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La vulve de Claudius,…

… ou comment la plainte d’un citoyen facilement vertueux pour les autres aboutit au lynchage médiatique d’un artiste..

Implanté au Mas-d’Azil depuis une bonne dizaine d’années, Claudius de Cap Blanc s’est installé dans des locaux de l’ancienne usine de meubles pour y exposer une impressionnante collection d’objets, parfois compliqués, mais fabriqués par lui-même, qui répondent à un seul critère : dire quelque chose à l’esprit et suggérer de l’émotion. Le tout est agrémenté de textes qui témoignent d’une recherche culturelle de très haut niveau. Ajoutons que cet artiste et philosophe a acquis une notoriété indiscutable après plusieurs passages à la télévision et une place importante que lui consacrent les documents figurant jusqu’à aujourd’hui dans tous les syndicats d’initiative et des vidéos sur internet.

Mais l’individu a aussi un caractère bien trempé, ne tolère aucune contrainte dans l’expression de son art, indiquant que, si quelqu’un est gêné, il peut ne pas regarder ce qu’il considère choquant.

Un de ces derniers travaux l’a amené à glorifier la féminité en retrouvant et retravaillant dans la nature des pierres présentant un ovale caractéristique et une fente médiane symbole de la vulve, et, en cela, il rejoint des peintres bien connus qui trônent, à juste titre, dans les musées internationaux. Ainsi, la féminité est glorifiée par des peintres comme Gustave Courbet avec son tableau « L’origine du Monde » qui montre un sexe féminin en majesté, et qui a été considéré comme choquant De la même manière, on peut se sentir choqué par les délires scatologiques de Salvador Dali, exposés à Cadaques ou les exagérations sexuelles de Picasso en fin de vie à Barcelone. Mais qui oserait ?

Si des gens ont peu goûté ce genre d’expression artistique qui existe depuis les temps préhistoriques, leurs auteurs n’ont pas pour autant été sanctionnés, ils en ont même obtenu des éloges.

Ne voilà -t-il pas que suite à la visite d’un touriste à la vertu à fleur de peau, parvient une protestation adressée au Syndicat d’initiative du Mas, à propos de cette exposition dans les locaux de l’Affabuloscope où le pudibond en question a vu une vidéo sur le site de Claudius qui glorifie la vulve par certains montages un peu « hards » et ce, au milieu de toute une série d’écrits philosophiques et culturels.

Immédiatement les responsables locaux prennent une décision pour le moins étrange : supprimer sur tous les organes porteurs des propositions d’animation, en l’occurrence sur Internet, tout ce qui traite et présente ce lieu d’exposition. Ce qui revient à couper et interdire l’information de l’existence de l’Affabuloscope et donc de priver cet artisan des visites qui constituent son seul gagne-pain. Et, tant qu’ils y étaient, ces « responsables » de la transmission de la culture et du patrimoine, interviennent auprès des autres offices du tourisme du département pour que soit partout appliquée la même sanction.

Non mais ! Au nom de la vertu, de la défense des bonnes moeurs, « ce pelé, ce galeux » devra comprendre qu’on ne choque pas impunément des citoyens, irréprochables, eux !

Et, cerise gâtée sur le gâteau frelaté, on traite notre artiste « d’obsédé sexuel », ce qui n’est pas rien et mériterait un procès en diffamation.

A une époque où les modestes travailleurs ont de plus en plus de mal à survivre, à un moment où les gens qui nous gouvernent pressurent tant qu’ils peuvent les « petits », ce genre de méfait qui empêche un modeste artisan de gagner ses minces revenus, il est lamentable de constater que le phénomène d’exclusion fonctionne à tous les niveaux de la société. Et, si on tente d’exclure Claudius, c’est peut-être aussi parce qu’il n’est pas très souple, indépendant, pas « à la botte » comme tant d’autres, pas soumis aux règles de la « bonne société », société qui, par ailleurs, n’empêche pas ses propres enfants de se gorger de pornographie à la télévision, sur internet et par le biais des portables, en cette époque décadente qui voit s’épanouir la vulgarité plus que le bon goût, le « bling-bling » plus que le savoir-vivre

L’étroitesse d’esprit de ces Tartuffe des soi disant Ligues de Vertus devra cesser de se manifester et surtout de pousser quiconque leur déplait à la ruine.

Jean FEIX

http://www.affabuloscope.fr/

Article paru dans LE PATRIOTE DE L’ARIEGE Avril 2011

Une pétition de soutien à Claudius circule dans le département

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L’auteur : Christophe OBERLIN est né en 1952. Chirurgien des hôpitaux et professeur à la faculté Denis Diderot à Paris, il enseigne l’anatomie, la chirurgie de la main et la microchirurgie en France et à l’étranger. Parallèlement à son travail hospitalier et universitaire, il participe depuis 30 ans à des activités de chirurgie humanitaire et d’enseignement en Afrique sub-saharienne, notamment dans le domaine de la chirurgie de la lèpre, au Maghreb et en Asie. Depuis 2001, il dirige régulièrement des (...)
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« Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! »

John Swinton, célèbre journaliste, le 25 septembre 1880, lors d’un banquet à New York quand on lui propose de porter un toast à la liberté de la presse

(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)

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