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Auteur : Jacques SAPIR

La chasse à la France Insoumise est ouverte...

Jacques SAPIR

Il faut revenir sur les perquisitions dont ont été victimes Jean-Luc Mélenchon et les insoumis. Bien des choses ont été dites à leurs sujets. Cette opération politique, car il ne faut pas se voiler la face, c’est bien de cela qu’il s’agit, fait partie de l’entreprise systématique de démolition de la France Insoumise.

Cela ne devrait pas étonner. Après tout, ce que le pouvoir, et le Président de la République, à montré dans l'affaire Benalla indique bien que ce pouvoir n'est pas et ne sera pas à court de barbouzeries de tout ordre, de coup tordus et d'instrumentalisation honteuse de la justice. A peine peut-on s'étonner que Jean-Luc Mélenchon en ait été surpris. Les relais trouvés par le pouvoir dans le milieu d'un journalisme de complaisance ne sauraient eux non plus surprendre. Nous sommes en présence, pour certains, de journalistes à gages comme l'on dit des tueurs du même nom ; de sicaires qui utilisent la plume ou le clavier là où leurs homologues usent d'armes à feu ou d'armes blanches. Mais, l'ensemble de l'opération nous en dit long sur la décomposition de la macronerie (1), tout comme sur les méthodes qu'elle est prête à utiliser. Les perquisitions du 16 octobre Revenons donc sur ce qui s'est passé. Nous sommes en présence d'une opération politique de première grandeur. Les 15 perquisitions du 16 octobre (...) Lire la suite »

Le Média, ses ennemis, et les rentiers de l’information

Jacques SAPIR

Le Grand Soir a naguère exprimé des réserves relatives au MEDIA, sur des points précis : Gérard Miller prétendant sur France 2, où il faisait la promotion du MEDIA, que les homosexuels sont persécutés à Cuba, Catherine Kirpach délivrant un gros bobard sur la Venezuela dans le JT.
En donnant à lire cet article de Jacques Sapir, nous passons outre le fait que le soutien du GS au MEDIA depuis l’annonce de sa création ait eu essentiellement pour retour, à la première remarque, des insultes qu’il nous a demandé de publier (ce que nous avons fait).
Certes (comme le dit justement Jacques Sapir), le MEDIA est attaqué par la presse des milliardaires. Mais cela ne l’autorise pas à user des méthodes ressemblantes : fake news, peine à rectifier. En disant cela, en affichant une vigilance constructive, nous rendons service au MEDIA, même si ceux qui le pilotent ne le comprennent pas.
LGS

La chaîne de télévision sur internet « Le Média » a été attaquée par une bonne partie de la presse « officielle » ou mainstream depuis ces derniers jours. Ces attaques se sont appuyées sur deux problèmes différents : le désaccord entre la chaîne et une de ses présentatrices, Mme Aude Rossigneux, et l’émission de M. Claude El Khal sur les combats qui ont lieu en Syrie, dans la région de la Ghouta. Au-delà du cas particulier de chacune de ces attaques, elles révèlent en réalité la défense forcenée d’un monopole et des privilèges qui y sont liés par la presse « officielle ». Elles témoignent de l’effondrement de l’esprit démocratique, remplacé par la simple défense des intérêts et des privilèges, dans cette dite presse. De l’affaire Rossigneux et de son montage en épingle Les attaques que Le Média a subi ont eu pour prétexte deux faits clairement distinct. Cette chaîne a décidé de mettre fin au contrat d’essai avec une journaliste-présentatrice, suite à un désaccord profond. Ce n’est guère étonnant compte-tenu de la (...) Lire la suite »
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La démocratie « en marche » dans la France d’aujourd’hui

Jacques SAPIR

L’acte en apparence anodin, mais en réalité assez extraordinaire, a été commis à mon égard. Il est significatif de l’atmosphère dans laquelle la France se débat depuis maintenant plusieurs mois. Il est aussi significatif de l’intolérance aux idées contestataires et de la répression qui monte inexorablement, que ce soit en France (et la loi dite anti-terroriste est très inquiétante à cet égard) ou dans d’autres pays, comme l’Espagne.

