Plein écran
12 commentaires

Le président Hugo Chávez dans le labyrinthe colombien

«  Le gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela
informe que, le
[samedi] 23 avril 2011, a été détenu à l’aéroport
international Simón Bolivar de Maiquetà­a
[Caracas], le citoyen de
nationalité colombienne Joaquà­n Pérez Becerra, carte d’identité 16
610 245, alors qu’il tentait d’entrer dans le pays dans un vol
commercial en provenance de la ville de Francfort
(Allemagne). »

Pérez Becerra sur lequel, selon la version officielle, pesait un
mandat d’arrêt « code rouge » d’Interpol pour « terrorisme », a été
extradé dès le lundi 25 en Colombie, à la demande du gouvernement
de ce pays qui souhaite le juger en tant que responsable du front
international des Forces armées révolutionnaires de Colombie
(FARC) en Europe. Le ministère de l’intérieur et de la justice
vénézuélien a fait savoir que, à travers cette expulsion, Caracas
« ratifie son engagement inébranlable dans la lutte contre la
délinquance et le crime organisé, dans le strict accomplissement de
ses engagements et de la coopération internationale
 ». De son côté,
le président colombien Juan Manuel Santos, après avoir remercié
publiquement son homologue Hugo Chávez, a apporté quelques
précisions sur les dessous de cette arrestation. D’après son récit, il a,
le samedi matin, pendant le vol de Pérez Becerra entre l’Allemagne
et le Venezuela, appelé M. Chávez : « Je lui ai donné le nom et lui ai
demandé de collaborer à son arrestation. Il n’a pas hésité. C’est une
preuve de plus que notre coopération est effective
(1). » Caracas n’a pas
démenti cette version des faits.

Cette opération conjointe de deux pays que tout oppose et dont les
relations tumultueuses ont alimenté la chronique ces dernières années
provoque un fort malaise au sein des organisations sociales et des
secteurs de gauche latino-américains qui, depuis 1998, se sont le plus
mobilisés pour défendre la révolution bolivarienne face aux attaques
dont elle est l’objet - et en particulier depuis la Colombie. L’attitude
du président Chávez a été questionnée, critiquée, et parfois dans les
termes les plus durs, tant au Venezuela qu’à l’étranger. La tonalité des
réactions pourrait se résumer de la manière suivante : « Comment un
gouvernant qui se dit révolutionnaire peut-il collaborer avec les
services secrets colombiens et américains ?
 »

Le sort réservé à Pérez Becerra soulève en effet de nombreuses
questions.

Né en Colombie, il a été membre de l’Union patriotique (UP), un
parti légal né en 1985, dont les membres, militants et dirigeants ont été
exterminés (4 000 morts) par les paramilitaires, instruments du
terrorisme d’Etat. En 1994, après l’assassinat de son épouse, il a dû
fuir son pays pour sauver sa vie et s’est exilé à Stockholm où,
renonçant à sa nationalité d’origine, il est devenu légalement Suédois.
Contrairement à ce que prétendent Bogotá et Caracas, il n’est donc pas
(plus) colombien.

S’il a refait sa vie et fondé une famille, ce survivant de la guerre
sale n’a pas abandonné pour autant le combat politique et est devenu
directeur de l’Agence d’information nouvelle Colombie (Anncol),
créée en 1996 par des journalistes latino-américains et européens. Très
critique à l’égard du palais de Nariño (2), dénonçant sans concessions la
collusion entre paramilitarisme et sphères gouvernementales, les
scandales des « chuzadas » et des « faux positifs » (3), Anncol publie
également, entre de nombreuses autres sources, des communiqués des
FARC. Cela ne fait pas du directeur de ce média alternatif un
« terroriste », haut responsable de l’organisation d’opposition armée
sur le continent européen.

Comment se fait-il par ailleurs que ce citoyen - prétendument
recherché par Interpol en « alerte rouge » - n’ait jamais été inquiété en
Suède, pays dans lequel il vit depuis presque vingt ans ? Comment se
fait-il qu’il ait pu aborder sans problèmes un avion à Francfort,
aéroport européen dont on peine à imaginer une telle négligence en
matière de sécurité ? Caracas et Bogotá seraient-elles les seules
capitales au monde à recevoir les avis d’Interpol ? En l’état actuel des
informations disponibles, on peut émettre une première hypothèse : un
tel mandat d’arrêt n’existait pas.

Organisme international, Interpol ne mène pas d’enquêtes
criminelles et ne possède pas de « service action ». Il centralise
simplement les avis de recherche émis par les polices des pays
membres - chacun possédant un Bureau central national (BCN) - et,
dans le cadre de la coopération transfrontalière, les répercute à tous
ses correspondants. Il est donc parfaitement possible - sauf démentis,
dans les jours qui viennent, des gouvernements suédois et/ou allemand
 que le mandat d’arrêt international pesant sur Pérez Becerra ait été
émis et transmis au BCN de Bogotá par la police colombienne lorsque
celle-ci a su, grâce à ses services de renseignement, qu’il se trouvait
déjà  dans l’avion où, dès lors, il était piégé. Il ne restait au président
Santos, deux heures avant l’atterrissage, qu’à appeler M. Chávez - qui
est tombé dans la machination, tête baissée.

