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Auteur : André BOUNY

Agent Orange Vietnam : depuis la réalité de vie des victimes à une lointaine actualité

André BOUNY

12 janvier 2007 C’est au Xème siècle que le « Viêt Nam en devenir » avait connu sa dernière indépendance. Depuis, ce « Viêt Nam en devenir » a connu divers envahisseurs, mongols, chinois/… / chinois de nouveau, portugais, japonais, français, étasuniens. Mille ans de guerre sans repos. Et, au terme d’un immense sacrifice national, une nouvelle indépendance. La paix.

Cet article a été publié pour la première fois le 12 janvier 2007. Mondialisation.ca le publie de nouveau à l’occasion du 45ème anniversaire de la réunification du Vietnam (le 30 avril 1975). Mais maintenant que la guerre est finie, elle continue. Une guerre silencieuse, si laide qu’elle n’a pas l’honneur des écrans. Bien sûr on la rencontre au « Village de l’Amitié » de Van Canh à Hanoi ou dans le « Village de la Paix » de Tu Du à Ho Chi Minh-Ville, deux lieux qu’on peut qualifier d’établissements pilotes du pays. Elles sont là les victimes visibles de l’Agent Orange. Les écrans du monde n’en veulent pas. Elles font peur. Certaines le savent. Elles souffrent d’être. Elles vous fouillent la pupille et semblent demander : « Qu’ai-je fait pour être comme ça ? » et vous devenez l’accusé du monde entier. Celles-là ne sont que l’infime partie apparente d’un iceberg qui fait froid dans le dos. Les autres victimes sont essaimées sur deux mille kilomètres du Sud au Nord. Elles sont en ville au détour d’une rue, en (...) Lire la suite »

Viêt Nam, voyages d’après-guerres

André BOUNY
Nul mieux qu’un écrivain ne peut faire découvrir un pays. Que saurions-nous de l’Écosse sans Boswell et Johnson et comment nous représenterions-nous la magnificence de l’Orient au XVIe siècle sans les Pérégrinations de Fernaõ Mendes Pinto ? André Bouny s’inscrit dans cette lignée de voyageurs. Sa plume trace avec précision ce que tous les sens perçoivent du Viêt Nam traversé. Elle le fait doublement en accompagnant son texte de ses prodigieux dessins à la mine de plomb qui emmènent le lecteur de Hanoi à l’ancienne Saigon, l’actuelle Ho-Chi-Minh-Ville, du passé au présent, des paysages immémoriaux aux lieux ravagés par les millions de litres de l’Agent Orange que les Américains déversèrent sur le pays durant l’interminable guerre. Du nord au sud, en train, en autobus, en bateau, les villes au nom mystérieux défilent, Lao Cai, Sa Pa, Hoa Lu, Tam Coc, Hai Phong, Ha Long, Phu Ly, Nin Binh, Thanh Hoa, Vinh, Ha Tinh, Dong Ha, Hué… font rêver, laissent deviner l’effervescence, l’énergie intense qui se déploient dans (...) Lire la suite »

Mer de l’Est pour les Vietnamiens ; mer de Chine méridionale pour les Chinois

André BOUNY
Il y a quelques mois, dans le cadre d’un article sur l’Agent Orange, j’avais élargi le cadre du rapprochement entre les États-Unis et le Viêt Nam confronté à l’expansionnisme chinois : « En 2009, la concession à la Chine (Chinalco) d’exploiter les importants gisements de bauxite (3ème au monde, minerai permettant la fabrication de l’aluminium) au sud des hauts plateaux vietnamiens fit grand bruit, outre celles de perspectives environnementales, humaines, sociales et sanitaires désastreuses, d’avoir ouvert la porte à l’ogre de la région. Un expansionnisme chinois qui, par ailleurs, exerce depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale sa pression sur les îles Paracels (Hoang Sa) situées face aux côtes du Centre du Viêt Nam et celles du sud-est de la Chine. Souvenons-nous de la bataille des îles Paracels entre la Chine et le Sud-Viêt Nam en janvier 1974. La même pression s’exerce sur les îles Spratleys (Truong Sa) situées au large des côtes sud du Viêt Nam, à mi-chemin entre ce pays et le Brunei. De (...) Lire la suite »

Française, victime de l’Agent Orange, elle assigne les compagnies chimiques états-uniennes

André BOUNY

Dow Chemical Company, Monsanto Company, Thompson Hayward Chemical Co, Harcros Chemicals, Inc., Uniroyal Chemical Co, Inc, Diamond Shamrock Agricultural Chemicals, Inc., Occidental Electrochemicals Corporation, Hooker Chemical Corporation, Chemical Land Holdings, Inc., T-H Agriculture & Nutrition Co., Riverdale Chemical Company, Pharmacia et Upjohn Incorporated, Ultramar Diamond Shamrock Corporation, Ansul Incorporated, Wyeth, Inc., Valero Marketing And Supply Company…, entre autres.