On le sait, grâce à ce blog en particulier, et je remercie Olivier Berruyer de m’héberger provisoirement, mon carnet scientifique, ouvert en septembre 2012 sur Hypotheses.org a donc été suspendu. Je ne puis donc plus installer de notes ni faire des modifications sur les textes publiés. Le communiqué, signé par Marin Dacos directeur d’Open Edition, et installé sur mon carnet dit : « À de nombreuses reprises, l’auteur du carnet y a publié des textes s’inscrivant dans une démarche de tribune politique partisane, déconnectés du contexte académique et scientifique propre à Hypothèses et constituant une condition indispensable pour publier sur la plateforme. » Prenons ce texte au pied de la lettre. Que me reproche-t-il ? De publier, à côtés de textes qui ont vocation à être publiés ultérieurement dans des revues scientifiques comme par exemple une note du 13 septembre [1] ou un texte de géostratégie publié le 4 septembre [2], ou enfin le texte en anglais du 14 août sur les vices dans les fondations théoriques de (...) Lire la suite »

Grèves, blocages et cohérence

Jacques SAPIR

Le Premier-ministre, le gouvernement et la presse aux ordres se déchainent contre la CGT et qualifient les grèves qui touchent les raffineries de « terrorisme social ». Le discours tenu aujourd’hui par Manuel Valls est en contradiction complète avec celui qu’il tenait en 2010. Vérité dans l’opposition, erreur dans la majorité…Mais, l’inquiétant est que, par sa pratique, comme une gestion exclusivement policière du mouvement ou par l’usage abusif de l’article 49-3 pour faire passer la loi « El Khomri », tout comme par son langage, il installe un climat de guerre civile en France. Il le fait alors que nous vivons, du moins en théorie, dans l’état d‘urgence. Ce comportement parfaitement irresponsable constitue aujourd’hui une menace pour la paix civile.

La rançon de l’UE et de l’Euro La vérité, niée par le gouvernement mais aujourd’hui largement révélée par de multiples déclarations de dirigeants de l’UE, est que cette loi El Khomri est la rançon qu’il nous faut payer à Bruxelles, à l’Union européenne et à l’Euro pour faire admettre un déficit dépassant les normes [1]. On sait que les diverses instances européennes reprochaient à la France son « manque » de réforme et la menaçaient de procédures disciplinaires. De fait, cette loi est la stricte application de la « stratégie de Lisbonne » et des « Grandes Orientations de Politique Économique » qui sont élaborées par la direction générale des affaires économiques de la Commission européenne [2]. C’est pour cela que le gouvernement y tient tant et qu’il ne veut, ni ne peut, revenir sur sa décision. Nous sommes donc rançonnés, ce qui est logique car nous ne sommes plus souverains. Mais, cette loi ne constitue plus précisément une partie de la rançon. Déjà Emmanuel Macron, Ministre de l’économie annonce un politique de (...) Lire la suite »
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Russie-Turquie

Jacques SAPIR

La destruction d’un appareil russe, dont l’équipage semble avoir été tué, par des avions de chasse turcs constitue un incident extrêmement sérieux, dont les conséquences peuvent être incalculables. L’attitude du gouvernement turc apparaît ici comme profondément irresponsable et provocatrice. Le fait que le gouvernement turc ait demandé une réunion de l’OTAN, comme si il avait été la puissance agressée, est un autre sujet de préoccupation.