Seule autre explication possible, au cas où ce mandat d’arrêt aurait
existé antérieurement : les charges invoquées étaient trop
inconsistantes pour que la police et le gouvernement suédois aient
envisagé d’interpeller et d’extrader leur citoyen. Ou alors, il faut faire
sienne la thèse (qui laisse perplexe, mais est évoquée par M. Chávez)
d’une conspiration (Stockholm ?)-Washington-Bogotá-Interpol-CIA
qui aurait patiemment attendu un voyage de M. Pérez Becerra au
Venezuela pour sortir le mandat de sous la table et mettre Caracas
dans l’embarras : « Si je l’extrade, je suis le mauvais, si je ne l’extrade
pas, je suis le mauvais aussi
(4). »

Néanmoins… Pérez Becerra a été « expédié » en quarante-huit
heures en Colombie, sans que la justice vénézuélienne n’ait eu à 
examiner son cas. Une telle précipitation fait-elle partie des usages ?
Depuis 2005, Caracas réclame à Bogotá l’extradition de M. Pedro
Carmona Estanga, ex-patron des patrons recherché pour avoir pris le
pouvoir illégalement et dissous tous les pouvoirs publics, lors du coup
d’Etat d’avril 2002 ; il semblerait que la justice colombienne prend
davantage de temps pour « réfléchir » avant de prendre une décision.

Durant sa détention dans les locaux du Service bolivarien du
renseignement national (Sebin), Pérez Becerra a été soumis à un total
isolement ; aucun de ses interlocuteurs n’a accepté de tenir compte de
ses documents d’identité suédois ; il n’a pas eu droit à une assistance
juridique ni à prendre contact avec un fonctionnaire de l’ambassade de
Suède. Dans ces conditions, son affaire s’apparente de fait à 
l’enlèvement par un commando colombien bénéficiant de complicités
locales, le 13 décembre 2004, en plein Caracas, de M. Rodrigo Granda
 qui lui était réellement membre de la Commission internationale des
FARC -, affaire qui avait provoqué à l’époque une réaction
vigoureuse (et justifiée) du président Chávez.

Nul ne peut sérieusement contester que le rapprochement entre la
Colombie et le Venezuela, depuis l’arrivée au pouvoir de M. Santos,
le 7 août 2010, constitue une évolution positive, tant la liste a été
longue des incidents qui, durant la présidence de M. àlvaro Uribe, ont
culminé avec la rupture des relations diplomatiques entre les deux
pays, en novembre 2007 et juillet 2010. Une trêve s’est instaurée. Pour
des raisons économiques, Bogotá a besoin d’une normalisation : en
raison de la fermeture épisodique des frontières, les exportations
colombiennes au Venezuela sont passées de 6 milliards de dollars en
2008 à 1,4 milliard en 2010.

De son côté, la République bolivarienne, à qui ces importations font
défaut, a également tout intérêt à ce que son voisin mette un terme à la
campagne qui, en parfaite syntonie avec Washington, a tendu à faire
du Venezuela un « complice du terrorisme » et un « narco-Etat ». Dès
lors, chacun y trouvant avantage, c’est à celui des deux présidents qui
donnera - en apparence ! - le plus de signes de bonne volonté. Et c’est
au nom de la raison d’Etat qu’il a semblé difficile - voire impossible
 à M. Chávez de refuser l’extradition demandée alors que M. Santos
venait de lui en accorder une de toute première importance, celle du
narcotrafiquant vénézuélien (présumé) Walid Makled.

A l’époque de sa gloire, M. Makled, richissime homme d’affaires, a
été propriétaire de la compagnie aérienne Aeropostal et a contrôlé plus
d’un tiers des ports et aéroports vénézuéliens. En 2008, ses deux frères
Alex et Abdalá ayant été arrêtés en possession de 400 kilos de
cocaïne, il s’est enfui pour échapper au mandat d’arrêt émis contre lui,
avant d’être finalement arrêté, le 18 août 2010, à Cúcuta, en
Colombie. Son extradition a été réclamée par le Venezuela dès le 26
août (outre le trafic de drogue, on lui impute dans ce pays trois
assassinats) et, le 6 octobre, par les Etats-Unis qui le considèrent
comme un « capo » particulièrement important.

Avec la complicité des autorités colombiennes, M. Makled a,
depuis une prison de « haute sécurité » particulièrement permissive,
passé son temps à accorder des interviews aux médias colombiens et
vénézuéliens (d’opposition - pour ne pas dire « uribistes »),
expliquant qu’il a bénéficié de complicités au plus haut niveau, civil et
militaire, de la République bolivarienne, et participé au financement
de telle ou telle campagne électorale, à l’occasion. Il a également
précisé qu’il préférait être extradé aux Etats-Unis et qu’il était prêt à 
« négocier à 100 % avec la justice américaine ».

