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Auteur : René NABA

Turquie : De la politique de « zéro problème » à la politique de « zéro ami »

René NABA
La Turquie a été mardi 12 janvier 2016 la cible d’une attaque terroriste à Istanbul suscitant un élan de sympathie et de solidarité sans pareil des états occidentaux. La France qui s’était bornée deux semaines plus tôt à déplorer la décapitation en Arabie saoudite de 47 personnes, dont le chef spirituel de la communauté chiite du Royaume, Cheikh Nimr al Baqer Al Nimr, a qualifié d’« odieux » l’attentat d’Istanbul, qui avait fait, lui, comparaison n’est pas raison, 10 morts en majorité des Allemands et une quinzaine de blessés. Des journalistes compatissants ont même été jusqu’à déplorer la solitude de la Turquie face à à son environnement hostile, constitué, selon eux, d’une cohorte d’« États voyous », une brochette d’états sans foi, ni loi : la Russie, l’Iran, l’Irak et la Syrie. C’est oublier un peu vite le statut privilégié de la Turquie, membre de l’Otan, unique pays musulman membre de l’alliance atlantique et sa sentinelle avancée sur le flanc sud de la Russie ; occulter son partenariat stratégique avec Israël, (...) Lire la suite »

Suez 1956 ou le glas de la présence coloniale franco-britannique au Moyen orient

René NABA
Cet article a été rédigé le 26 octobre 1986 à l’occasion du 30ème anniversaire de l’agression tripartite franco-anglo-israélienne de Suez, en réplique à la nationalisation par Nasser de l’unique ressource financière du pays, le Canal de Suez, que www. madaniya.info reproduit à l’occasion du 60ème anniversaire du mouvement des non-alignés. Suez-anniversaire | AFP Paris 26 octobre 1986 (AFP) – L’expédition franco-britannique de Suez, il y a 30 ans, a sonné le glas de l’ère coloniale et mis fin dans cette région aux ambitions des grandes puissances qu’étaient la France et la Grande-Bretagne, véritable tuteurs du Moyen Orient pendant un demi-siècle. Pour les historiens, cette expédition de par ses retombées militaires et diplomatiques a également permis aux États-Unis et à l’Union soviétique de faire leur entrée sur la scène proche-orientale. Conçue en riposte à la nationalisation du Canal de Suez par Nasser, l’expédition a été l’œuvre de trois hommes, tous trois chefs de gouvernement, mus par des considérations (...) Lire la suite »
Laurent Fabius ou la schizophrénie comme mode de gouvernement

France / Syrie : Le bal des hypocrites

René NABA

Les sanctions de Jean Christophe Cambadélis contre Gérard Bapt.....du Pipeau

Le tollé suscité en France par la visite d’une délégation parlementaire française en Syrie, dont trois membres ont rencontré le président Bachar Al Assad, a constitué, quoi que l’on dise, quoi que l’on fasse, un camouflet majeur à la diplomatie française, jusque là maître d’œuvre de la conduite de la politique de la France à l’égard de Damas.

Les quatre parlementaires en déplacement en Syrie sont, outre Jacques Myard, Gérard Bapt, député PS de Haute-Garonne et président du groupe d’amitié France-Syrie à l’Assemblée nationale, Jean-Pierre Vial, sénateur UMP de Haute-Savoie, président du groupe d’amitié France-Syrie au Sénat, et François Zocchetto, sénateur UDI de la Mayenne, président du groupe UDI-UC, membre du groupe France-Syrie au Sénat. La visite parlementaire française marque, en effet, la rupture du Front commun opposé jusque là par la classe politique française au président syrien. Et les menaces de sanction brandies par le premier secrétaire du parti socialiste Jean Christophe Cambadélis relève de la gesticulation destinée à masquer le revers cuisant de la diplomatie socialiste. Le précédent de Michel Vauzelle Le député de Toulouse n’a fait qu’accentuer le mouvement amorcé auparavant par un autre hiérarque socialiste, Michel Vauzelle, qui a rencontré à la mi-février 2015, le Président de l’assemblée nationale syrienne, M. Jihad Lahham, dans (...) Lire la suite »
La dalle d’Argenteuil : son véritable test de crédibilité

En point de mire Nicolas Sarkozy : un champ de ruines

René NABA

Les Français ont joué à la roulette russe à l’élection présidentielle de Mai 2007. Nicolas Sarkozy a gagné, la France a perdu.

