RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Auteur : Josep Maria ANTENTAS

« Nous avons perdu la peur comme citoyens, mais comme travailleurs c’est la résignation qui prédomine encore »

Esther VIVAS, Josep Maria ANTENTAS
L'année 2011 restera dans les mémoires comme l'année des révoltes. Les soulèvements du printemps arabe ont allumé la mèche du Mouvement du 15-M dans l'Etat espagnol. La vague des mobilisations a déferlé de Madrid à Barcelone et d'Athènes à New York à partir d'un sentiment commun : l'indignation. Mais dans quelle mesure peut-on comparer les révoltes arabes avec les mouvements indignés ? Répondent-ils à des causes communes ? Ces nouvelles formes de mobilisation ont-elles remplacé déjà remplacé les protestations syndicales traditionnelles ? Jusqu'où va la crise de la démocratie ? Ce sont ces questions, et d'autres encore, qu'abordent Esther Vivas et Josep Maria Antentas, experts en mouvements sociaux, dans leur livre « Planeta Indignado. Ocupando el futuro », publié au début de l'année 2012 et récemment réédité. Ils nous expliquent pourquoi la société doit avancer vers un changement de système. Entretien réalisé par Brais Benitez. * * * Qu'à représenté le Mouvement du 15-M ? Vivas : Le 15-M a été le début d'un (...) Lire la suite »
Faire des profits avec le climat et avec la pollution environnementale

Sommet de Durban : plus de capitalisme vert

Esther VIVAS, Josep Maria ANTENTAS

On va sauver les marchés et non le climat. C’est ainsi que nous pourrions résumer les constats sur la 17e Conférence des Parties (COP17) de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (UNFCCC) qui s’est déroulée à Durban, en Afrique du Sud, du 28 novembre au 10 décembre.

Il y a un contraste saisissant entre la réponse rapide que les gouvernements et les institutions internationales ont donné lors de l'éclatement de la crise économique et financière de 2007-08 en renflouant des banques privées avec de l'argent public et l'immobilisme dont ils font preuve face au changement climatique. Cela ne devrait pourtant pas nous surprendre, car dans un cas comme dans l'autre ce sont les mêmes marchés et leurs gouvernements complices qui sortent gagnants. Au sommet de Durban, il y avait deux thèmes centraux : d'une part, l'avenir du Protocole de Kyoto qui prend fin en 2012 ainsi que la capacité de mettre en place des mécanismes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et, d'autre part, le lancement du Fonds vert pour le climat approuvé lors du précédent sommet de Cancun (Mexique) avec l'objectif théorique de soutenir les pays les plus pauvres face aux conséquences du changement climatique, cela au moyen de projets dits d'atténuation et d'adaptation. Après Durban (...) Lire la suite »

Trois ans de crises, trois mois d’indignation

Esther VIVAS, Josep Maria ANTENTAS
Nous approchons du troisième anniversaire de la faillite de la banque Lehman Brothers et de l'éclatement formel de la crise ; "une rationalisation irrationnelle d'un système irrationnel" selon les termes du géographe David Harvey. En plein "krach" du système financier, les maîtres du monde avaient connu un bref moment de panique, alarmés par l'ampleur d'une crise qu'ils n'avaient pas prévue, par leur manque d'instrument théorique afin de la comprendre et par la crainte d'une forte réaction sociale. Ce fut l'époque des déclarations creuses sur la "refondation du capitalisme" et des faux mea culpa qui se sont bien vite évaporés, dès que le système financier se stabilisa un peu et devant l'absence d'explosion sociale. On entra ainsi dans une nouvelle phase qui, avec la crise et le déficit public comme prétextes, se caractérise par les politiques appliquées dans l'ensemble de l'Union européenne afin de réduire les droits sociaux, d'infliger une défaite historique aux (...) Lire la suite »

Gênes 2001 : dix ans après, la mémoire indignée

Esther VIVAS, Josep Maria ANTENTAS

Cela fait dix ans maintenant qu’a eu lieu le sommet du G8 à Gênes, en juillet 2001, où s’écrivit une des pages les plus significatives de l’histoire du mouvement altermondialiste. Les protestations de Gênes ont représenté un moment culminant dans la phase de croissance linéaire de ce mouvement depuis la Rencontre ministérielle de l’OMC de novembre 1999 à Seattle, qui avait ouvert un nouveau cycle international de mobilisations. Gênes se déroula peu de temps après la tenue du premier Forum Social Mondial de Porto Alegre, en janvier 2001, sous le slogan désormais célèbre d’"Un autre monde est possible" et dont la pertinence est encore plus évidente aujourd’hui, en pleine crise globale.

