me plaît... y compris sur un média gouvernemental. Mais il est peu probable qu’ils en aient le courage et la volonté. Il suffit de voir le débat annulé par Guillaume Durand et qui devait accueillir parmi les sceptiques, Niels Harrit et Eric Laurent. Bref, mis à part Frédérique Tadéi, les journalistes du CAC40 sont des «  passes-plats » à qui les actionnaires -avec l’argent qu’ils volent au Travail- paient la cocaïne.

N’est-il pas déstabilisant de remettre en question quelque chose de communément admis ? Quel conseils pourriez vous donner a ceux qui se posent des questions sur le 11 septembre ?

C’est certainement déstabilisant. Je me souviens des premières informations «  énormes » qui remettaient en cause la version officielle de manière incontestable. C’est un choc. Le coeur s’emballe et une sorte d’excitation teintée de peur vous envahit. Avec le temps, les choses se tassent et c’est sur ça que comptent les manipulateurs de cet événement. Regardez l’assassinat de Kennedy, la Baie des cochons, Pearl Harbour, Allende au Chili, l’incendie du Reichstag etc... Aujourd’hui qui s’en souvient ? Qui s’intéresse à cela dans la population ? Ces mensonges d’Etat, ces complots et ces machinations avérées ont servis les puissants dans leurs desseins. Mais aujourd’hui tout le monde s’en moque. On se dit : «  tout ça n’existe plus ! On est informé maintenant et nous vivons dans des démocraties. On s’occupe bien de nous. On nous protège... ». Et c’est là que le danger se cache...En tout cas, pour les néophytes du sujet, on voit bien que les réactions sont brutales quand on expose notamment l’existence et l’effondrement -à la quasi vitesse de la chute libre- de la tour n°7. Comment un événement majeur et de cet ordre, présenté au Monde pendant des heures, des jours, des mois et des années même, peut-il être aussi méconnu par les citoyens ? Quand on fait un sondage, 85% des gens ne savent pas qu’une troisième tour s’est effondrée à Manhattan, le 11 septembre 2001. Et ce, sans qu’aucun avion ne l’ait percutée... Alors, c’est vrai, c’est brutal. Et si on ne regarde pas, on ne voit rien... mais on prend le risque de laisser ceux qui savent, ou qui sont à l’origine, nous conduire vers de sombres heures. Alors, pour ceux qui souhaitent aborder le sujet doucement, je leur conseille vivement la lecture de ma BD ;)

Que pensez vous de ce qu’on appel la théorie du complot ? Faut-il tout remettre en question ?

Ce qui est drôle dans cette appellation «  théorie du complot » c’est qu’elle est utilisée pour discréditer ceux qui pensent que la version officielle est troublante voir qu’elle nécessiterait la réouverture d’une enquête indépendante. En effet, nous, «  les méchants conspirationnistes », aurions élaborés une «  théorie du complot ». Mais il ne faut pas oublier que la version officielle du gouvernement BUSH est une théorie du complot. En effet, selon la version officielle, un complot islamique, organisé par un certain Ben Laden en lien avec des cellules dormantes en Europe et sur le sol américain, aurait attaqué le symbole économique et stratégique américain. Aucune preuve tangible dans l’instant ne prouve qu’il ne s’agisse pas là d’une théorie. Pour ce qui est de tout remettre en question, pourquoi pas... à partir du moment ou dans un premier temps, on le fait pour soi. On peut par exemple avoir des indices ou des intuitions mais il faut impérativement les confronter à des lectures diverses. Après un recoupement minutieux, on peux débattre du sujet avec d’autres puis, si cela prend de l’ampleur, tenter d’alerter les médias. Alors, si les médias font silences et si les bloggeurs du néolibéralisme vous insultent à longueur de forums sans débattre et sans répondre à vos arguments, c’est que probablement vous êtes tombé sur du lourd ;)

Dans votre BD on croise à un moment, le clone du Christ, que vous présentez comme le premier altermondialiste, c’est plutôt surprenant non ?

