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Auteur : Alain Georges LEDUC

Blasphème : un péché de la langue

Alain Georges LEDUC

Limpide, clair, didactique, l’Encyclopédie anarchiste, de Sébastien Faure, ne tournicote guère sur le sujet : « Un blasphème, au sens propre, est une parole qui outrage la Divinité, la religion. Par extension, le mot blasphème sert à désigner une parole outrageante pour quelque chose, en général. Ainsi, lorsqu’un antimilitariste traite le drapeau de son pays de loque malfaisante, les patriotes ne manquent pas de crier au blasphème. C’est tout juste également si les capitalistes ne traitent pas de blasphémateur celui qui ose proclamer, par exemple, que la propriété c’est le vol.

Les anarchistes, qui n’ont de respect pour aucune entité, disent ce qu’ils pensent de toute chose et se rient d’être appelés blasphémateurs. La crainte du blasphème, en effet, a été imaginée par les puissants pour faire respecter par la masse toutes les idoles néfastes : Dieux, Patrie, État, Propriété, etc... » Tout cela, comme la plupart du temps chez Sébastien Faure et alii (l’ouvrage est collectif), est joliment dit. Je veux dire que c’est exprimé sans ronds de jambes ni ambages. Le roboratif Littré, vaste et prestigieux dictionnaire conçu par Émile Littré (1801-1881), aura défriché le potager du chiendent inutile, donnant comme exemple Bossuet, au XVIIe siècle : « Il vomit des blasphèmes contre le Très Haut », et puis Racine (même période) « Une femme… peut-on la nommer sans blasphème ? » Racine, Athalie. II, 2. C’est, par exagération, un propos qui outrage. « Il disait qu’on n’avait jamais proféré un si grand blasphème contre l’amitié. » Le Dictionnaire de l’Académie (…) Lire la suite »

Ravachol et… Lénine, à deux pas l’un de l’autre sur le Bas-Magenta

Alain Georges LEDUC
« Gaston Couté, dont j’ai publié sous coffret les œuvres complètes1, était familier de ce Paris du quart nord-est – Montmartre, bien sûr, il y fit sa carrière – et du Xe arrondissement, spécifiquement, autour de République, et vers ces fascinantes gares, celle dite “du Nord” et l’autre dite “de l’Est”, au débouché de Varsovie, Moscou, Rotterdam, portant encore sur les rives du Bas-Magenta2 le souvenir du Tivoli-Vauxhall, où Louise Michel (1830-1905) tint meeting et où Valentin le Désossé, l’homme-caoutchouc (1843-1907), un des principaux modèles de Toulouse-Lautrec, commença sa carrière, et du diorama* de Daguerre. C’est à cet endroit précis que fut créée la photographie3. Lénine, lorsqu’il séjourna à Paris (4 ans durant), aimait entendre des chanteurs4. Le 2 janvier 1910, il écrivait à sa sœur Maria : “Aujourd’hui même, je compte aller dans un cabaret pour une goguette révolutionnaire avec des chansonniers5.” Qui allait-il applaudir, ce premier dimanche de janvier ? Un groupe de (…) Lire la suite »