1. La destruction d’un chasseur bombardier russe de type SU-24 à la frontière Syro-Turque est un incident d’une extrême gravité. Le gouvernement turc affirme que l’avion avait violé les frontières de la Turquie. Compte tenu de la configuration du terrain, il est effectivement possible que l’avion ait survolé une petite langue de territoire turc. Mais, ce survol, s’il a eu lieu, a été de très courte durée, au plus une dizaine de secondes. Or, le gouvernement turc prétend que ses avions de chasse avaient prévenu l’avion russe de sa soi-disant incursion depuis au moins 5 minutes avant d’ouvrir le feu (avec un missile). Ceci ne correspond pas à ce que l’on peut connaître de la situation locale. A la vitesse de croisière d’un SU-24 (environ 15 km/min), cela impliquerait que l’avion ait pénétré de 30 à 37 km à l’intérieur du territoire turc. Or, ceci est contredit par la carte radar publiée par les autorités turque à l’appui de leurs dires. Carte fournie par le gouvernement turc - Via CNN-Turquie Mais, il y a une (...) Lire la suite »
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Inconséquences

Jacques SAPIR

Le débat qui s’est engagé au sujet de la possibilité, ou non, de constituer des « fronts » dans la lutte contre le système politique qui s’est constitué autour de l’Euro révèle les inconséquences d’un certain nombre d’intervenants. Ces inconséquences peuvent se situer au niveau de l’analyse, comme elles peuvent se situer au niveau de l’action politique. Ces inconséquences désarment ainsi les courants d’idées et les courants politiques, qui sont engagés dans le combat contre l’austérité et l’Euro.

Inconséquences analytiques La première de ces inconséquences vient du fait de considérer l’Euro seulement comme une monnaie, et donc de n’aborder la question que sous l’angle économique. Non que ce dernier ne soit important. Les conséquences économiques de l’Euro sont pour certaines, immédiates et directes sur la croissance et le niveau d’activité économiques. Ce qui joue le rôle déterminant est ici le fait que l’Euro fonctionne en réalité comme un système de parités fixes entres les différentes économies, comme l’ancien étalon-or. Le système de l’étalon-or avait eu des conséquences catastrophiques dans les années 1930, et l’Euro a les mêmes conséquences aujourd’hui. Mais, ces conséquences viennent aussi de l’influence prise par la financiarisation qui a pris un nouveau tournant avec la mise en place de l’Euro. Ces conséquences là sont indirectes mais sont effectivement importantes. La crise de 2007-2008 n’aurait ainsi pas eu les mêmes conséquences en Europe sans l’Euro. La dimension simplement économique des (...) Lire la suite »
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Grèce : pourquoi Hollande et Merckel ne sont pas d’accord ?

Jacques SAPIR

« En fait, c’est le concept d’Etat « semi-colonial » qui apporte le plus de lumière sur la situation actuelle des pays européens. On peut considérer l’UE comme un système colonial mais dont la « métropole » ne pourrait être complètement identifiée [...] Si l’Allemagne apparaît comme le pays profitant le plus des structures de l’UE, cela n’implique pas que l’UE soit le système colonial de l’Allemagne ».

Dans le système colonial originel, les colonies sont géographiquement réparties entre les bourgeoisies nationales. Les profits tirés de l’exploitation coloniale reviennent dans chacune des métropoles [pour la partie qui n’est pas réinjectée dans l’exploitation de la colonie ou consommée par les colons] entre les mains des investisseurs nationaux. La traçabilité du système économique est alors totalement évidente puisque chaque métropole dispose de son propre dispositif politique et répressif, de ses propres acteurs économiques nationaux, de ses institutions financières dédiées et organise ses propres flux d’enrichissement séparés des flux des impérialismes concurrents. A noter que cette forme primitive de colonialisme est d’une certaine façon profitable au développement économique de chacune des nations qui le pratique, même si cette conséquence objective est évidemment induite et nullement recherchée. Les peuples des puissances coloniales tirent en effet un certain parti [notamment la petite bourgeoisie (...) Lire la suite »
Il faut se demander pourquoi les « unions monétaires » sont assez rares dans le monde

Leçons de la crise grecque sur l’Euro

Jacques SAPIR

Le drame que vit la Grèce nous aura au moins appris deux choses : le lien qui existe aujourd’hui entre l’Euro et l’austérité et l’attachement d’une partie de la gauche à l’Euro, un attachement qui la conduit, maintenant de plus en plus rapidement, à sa perte. La première de ces choses permet de comprendre pourquoi les autorités de la zone Euro se sont montrées à ce point inflexibles. Le second nous explique pourquoi Alexis Tsipras s’est laissé poser la tête sur le billot et n’a pas choisi de rompre quand il le pouvait, c’est à dire dans la nuit du 5 au 6 juillet, après la victoire du « Non » au référendum.