Nicolas Sarkozy, un champ de ruines diplomatique et économique Propulsé au pouvoir sur fond d’un paysage international dévasté, à contretemps du momentum stratégique, en pleine déroute des États Unis en Afghanistan et en Irak, et d’Israël au Liban, à la veille du collapsus de l’économie occidentale, l’idole des jeunes était déjà un président à rebrousse chemin. En signant son ralliement aux thèses des néoconservateurs américains par la réintégration du giron atlantiste, il mettait ainsi fin à la parenthèse gaulliste sur le plan diplomatique, et, sur le plan interne, avec l’adoption des lois sur l’exclusion sociale et le pistage génétique, le président rétrograde marquait le triomphe du néo-pétainisme. Le délire narcissique dans lequel a baigné la France pendant un an a débouché brutalement sur la plus grande mystification politique de l’Histoire de la Ve République, avec un état de grâce le plus bref de l’Histoire, implosant le soir même de son élection avec « la nuit du Fouquet’s », le dîner groupant les plus (...) Lire la suite »

Gaza : Ne pas exporter le conflit israélo-palestinien en France. Soit

René NABA
Arno Klarsfeld et Gilad Shalit versus Salah Hammoury. Ne pas exporter le conflit israélo-palestinien en France. Soit Mais comment expliquer qu’un réserviste de l’armée israélienne, ancien garde frontière de l’état hébreu, soit nommé conseiller du ministre de l’intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, en 2006, en pleine guerre de destruction israélienne du Liban. Comment expliquer qu’un soldat israélien en opération de police contre Gaza, Gilad Shalit soit adopté comme otage français au prétexte de la présence d’aïeuls français dans sa lignée, et que cette protection diplomatique française soit refusée à un français de naissance, Salah Hammoury, un universitaire dont le grand tort est d’avoir une mère française, mais un papa palestinien. Une tare indélébile ? La nomination d’Arno Klarsfeld, juriste français et réserviste de l’armée israélienne, au poste de conseiller du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy sanctionne-t-elle la carence française dans le domaine des compétences ou relevait-elle d’une manœuvre (...) Lire la suite »

De 100.000 à 120.000 djihadistes en Syrie, selon le Brookings Doha Center Report.

René NABA
La Syrie compte de 100.000 à 120.000 djihadistes, repartis en un millier de formations combattantes, selon une déclinaison religieuse-ethnico tribale, reflet des clivages politico sociales du pays et de leurs parrains respectifs, opérant au sein de PC conjoint, sur fond de violentes rivalités et d‘une opposition instable. Autant dire que la Syrie n’est pas un long fleuve tranquille et la guerre qui s’y déroule ne reflète pas l’image d’Epinal que les médias occidentaux, particulièrement français, s’évertue à véhiculer d’un combat de démocrates contre un odieux tyran. Le verdict est sans nuance. Il porte la signature, non d’un complotiste, ni d’un révisionniste, mais d’une prestigieuse institution « The Brookings Institution », dont le centre régional à Doha (Qatar), « Brookings Doha Center Report » vient de publier à la mi-mai, son rapport périodique : « Syria Military Landscape Mai 2014 », sous la plume de Charles Lester Lister. « De 100.000 à 120.00 djihadistes dont 7.000 à 10.000 étrangers, repartis en un (...) Lire la suite »

Interview : « En à peine un an, la perception de la Russie a changé au Moyen-Orient »

René NABA

Ancien responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l’AFP, René Naba vient de publier un ouvrage sur l’Arabie saoudite (1). Il y décrypte les enjeux du prochain déplacement, prévu fin mars, de Barack Obama au « royaume des ténèbres », dans un contexte tendu par les crises syrienne et ukrainienne.

HD. Dans quel contexte Barack Obama effectue-t-il sa visite en Arabie saoudite ? RENÉ NABA. Ces dernières semaines, la conjoncture internationale s’est considérablement modifiée au détriment de ce que j’appelle « l’islamoatlantisme », c’est-à-dire l’alliance de l’islam wahhabite et des pays de l’OTAN. La rébellion syrienne, soutenue par l’Arabie saoudite, a subi d’importants revers en perdant, par exemple, la ville de Yabroud. Toute la région côtière va être sécurisée au profit du gouvernement syrien. S’y ajoutent le camouflet diplomatique en Crimée et la guerre qui couve entre les Saoudiens et les Qataris. HD. La Russie joue-t-elle un rôle plus important au Moyen-Orient ? R.N. Mahmoud Abbas, président de I’Autorité palestinienne, a déclaré récemment : « Ne faites jamais confiance aux Américains. Si vous voulez récupérer vos droits, adressez-vous aux Russes. En moins d’un an, il y a eu une modification de la perception de la Russie au Moyen-Orient. En Égypte, le général Al Sissi renoue actuellement avec Moscou, (...) Lire la suite »

