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Auteur : José CAMARENA

Le mot chien ne mord pas ?

José CAMARENA

En ces temps de discussions sans fin autour de concepts plus ou moins neufs ; en ces semaines où l’on assiste aux premiers symptômes des "maladies de jeunesse" inhérentes aux #révolutions, il n’est pas inutile de revenir sur l’importance des mots et de la parole pleine, vraie. Comme le disait, Michel Lancelot, dans son livre "Le jeune lion dort avec ses dents", à force de dire n’importe comment, on finit par dire n’importe quoi... Comme à force de faire, d’écrire, de penser, d’agir n’importe comment, etcaetera !

Certains discutent encore quant à savoir si les mots peuvent réellement guérir. J'entends par mots, la parole, au sens premier du terme. Certains donc ont encore du mal à comprendre -ou à accepter- que la parole guérisse, par exemple dans la cure analytique. Ces mêmes qui hésitent, qui réfutent ou qui lancent l'anathème contre une telle conception, ne s'étonneront pas, par ailleurs, de ce que l'état d'euphorie amoureuse -cette exaltation proche de l'extase et de la mystique- redonne force à qui n'en avait plus, améliore la santé de qui se trouvait dans la douleur et la plainte, rend possible pour d'aucuns ce que d'habitude ils tenaient pour impossible. Et s'ils restent sceptiques ou fermés à cette vérité clinique, que tout bon praticien, peut expérimenter une et cent fois, en fonction de sa patientèle (même si clientèle serait un terme mieux approprié, à mon sens), ils n'en acceptent pas moins, sans rechigner, le postulat inverse, à savoir que la parole peut rendre malade, blesser et même, dans certains (...) Lire la suite »

La prostitution élevée au rang de catégorie universelle

José CAMARENA

Les événements de ce début d’année et l’expérience en cours -extrêmement intéressante- de la #spanishrevolution poussent à réfléchir sur les limites du système capitaliste et les possibilités réellement existantes pour tenter une alternative réelle qui ne soit vouée ni à l’échec à court terme, ni à la perversion de terminer par faire la même chose mais peut-être en pire. L’analyse de la dynamique en place et des discours des uns et des autres, à la lumière des théoriciens traditionnels de la gauche démocratique et marxienne (au premier rang desquels on retrouve Zizek), ouvre la voie à l’espérance en même temps qu’elle offre des pistes de réflexion et d’action pour une praxis réellement révolutionnaire. L’article ici part du présupposé qu’une démocratie réelle (non formelle et représentative, "aristocratique" comme les nôtres) doit retourner rechercher ses fondements dans les sages principes qui régirent la démocratie Athénienne (horizontale, contrôlée par la majorité du peuple, non technocratique, sans caste politique ni professionnalisme de la chose publique, etc.) ; donc que la dictature de la majorité, la loi du peuple n’est pas une dictature, contrairement à ce qui fonde l’actualité : le pouvoir sans partage d’une minorité qui impose ses intérêts à l’ensemble du monde et des peuples.

Les trompettes de l'apocalypse annoncent, au loin la fin du capitalisme. Comme le rappelle Slavoj Zizek dans son livre « Vivre la fin des temps », cela sonne comme la fin des temps, après le triomphe planétaire de ce système. On pourrait y croire car, à la violence des opprimés contre les oppresseurs, à la violence des luttes de classe, viennent s'ajouter des périls nouveaux qui, comme la destruction des écosystèmes et de la Planète en général, constituent un danger de plus en plus réel de catastrophe globale irréversible. Tout le monde le sait. Personne n'ose plus, aujourd'hui, nier l'évidence ; cependant, nombreux sont encore ceux qui pensent que si l'Homme a mis en place tous ces processus destructeurs, il n'a par contre pas les moyens de les stopper et que la Nature, comme le Marché, se régulera d'elle-même « comme elle le fait depuis que l'Homme est sorti de l'état de dépendance naturelle ». D'autres vont user de la dénégation (faire semblant que ce qui est n'est pas), comme les ultra libéraux (...) Lire la suite »

Sous le soleil exactement

José CAMARENA
Pour ce qui est des relations sexuelles en général et de la jouissance en particulier, l'ignorance continue de régner, malgré les avancées de la science et la diffusion la plus large des connaissances via l'éducation et le boum des moyens de communication. Ainsi, beaucoup en sont encore à penser que la femme n'atteindrait la jouissance qu'à se faire pénétrer dans la quasi-douleur d'un engin hors-norme et, les hommes, qu'à ressentir l'explosion, tout aussi aux limites de la douleur, d'une éjaculation d'au minimum 10cc. (1) En somme et en dehors de toute considération purement analytique, la majorité continue de s'en référer à une norme -laquelle, en matière de sexualité, reste une vue de l'esprit : construction culturelle, objet de pure statistique d'où se trouve écarté le désir. La prothèse scientifique vient se substituer à l'orthèse religieuse et morale avec, pour résultat, la multiplication exponentielle (souvent dangereuse) des interventions chirurgicales à répétition -qu'elles soient péniennes ou (...) Lire la suite »