Le 10e anniversaire des journées de Gênes arrive au moment où l'Union européenne traverse de fortes turbulences et où les vents qui ont électrisé le monde arabe depuis la fin de 2010 soufflent avec de plus en plus d'intensité sur le Vieux continent. Les mobilisations soutenues en Grèce et l'irruption du mouvement des indignéEs dans l'Etat espagnol, sans oublier la victoire dans le référendum sur l'eau en Italie même, sont parmi les symptômes les plus significatifs de la montée d'une nouvelle période de luttes, où l'objectif est d'internationaliser et d'" européaniser" les résistances émergentes. Il y a 10 ans, les événements dans cette ville italienne avaient capté l'imaginaire de millions de personnes et de multiples mouvements et luttes sociales dans toute la planète, qui se sont identifiés avec le message de critique radicale de la globalisation capitaliste d'une protestation vécue comme étant la leur. Le caractère massif de cette dernière, sa radicalité et le niveau de confrontation élevé (...) Lire la suite »

19J à Barcelone. Il n’y a plus de doutes : la rue est à nous.

Esther VIVAS, Josep Maria ANTENTAS
Le 19J était un test décisif pour le mouvement né le 15 mai dernier. L'objectif initial de la journée était de traduire en une mobilisation de rue les sympathies populaires que le mouvement avait suscitées au cours de ces dernières semaines. De plus, après la journée d'action du 15 juin devant le Parlement catalan, la manifestation du dimanche 19 juin s'est également transformée en une épreuve de force face aux adversaires du mouvement. Après le 15 juin en effet, ce mouvement s'est vu plongé dans une bataille pour défendre sa légitimité. Il devait donc montrer toute sa force dans une mobilisation de masse capable de balayer les doutes. Le résultat est indiscutable. Sans entrer dans la stérile querelle des chiffres, le 19 juin, des centaines de milliers de personnes ont manifesté dans les rues. Il y avait 150.000 personnes à Madrid, dans le cadre d'une marche spectaculaire organisée en plusieurs colonnes qui, partant de différents quartiers, a convergé dans le centre de la ville. Il y avait 275.000 (...) Lire la suite »

Manifestations du 19 Juin dans l’Etat espagnol : Indignation massive !

Esther VIVAS, Josep Maria ANTENTAS
La mobilisation des « Indignées » a une fois de plus dépassé toutes les prévisions en prenant massivement les rues et en démontrant le gouffre existant entre les masses et les institutions. Du 15 Mai au 19 Juin, le mouvement a accumulé des forces et tissé des convergences, non seulement au niveau local (campements et assemblées de quartiers) mais également avec de larges secteurs sociaux qui s'identifient désormais avec sa critique radicale de la caste politicienne et du système bancaire et financier coupable de la crise actuelle. Le slogan « Nous ne sommes pas des marchandises dans les mains des politiciens et des banquiers » synthétise ces deux axes. Les Indignées ont, sans ambiguïtés, pointé du doigt ceux qui ont abdiqué face aux « marchés » et qui, tout en exigeant l'austérité pour les autres, ne se l'applique pas à eux-mêmes. « Nous voulons des politiciens qui gagnent 1000 euros ! » était l'un des slogans les plus applaudis avec ferveur dans la manifestation. La démocratie actuelle est de plus en plus (...) Lire la suite »

Les Indignées devant le Parlement. Notes sur la journée du 15 Juin à Barcelone.

