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Auteur : Pedro DA NOBREGA

Le deuil peut-il teinter de rose les œillets d’Avril au Portugal ?

Pedro DA NOBREGA

La multiplication des panégyriques en cours à l’occasion du décès de Mario Soares, ancien secrétaire général du PS portugais, ancien ministre des Affaires Étrangères des gouvernements de la Révolution des Œillets, ancien Premier ministre et Président du Portugal, doit-elle obligatoirement comprendre un moment œcuménique d’amnésie sur le rôle qu’aura joué ce personnage politique dans l’évolution du pays depuis la libération des 48 ans de dictature fasciste par le biais de la Révolution des Œillets entamée par l’action des militaires du Mouvement des Forces Armées le 25 avril 1974 ?

Car si l’histoire retiendra son rôle de premier plan dans l’histoire du Portugal depuis la chute du régime fasciste, le moins que l’on puisse écrire est que son action a non seulement suscité des fortes contestations de la part de ceux qui précisément ont été des acteurs de cette révolution comme elle n’a jamais mérité de sa part un quelconque début d’autocritique. Il aura tout fait pour empêcher que cette révolution puisse entraîner des transformations sociales, économiques et politiques permettant au peuple de prendre son destin en main, d’abord à l’occasion d’un processus de décolonisation laissant l’initiative aux mouvements de libération des pays concernés puis lors d’un processus politique à même de libérer le pays des tutelles économiques qu’il subissait depuis si longtemps. C’est d’ailleurs en tant que ministre des Affaires Étrangères du gouvernement provisoire qu’il imposera, sur injonction des USA, la présence de l’UNITA à la conférence d’Alvor au Portugal en janvier 75 sur l’accession à l’indépendance (...) Lire la suite »

Elephteria ou Troïka : Terrorisme financier et dictature des marchés

Pedro DA NOBREGA

« L’épilogue », qui n’apparaît que provisoire, de la crise entre la Troïka et la Grèce illustre d’un jour cru les déclarations de l’ex-Ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis qui déclarait, le 21 avril dernier : «  Le gouvernement doit faire face à un coup d’État d’un nouveau genre. Nos assaillants ne sont plus, comme en 1967, les tanks, mais les banques  ».

Oser présenter comme un succès « historique » ainsi que l’a fait François Hollande le 13 juillet le hold-up contre la démocratie que constitue le document de sept pages avalisé par les dirigeants européens frise l’indécence. Comment qualifier d’« accord », une extorsion en forme d’humiliation qui rappelle plus l’image des « Bourgeois de Calais », venus devant le souverain anglais Édouard III, la corde au cou, lui remettre les clefs de la ville après un long siège. La reddition du gouvernement grec a été obtenue par un étranglement financier qui relève du terrorisme financier accompagné de tous les chantages et menaces possibles et couvert par un bombardement médiatique qui avait tout de la Blitzkrieg. Si elle permet à la Grèce de rester dans la zone euro, comment oser invoquer comme l’a fait François Hollande « le respect des règles » lorsqu’elles été toutes consciencieusement piétinées pour disqualifier toute velléité de rompre avec le diktat austéritaire qui tient lieu de dogme sacré dans l’Union Européenne. (...) Lire la suite »

Élections municipales au Portugal : attention aux effets d’optique !

Pedro DA NOBREGA
L'appréciation du résultat des dernières élections municipales au Portugal demande d'abord que l'on précise un cadre institutionnel et politique bien différent de celui de la France : Il y a trois niveaux de souveraineté locale qui correspondent à trois votes différents ; tout d'abord, ce que l'on nomme les « concelhos », qui peuvent correspondre aux communes, et pour lesquels se déroulent deux votes - celui pour la Cà mara (l'exécutif de la Mairie) et celui pour l'Assemblée municipale (le « parlement communal ») - qui ne coïncident pas toujours exactement au niveau des résultats puisque les dimensions locales et humaines jouent un rôle important-. Ces élections se déroulant à la proportionnelle intégrale, les membres de l'exécutif (vereadores) sont donc déterminés en fonction des résultats de chaque liste, ce qui signifie que des membres de l'opposition y figurent en fonction des suffrages obtenus. Mais les décisions de l'exécutif sont soumises au vote de l'Assemblé municipale dont la composition reflète (...) Lire la suite »