The revolution will not be televised

José CAMARENA

La bataille pour le contrôle des médias et, plus concrètement, des nouvelles technologies de l’information et de la communication (nTIC) est devenue une des batailles, si pas la bataille idéologique principale de notre temps ; le terrain privilégié sur lequel se déroule la véritable guerre entre l’idéologie dominante d’un système à bout de souffle et les contre-pouvoirs porteurs de projets de société alternatifs.

Qu'on ne s'y trompe pas : l'épisode Assange restera, sans doute, dans l'histoire, comme un événement marquant ouvrant sur une ère nouvelle. Toutes les conflagrations mondiales, à travers les siècles, ont connu ce détonateur minime, ce "fait-divers" insignifiant, cet "accident" anodin, cette "bavure" que l'on croyait sans autre lien que le hasard contraire, cette "provocation" dont on attendait tout sauf le déclenchement effectif des hostilités. Les puissants le savent : la guerre a bel et bien commencé, comme le déclarait le cinéaste Moore après les manifestations de début d'année dans le Wisconsin. L'ingérence des services secrets et de police dans les réseaux sociaux, les lois limitant la liberté du Web (sous les prétextes les plus variés mais toujours marquées du sceau des meilleures intentions), les réunions d'Obama avec l'ensemble des grands pontes de la nouvelle économie et la mise à l'agenda comme point d'ordre du jour aussi bien de Davos que du G8 en disent long sur la crainte que ces réseaux (...) Lire la suite »

Bonheur en soldes. Prêt-à -porter de la félicité

José CAMARENA
Notre contemporain s'ennuierait-il tellement, serait-il tellement dans le malheur qu'il n'a de cesse de courir après le bonheur ? Les meilleures ventes de l'année vont à des livres exposant les manières d'être heureux et les seuls philosophes encore lus par les non initiés sont ceux qui résument les mille et une manières (expérimentées ou apprises) d'être sur le bon chemin de l'accomplissement de soi ; sans compter les revues et les magazines qui s'en font des pages innumérables, des dossiers mensuels et des interviews exclusives de lamas, de chamans ou de thérapeutes de la félicité… Que ce soit seul, en couple, au travail, à l'école, avec les amis, dans les loisirs ou pendant le sommeil -que ce soit à court, à moyen ou à long terme-, que cela se passe dans la solitude de l'écritoire, face à l'écran de l'ordinateur ou dans le fond de l'assiette : tout doit être source de bonheur, mener à la félicité. Et il en va tellement ainsi, que la culpabilité est grande dès que le moindre grain de sable, pour infime (...) Lire la suite »

D’une jouissance, par ailleurs masquée (ou la question récurrente de la sexualité des personnes en situation de handicap)

José CAMARENA
J'avais commencé un article sur la sexualité des personnes handicapées. Article que je me suis senti obligé de rédiger, en partie poussé par la pression extérieure de tous ceux et de toutes celles que le sujet intriguait autant qu'intéressait, en partie par cette autre pression -intérieure celle-là , qui exigeait que j'éclaircisse une position claire et définitive sur un sujet qui, par ailleurs, me semblait évident. Or, j'ai très vite compris combien l'évidence est aussi trompeuse et dangereuse que l'empressement et comment on peut arriver à des lieues de l'objectif que l'on s'était assigné. N'empêche, cette errance, tout à fait volontaire -même si inconsciemment encore à déchiffrer- m'a permis d'apprendre des choses sur moi et sur la manière d'envisager la problématique, en même temps que l'évidence s'en est allée. Raison ultime pour laquelle j'ai effacé le propos et m'attèle, ici, à la tâche, difficile, de le restructurer dans son entièreté. Premier fait d'évidence : la sexualité des personnes handicapées (...) Lire la suite »

Democracia Real Ya : ce n’est pas tout de le dire !