Esther VIVAS, Josep Maria ANTENTAS
La journée du 15 juin (15J) laissera des traces. 24 heures qui en valent bien plus. Un temps accéléré et condensé. Elle marque, sans aucun doute, un point d'inflexion, au résultat incertain, dans la trajectoire du mouvement né le 15 mai dernier (15M). La mobilisation devant le Parlement de la Catalogne se déroulait un mois après le 15M. Elle était le résultat du succès des campements et des occupations des places. Mais également de plusieurs mois de mobilisations contre les mesures d'austérité en Catalogne, menées par les travailleurs-euses du secteur de la santé publique. L'objectif était clair : démontrer, à l'occasion de sa discussion en session parlementaire, le rejet déterminé d'un nouveau budget anti-social qui s'attaque aux services publics fondamentaux. Le 15J était un pas de plus dans la tentative de stopper des budgets destructeurs d'un gouvernement décidé à les imposer coûte que coûte. Au risque de faire une sortie de piste, le mouvement avait opté pour appuyer sur l'accélérateur. Le (...) Lire la suite »

Le mouvement des indignés : passer à l’étape suivante

Esther VIVAS, Josep Maria ANTENTAS
Cela fait déjà quatre semaines. Quatre semaines que le paysage politique et social dans tout l'Etat espagnol a été bouleversé par l'irruption d'un mouvement que personne n'attendait. Ce mouvement a déjà à son actif quelques victoires politiques face à la Junte Electorale d'abord, et face à la tentative d'expulsion du camp de Barcelone ensuite. Et, surtout, il a mis fin à la passivité résignée face aux attaques contre les droits sociaux. Après d'intenses journées d'activisme, la fatigue et l'épuisement laissent des traces dans les campements. Les difficultés de gestion de plusieurs d'entre eux sont notoires. Leur temps s'achève. Car ces campements et occupations de places ne sont pas une fin en soi. Elles ont agit à la fois comme symboles de référence et bases d'opération, comme des points d'appui afin d'impulser les mobilisations de demain et comme haut-parleurs pour amplifier celles d'aujourd'hui. Lever ces camps dans une position de force, volontairement, sans entrer dans une spirale en déclin comme (...) Lire la suite »

Camp de Barcelone : V de Victoire

Esther VIVAS, Josep Maria ANTENTAS
Le Mouvement du 15 Mai a vaincu la première tentative de le réprimer. Ce vendredi 27 mai, l'opération d'expulsion du camp de la « plaza Catalunya » à Barcelone, le second en importance jusqu'à présent dans l'Etat espagnol, a été un échec cuisant. Une semaine après que le mouvement ait politiquement mis en déroute l'interdiction émise par la Junte Electorale Centrale d'organiser des manifestation pendant la « journée de réflexion » du 21 mai et le jour des élections, le 22 mai, ce vendredi matin, à la première heure, la police catalane a tenté d'expulser le camp de la place de la Catalogne. Avec un prétexte ridicule et très peu crédible ; faciliter une opération de nettoyage de la place. D'importants effectifs policiers ont commencé par fermer les accès à la place où se trouvaient quelques 300 personnes, afin de permette à une brigade municipale de nettoyage de démanteler le camp. Plus d'un millier de personnes ont sont venues en solidarité avec les occupants, parvenant à « reconquérir » la place et forçant la (...) Lire la suite »

La révolte des indigné-e-s. Notes depuis la Plaza Tahrir de Barcelone.

Esther VIVAS, Josep Maria ANTENTAS
Il n'y a plus de doutes. Le vent qui a électrisé le monde arabe ces derniers mois, l'esprit des protestations répétées en Grèce, des luttes étudiantes en Grande-Bretagne et en Italie, des mobilisation anti-Sarkozy en France… est arrivé dans l'Etat espagnol. Il n'y a plus de place pour le « business as usual ». Les confortables routines mercantiles de notre « démocratie de marché » et ses rituels électoraux et médiatiques se sont vus soudainement perturbés par l'irruption imprévue dans la rue et dans l'espace public d'une mobilisation citoyenne. Cette révolte des indigné-e-s inquiète les élites politiques, toujours mal à l'aise quand la population prend au sérieux la démocratie… et décide de la pratiquer pour son propre compte. Il y a deux ans demi, quand la crise historique a éclaté en septembre 2008, les « maîtres du monde » ont connu un bref moment de panique, alarmé par l'ampleur d'une crise qu'ils n'avaient pas prévus, par l'absence d'instruments théoriques pour la comprendre et par la crainte d'une forte (...) Lire la suite »
afficher la suite 0 | 10