On connaît le fonctionnement de celle-ci dans ce genre de cas. En
échange de « révélations » réelles et/ou fabriquées qui servent la
politique de Washington (et pas uniquement en matière de
narcotrafic !), le prévenu peut se voir offrir des remises de peine
particulièrement alléchantes. Ce qu’a parfaitement saisi le président
Chávez quand il a déclaré : « Le jeu de l’Empire est d’offrir à cet
homme va savoir combien de facilités, et y compris sa protection,
pour qu’il commence à vomir tout ce qu’il veut contre le Venezuela et
son président
(5). » D’où l’intérêt de le juger à Caracas et - beaucoup
l’espèrent en tout cas au sein de la base « chaviste » - de mettre à jour,
si son procès en confirme l’existence, les réseaux de corruption qui, à 
tous les niveaux, gangrènent le Venezuela. C’est donc un cadeau royal
qu’a fait M. Santos au gouvernement bolivarien lorsque, malgré les
intenses pressions des Etats-Unis, il a annoncé, le 13 avril, que M.
Makled serait extradé au Venezuela (à l’heure où nous rédigeons ce
texte, ce dernier se trouve néanmoins toujours en Colombie !).

Raison d’Etat, donc. Cruelle mais nécessaire, selon la formule
consacrée. Mais le bât blesse - et doublement. Car à pragmatique,
pragmatique et demi.

M. Santos ne sort pas du néant. Ministre de la défense du président
Uribe, il a activement participé à la mise en oeuvre de sa meurtrière
politique de « sécurité démocratique » et est directement impliqué
dans le scandale des « faux positifs ». Depuis son arrivée au pouvoir,
il a pris ses distances et ne manque pas une occasion de se démarquer
de son prédécesseur (qui le lui rend bien), s’offrant à peu de frais une
image de « modéré ». Enfin, beaucoup plus subtil que M. Uribe, il
« joue » (dans tous les sens du mot) l’apaisement avec le Venezuela.
En est-il pour autant un nouvel « ami » ? Ce pays va-t-il voir se
réduire le niveau d’agression auquel il a été jusque-là soumis ? On
peut en douter sérieusement.

Certes, la Colombie annonce l’extradition de M. Makled à 
Caracas. Mais ses autorités ont fait savoir que, auparavant, des
fonctionnaires américains seraient autorisés à l’interroger. On peut
donc s’attendre à ce que prochainement (c’est-à -dire avant l’élection
présidentielle vénézuélienne de 2012), des « révélations
fracassantes », qu’elles corroborent ou non celles que le trafiquant
fera à la justice de son pays, alimentent les médias et la
« communauté internationale » d’un délicieux venin made in USA.
En un mot : la bombe à retardement que souhaitait neutraliser
Caracas n’a nullement été désamorcée.

Elle l’est d’autant moins que, par ailleurs, à Londres,
l’International Institute for Stategic Studies (IISS) annonce la
présentation publique, le 10 mai, d’un ouvrage intitulé The FARC
Files : Venezuela, Ecuador and the Secret Archive of Raúl Reyes

(Les dossiers des FARC : le Venezuela, l’Equateur et les archives
secrètes de Raúl Reyes). Le livre contiendra, est-il annoncé, une
analyse du matériel contenu dans les trois clés USB et les disques
durs des deux ordinateurs trouvés près du corps du responsable des
relations internationales des FARC, Raúl Reyes, lors de sa mort sous
un bombardement, en territoire équatorien, le 1er mars 2008. Sujets à 
caution, indéfendables sur le plan juridique, les milliers de
documents en question, censément certifiés par Interpol, ont déjà 
amplement servi, par le biais de médias acquis à « la cause », à 
accréditer la thèse selon laquelle Caracas (de même que Quito)
apporte un soutien financier, politique et militaire massif à la
guérilla (6).

Quelque peu oubliés ces derniers temps, les « ordinateurs
magiques » vont donc resurgir fort à propos. Le dossier sera
accompagné, précise l’IISS, d’un CD-Rom contenant leurs e-mails
les plus importants. Formidable ! Il s’agit de documents on ne peut
plus inédits ! Ils surprendront sans doute le capitaine Ronald Ayden
Coy Ortiz, rédacteur du rapport de la division antiterroriste de la
Direction des enquêtes criminelles (Dijin) de la police colombienne
sur le matériel informatique « appartenant à l’ex-guérillero ». Dès la
fin 2008, entendu par la justice colombienne à la demande de son
homologue équatorienne, il a révélé sous serment que
l’« ordinateur » de Reyes ne contenait « aucun courrier
électronique
 ». On n’y a trouvé que des fichiers Word et Microsoft,
avec des « copies de courriers » (7) - que n’importe qui, dès lors, a pu
introduire : le rapport d’Interpol consacré à ce matériel précise que
des milliers de ces fichiers ont été créés, modifiés ou supprimés après
qu’ils soient tombés entre les mains de l’armée, puis de la police
colombiennes (8).

Bien entendu, quand se réactivera cette « campagne » dont on peut
prévoir qu’elle sera fort médiatisée - et fera passer au second plan les
avancées sociales du gouvernement bolivarien -, M. Santos pourra
toujours objecter à « son ami Chávez » qu’il n’est pas responsable
des publications de l’IISS. Mais c’est bien lui qui, ministre de la
Défense et aux ordres de ses patrons Uribe et George W. Bush, a, en
2008, organisé cette manipulation et diffusé les « archives de Raúl
Reyes » aux quatre vents.