L’Euro, c’est l’austérité L’Euro est lié à l’austérité de par la logique même de la monnaie unique. Celle-ci met en concurrence des pays aux dotations en facteurs de production (que ces derniers soient matériels ou humains avec le niveau d’éducation) très différents. Pour rétablir leur compétitivité face à des pays mieux pourvus, les pays qui sont les moins bien pourvus doivent donc dégager une épargne supérieure (en pourcentage) à celle des pays les mieux pourvus. Ceci entraîne un déplacement de la consommation vers l’épargne. Comme, dans une monnaie unique, toute différence de taux d’inflation se traduit immédiatement par une perte de compétitivité, les pays les moins bien pourvus ne peuvent compter sur l’inflation comme instrument de financement de cette épargne. On perçoit alors la nature profondément austéritaire de l’Euro. Cette nature est renforcée par le fait que le taux d’inflation d’un pays ne dépend pas que de sa politique monétaire mais est déterminé, aussi, par la structure de son économie. Un pays (...) Lire la suite »
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Euro über älles

L’Euro, raison délirante

Jacques SAPIR

Les différentes révélations sur les conditions dans lesquelles a été arraché l’accord, et il vaut mieux parler de diktat entre la Grèce et ses créanciers illustrent bien ce que l’on pouvait en penser à chaud. Cet accord est un véritable désastre pour l’ensemble de ses signataires, et pour la Grèce en premier lieu.

La longue interview donnée le mercredi 14 juillet dans la nuit par Alexis Tsipras à la télévision d’Etat ERT le confirme[1]. Il avoue d’ailleurs que cet accord est un « mauvais accord ». L’analyse qui en est faite sur son blog par l’ex-Ministre des finances, M. Yannis Varoufakis va dans le même sens[2]. De plus, le Fonds Monétaire International a rendu public une note d’analyse, qui avait été communiquée à TOUTES les parties en présence dès le 6 juillet et qui montre de manière irréfutable que cet accord n’est pas viable[3]. Dès lors se dévoile une autre face du drame qui s’est déroulé dans la nuit du 12 au 13 : tout ceci ne sert à rien. Un autre accord devra être trouvé rapidement, et la perspective d’une expulsion de la Grèce hors de la zone Euro reprend force[4]. Le Ministre des finances allemand, M. Schäuble l’a lui-même reconnu ainsi que l’ancien gouverneur de la Banque Centrale de Belgique[5]. Cela rend les proclamations de succès de notre Président a faites à Bruxelles le matin du 13 particulièrement (...) Lire la suite »

La trahison de Tsipras ?

Jacques SAPIR
Les propositions soumises par Alexis Tsipras et son gouvernement dans la nuit de jeudi à vendredi ont provoqué la stupeur. Elle reprennent largement, mais non totalement, les propositions formulées par l’Eurogroupe le 26 juin. Elles sont largement perçues dans l’opinion internationale comme une « capitulation » du gouvernement Tsipras. La réaction très positive des marchés financiers ce vendredi matin est, à cet égard, un signe important. On sait par ailleurs qu’elles ont été en partie rédigées avec l’aide de hauts fonctionnaires français, même si cela est démenti par Bercy. Ces propositions résultent d’un intense travail de pressions tant sur la Grèce que sur l’Allemagne exercées par les Etats-Unis. La France a, ici, délibérément choisi le camp des Etats-Unis contre celui de l’Allemagne. Le gouvernement français n’a pas eu nécessairement tort de choisir d’affronter l’Allemagne sur ce dossier. Mais, il s’est engagé dans cette voie pour des raisons essentiellement idéologique. En fait, ce que veut par dessus (...) Lire la suite »
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