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Auteur : Djamel LABIDI

Iran, Palestine, Ukraine - le sophisme sur tous les fronts.

Djamel LABIDI

Ce titre pourra paraitre étrange, voire hermétique, mais je n'ai pas trouvé mieux pour indiquer la tentative de montrer que le sophisme, en tant que procédé de rhétorique, est à la base du discours politique et médiatique prédominant actuellement en Occident. Si le lecteur a la patience de m’accompagner dans ce raisonnement, peut-être celui-ci va-t-il s'éclaircir au fur et à mesure à ses yeux et que ce texte lui sera alors utile.

Dès que la société s'est complexifiée, il s'est développé en son sein, des groupes aux intérêts contradictoires. Il est alors devenu nécessaire pour le groupe dominant de soumettre les autres groupes, pas seulement par la force mais aussi, bien mieux, pacifiquement, par l'idéologie, par l'adhésion à l'ordre établi. La pensée politique et sociale s'est donc, parallèlement, elle aussi différenciée. Elle a produit deux camps intellectuels, celui de la rhétorique et celui de la philosophie, au sens grec des termes. Le camp de la rhétorique concluait qu'il n'y avait pas de vérité, puisqu'elle était toute relative. Au service du groupe dominant, le rhétoricien n'avait pas le souci du vrai, mais du vraisemblable, et de présenter comme vérités les intérêts des dominants. Son arme privilégiée a été alors le sophisme, dont il a fait une technique, un art consommé pour persuader, emporter la conviction de l'opinion, au besoin la manipuler. Au contraire, le camp de la philosophie faisait de la vérité, des méthodes et moyens (...) Lire la suite »

Le discours dominant occidental et ses contradictions

Djamel LABIDI

La pensée dominante occidentale raconte la crise géopolitique majeure actuelle et, probablement la perçoit effectivement, à travers un discours qui est, à nos yeux étonnés, un océan de contradictions.

On pourrait se contenter de dire qu'il s'agit d'une pensée exacerbée, produite dans les conditions du conflit actuel (Ukraine, Palestine etc..), et donc d'une pensée, désormais, essentiellement propagandiste, qui ne se préoccupe pas, en temps de guerre, de nuances, de vérité et de rationalité. C'est certes un niveau d'explication mais il faut aller plus loin. On pourra alors s'apercevoir qu'il s'agit en fait d'un rapport dégradé avec la réalité, le plus souvent d'un déni de celle-ci, et, peut-être même, des symptômes d'une crise civilisationnelle profonde. Mais avant, commençons par quelques exemples significatifs. "L'Occident n'est pas en guerre" On réclame, par exemple, à cors et à cris, dans le système médiatico-politique occidental, une économie de guerre tout en affirmant, sans ciller, que "l'Occident n'est pas en guerre". On accuse les partisans de la paix "d'être en réalité ceux de la défaite". De quelle défaite s'agit-il ? Si c'est celle de l'Ukraine, est-elle celle de l'Occident ? Si, (...) Lire la suite »

Occident-Reste du monde : le secret du "deux poids, deux mesures "

Djamel LABIDI

Frappes, sanctions, bases militaires, s'il y a bien un mot qui exprime l'unité des manifestations de l'hégémonie occidentale, c'est bien le mot de "monopole".

Permettez-moi, d'abord, de vous convier à réfléchir sur le mot "frappes" dans sa signification militaire : frappes en Syrie, frappes en Irak, frappes au Yémen, frappes au Liban etc.. On remarquera qu'effectuer des frappes a toujours été le monopole reconnu et même accepté des puissances occidentales en général, puis surtout des États Unis et accessoirement d'Israël. On y trouve une connotation de punition, de corrections données forcément à quelqu'un d'inferieur, puisqu'il est implicite qu'on peut le frapper mais que lui ne peut le faire. Il s'y trouve aussi une connotation d'avertissement, un sous-entendu que la prochaine fois ce sera pire, bien plus grave. Il suppose aussi l'impunité puisque la punition, dans sa signification commune, est administrée par le maitre et que celui qui la subit, l'esclave, et même l'élève naguère, ou toute personne contrainte à la soumission, sont supposés ne pouvoir refuser "cette punition" ou s'y opposer. Il s'y trouve aussi la notion de "correction" puisque les (...) Lire la suite »

La deuxième mort d’Alexeï Navalny

Djamel LABIDI

Alexeï Navalny est mort. Il est mort le 16 février 2024. Il reste son image : son air désinvolte, comme si rien ne le concernait vraiment, sa dégaine de grand adolescent, son regard ironique et rieur, cette façon qu'il avait de tendre sagement ses poignets pour qu'on lui retire les menottes ou de rester debout patiemment à l'écoute des juges, et surtout ce large sourire à la fois joyeux et triste.

