RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Auteur : Raul ZIBECHI

Le caudillisme : une culture de droite (La Jornada)

Raul ZIBECHI

Le culte du caudillo : une pratique de droite. Au cours des dernières années, une grande meute de penseurs professionnels a contribué à imposer l'idée que l'histoire est faite par des dirigeants dont la capacité à « conduire » est déterminante. A leur suite, les médias, usant de leur remarquable capacité de cacher ou de surexposer les faits comme cela les arrange. Le rôle des masses populaires, est lui systématiquement occulté, comme s'il était négligeable dans l'histoire.

Le plus étonnant d'ailleurs est de constater que cette façon de voir le monde est défendue par des gens qui se définissent eux-mêmes de gauche et montrent, pour certains, des sympathies marxistes. Jusqu'à il n'y a pas si longtemps, inspirés justement par Marx, nous pensions encore naïvement que ce sont les groupes humains (les classes sociales, les peuples, les groupes ethniques, les genres et les générations, en un mot les masses) qui font l'histoire, mais pas n’importe comment : c'est au travers du conflit, de l'organisation et de la lutte qu'ils se transforment et transforment le monde. Assurément, les dirigeants sont importants. Mais ce sont les peuples qui amènent les changements, qui font l'histoire. C'est donc un recul de la pensée critique que de cacher l'action populaire, d'exalter exclusivement le rôle des dirigeants. Quelques jours après la défaite lors du référendum pour la réélection, le vice-président de la Bolivie a déclaré : « S'il part, qui va nous protéger, Qui va prendre soin de (...) Lire la suite »

Comment pense la classe dirigeante (La Jornada)

Raul ZIBECHI
La crise continue de révéler tout ce qui était caché en temps normal. Cela inclut les projets stratégiques de la classe dirigeante, leur façon de voir le monde, le principal pari qu'ils font pour demeurer une classe dominante. C'est, en gros, son objectif principal, celui qui subordonne tout le reste, y compris les modes de production capitalistes dans l'économie. Vous pensez peut-être que la crise est juste une parenthèse après laquelle tout redeviendra plus ou moins comme avant. Pas du tout. La crise n'est pas seulement un révélateur, mais le reflet de ceux d'en haut qui remodèlent le monde. Parce que la crise est, en grande partie, provoquée par eux pour écarter ou faire disparaître tout ce qui limite leurs pouvoirs. Fondamentalement, les secteurs populaires, indigènes, noirs et métis de notre continent. D'autre part, une crise de cette ampleur (il s'agit d'une série de crises qui comprend une crise /chaos climatique, une crise de l'environnement, de la santé et, de façon transversale, une (...) Lire la suite »
18 

Des droites au look de gauches

Raul ZIBECHI
Les récentes manifestations de masses générées par les droites dans les pays les plus divers, montre leur capacité à s’approprier les symboles qu’auparavant elles dédaignaient, semant la confusion dans les rangs des gauches. Le 17 février 2003, Patrick Tyler réfléchissait à ce qui se produisait dans les rues du monde dans une chronique du New York Times. « Les énormes manifestations contre la guerre dans le monde entier cette fin de semaine sont un rappel qu’il existe toujours deux superpuissances sur la planète : les États-Unis et l’opinion publique mondiale. » “Regarde autour de toi et tu verras un monde en ébullition” écrivait l’éditeur étasunien Tom Engelhardt, éditeur du site TomDispatch. En effet, 10 ans après le célèbre article du Times, qui fit le tour du monde lors du mouvement contre la guerre, il n’y a quasiment pas un recoin de la planète qui ne soit en ébullition, en particulier depuis la crise de 2008. On peut énumérer le Printemps Arabe qui a mis en déroute des dictateurs et parcourut une bonne (...) Lire la suite »

Les leçons à tirer de la défaite de Monsanto à Córdoba, en Argentine.

Raul ZIBECHI

Il n’est possible de vaincre les multinationales que si un puissant mouvement social, soutenu par une partie significative de la population, se met en place. Un tribunal provincial de Córdoba a rendu son verdict : Monsanto doit arrêter la construction d’une usine de traitement de semences de maïs transgénique située à Malvinas Argentinas, dans la proche banlieue de Córdoba. Ce jugement fait suite à un recours d’amparo présenté par les habitants de la zone, qui campaient aux portes du chantier depuis trois mois.