Le chef de l’Etat colombien gagne donc sur tous les tableaux. Ni
« l’Empire » ni la droite vénézuélienne ne sauront gré au président
Chávez d’avoir agi dans le sens de leurs intérêts. Comble de l’ironie
et du cynisme, on a même pu entendre M. Rafael Uzcátegui,
secrétaire général du parti d’opposition Patrie pour tous (PPT ; deux
députés) s’inquiéter : « Le pays se demande qui est président du
Venezuela : Hugo Chávez ou Juan Manuel Santos
(9) ? » A gauche, en
revanche, une fracture apparaît - impliquant les plus fidèles soutiens
de la révolution bolivarienne, qui s’estiment trahis dans leurs idéaux,
leur internationalisme et leur solidarité à l’égard de Pérez Becerra.

Nul ne peut décemment demander à Caracas de prendre fait et
cause pour les guérillas. Le conflit colombien doit se régler en
Colombie, entre colombiens (avec une médiation acceptée par tous
les belligérants, le cas échéant). Le Venezuela, de son côté, peut
légitimement estimer ne pas avoir à pâtir de la guerre interne qui - et
il n’en est pas responsable - déchire son voisin. Mais le temps n’est
pas si loin (en janvier 2008) où, l’analysant dans sa réalité profonde,
le président Chávez invitait la communauté internationale à cesser de
considérer les FARC (et l’Armée de libération nationale ; ELN)
comme des « groupes terroristes » et à reconnaître les raisons
politiques de leur lutte armée. Qui aurait pu imaginer alors la Patrie
de Bolivar extradant un journaliste, exilé en Europe, dont le seul tort
est de déchirer le voile de silence qui, pour une grande part, recouvre
la Colombie ?

Enfin, le Venezuela n’est pas le seul à devoir être interpellé…

Cette pénible affaire n’aurait pas lieu d’être si, dès avant son départ
de Suède, le voyage de Pérez Becerra n’avait été détecté et signalé.
Depuis 2010, la Colombie a déployé, on le sait, dans le cadre d’une
campagne d’intimidation - l’Opération Europe -, ses services de
renseignement sur le vieux continent. Non seulement ceux-ci
surveillent les Colombiens exilés, leurs amis latino-américains ou
autres, les journalistes « mal pensants », mais ils ont été jusqu’à 
espionner, pour tenter d’en neutraliser l’influence ou les discréditer,
la Commission des droits de l’homme du Parlement européen, les
eurodéputés « non sympathisants » (du gouvernement colombien),
les organisations de défense des droits de l’homme, etc.

Le 25 octobre 2010, à Madrid, une vingtaine de membres
d’organisations non gouvernementales (ONG) espagnoles ont porté
plainte contre l’ancien président Uribe pour avoir été espionnés,
écoutés sur leurs lignes téléphoniques, poursuivis et menacés. Cinq
jours plus tard, c’est à Bruxelles, et pour les mêmes motifs -
filatures, prises de photos et de vidéos, vols de documents et de
disques durs d’ordinateurs, menaces lors de voyages effectués en
Colombie dans le cadre de projets de coopération européenne - que
les victimes de ce type de pratiques ont également saisi la justice.

A ce jour, pas plus l’Union européenne que son Parlement - qui ne
rêve que de finaliser la négociation d’un Traité de libre-commerce
avec le pays andin - n’ont enquêté ou agi contre ces actions illégales
de Bogotá. Si, comme c’est leur devoir, ils l’avaient fait, Pérez
Becerra ne serait sans doute pas enfermé aujourd’hui, comme tant
d’autres prisonniers politiques, dans une geôle de Colombie. Il ne
peut désormais espérer qu’une action vigoureuse de la Suède qui, le
27 avril, a demandé des explications au Venezuela pour ne pas avoir
été informée de la détention de son ressortissant et de son extradition.

De l’ « affaire Pérez Becerra », il reste, pour l’instant : une droite
vénézuélienne qui s’amuse et compte les points, une gauche
bolivarienne troublée et divisée, donc affaiblie, un survivant de l’UP
retombé entre les mains de ses bourreaux et un Santos qui mène le
bal au niveau régional… Le bilan n’a rien de satisfaisant.

MAURICE LEMOINE

1 El Tiempo, Bogota, 25 avril 2010.

2 Le palais présidentiel colombien.

3 Chuzadas : écoutes téléphoniques organisées au plus haut niveau de l’Etat ; « faux positifs » : assassinats par l’armée colombienne de citoyens lambdas qu’on fait ensuite passer pour des guérilleros morts au combat (la justice a entre les mains plus de 3 000 cas).

4 Radio Nacional de Venezuela, Caracas, 30 avril 2011.

5 El Nacional, Caracas, 8 novembre 2010.

6 Lire « La Colombie, Interpol et le cyberguérillero » et « Emissaire français en Colombie », Le Monde diplomatique, respectivement juillet 2008 et mai 2009.

