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Auteur : Richard GOTT
En Amérique Latine, les gouvernements qui mettent en oeuvre une stratégie alternative ont été réélus constamment, montrant son caractère efficace et populaire

La Grèce, Lord Byron et le chapeau de Bolívar

Richard GOTT

Il y a quelques années, alors que je voyageais dans l’avion présidentiel de Hugo Chavez avec un ami français du Monde Diplomatique, on nous demanda notre avis sur la situation en Europe. Un mouvement vers la gauche était-il possible ? Nous répondîmes avec le ton déprimé et pessimiste qui caractérisait les premières années du 21 siècle. Ni au Royaume-Uni ni en France, ni ailleurs dans l’eurozone, nous ne discernions la possibilité d’une percée politique.

« Dans ce cas, reprit Chávez avec un regard pétillant, nous pourrions peut-être vous venir en aide ». Il nous rappela l’époque de 1830 où les foules révolutionnaires arboraient dans les rues de Paris le chapeau de Simón Bolívar, le libérateur vénézuélien de l’Amérique du Sud qui allait mourir quelques mois plus tard. Le combat pour la liberté, dans le style de l’Amérique Latine, était vu comme le chemin à suivre pour l’Europe. Sur le moment, je fus encouragé mais pas convaincu par l’optimisme de Chávez. Ce n’est qu’à présent que je pense qu’il avait raison ; il était bon de nous rappeler qu’Alexis Tsipras, le leader du parti de la gauche radicale grecque Syriza, en visite à a Caracas en 2007, avait posé la question de la possibilité de recevoir à l’avenir du pétrole vénézuélien à bas prix, tout comme Cuba et d’autres pays des Caraïbes et d’Amérique Centrale. Il y eut ce bref moment où le maire Ken Livingstone et Chávez manigancèrent un accord pétrolier prometteur entre Londres et Caracas, rompu ensuite par Boris (...) Lire la suite »
Les personnes autour du corps étaient plus répugnantes que le cadavre : une religieuse riait ostensiblement…

Le corps du Che

Richard GOTT

Au matin du 8 octobre 1967, Ernesto Che Guevara et une dizaine de guérilleros sont encerclés par l’armée bolivienne à quelques kilomètres de La Higuera, petit village de Bolivie situé dans la précordillère andine. Capturé, le Che est exécuté le lendemain à La Higuera. Pour la première fois, trente-huit ans après l’événement, l’un des rares journalistes témoins de sa mort raconte en détail le moment où l’armée bolivienne, avec l’aide d’officiers américains et d’agents de la CIA, a transporté le corps du révolutionnaire d’origine argentine dans le village de Vallegrande, où des médecins ont « préparé » la dépouille mortelle du Che avant de la présenter aux médias du monde.

En 1967, il y a de cela pratiquement quarante ans, je résidais à Santiago du Chili, où je travaillais à l’université tout en écrivant pour le journal londonien The Guardian. En janvier de cette année-là, j’appris par des amis de la gauche chilienne que Che Guevara était en Bolivie ; en mars, la première manifestation de la guérilla se produisit. Dès le mois d’avril, une escouade de journalistes débarqua au campement de Ñancahuazú, proche de la ville pétrolière de Camiri. Peu de temps après, un petit groupe – dont faisait partie Régis Debray –, sorti du campement, fut capturé et ramené à Camiri. A la même période, à La Havane, étaient publiés les derniers écrits du Che, sous la forme d’un recueil intitulé Créer un, deux, trois... de nombreux Vietnam, un appel à la lutte adressé à la gauche internationale. Je décidai de partir pour la Bolivie vérifier par moi-même si ce pays était réellement propice à une nouvelle guerre du Vietnam. Rares étaient les nouvelles au plan international sur la guérilla en Bolivie. Je pris (...) Lire la suite »
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Le « socialisme du 21ème siècle » : ni économie à la soviétique, ni adaptation social-démocrate du capitalisme.

Le chapeau de Bolà­var, ou les leçons d’économie de Chavez pour l’Europe (The Guardian)

Richard GOTT

Alors que le Venezuela vit la conjonction inédite d’un boom de croissance et d’une baisse de l’inflation, grâce à l’intensification des investissements sociaux, la construction massive de logements, le contrôle des prix en faveur des secteurs populaires ; alors que le salaire minimum est le plus élevé du continent, nous publions le point de vue de l’historien Richard Gott, ex-rédacteur en chef du Guardian, auteur entre autres de "In the Shadow of the Liberator : The Impact of Hugo Chávez on Venezuela and Latin America" , Verso, 2001 ; « Cuba : A New History" , Yale University Press, 2004 ; et de « Britain’s Empire : Resistance, Repression and Revolt" , Verso, 2011.