Golfe : La révolte oubliée du Bahreïn

René NABA
Dawwar al Lou’lou’a (Rond-point de la Perle), équivalent bahreïni de la Place Tahrir au Caire, a été le haut lieu de la contestation à Manama contre le pouvoir de la dynastie Al Khalifa. Le célèbre monument qui symbolise la traditionnelle culture de la perle du Bahreïn a été rasé par l’armée en mars 2011. I – Une conjonction maléfique Paris – Pas de chance, triplement malchanceux ce pays, Bahreïn, archipel d’entre deux mers, coincé entre les chefs de file des deux branches rivales de l’Islam, l’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite, voué à constituer une des premières cibles iraniennes en cas d’attaque israélienne ou américaine. Pas de chance, non plus, que la révolte des Bahreïnis soit survenue un mois jour pour jour après le dégagement de Ben Ali, et, pire, à la date commémorative du 3eme anniversaire de l’assassinat du premier ministre milliardaire saoudo libanais, Rafic Hariri, le 15 février 2005, l’homme lige des Saoudiens au Liban, propulsé au rang de « martyr absolu » du camp occidental au Moyen orient. (...) Lire la suite »

« La bataille de Syrie marque la fin de l’unilatéralisme occidental »

René NABA
France-Arménie : Comment qualifieriez-vous la nature actuelle de ce conflit ? En quoi la Syrie est-elle un front de la guerre froide entre « arc chiite » (Iran) et « bloc sunnite » (saoudo-turc) ? René Naba : Cent ans après les accords Sykes-Picot (2) portant partage du Moyen-Orient en zones d’influence, la bataille de Syrie apparaît comme un conflit pour une nouvelle détermination de la hiérarchie des puissances dans l’ordre international et régional. Le péril chiite succède ainsi au péril rouge, au péril vert, en attendant le péril jaune dans la fantasmagorie occidentale et son instrumentalisation au bénéfice de la stratégie saoudo-atlantiste. En quoi la Syrie est-elle devenue le cœur du Djihad régional et international ? La Syrie de la décennie 2010 remplit une fonction analogue à celle de l’Afghanistan de la décennie 1980. Une guerre dont l’objet a été de dériver le combat pour la libération de la Palestine et de le déporter à 5 000 km du champ de bataille. Dans la pure tradition de la guerre froide (...) Lire la suite »

Qatar-Hamas, un an après : Hamad du Qatar en rade et le Hamas en panade

René NABA

Paris – Un an après la visite de l’Émir du Qatar à Gaza, le 24 octobre 2012, Hamad du Qatar est en rade et le Hamas en panade.

Qualifiée d’« historique » [1] par la presse atlantiste et célébrée par les intellectuels organiques français et leurs affidés qatarologues comme « le triomphe du soft power » de la principauté pétrolière, cette visite a pris la dimension d’un effroyable gâchis. Un an après que sont donc devenus les protagonistes de cette mascarade (de l’arabe maskhara) au goût de sang et de cendres ?

I – Le Qatar, la poisse En un an, Gaza a fait l’objet d’une sévère offensive israélienne en toute impunité, un mois après la visite de l’Émir, et, en réplique, le Hamas a remercié précisément les deux meilleurs alliés d’Israël dans la zone, le Qatar et surtout la Turquie, c’est-à-dire l’unique pays musulman, qui plus est sunnite, membre de l’Otan et meilleur allié d’Israël dans la zone, oubliant au passage de remercier ses anciens frères d’armes, les artisans de sa victoire, l’Iran, la Syrie et le Hezbollah libanais. L’Émir, lui, a été destitué par ses tuteurs américains par évacuation sanitaire ; Le chef néo-islamiste Mohamad Morsi dégagé sans ménagement du promontoire égyptien, levier de la conquête du pouvoir dans le Monde arabe, et embastillé ; L’homme du Qatar au Liban Ahmad Al Assir, le cheikh salafiste qui devait pointer la dague pétro-monarchique sur le flanc du Hezbollah et lui couper la voie du ravitaillement stratégique vers la zone frontalière libano-israélienne, s’est, lui, dissipé dans les ténèbres de la (...) Lire la suite »
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