7 Canal Uno (Bogotá) et El Nuevo Herald (Miami), respectivement le 1er novembre et le 5
décembre 2008.

8 Informe forense de Interpol sobre los ordenadores y equipos informáticos de las FARC
décomisados por Colombia, OIPC-Interpol, Lyon, mai 2008, pages 31 à 35.

9 El Nuevo Herald, 30 avril 2011.

Print Friendly and PDF

COMMENTAIRES  

06/05/2011 19:01 par bagatelles pour un M....

Et pendant ce temps là au Vénézuela ceci vous commencez à nous courir sévère avec votre petit journaleux vendu aux sionistes , c’est de notoriété publique en Suède et pas seulement.

Une révolution invisibilisée par les grands médias et... par une part croissante de la gauche occidentale

de : Venezuela
jeudi 5 mai 2011 (10h04)

Elias Jaua "Il ne peut y avoir de changement sociaux sans confrontation avec le capital".

Les deux dernières semaines ont vu une accélération sans précédent de la démocratie et de la révolution au Venezuela. Augmentation du salaire minimum de 25%, augmentation des salaires des universitaires et travailleurs du secteur public de 40 à 45%, financement par l’état d’un "new deal" en matière de logement qui va permettre la construction d’un logement décent pour chaque famille pauvre. Plan national de création d’ emploi pour 3,5 millions de chômeurs sur les 8 prochaines années. Le parlement discute actuellement de nombreuses lois structurantes : sur les droits du travail, sur la protection du pouvoir d’achat, contre la spéculation et les hausses de prix illégales, ou sur la démocratisation - à la suite de l’Argentine - du spectre radio et TV jusqu’ici monopolisé comme partout ailleurs par de grands groupes économiques. Cette loi équilibrera le patrimoine public des ondes - 33% pour le public, 33% pour le privé et 33% pour le secteur associatif, participatif.

La Mision Agrovenezuela vient de financer 34.000 producteurs agricoles à hauteur de 1,4 millions de bolivars, pour ancrer définitivement le pays dans une souveraineté alimentaire qui refuse les biocarburants ou les OG De la CEPAL à l’UNESCO, de l’ONG indépendante chilienne Latinobarometro a la firme privée Gallup, les rapports publics récents indiquent que le Venezuela est devenu le pays le plus égalitaire de la région mais aussi celui où les citoyen(ne)s croient le plus dans la démocratie. Ces transformations en profondeur passionnent, mobilisent les vénézuéliens mais sont invisibles à l’extérieur. La gauche occidentale, qui vit un fort désamour des secteurs populaires, impuissante face à la montée de l’extrême-droite, semble ignorer, voire mépriser, ces douze années d’une vaste construction du socialisme bolivarien et sa forte dose de démocratie participative. Une partie croissante d’entre elle préfère mettre son énergie dans des prises de distance médiatiques vis-à -vis de Chavez.

Au moment où la réalisation du programme historique de la gauche s’accélère au Venezuela, il nous a paru utile de rencontrer un personnage peu connu de la nouvelle génération révolutionnaire, et actuel vice-président de la République bolivarienne, Elias Jaua. Né à Caucagua, état de Miranda, il y a 41 ans, il est licencié en sociologie de l’Université Centrale du Venezuela (UCV). Avant d’être nommé au poste de vice-président de la république, il fut ministre de l’Agriculture et des Terres, ministre de l’Économie Populaire et chef du cabinet présidentiel.

Q/ Certains dirigeants de l’opposition viennent de dévoiler ce que sera leur programme électoral. Un thème qui, jusqu’ici, était entouré du plus grand mystère : il s’agit de privatiser tout ce qu’il y a à privatiser. Que vous inspire ce soudain élan de transparence ?

R/ Ceci met en évidence les contradictions internes de l’opposition. D’un coté, ceux qui se présentent comme sociaux-démocrates se sont lancés dans la promotion d’un programme électoral démagogique en prétendant faire croire au peuple qu’il est possible de construire un état social de droit et de justice avec un gouvernement de droite et sans confrontation avec le capital. Mensonge ! Le peuple sait bien que tout ce qui a été acquis au niveau de l’inclusion sociale, des pensions, de l’éducation et de la santé le fut à travers une confrontation avec le capital. Il est impossible d’y arriver autrement. (1) D’un autre coté, Le patronat, qui finance l’opposition, trouve le programme électoral présenté par ce secteur, pour le moins indigeste. C’est donc sous la pression du patronat qu’un autre secteur de l’opposition exprime plus ouvertement l’objectif réel de leur projet à savoir la restauration du système de domination du capital sur l’État et les politiques publiques.

Q/ Et dans le camp révolutionnaire ? Il y a des dirigeants qui devraient croitre mais dont l’évolution semble limitée par le leadership d’Hugo Chavez. Cela n’engendre-t-il pas une pression interne dangereuse pour le camp bolivarien ?

R/ Non. Nous qui accompagnons Chavez, avons la maturité politique nécessaire et un idéal commun. Ceci nous permet de comprendre que cette période est marquée par le leadership d’Hugo Chavez. En tant que dirigeants issus de la révolution, désignés, formés et stimulés par Chavez, notre rôle est d’accompagner le leader que le peuple s’est choisi. Chavez n’est ni le fruit d’une imposition , ni issu de primaires , ni d’aucun décret. La légitimité de son pouvoir est née des espérances et des aspirations de notre peuple. Aucun de nous n’éprouve de complexes à cet égard.