On ne peut être un homme mauvais avec un tel sourire, avec un tel regard. Il y avait indubitablement quelque chose d'attachant chez lui. Les autorités et les médias russes décrivent un parcours contradictoire et chaotique. Il a été condamné à plusieurs reprises pour escroquerie et détournement de fonds sociaux. Lui, rétorquait qu'il s'agissait de procès politiques, préfabriqués. On décrit aussi un homme qui a été d'abord nationaliste, xénophobe, avec des positions extrêmement violentes contre l'émigration en Russie. Ses partisans disent qu'il a évolué vers une vision démocratique, libérale et humaniste. On pourra dire ce qu'on veut de lui ou sur lui, mais il avait eu le courage de revenir dans son pays. Ceci signe ce qu'est une personne. Qui pourrait douter alors de son affection pour sa patrie ? Incidemment, et ce qui n'enlève rien à son mérite, on s'aperçoit aujourd'hui comment il faut se méfier de cette histoire de la tentative de l'empoisonner le 20 aout 2020. Si tel avait été le cas, il ne serait (...) Lire la suite »

Gaza - Le silence qui tue

Djamel LABIDI

Il y a de plus en plus, l'inquiétante impression que l'habitude se prend des souffrances de Gaza, et que le silence se fait peu à peu. Un peu partout, dans les grandes villes du monde, comme s'ils sentaient ce danger, les peuples, et surtout la jeunesse, marchent pour Gaza et la Palestine, dans des manifestations imposantes contre le silence.

Il y a d'abord le silence des médias occidentaux. Au fur et à mesure que le carnage accroit sa férocité, plus un mot, plus une image de Gaza. Et pourtant ce ne sont pas les images qui manquent. Il y a les journalistes palestiniens à l'intérieur de Gaza. Ils filment, ils témoignent sans relâche. Plus de 100 ont déjà été tués. Les images qu'ils envoient sont en boucle sur les télé arabes, sur les réseaux sociaux. Mais dans la sphère occidentale, on veut parler surtout de l'Ukraine, on cancane sur les "peoples", on parle de tout et de rien mais surtout pas de Gaza et de la Palestine. Pas un mot ou presque, sur un évènement aussi considérable que celui de la Cour internationale de Justice qui instruit la plainte en génocide contre Israël. Les appels à l'aide, les cris de douleurs montent de Gaza, tous les jours, toutes les nuits du génocide en cours. On ne peut pas ne pas entendre, ne pas voir, mais l'Occident ferme les yeux, se bouche les oreilles. Le président français Macron a annoncé dernièrement qu'un (...) Lire la suite »

Un rappel utile sur Israël et l’apartheid- "Le jour où Mandela nous a quittés"

Djamel LABIDI

L’Etat d’Israël va entretenir jusqu’à la fin des relations politiques, économiques et militaires étroites avec le régime raciste sud africain. Il fournissait ainsi lui-même la preuve de son mépris pour les immenses souffrances que le racisme a fait endurer aussi aux juifs, et dont il veut faire pourtant la justification de son existence.

Le jour où Nelson Mandela nous quittait la France intervenait militairement en Centrafrique. Gêne des médias français devant cette coïncidence historique qui les met soudain devant un événement à la dimension entièrement opposée. Le lendemain se tenait le « sommet franco-africain ». Même difficulté des participants qui peinent à trouver un trait commun à deux événements aux antipodes, là aussi, l’un de l’autre. Il y a quelque chose de choquant et d’anachronique de voir ces chefs d’Etat et de gouvernement africains se rendre à la convocation d’un seul pays, plus d’un demi siécle après la fin officielle du colonialisme et des tutelles. On se demande ce qui les fait courir ainsi, l’intérêt de leur pays ou celui de leur régime. Comme pour mieux souligner le caractère impérial désuet de ce sommet , le sommet franco-africain se tient au palais de l’Elysée. On devine quelle aurait été la réaction de Nelson Mandela aussi bien sur ce sommet que sur cette quatrième guerre, en moins de trois ans, que mène la France en (...) Lire la suite »

De la "trahison" dans les rangs arabes

Djamel LABIDI

Le mot "trahison" est souvent utilisé dans le monde arabe pour qualifier le comportement de certains dirigeants arabes par rapport au conflit israélo-palestinien. La "rue arabe", comme on dit, c’est-à-dire les peuples arabes, ne font pas dans le détail. Ils pensent que la plupart des dirigeants arabes trahissent, et "sont vendus à l'Occident". Les choses ne sont pas aussi simples.

