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« Lorsque le peuple un jour veut la vie... »

(Idha-ch-cha’bu yawman...)
Lorsque le peuple un jour veut la vie
Force est au destin de répondre
Aux ténèbres de se dissiper
Aux chaînes de se briser...

C’est ce poème de A. Chebbi (1) que les tunisiens hommes et femmes, scandaient, la plupart du temps, avec émotion et détermination dans leur lutte magnifique contre le tyran Ben Ali. L’étincelle allumée par Mohamed Bouazizi a enflammé tout un peuple et a emporté l’une des plus cruelles dictatures . Le peuple tunisien vient d’écrire une page glorieuse et lumineuse de son histoire.

Quelle gifle, quelle belle gifle donnée à tous ceux qui pensent que les révolutions appartiennent à un âge révolu. Ils sont surpris aujourd’hui par les événements historiques qui se déroulent en Tunisie. Ils le seront davantage encore demain lorsque d’autres peuples suivront l’exemple tunisien.

Belle gifle également administrée magistralement par le peuple tunisien à ceux qui propagent l’idée selon laquelle les peuples sont incapables de se débarrasser de leurs dirigeants lorsqu’ils les trahissent. Ils oublient seulement que ce sont les peuples qui font leur histoire, même s’ils ne la font pas dans des conditions et circonstances choisies par eux. La révolution tunisienne vient de le démontrer d’une manière éclatante.

La victoire du peuple tunisien, fait unique dans le monde arabe, c’est aussi la défaite totale des bourgeoisies nationales incapables de porter le moindre projet de développement économique et social digne de ce nom. Elles se sont toujours méfiées du peuple. Elles l’ont méprisé, marginalisé et humilié. Les bourgeoisies arabes, en tournant le dos au peuple, se sont littéralement vendues aux multinationales, à la Banque mondiale et au FMI dont elles appliquent avec zèle les programmes d’ajustement structurel. Leur enrichissement rapide et scandaleux est d’autant plus révoltant que l’immense majorité de la population vit dans la misère. Ce sont des bourgeoisies sous développées, parasites, corrompues et, somme toute, inutiles.

Cette belle révolution a montré au grand jour , s’il en est besoin encore, le visage hideux de la bourgeoisie occidentale, notamment française qui a soutenu honteusement le dictateur Ben Ali jusqu’à la dernière minute. Son soutien indéfectible à tous les tyrans de la planète ne faiblira pas avec la chute du despote tunisien ; bien au contraire. Elle s’accrochera de toutes ses forces à ceux qui restent encore, et ils sont hélas très nombreux, de peur de les voir disparaître à leur tour. Ces régimes constituent, localement, ses meilleurs alliés pour asservir et piller les richesses des peuples. La démocratie bourgeoise n’est nullement incompatible avec la tyrannie et la dictature. Dès qu’un peuple se soulève pour chasser un dictateur et améliorer sa situation économique, sociale et politique, la bourgeoisie occidentale tente par tous les moyens d’avorter le mouvement populaire et de maintenir, vaille que vaille, le statu quo. L’exemple de la révolution tunisienne est très probant à cet égard. La bourgeoisie occidentale est l’ennemi des peuples et du progrès.

L’immense espoir que la révolution tunisienne a fait naître dans les masses populaires arabes n’a d’égal que le désespoir et la souffrance qu’elles endurent depuis fort longtemps. Les exemples d’immolation par le feu, même si leur nombre reste pour l’instant très limité, se multiplient un peu partout dans le monde arabe malgré que le suicide est interdit par l’Islam, rappelé à plusieurs reprises, entre autres, par les autorités religieuses d’Al-Azhar. C’est que l’enfer de la situation vécue au jour le jour par la population est réellement insupportable et le désir du changement est immense. Chaque jour les médias arabes font état de nouvelles tentatives. De la Mauritanie à l’Égypte en passant par l’Algérie et le Yémen, on cherche à reproduire le geste de Mohamed Bouazizi. Ces actes tragiques se produisent le plus souvent dans l’espace public, devant la mairie, la préfecture, le commissariat ou devant le parlement, c’est-à -dire devant les symboles du pouvoir en place. « C’était le seul moyen de dénoncer la hogra, le mépris, la mal-vie dans laquelle on s’engouffre » disait Touati Senouci qui a tenté de s’immoler devant la wilaya ( préfecture) de Mostaganem en Algérie. (2) Mohamed Aouichia s’est immolé lui aussi par le feu le 12 janvier 2011. Sur son lit d’hôpital, il explique son geste : « Moi je ne fais pas de politique. Je lutte pour le social et pour avoir un toit où je puisse vivre décemment avec mes enfants. Je pense qu’il n’y a personne qui peut dormir avec sa soeur ou sa fille de 20 ans dans une même chambre. Il y a de flagrantes injustices dans ce pays. Les responsables vivent tous dans de luxueuses villas alors que des centaines de familles vivotent dans des conditions intenables (…) Pour moi El Intisar aou El Intihar, (la victoire ou le suicide) » (2).

Le monde arabe est en pleine période de gestation. Demain, il donnera peut être naissance à une nouvelle société construite par le peuple et pour le peuple.

Bouazizi, la révolution tunisienne et ses martyrs sont jalousement gardés dans le coeur de tous les opprimés du monde arabe.

Mohamed Belaali
belaali.over-blog.com

(1) Abou el Kacem Chebbi (1909- 1934) poète tunisien de langue arabe. Les vers cités font partie de l’hymne national de la Tunisie.

(2) http://www.elwatan.com/weekend/7jours/immolation

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