Q/ De fait, le président a déclaré que l’actuel cabinet ministériel est le meilleur qu’il est eu en 12 ans. Quel est le secret de ce succès ?

R/ Il faudrait le lui demander. Je dirais cependant qu’aussi bien dans la direction du parti (PSUV) qu’au gouvernement, après tant de remaniements, de trahisons et de déceptions, le président est parvenu à conformer une équipe homogène politique et idéologiquement.

Q/ Les spécialistes du PSUV assurent que vous êtes à la tête d’un courant interne. Existe-t-il un « jauisme », à qui s’opposerait-il ?

R/ Non, cela n’existe pas. Je peux le nier et ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas partisan de ce genre de choses. Je suis bolivarien, socialiste et chaviste. C’est le seul courant auquel j’appartienne. Je me suis efforcé de contribuer à ce que les positions se basant sur des tendances personnalistes ne fassent pas partie de la révolution. Je crois au débat d’idées au sein de notre parti et de notre projet, à la lutte contre les déviations et le réformisme mais ceci ne saurait être personnalisé.

Q/ Mais en tant que jeune et ex-membre de Bandera Roja (1), comment vous traite la droite endogène, à l’intérieur du camp bolivarien ?

R/ Je me demanderais tour d’abord, s’il existe vraiment une droite endogène. Ce concept est utilisé comme une accusation par certains secteurs du chavisme. Je n’y souscris pas car ce concept n’a pas d’existence organique. Les idées de droites seront toujours présentes dans une révolutions aussi amples et démocratique que la nôtre, mais l’orientation stratégique claire, courageuse et décidée du président Chavez élimine de fait toute possibilité qu’auraient ces idées de devenir hégémoniques au sein du parti ou de la révolution.

Q/ Que vous inspire la présence de Bandera Roja (BR) dans la Mesa de Unidad Democratica (MUD, regroupement de la droite vénézuélienne) ?

R/ Ceci a été digéré il y a longtemps car nous fumes expulsés de Bandera Roja (1) en 1991 à l’issu d’une rupture interne. Maintenant, tous ces mauvais exemples de dirigeants de gauche se retrouvant dans les rangs de la droite ne font que renforcer notre éthique mais aussi la conviction que ce triste rôle de traitre est exactement celui que nous ne voulons pas jouer.

Q/ Vous faites partie de l’équipe opérationnelle de ce gouvernement. Qui de mieux placé que vous pour nous dire quelle serait le problème interne le plus grave ? Le bureaucratisme, le manque d’efficience, la corruption, la culture capitaliste ?

R/ Ce qui nous a manqué jusqu’ici, c’est la capacité de suivi et de contrôle dans notre gestion. C’est cette défaillance qui nous rend vulnérable à tous ces maux. Quand nous aurons réussi à exercer un suivi et un contrôle sur notre gestion, aucun de ces fléaux ne pourra prospérer. Pour sur, cette faiblesse démontre que nous n’avons pas un État omnipotent contrôlant le moindre détail. Il faut une consolidation des institutions afin que ce contrôle soit possible.

(1) ("Drapeau rouge". Organisation stalinienne des années 70, passée peu à peu à droite et qui a participé au coup d’état contre Chavez en 2002)

Traduction : Yerko Ivan.

http://www.larevolucionvive.org.ve/spip.php?article1525

De : Venezuela
jeudi 5 mai 2011

07/05/2011 01:42 par Mile

Excellent article merci !
est il possible d’avoir une version espagnole et anglaise ?

07/05/2011 14:00 par Anonyme

(1) ("Drapeau rouge". Organisation stalinienne des années 70, passée peu à peu à droite et qui a participé au coup d’état contre Chavez en 2002)

Voilà à quoi mène le culte de la personnalité et l’absence de contre-pouvoir ; celui de Staline en l’occurrence.

Mais le texte qui précède cette note me semble aller dans le sens de la reproduction de ce triste phénomène et c’est ce qui, dans cette affaire, me semble le plus inquiétant :

Comment se fait-il qu’un démocrate comme Chavez ait pu décider en quelques minutes d’extrader un homme, quel qu’il soit, sans enquête préalable, sans jugement, ni procès ? Les accusés ne sont pas présumés innocents au Venezuela ? Il est, et doit rester omnipotent le président de ce pays dont nous imaginions pouvoir nous inspirer jusqu’ici ?

07/05/2011 14:42 par Marie
07/05/2011 20:28 par Vania

Tot à fait d’accord avec le commentaire de Bagatelles

07/05/2011 22:38 par Catherine L.

Questions d’idiote à M. Lemoine.

Lectrice lambda, je vois partout remise en question l’intégrité de M. Chavez, y compris par ses plus fervents partisans ; je ne vois nulle part remise en cause celle de M. Perez Becerra.

Loin de moi l’idée de porter des jugements téméraires sur quelqu’un que je ne connais pas du tout. Mais personne n’est infaillible (ni l’un ni l’autre en l’occurence), et si M. Chavez peut trébucher, M. Becerra aussi.