C’est une intuition mais... Dans l’Histoire, de nombreux hommes se sont soulevés pour plus de justice, plus d’équité et avec l’espoir de créer un «  Monde meilleur ». Jésus était probablement l’un de ceux-là . Probablement aussi l’un des meilleurs à l’époque. Capable de se sacrifier pour des lendemains qui chantent. Je ne crois pas dans les religions écrient par les hommes. Alors pour moi, Jésus n’était qu’un homme. Cependant, il à montré par son courage, ses convictions et son pouvoir de convaincre que l’on peut «  changer le Monde » et que l’on peut se dresser face à l’oppresseur. Après sa mort, les instances politiques et religieuses ont du constater que le mal -selon eux- était fait et qu’il fallait canaliser cette énergie sous peine de voir les Hommes défendre leurs droits sans cesse. Les puissants ont eu peur. Alors les interprétations ont permis de maîtriser et de conduire les fidèles. Un mensonge est né sur la base d’une vérité probablement. Bref, je me trompe peut-être, mais je retrouve dans certaines luttes face au néo-libéralisme le combat d’un Jésus. Cet avis me vaudra surement les foudre de nombreux croyants mais je ne me sens pas irrespectueux. J’utilise juste le droit de m’exprimer tant que le Nouvel Ordre Mondial l’autorise encore un peu.

On n’entend moins parler de l’altermondialisme justement. Pensez vous qu’il existe une alternative crédible au système que vous dénoncez ?

Peut-être que les raisons évoquées plus haut sur la liberté de la presse y sont pour quelque chose. Quoiqu’il en soit, l’altermondialisme est une idée nouvelle dans notre monde «  moderne ». Son «  succès » est planétaire, et c’est probablement la première fois dans toute l’histoire de l’humanité. C’est vrai, dans l’instant, cette idée fuse dans tous les sens et ne semble pas trouver le canal qui permettrait une certaine unité. Sans cette cohésion, son pouvoir sera quasi nul. Mais l’idée qu’un autre monde est possible semble (re)faire son chemin. En tant qu’artiste, j’ai plutôt tendance à me poster en observateur même si l’espoir suscité par ce «  nouveau » mouvement ne me laisse pas insensible. Une chose est certaine, le capitalisme sauvage risque de faire long feu. Il faudra bien lui trouver une alternative. Alors si certains commencent à réfléchir au sujet -même si c’est décousu dans l’instant- c’est bien. A suivre...

On rit beaucoup en lisant votre BD, mais beaucoup de situations que vous décrivez sont révoltantes. N’est-il pas risqué de mélanger humour et politique ?

Merci. Si on rit c’est qu’une partie du travail est concluant. Pour ce qui est des situations révoltantes, j’ai conscience que certaines blagues peuvent paraître déplacée ou mal venues pour certaines âmes sensibles. Mais je reste attaché à la Liberté d’expression. Et puis j’ai souvent remarqué que les prêcheurs de bonne conduite et les moralisateurs sur le sujet de l’humour ne sont souvent pas très actifs pour combattre les interventions illégitimes qui font des victimes. On les entends peu lorsqu’Israël bombarde des écoles et des hôpitaux. On ne les entends pas sur les Afghans que l’on expulse de France alors qu’on bombarde leurs village, là -bas etc... En faisant de l’humour je n’ai pas l’impression de faire du mal. Je dédramatise simplement ou je choque pour provoquer une réaction qui entraînera probablement une réflexion. Et puis, lorsque je réalise des albums audio très «  durs » sur la situation mondiale on me reproche mon manque de détachement et de n’être pas très «  drôle » quand je rappe. Alors à chaque support son concept...

Que pensez vous de l’attitude de la France dans cette affaire à  l’époque, et qu’est-ce qu’elle vous inspire aujourd’hui ?

Avant l’élection du nouveau Président Français, la France avait encore un certain attachement à ce que pouvait représenter le Gaulisme et pouvait résister aux sirènes du néo-libéralisme sioniste grâce à quelques hommes encore en poste à cette époque. Aujourd’hui, nous avons réintégré l’Otan et il est fort probable que nous serions intervenu aux côté de l’armée américaine pour agresser l’Irak si Sarkozy avait été le Président alors. Pour ma part, le discours de Dominique Galouzeau de Villepin à l’ONU m’a beaucoup plus. Cet acte de résistance à été important. Aujourd’hui, peu de gens ont conscience de ce qui arrive à la France avec l’arrivée des amis de Sarkozy aux postes de contrôle de notre pays. Nous en paierons le prix mais beaucoup risquent de se réveiller trop tard et cela sera brutal.

Un dernier mot ?

Merci pour ces questions. Merci aussi à mon Editeur. Il faut du courage et aimer la liberté d’expression... Une vertu rare en 2010. Merci aussi au Réseau Voltaire, à Demi-lune et à Reopen911.info

BLOG d’AZIM http://www.azim-bd.blogspot.com/

"Bush& Ben, copains comme cochons", aux éditions Paquet. 
A partir du 31 mars dans toutes les librairie

Chronique et interview réalisée par Clément Chevalier


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