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Auteur : Denis BLONDIN

Ce que le capitalisme doit aux Lumières.

Denis BLONDIN
Le capitalisme n’est pas un système, c’est un demi-système. Son autre moitié, aussi essentielle que la deuxième jambe pour marcher, s’appelle le libéralisme. L’une se prétend économique, l’autre politique, et les deux se prétendent séparées et indépendantes mais malgré tout l’appareil mis en branle pour nous le faire croire, la population n’est généralement pas dupe. Le mot « capitalisme » désigne un objet très complexe, même s’il découle de principes très simples. C’est un objet qui ressemble beaucoup à la lune. La lune a une face lumineuse et une face sombre, qu’on ne voit jamais. C’est la même chose avec le capitalisme, qui nous montre toujours sa face lumineuse : la capacité de production accrue, la croissance économique, la réalisation de prouesses technologiques, les prodigieuses victoires de l’Homme sur la nature, et toutes les avancées du libéralisme (démocratie, droits et libertés de la personne, etc.). Tout cela est bien réel et tout cela compose l’image illuminée du capitalisme. Et pourtant, sa face (...) Lire la suite »

Gauche et droite - A chacun sa définition de la liberté

Denis BLONDIN
En entendant les ténors de la droite québécoise clamer leur principal slogan, « Trop d'État et pas assez de liberté individuelle », beaucoup de gens se sont sentis visés juste. On a vu les intentions de vote pour un parti purement virtuel faire sonner la cloche des sondages à plus de 39% (CROP, octobre 2010) et les créateurs du Réseau Liberté-Québec n'en reviennent pas de leur succès. Mais dans notre histoire, la « liberté » est un étendard qui a été brandi par la Gauche bien avant la Droite. Est-ce bien de la même liberté qu'il s'agit ? Et pourquoi ce mythe trouve-il tant d'échos actuellement, chez des gens qui ne partagent pas nécessairement leurs réelles orientations politiques ? Les accoutrements de la liberté Pendant les dizaines de millénaires où les humains ont vécu en petites communautés sur d'immenses territoires, la notion de liberté n'avait probablement aucun sens. Elle était comme l'eau pour les poissons. Pour ceux qui se sont retrouvés soumis aux dictats d'un tyran ou d'un propriétaire, elle en (...) Lire la suite »

Douaniers sans frontières

Denis BLONDIN
Depuis la création de l'organisation humanitaire Médecins Sans Frontières, en 1971, l'étiquette « sans frontières » a connu un succès médiatique fulgurant et a inspiré la mise sur pied de nombreuses autres organisations reprenant la même étiquette. Si Médecins Sans Frontières pouvait toucher des redevances pour ces usages, ses autres campagnes de financement ne seraient sans doute pas nécessaires. On peut facilement en repérer des dizaines et des dizaines sur internet, puisque c'est d'abord là qu'elles logent. L'examen d'un échantillon d'une centaine de ces organisations montre qu'à peu près n'importe quel métier ou profession est susceptible de se découvrir une vocation humanitaire ou internationale - est-ce la même chose, au fait ? On y trouve notamment les organisations suivantes : reporters, avocats, dentistes, ingénieurs, optométristes, pharmaciens, notaires, architectes, pompiers, cuisiniers, électriciens, statisticiens, professeurs, archivistes, juristes, artistes, éditeurs, athlètes, rameurs, (...) Lire la suite »
Les tremblements de terre ne détruisent pas les pays.

Il ne faut pas reconstruire Haïti.

Denis BLONDIN
Dans sa chronique du Devoir des 24-25 avril 2010, Gilles Courtemanche pose la question : Faut-il reconstruire Haïti ? Sa réponse, c'est qu'il ne faudrait pas reconstruire le pays dysfonctionnel d'avant le séisme mais d'abord investir dans l'éducation, en en faisant si nécessaire une condition imposée par les bailleurs de fonds. Pour une rare fois, je ne suis pas du tout d'accord avec lui. D'abord, de qui est-il question dans cette question ? De Nous : faut-il que Nous reconstruisions Haïti ? Il n'en peut être autrement lorsque les choix à faire sont ceux des « bailleurs de fonds ». Sur ce point crucial, je pense que nous sommes enfoncés jusqu'au cou dans l'erreur et l'illusion. L'illusion que nous, avec notre argent et notre culture supérieure, pourrions, si nous le voulions, faire les bons choix et reconstruire un pays viable qui serait mis à la disposition des Haïtiens. Où, dans le monde ou dans l'histoire, avons-nous vu un pays être construit ou reconstruit par d'autres que ses habitants ? (...) Lire la suite »

Les Verts fossoyeurs de l’altermondialisme

Denis BLONDIN
Altermondialisme Malgré l'expansion marquée de la conscience environnementaliste, rien ne semble se pointer à l'horizon pour modifier la trajectoire de notre système de production capitaliste. C'est pourtant lui le véritable moteur du désastre écologique. Ce système reste fondé sur un principe de croissance économique illimitée et, loin de se remettre en question, il maintient son cap insensé chez nous en même temps qu'il fleurit à une allure accélérée en Chine, en Inde ou au Brésil. Même la dernière crise financière, pourtant sévère, ne l'a pas modifié d'un iota. Il peut sembler injuste de vouloir rendre notre nouvelle ferveur environnementaliste responsable de cette inertie mais c'est pourtant sa part de responsabilité que je voudrais cerner ici. C'est parce qu'elle constitue un rouage essentiel de notre conscience collective et qu'elle pourrait jouer un rôle différent. Mon constat, c'est que la vague écologiste a étouffé la vague altermondialiste. Elle a déplacé sur un plan strictement matériel une (...) Lire la suite »