Est-il absolument impensable que M. Becerra ait été, sinon acheté ou recruté, du moins - éventuellement - menacé, lui ou des membres de sa famille, s’il ne coopérait pas ? Les barbouzes de l’empire sont-elles au-dessus de tels procédés ?

Un certain nombre de choses dans cette affaire me paraissent anormales. Excusez-moi si un défaut d’information me fait dire des sottises.

1) Vous affirmez que le prisonnier n’a pu communiquer avec personne ni voir un avocat depuis son incarcération en Colombie, mais j’ai lu, ici même, une longue interview de M. Perez Becerra, donnée dès le 30 avril, de sa prison, au journaliste Dick Emanuelsson. Interview au cours de laquelle il disait le plus grand bien de la Suède, venue à son secours telle un chevalier blanc, et même de ses geôliers, et le plus grand mal des autorités vénézuéliennes. D’un côté les braves gens qui se donnent un mal de chien pour le défendre ou pour ne pas le traiter trop mal quoique l’accusant d’être un terroriste ; de l’autre les affreux bolivariens qui n’ont fait rien qu’à le maltraiter en plus de le livrer à ses ennemis et néanmoins cordiaux détenteurs. Une chatte n’y retrouverait pas ses petits. Alors, incomunicado ou donnant des intervews ?

2) Je ne comprends pas par qui et quand a été émise cette fameuse alerte rouge. La Colombie à elle toute seule peut-elle donner des ordres à Interpol par-dessus la tête de la Suède en particulier et de l’Union Européenne en général ? Il ne faudrait pas trop s’en étonner quand on voit Israël le faire par manière de routine, et il faut bien dire que la Colombie prend, d’après vous-même, de plus en plus l’allure d’un Israël bis à l’autre bout du monde. Mais peut-être ne faudrait-il pas l’admettre.

3) Par qui : Si le mandat d’amener a été lancé avant qu’il quitte la Suède, comment se fait-il que ce ne soient pas les autorités de son pays qui l’aient appréhendé ? A moins que la Suède ait fait exprès de « s’arranger » pour que son national soit arrêté « ailleurs » que sur son sol, de façon qu’il puisse être extradé vers le pays demandeur, ce qui ne pouvait se faire sinon, aucun pays n’extradant (théoriquement) ses nationaux, même si nous avons vu que, quelquefois, certains coopèrent de façon détournée (je veux dire tordue) comme cela a été le cas en Belgique dans l’affaire Bahar Kimyongür/Turquie (qui fait actuellement l’objet d’une plainte contre plusieurs membres du gouvernement belge d’alors et contre un certain nombre de hauts fonctionnaires - une vingtaine de personnes en tout), dans l’affaire Ali Arrass/Maroc tout récemment encore, et comme cela est aussi le cas en Australie, dans le chef du Premier ministre Julia Gillard, qui coopère avec les bourreaux de Bradley Manning pour leur livrer son compatriote M. Julian Assange, lequel l’a accusée avec raison, par téléphone certes, mais en public - au cours d’une émission télévisée australienne à laquelle elle participait - de trahison. Faut-il rappeler, à propos du même Julian Assange, que la Suède, apparemment si prévenante à l’égard de M. Becerra (pourtant accusé de terrorisme), s’est déclarée prête à livrer M. Assange aux USA , pour le « délit » fabriqué de toutes pièces, d’une histoire de fesses advenue sur son territoire, et sans rapport ni de près ni de loin avec les États-Unis ?

4) Quand : Il est vraiment très difficile de croire que le mandat lancé contre M. Becerra n’ait pas été exprès retenu jusqu’à ce qu’il ait quitté Francfort, c. à d. alors qu’il ne pouvait plus être arrêté qu’à Caracas en vertu d’engagements internationaux pris par le Venezuela. Car si cela ne fut pas machiavéliquement ainsi planifié, vous parlez d’un timing d’enfer.

5) Sans soupçonner M. Becerra de noirs desseins, qu’allait-il faire au Venezuela ? Y était-il invité par quelqu’un ? Officiellement ? Y venait-il en touriste ? En d’autres termes, les autorités vénézuéliennes lui avaient-elles accordé un visa ? Si oui, à quel propos ?

Je n’ai pas les réponses à mes questions. Je m’étonne seulement qu’elles n’aient pas été posées. Ne fût-ce que pour déblayer.

Vous admettrez que si M. Becerra s’était embarqué (de gré ou de force) pour le Vénézuela, en sachant qu’il y serait arrêté et en ayant d’avance accepté de l’être à des conditions X, plus rien ne serait illogique ni mystérieux dans cette affaire.

Je sais bien qu’Oussama ben Laden a fait sauter les tours de Manhattan et que Marinus van der Lubbe a mis le feu au Reichstag, mais ce qui m’est présenté avec un tel ensemble (y compris par la victime) comme une évidence indiscutable me semble toujours trop beau pour être vrai. Ce doit être un vieux fond de mécréantise.

Longue vie à la révolution bolivarienne, avec ou sans trébuchements !
Et m.... à ses ennemis, quels qu’ils soient !