La mobilisation a débuté sous l’impulsion d’habitants isolés et de plusieurs petits groupes comme les « Mères d’Ituzaingó » et l’Assemblée des Habitants de Malvinas en Lutte pour la Vie, et a réussi à survivre malgré les menaces proférées par le gouvernement provincial et le syndicat de la construction. Le soutien et la sympathie montrés par la population de Malvinas Argentinas à l’égard de la résistance ont poussé la justice à prendre la décision de paralyser les travaux ce 9 janvier dernier. Ce sont toujours de petits groupes qui lancent le combat, sans se soucier du « rapport de forces », mais plutôt de la justice de leurs actions. Ensuite (quelquefois bien plus tard), l’État finit par reconnaître que ces critiques sont fondées. Plus tard encore, ceux qui étaient considérés comme des criminels se transforment en héros, y compris aux yeux de ceux qui les réprimaient. Pour moi, le plus important est le changement culturel, la diffusion de nouvelles manières de voir le monde, et c’est ce que montre l’histoire des (...) Lire la suite »

Colombie : une société qui en a assez de la guerre

Raul ZIBECHI

Les accords de paix sont actuellement boycottés par l’extrême-droite, bien que les FARC et le gouvernement de Santos continuent d’avancer vers la résolution du conflit. Cependant la principale force qui pousse vers la paix sont ceux et celles qui bougent dans une société qui en assez de la guerre.

On est entré en période pré-électorale. On parle de candidatures et de présidentiables, de réélection du président Juan Manuel Santos ; on parle de la Havane, des accords signés et de ceux en attente, on dit que la paix se profile enfin à l’horizon. En mars, le nouveau Congrès (parlement) sera élu et en mai ce sera le tour la présidentielle. Le plus important, c’est qu’à la Havane, on a décidé de ne pas précipiter la conclusion des accords de paix avant les élections pour des raisons de calendrier, mais il est évident qu’un nouveau mandat de Santos permettrait de boucler le tout. On parle, et abondamment, de la résolution récente du Procureur Général de la République qui a destitué et interdit de charges électives pour quinze ans le maire de Bogota, le progressiste Gustavo Petro. Il s’agit du coup le plus rude porté à ce jour aux accords de paix tissés laborieusement par le gouvernement et les FARC depuis un an. Mais la société n’est plus disposée à tolérer des démonstrations d’autoritarisme. Symptomatique de (...) Lire la suite »

L’Uruguay (et l’Argentine) dans la stratégie impériale

Raul ZIBECHI
En Amérique Latine, comme partout, la stratégie impériale n'a pas été tracée d'un seul coup et pour toujours, chose qui serait impossible par les changements permanents dans le rapport de forces qui se produit dans chaque lieu et pays de la région. Il n'y a pas non plus de « centre » impérial, dans le sens d'un espace réduit où un groupe, également réduit, de personnes dessine des objectifs et des tactiques pour les atteindre. Dans la mesure où l'empire est façonné par deux logiques différentes mais convergentes (territoriales et capitalistes, contrôle territorial et flux de capitaux), toute planification rigide et centralisée semble impossible. De telle façon que nous comprenons les stratégies de l'empire à fur et à mesure qu'elles se déploient. Ces jours-ci nous assistons à une mise en scène en Uruguay, deux semaines avant l'intronisation du gouvernement de José Mujica, d'une des thèses de David Harvey dans son livre Espacios del capital (Espaces du capital) : « L'État-nation est actuellement plus dédié (...) Lire la suite »

Obama contre l’Amérique latine

Raul ZIBECHI
Le panorama politique régional commence à se découvrir alors qu'un an ne s'est pas écoulé depuis l'intronisation d'Obama à la Maison Blanche. Les bases militaires en Colombie, le coup d'état au Honduras et la légitimation des élections par Obama, la menace de faire tomber Fernando Lugo (président du Paraguay), le probable triomphe de la droite au Chili, sont à peine quelques révélateurs d'un profond virage dans une région qui avait connu une avancée sans précédent des forces de gauche avec le nouveau siècle. Comme le soutient Immanuel Wallerstein, il est vrai que les forces de droite de la région se débrouillent mieux avec Obama que durant les gouvernements de Bush, que cela a lieu avec les difficiles équilibres que traverse la politique interne des USA qui affaiblissent les positions du Président, une situation dont tire partie toute la droite des Amériques. Il faut tenir compte également de deux questions cruciales : - est-il si sur que l'Amérique Latine ne soit pas prioritaire pour les Etats-Unis ? (...) Lire la suite »