Ils sont peu nombreux, au fond, les chefs d'États arabes qui déclarent, en toutes circonstances, et en toutes situations, appuyer inconditionnellement la cause palestinienne et qui, donc, soutiennent aujourd'hui Hamas. Celui- ci, et la résistance de Gaza, cristallisent en effet actuellement cette cause et sont donc devenus le point de clivage entre la sincérité de ce soutien et le simple discours de circonstance. Beaucoup d'autres États arabes restent attentistes ou ont bien trop à faire avec leurs problèmes, qui sont souvent le fait d'ailleurs, directement ou indirectement, des pressions et des ingérences étrangères. C'est ce qui explique que la Ligue arabe est dominée actuellement par une minorité d'États arabes (6 sur 22 États membres), presque tous des monarchies, partisans des "accords d'Abraham", et de la dite "normalisation" des relations avec Israël. C'est ce qui donne ce sentiment diffus de trahison dans l'opinion arabe. Les dirigeants israéliens eux même ont conforté ce sentiment. Ils (...) Lire la suite »

Le bréviaire du crypto-sioniste

Djamel LABIDI

Dans un précèdent article (1) nous avions cherché à dresser un portrait du crypto-sioniste. Dans celui-ci, il va être question de son argumentaire.

Le crypto-sioniste a, en effet, un argumentaire, une sorte de bréviaire constitué de thèmes récurrents dans lesquels il puise sa foi en l'Etat hébreu. "Israël est un pays démocratique" C'est un des thèmes principaux de la propagande israélienne et de ses porte-voix médiatiques et intellectuels. Les apologistes d'Israël ajoutent aussi "la seule démocratie de la région". Ils auraient pu dire aussi "le seul pays colonial de la région". Nous avons vu, dans le précédent article, qu'un pays colonial ne peut être démocratique pour une cause structurelle : il est basé sur la discrimination. La "démocratie" n'y concerne que la population coloniale, comme un privilège parmi les autres. Ou alors on pourrait dire que l'Algérie coloniale était un pays démocratique, ce qui d'évidence est une absurdité. Ou on pourrait dire encore de l’Afrique du Sud de l'apartheid qu’elle était un pays démocratique puisqu'il y avait des partis, des élections. Israël, dont la politique est fondée aussi sur un apartheid, a été (...) Lire la suite »

Les crypto-sionistes

Djamel LABIDI

Autour du sionisme, il y a cette zone grise de ceux qui soutiennent Israël mais se défendent avec vigueur d'être sionistes. Ce sont les crypto-sionistes.

Le crypto-sioniste n'est pas sioniste. Il n'est pas non plus antisioniste. Mais il n'existerait pas sans l'existence du sionisme. L'un ne va pas sans l'autre. Le crypto-sioniste est indéfinissable. On ne peut le saisir qu'à travers la description de ses comportements. Le crypto- sioniste n'est pas juif, par définition. Mais il peut l'être. Le crypto-sioniste est un être rationnel. Il ne recourt pas à un droit de propriété biblique, messianique, religieux sur la terre. S'il parle de la Shoah, c'est pour souligner la nécessité d'un État pour protéger les juifs, d'un refuge national. Il est toujours laïc mais il est bien plus indulgent envers l'extrémisme religieux juif qu'envers l'islamisme. Que l'État d'Israël soit un État juif ne le gêne pas. Mais que l'État palestinien soit un État islamiste l'incommoderait au plus haut point, et même déclenche son indignation laïque. Le crypto-sioniste et l'islamisme Le thème récurrent du crypto-sioniste est le danger de l'islamisme. Il veut englober la question (...) Lire la suite »
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Kiev et Gaza

Djamel LABIDI

L'actualité nous oblige à comparer les conflits en Ukraine et en Palestine, Kiev et Gaza.

À Kiev, on se promène dans les rues, on accueille les dirigeants de l'Occident, chefs d'État, ministres, diplomates, généraux, hommes d'affaires. On dit que les boîtes de nuits sont pleines, et on a même découvert, cet été, les images, d'une jeunesse faisant la fête dans des piscines. On ne se réfugie même plus dans le métro. On a fini par comprendre que les lieux officiels, les quartiers résidentiels, les zones de fréquentation, n'étaient pas attaqués. On prend le train, ou l'avion, pour voyager. Les églises, les monuments, les bâtiments historiques sont là, témoignant du passé slave orthodoxe commun de l'Ukraine et de la Russie. Il y a eu certes des destructions, mais rien à voir avec Gaza. Ici les russes, semble-t-il, ont été préoccupés de ne pas insulter l'avenir, de ne pas provoquer une haine éternelle. Ils auraient pu, probablement au début du conflit, causer de grands dommages à Kiev. Ils ne l'ont pas fait. À Gaza il n'y a plus rien, sauf un peuple de résistants À Gaza, il n'y a plus de mosquées, il (...) Lire la suite »
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