José CAMARENA
« Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des banquiers et des politiques », dit la pancarte principale de la #spanishrevolution. Certes, mais ce n'est pas tout de le dire ! Ce n'est pas tout de prôner la non-violence absolue en se réclamant de Gandhi et en oubliant que ce dernier avait pris les coloniaux Britanniques par la bourse en demandant à son peuple de boycotter le sel et, même de manière violente et tragique en certains moments. Ni la révolution espagnole ni les arabes et musulmanes (que l'on voit d'ores et déjà , comme prévu, récupérées ou édulcorées) ne parviendront à leur fin sans toucher la bête (ici appelée banquiers et politiciens) à l'endroit où cela lui fait le plus mal : l'indépendance ! Au risque de me répéter, on ne se façonne pas une révolution pacifique si celle-ci n'est pas supportée par l'immense majorité du peuple et donc, si les revendications ne sont pas susceptibles d'être acceptées comme propres par cette immense majorité. Tant que les « acampados » ne s'allieront pas, (...) Lire la suite »
Troisième voie, vous avez dit troisième voie ?

Lettre ouverte aux amis de Democracia Real Ya

José CAMARENA

En ces heures de débats, d’assemblées, de réunions locales dans tous les quartiers, les places et les villages d’Espagne. En ces heures où les amis d’Athènes manifestent en masse contre les plans d’austérité en se revendiquant de l’esprit de la #spanishrevolution, je tiens une fois de plus à saluer le mouvement du 15M. Permettez-moi, devant l’immense espoir suscité et les attentes, non moins grandes, soulevées, de souligner dans ma lettre ce qui du mouvement me semble marquer une étape historique -dont la portée est impossible à définir aujourd’hui, mais qui va bien au-delà des comparatifs avec la Place Tahrir ou le mai 68 Parisien.

Pourquoi le mouvement appelé de la révolution espagnole (ou Democracia Real Ya) qui est né ce 15 mai 2011 nous semble si important -au-delà de ce que les penseurs prennent le temps de penser, de ce que les puissants veulent bien laisser transparaître, au-delà aussi de l'impact réel, immédiat, sur la politique du pays ? Ainsi, on a vu lors des élections du week-end dernier, combien il est difficile de connaître l'influence du mouvement sur les résultats sortis des urnes et, quoi qu'il en soit, de toutes manières, la question n'est pas là . Elle n'est pas là pour des raisons assez simples à définir, en fin de compte. D'abord, le fond de la contestation (on tente volontiers le parallèle avec le livre de Hessel en appelant le mouvement, celui des « indignados ») réside dans le fait que les démocraties occidentales -pas seulement, même si d'abord, l'espagnole- ne sont pas de véritables démocraties, des démocraties « réelles ». En leur sein, l'on constate, effectivement, une hiérarchisation verticale qui se (...) Lire la suite »

Le Jour d’après...

José CAMARENA
Je l'écrivais déjà dans mon article du jour d'avant : la #spanishrevolution est le reflet d'une société espagnole en crise d'un point de vue politique, institutionnel et social. On se tromperait à croire que c'est le taux de chômage élevé qui a mis le feu aux poudres. Ce dernier n'a pas joué d'autre rôle que celui d'être le terreau sur lequel à poussé de manière vertigineuse un malaise beaucoup plus large : la crise globale d'un système global dans lequel des citoyens réduits à l'état d'objets aux mains de pouvoirs inhumains (an-humains) cherchent comment redevenir sujets et protagonistes de leur existence. Il n'est plus seulement question d'un monde autre possible, mais de la nécessité et de l'urgence de le mettre en place. Personne ne sait ce qu'il en sera des campements (acampadas), ni quelle sera la réaction des pouvoirs judiciaire, politique ou de la police ; de la même manière que personne ne sait, à l'heure actuelle, la manière dont les organisateurs arriveront à garder allumée la flamme de (...) Lire la suite »

Yes we camp #spanishrevolution

José CAMARENA
Des dizaines de milliers de personnes, surtout des jeunes, prennent, depuis le 15 mai dernier, les places de villes d'Espagne afin d'y installer des campements dont le but est d'organiser un rassemblement permanent qui mobilise le plus grand nombre autour de la revendication centrale : "une vraie démocratie, tout de suite". Le mouvement, qui a connu une ampleur sans précédent grâce à la vitesse et à la capacité de diffusion qu'offrent les réseaux sur le Web, prend tout le monde de court : les politiciens ne savent plus comment aborder le phénomène, les sociologues se contredisent et les journalistes passent des comparaisons avec les révolutions arabes de l'hiver à de petits encarts très prudents qui reprennent simplement des dépêches d'agence aussi courtes que froides. Tout le monde semble rester sur la réserve, dans une attente de ce qui pourrait advenir d'un mouvement qui, par ailleurs, demande depuis jeudi 19 à s'étendre au niveau international, notamment par des slogans comme : "Peuple (...) Lire la suite »