Pour mémoire, début 2004, commençait la procédure des victimes vietnamiennes de l’Agent Orange en terre américaine contre 37 compagnies chimiques états-uniennes. La plainte déposée au tribunal de première instance de New York-Est, je constituais le Comité International de Soutien aux victimes vietnamiennes de l’Agent Orange et au procès de New York (CIS). Après maintes péripéties et audiences repoussées, le juge, Jack Weinstein – qui avait obtenu des compagnies chimiques états-uniennes 180 millions de dollars de dédommagement pour les vétérans américains victimes de la dioxine TCDD [1] contenue dans l’Agent Orange qu’ils avaient eux-mêmes épandu, ceci à l’amiable afin de ne pas créer un précédent juridique –, déboutait les victimes vietnamiennes. Celles-ci se pourvoyaient devant la Cours d’appel fédérale du 2ème circuit. Mais les pressions ne tardaient pas à apparaître, venues de la Maison-Blanche par l’intermédiaire du Département de la Justice, le New York Times s’en faisait l’écho. À la suite de quoi les victimes (...) Lire la suite »

Agent Orange, chronique 8 : Apocalypse Nam

André BOUNY
Avec le recul, au fil de ces chroniques on aperçoit très bien qu’en matière de décontamination et de dédommagement les États-Unis avancent d’un pas avant de reculer de deux. Puis de trois, et les solutions n’apparaissent toujours pas. Cette fine grille d’informations nous permet de mesurer l’évolution de la situation qui progresse et régresse en permanence, montrant à quel point il s’agit bien de gagner du temps encore et encore… Si une réelle volonté étasunienne débloquait les moyens financiers nécessaires, il y a longtemps que décontaminations et dédommagements seraient avancés, voire partiellement réglés. Mais les USA nient et renient leur crime d’hier engendrant la tragédie d’aujourd’hui et tirent avantage de cette situation. Ils laissent miroiter l’espoir d’une aide conséquente et adaptée qui ne vient jamais, attribuant un financement de dépollution au compte-gouttes, de préférence aux entreprises US. Une manière qui permet de renforcer leur coopération avec l’ancien ennemi – facilitée par la crainte partagée (...) Lire la suite »

« Les réseaux de l’extrême » : réaction d’André Bouny

André BOUNY
Auteur de l'ouvrage Agent Orange - Apocalypse Viêt Nam, je suis indigné qu'une animatrice de France Télévisions S.A. (société financée par l'argent public), se prétendant « journaliste », se serve de l'image de couverture de mon livre - qui relate de façon exhaustive l'immense souffrance de millions de victimes vietnamiennes malheureusement bien réelles - dans le but d'étayer le commentaire suivant : « … ces livres vous promettent d'étonnantes révélations sur l'Apocalypse (sic !) et le terrorisme… ». Elle vise ainsi à faire croire au téléspectateur que l'éditeur en question publierait des ouvrages suspects, peu crédibles voire parfaitement farfelus, alors qu'il accomplit un travail tout à fait comparable à celui du grand François Maspero à la fin du siècle dernier (lui-même ostracisé à l'époque, voire interdit). Il est pathétique et affligeant de voir et d'entendre Mme Caroline Fourest prendre appui sur la couverture de mon ouvrage (qui fait autorité sur ce sujet), pour conforter sa pensée binaire, confirmant par (...) Lire la suite »

Journalistes

André BOUNY

Réajustements et façon dont a été traitée cet été l’inauguration du chantier visant à décontaminer une ancienne aire de stockage d’Agent Orange sur l’aéroport de Danang au Viêt Nam.

A l'été 2011, se déroula une cérémonie dédiée aux accords vietnamo-étasuniens visant à engager un chantier de décontamination de la dioxine recelée dans et par l'Agent Orange sur une partie de l'ancienne base américaine de Danang. Un lieu faisant partie des trois principaux sites les plus contaminés par cette molécule 2,3,7,8-TCDD parmi les 28 « points chauds » identifiés, ceux-ci ne tenant pas compte des millions d'hectares qui ont reçu de un à dix épandages, parfois davantage. Un an plus tard, le 9 juillet 2012, se déroula l'inauguration du début des travaux estimés à 43 millions de dollars (financé à hauteur de 20 millions par les États-Unis, soit moins de la moitié) en présence de hauts responsables vietnamiens et de l'Ambassadeur des USA au Viêt Nam. Ce dernier, David Shear, déclara que les USA avaient déjà aidé les Vietnamiens handicapés « quelle que soit la cause » à hauteur de 54 millions de dollars. Il convient de préciser ici qu'il s'agit d'aide d'ONG et de Fondations, comme par exemple la Fondation du (...) Lire la suite »

Agent Orange Viêt Nam, un demi-siècle après.