Equateur : la guerre pour les biens communs s’aggrave

Raul ZIBECHI

[OCL :] Lors des dernières mobilisations amérindiennes contre la Loi sur l’Eau fin septembre, nous avions relaté les faits, le contexte et les enjeux généraux de ce mouvement. voir Equateur : mobilisations amérindiennes contre développement capitaliste

L’article de Raúl Zibechi que nous publions ici approfondit cette question et donne un éclairage plus précis sur les principaux enjeux concernant la défense de l’autonomie des communautés autour de la gestion de l’eau, en particulier dans la région amazonienne, en relation avec les projet du gouvernement de gauche de favoriser le développement de l’extraction minière dans ces régions.

A la fin de septembre s'est produit un soulèvement indigène en Équateur, cette fois pour la défense de l'eau, menacée par l'exploitation minière à ciel ouvert. Les organisations amérindiennes font face maintenant à un gouvernement qui se proclame antinéolibéral, partisan du "socialisme du XXIe siècle" et conduisant une"révolution citoyenne" « Ce qui s'est passé à Cochabamba avec la guerre de l'eau, sera une miniature par rapport à ce qui va arriver en Equateur, car ce qui arrive c'est un soulèvement » déclare sur un ton persuadé Carlos Perez Guartambel, président de l'Union des Systèmes Communautaires de l'Eau d'Azuay [1]. Son point de référence est la Guerre de l'Eau à Cochabamba, en Bolivie, une insurrection sociale qui a obtenu d'inverser la privatisation et a marqué le début, en avril 2000, au cycle de protestations qui amenèrent Evo Morales au gouvernement. « Mes parents m'ont appris que l'eau et le feu se partagent et ne se vendent pas », dit-il presque indigné pendant qu'il se (...) Lire la suite »

Le style Obama et l’Amérique latine (la Jornada)

Raul ZIBECHI

Depuis maintenant six mois, Barack Obama s’est installé à la Maison Blanche. C’est peu mais en même temps assez pour observer changements et continuités dans les relations que les États-Unis entretiennent avec l’Amérique latine.

Des analystes de renom soulignent les changements. Ignacio Ramonet, dans les colonnes du Monde Diplomatique, estime que Obama n'a pas commis de graves erreurs, qu'il se maintient à un niveau de popularité élevé et qu'il a rempli ses principaux engagements, y compris celui de créer une nouvelle ère de relations avec l'Amérique du Sud. Il est fort probable que le point de vue antérieur reste prédominant, malgré les prises de position hésitantes des Etats-Unis sur le coup d'État au Honduras. Pourtant, cela a conduit d'autres analystes à souligner la continuité de la politique étrangère de Washington. Il serait néanmoins trop simpliste de conclure qu'il n'y a pas eu de changements. Obama arbore un nouveau discours et des manières plus raffinées, comme on l'a vu lors de sa rencontre avec les présidents latino-américains, où il a même semblé aimable avec Hugo Chavez. Il donne l'impression d'essayer de comprendre le reste du monde, c'est en tout cas ce qui se détache de son discours du 4 juillet au Caire. Son (...) Lire la suite »

Dans le casino financier, la turbulence est permanente.

Raul ZIBECHI
Alai-Amlatina, Montevideo, Uruguay, 17 août 2007. La crise boursière met en évidence la fragilié économique et politique de la superpuissance [Etats-Unis]. Les pays de l'Amérique latine devraient accélérer la mise en oeuvre de moyens pour se déconnecter de la folie financière globale. C'est la crise la plus annoncée des dernières décennies. Il y a au moins deux lectures. A court terme on on essaye, comme l'indique Deloitte Consulting, "d'éviter une débandade". Pour cela les banques centrales du Japon, Suisse, Canada, Australie, de l'Union Européenne et la Réserve Fédérale des Etats-Unis, ont injecté environ 400 milliards de dollars en à peine une semaine. Avec ce chiffre, supérieur au PBI argentin et presque la moitié du brésilien, elles n'ont pas réussi à rassurer les investisseurs et le système financier. A long terme, c'est la survie du dollar comme monnaie d'épargne, de transaction et de refuge qui est en jeu. Sur ce point, sont apparues des lectures des styles les plus variés. Les économistes et les (...) Lire la suite »
afficher la suite 0 | 10