08/05/2011 09:33 par CN46400

Tout à fait d’accord avec Catherine,il me semble que quelqu’un, dans la situation de Becerra, devrait être suffisamment au fait des rapports vénézuelo-colombiens pour ne pas monter dans un avion à destination de Caracas, sans, auparavant, prendre quelques assurances auprès des autorités vénézueliennes. La prudence, et pas seulement administrative, fait aussi partie du bagage élémentaire du militant clandestin. La solidarité du Vénézuela est essentielle pour les démocrates colombien, raison de plus pour ne pas en abuser !

08/05/2011 15:09 par Anonyme

Si c’est ça le socialisme bolivarien, chrétien, non marxiste mais typiquement stalinien, tel que je le découvre dans les commentaires de bagatelle, Catherine ou CN40, merci bien ; ce combat-là n’est pas le mien.

08/05/2011 15:53 par legrandsoir

Eh oui, au lieu de se demander "pourquoi" ou ce qu’il peut bien y avoir derrière cette affaire, il y en a qui n’attendent qu’UNE excuse pour jeter par dessus bord des années d’une politique de changement et rejoindre les rangs des "à quoi bon ?".

"Stalinien" ? MdR comme disent les jeunes...

08/05/2011 18:15 par Anonyme

Ce qui est grave, selon moi, c’est moins la connerie ou la bavure elle-même (malgré les conséquences qu’elle risque d’avoir pour celui qui a commis l’erreur de croire qu’il pouvait se rendre au Venezuela sans danger), que le fait qu’aucune procédure, aucun contre-pouvoir n’ait été prévu pour l’empêcher ! C’est l’idéologie qui sous-tend cette imprévision : "Le chef a toujours raison". C’est l’idéologie des courtisans qui ont transformé la révolution russe en dictature stalinienne.

Je ne sais pas qui parle au nom du grand soir, mais j’espère qu’il n’est pas représentatif de l’esprit de ce journal. Au lieu de défendre l’indéfendable, en accusant de contre révolution ceux qui osent le critiquer (l’indéfendable), ne serait- il pas plus judicieux de réfléchir aux solutions qui pourraient permettre d’éviter ce genre de bavure ?

Personne n’est infaillible ; pas plus Chavez que n’importe qui d’autre ; je ne doute pas qu’il soit acculé parfois à prendre des décisions difficiles. La question n’est pas là .

Là question est : Pourquoi Chavez a-t-il eu le pouvoir de décider seul de l’extradition d’un homme en 48 h, sans enquête ni jugement préalable ? Pourquoi toute personne qui se permet de le critiquer est irrémédiablement et immédiatement taxé de gauchiste et/ou de contre révolutionnaire ; il ne manque plus qu’anti-chaviste ou anti-bolivarien primaire. Ca ne vous rappelle rien, à vous ?

08/05/2011 19:08 par legrandsoir

Au lieu de défendre l’indéfendable

C’est bien sur le Grand Soir que cet article (et d’autres) ont été publiés ?

Ensuite, soit on estime que Chavez "est devenue fou" ou "a trahi", comme ça, du jour au lendemain et pour une raison mystérieuse, soit on se dit que quelque chose dans cette affaire nous échappe. C’est cette dernière hypothèse qui nous parait (de loin) la plus vraisemblable dans l’état actuel des choses. C’est assez simple en fait. Et, comme indiqué dans un de nos commentaires, le fait que la Suède soit présente cette affaire et l’interview (assez étrange, il faut bien le dire) de Becerra poussent à la prudence.

09/05/2011 13:45 par Marie

L’on ne peut reprocher au Grand Soir de ne pas avoir informé et diffusé des textes sur l’extradition de Becerra en Colombie par le Venezuela, après il donne son avis dans les commentaires ce qui est on ne peut plus légitime et nous fait part de son questionnement.

Personnellement :

 Je ne suis toujours pas convaincue par les explications de Chavez, je l’ai déjà dit lors de précédents commentaires ce qui ne fait pas de moi une contre révolutionnaire ou que je ne soutiendrai plus la Révolution Bolivarienne, je ne jette pas le bébé avec l’eau du bain.

 Chavez a contrevenu au droit Venezuelien et international en extradant Becerra sans enquête et sans lui permettre de bénéficier de son droit à défense.

Pourquoi ?

Lire (je suis désolée c’est en espagnol) cet article :

Extradición
Luis Britto Garcà­a

Je n’ai pas la réponse, et Chavez ne l’a pas donnée non plus ( sauf information qui m’aurait échappée)

 Becera a donné son interview depuis les prisons colombiennes, du Venezuela il n’a pu être en contact avec personne.

 Je trouve très grave que, pour justifier l’attitude de Chavez, l’on reporte la culpabilité sur Becera.

Je suis d’accord avec le Grand Soir pour dire que quelque chose nous échappe dans cette affaire, mais quoi ?...j’aimerai pouvoir être aussi positive qu’eux sur les supputations...

L’avenir nous renseignera peut être ....et que j’aimerai me tromper !

(Commentaires désactivés)
 Twitter        
 Contact |   Faire un don
logo
« Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »
© CopyLeft :
Diffusion du contenu autorisée et même encouragée.
Merci de mentionner les sources.