André BOUNY

Le 10 août est la Journée des victimes de l’Agent Orange, 2012, le 51ème anniversaire du premier épandage. Les années passent, la dioxine demeure. De nouvelles victimes naissent tandis que d’autres meurent. Voici comment les victimes de l’Agent Orange sont otages des géostratégies du monde et des firmes multinationales.

Les États-Unis tergiversent, refusant de reconnaitre leur responsabilité dans le crime de l'Agent Orange. Il y a plusieurs années, ils évoquèrent l'étude d'un projet visant à dépolluer « leur » ancienne base de Danang. En 2011, des travaux de décontamination de la dioxine furent entrepris sur une partie de cette ancienne base US. Donc, prioritairement là où ils pourraient revenir, Danang étant le seul port en eaux profondes du Viêt Nam où les bâtiments de l'US Navy pourraient s'ancrer durablement. Le temps qui s'écoule joue en leur faveur. Non seulement les victimes de l'Agent Orange passent, mais le contexte géopolitique renforce leurs projets géostratégiques, et complète celui militaro-stratégique global, l'expansionnisme de la Chine servant de justification. Le Viêt Nam est pris en étau. En 2009, la concession à la Chine (Chinalco) d'exploiter les importants gisements de bauxite (3ème au monde, minerai permettant la fabrication de l'aluminium) au sud des hauts plateaux vietnamiens fit grand bruit, (...) Lire la suite »

De fait, ce qui est ignoré existe

André BOUNY

Les cultures vietnamiennes, Dong Son, Sa Huynh, et Oc Eo, sont contemporaines des cultures antiques occidentales, égyptienne, grecque, et romaine. De nombreuses autres les précédèrent dans une continuité formant une authentique civilisation, une des plus fameuses au monde.

Pourtant, dans l'esprit occidental, c'est un peu comme si le Viêt Nam avait surgit de la nuit des temps après la Deuxième guerre mondiale. La dévotion de l'Histoire officielle au pouvoir colonial et à la « grandeur » de ceux qui croient l'avoir faite (toujours au détriment de leurs peuples massacrés), recouvre de son drapeau, de sa religion, et de ses valeurs civilisatrices les racines des pays colonisés. Un déni qui parvient à façonner une pensée commune appauvrie en autorité collective. De la même façon, le sureau noir ne serait que poison ; le progrès synonyme de mieux-être comme vérité élémentaire (cf. l'Agent Orange) ; le Viêt Nam réduit à une guerre ou à une destination touristique… L'autorité individuelle peine à rétablir la dérive de cette pensée unique, et le dialogue est souvent celui-ci : Tu es Chinois ? Non, Vietnamien… Ah bon ! Enfin, c'est pareil... Pas du tout. Le Viêt Nam est l'aboutissement d'une succession de cultures préhistoriques et antiques, une superposition commençant (dans l'état (...) Lire la suite »

Agent Orange Viêt Nam : Okinawa,* les preuves s’accumulent

André BOUNY

De la vérité engloutie, des pièces manquantes au puzzle remontent en surface. Désormais, les volumes communément acceptés d’Agent Orange déversés sur le Viêt Nam semblent réellement obsolètes.

Depuis la fin de la Guerre américaine au Viêt Nam (Laos et Cambodge), selon différentes recherches scientifiques au fil du temps, les estimations portant sur le volume d' « Agent Orange » utilisé lors de cette guerre chimique ne cessèrent d'aller crescendo. Ces études avancèrent 42 millions de litres, ensuite 54, ultérieurement 72, puis 84, avant d'évoquer plus ou moins 100…** En mai 1990, le rapport déposé par l'amiral Zumwalt confirme que de nombreuses utilisations d'herbicides n'étaient pas enregistrées dans l'opération Ranch Hand. L'amiral Zumwalt écrit que des unités combattantes, telle Brown Water Navy, ont souvent procédé à des épandages de façon officieuse : « En tant que commandant des forces navales US au Vietnam, j'étais au courant que l'Agent Orange délivré aux forces alliées était fréquemment utilisé dans des missions non enregistrées ». En 2003, à partir d'archives de l'armée étasunienne, le rapport Stellman situe le pic d'utilisation d'Agent Orange durant l'année 1967, tandis que le rapport (...) Lire la suite »
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