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LIBAN L’affaire des incidents au Sud en voie de règlement et retour à la case départ...

Les derniers incidents au Sud entre les habitants et la Finul sont en train d’être circonscrits et la réunion du Conseil de sécurité demandée par la France a été reportée à aujourd’hui, le temps de permettre au Conseil des ministres de réaffirmer son engagement à respecter la résolution 1701.

Déjà , la veille, le président de la Chambre Nabih Berry avait déclaré au cours de sa rencontre hebdomadaire avec les députés que l’affaire était réglée et que le commandant en chef de la Finul, le général Essarta, devait lui rendre visite aujourd’hui, pour consacrer la clôture de l’incident, en revenant, selon ses propres termes, aux règles qui étaient en vigueur dans la région couverte par cette résolution, avant ces incidents. Mais c’est là justement qu’existe le quiproquo. Selon des sources proches du président de la Chambre, tout le problème réside dans l’interprétation des dispositions de la résolution 1701. Pour le Liban, les Casques bleus doivent coordonner leur action avec l’armée libanaise, alors que l’interprétation de certaines parties au sein de la Finul permet aux Casques bleus d’accomplir des missions de leur propre chef.

Des sources proches du Hezbollah estiment ainsi que ce qui s’est passé ces derniers temps étaient une tentative claire de la part de certains officiers de la Finul de briser le modus vivendi établi de facto au Sud. D’autant que les patrouilles des Casques bleus ont été effectuées dans une zone hautement symbolique pour la résistance, Wadi al-Hojeïr, où pendant la guerre de 2006, les combattants du Hezbollah avaient réussi à détruire plusieurs Merkava israéliens. Depuis l’entrée en vigueur de la résolution 1701, il avait été tacitement convenu que les Casques bleus éviteraient d’accomplir des missions dans cette zone, sans l’aide et l’appui de l’armée libanaise.

Or, lorsque les incidents ont éclaté avec les habitants des villages de Wadi al-Hojeïr, les Casques bleus venaient de débarquer sans avertir avec, selon des témoignages locaux, une « arrogance toute militaire et dans un impressionnant déploiement de force » ; ils ont commencé à prendre des photos et à poser des questions portant sur les membres du Hezbollah, recherchant visiblement d’éventuels dépôts de munitions. Ils ont ainsi soulevé la méfiance des habitants qui sont pour la plupart des partisans du parti chiite, comme l’ont montré en tout cas les résultats des dernières élections municipales.

Cette mission aux contours indéfinis ne pouvait que pousser le Hezbollah et ses partisans à se poser des questions sur la portée réelle de cette action, d’autant que peu de temps auparavant, la Finul avait effectué des manoeuvres militaires, simulant des exercices, en cas de tirs de missiles à partir du Liban vers Israël. De nombreuses questions ont alors commencé à se poser aux habitants et au Hezbollah, tournant autour de la véritable mission de la Finul : celle-ci cherche-t-elle à protéger le Liban ou Israël ? Ajoutées aux rumeurs sur certains propos attribués récemment au président français selon lesquels il aurait demandé aux Israéliens de l’alerter s’ils décidaient de lancer une opération militaire contre le Liban, afin d’épargner la Finul, ces incidents ont poussé les habitants et ceux qui les appuient à une réaction violente et radicale. Selon les sources proches du Hezbollah, le parti a fait le lien avec la récente visite du ministre français de la Défense, Hervé Morin, qui avait déclaré au cours de son inspection du bataillon français de la Finul que la création d’un groupe d’intervention au sein de cette force internationale était indispensable.

La théorie selon laquelle la résolution 1701 a été adoptée pour arracher au Hezbollah ce que la guerre de 33 jours n’avait pas pu faire, à savoir : l’interdiction des armes dans sa zone de déploiement, le contrôle des frontières avec la Syrie pour empêcher le flux d’armes vers le parti chiite, et enfin le déploiement de 15 000 soldats de l’armée libanaise pour entraver toute action éventuelle de ses combattants, lui est revenue à l’esprit. Et même s’il avait réussi au cours des quatre dernières années à neutraliser en quelque sorte les intentions cachées, réelles ou supposées, des rédacteurs de la résolution 1701, il s’est aussitôt senti menacé, selon les sources qui lui sont proches, surtout avec les rumeurs répétées sur de nouveaux plans pour l’affaiblir, voire le désarmer, et des informations véhiculées par les médias sur une nouvelle agression israélienne à l’automne, rumeurs par ailleurs plus ou moins confirmées par le général israélien Gaby Ashkénaze qui avait précisé que la publication de l’acte d’accusation du TSL à l’automne provoquerait une division interne au Liban, etc.
Le Hezbollah a donc choisi la réaction radicale, pour couper court à ce qu’il appelle toute tentative de modifier les règles d’engagement au Sud. De son côté, la Finul s’est plainte de la non-application par le côté libanais de la résolution 1701 qui stipule notamment que l’armée libanaise doit déployer 15 000 soldats dans sa zone d’action au sud du Litani. Or, nous sommes bien loin du compte. Mais l’armée est sollicitée sur l’ensemble du territoire et sur ses épaules reposent de lourdes responsabilités... Résultat : de part et d’autre, les messages ont été bien reçus. Le Liban officiel et le Hezbollah réitèrent leur appui à la résolution 1701 et la Finul coordonne son action avec l’armée. Match nul donc, mais l’alerte a été chaude.

Scarlett HADDAD

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