Il y a quelques années, alors que je voyageais dans l'avion présidentiel de Hugo Chavez avec un ami français du Monde Diplomatique, on nous demanda notre avis sur la situation en Europe. Une évolution vers la gauche était-elle possible ? Nous répondîmes avec le ton déprimé et pessimiste qui caractérisait les premières années du 21ème siècle. Ni au Royaume-Uni ni en France, ni ailleurs dans l'eurozone, nous ne discernions la possibilité d'une percée politique. « Dans ce cas, reprit Chávez avec un regard pétillant, nous pourrions peut-être vous venir en aide ». Il nous rappela l'époque de 1830 où les foules révolutionnaires arboraient dans les rues de Paris le chapeau de Simón Bolà­var, le libérateur vénézuélien de l'Amérique du Sud qui allait mourir quelques mois plus tard. Le combat pour la liberté, dans le style de l'Amérique Latine, était vu comme le chemin à suivre pour l'Europe. Sur le moment, je fus encouragé mais pas convaincu par l'optimisme de Chávez. Ce n'est qu'à présent que je pense qu'il avait (...) Lire la suite »

Morts Colombiens en Equateur (+ dossier sur Uribe)

Richard GOTT
La mort de Raul Reyes et Julian Conrado, deux figures importantes des Forces Révolutionnaires Armées de Colombie (FARC), constitue à l'évidence un coup dur pour l'organisation de guérilla. Elle interrompra aussi le processus de libération des otages détenus par les FARC depuis de nombreuses années dans la jungle, processus qui avançait lentement sous les auspices du président Vénézuélien, Hugo Chavez. L'éventuelle libération de l'ancienne candidate à la présidence Ingrid Betancourt, libération dans laquelle le président français Nicolas Sarkozy s'était personnellement impliqué, parait désormais improbable et de nombreuses personnes pensent qu'elle est mourante. Les espoirs d'une libération imminente de trois sous-traitants de l'armée US s'envolent également. A l'évidence, l'attaque nocturne du camp des dirigeants de la FARC, à environ 3 km à l'intérieur du territoire équatorien, dans la jungle au sud de la rivière Putumayo, était une décision politique prise par le président Colombien Alvaro Uribe et (...) Lire la suite »

Cuba : L’avenir de la révolution est entre les mains de jeunes pompistes - The Guardian.

Richard GOTT
Traduction "bah, elle pourrait être entre de plus mauvaises mains" par Cuba Solidarity Project. http://viktor.dedaj.perso.neuf.fr/ Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources. Comme la Reine, Fidel Castro aura 80 ans cette année, mais il sait que le devenir du régime dépendra de sa capacité à se réinventer en permanence The Guardian , 18 avril 2006. Dans une station service près de la ville provinciale cubaine de Cienfuegos, une demi-douzaine d'adolescentes se tiennent nonchalamment prés des pompes à essence, et s'activent lorsqu'une voiture ou un camion se présente. Elles manient adroitement les pompes, encaissent le paiement et enregistrent la transaction dans un grand formulaire officiel. Elles sont proprement vêtues de t-shirts et jeans avec un slogan inscrit dans le dos qui annonce leur qualité de "trabajadores sociales", ou travailleurs sociaux. Il s'agit là de la toute dernière armée de guérilla de Fidel Castro, déployée pour lutter contre une plaie à (...) Lire la suite »

Bolivie : Révolution dans les Andes - CounterPunch.

Richard GOTT
La prophétie de Castro s'accomplit par l'entrée de la Bolivie dans "l'Axe du Bien" de l'Amérique latine. CounterPunch, 21 janvier 2006. Un des évènements les plus significatifs de ces derniers 500 ans d'histoire en Amérique latine se déroulera en Bolivie ce dimanche par l'investiture d'Evo Morales, l'indien Aymara élu président. Il est déjà arrivé que des individus d'origine indienne accèdent à de niveaux élevés en Amérique latine. Mais l'élection écrasante de Morales est arrivée sur une vague de mobilisation indigène particulièrement puissante dans les pays de la région ; des élections cette année au Pérou et en Équateur pourraient bien voir de nouvelles victoires pour les mouvements indigènes. The Rebellion of the Hanged [ trad. littérale "la révolte des pendus" - ndt ] est une des nouvelles de B. Traven écrites en 1936 et qui se déroule dans la jungle mexicaine. Dans ces histoires, les indiens passent progressivement de la révolte à la révolution, et c'est un peu cet esprit qui souffle sur l'Amérique (...) Lire la suite »