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Auteur : Fatima MARTIN

Espagne : près d’un demi-million d’expulsions, le produit d’une loi franquiste

Jérôme DUVAL, Fatima MARTIN

Entre 2008 et le second trimestre 2015, l’Espagne a connu 416.332 ordres d’expulsion de logements. (1) Les expulsions sont une des conséquences de la crise, mais la loi qui les autorise est bien antérieure. Il s’agit de la « loi hypothécaire » imposée par décret sous la dictature de Franco en 1946, et qui demeure en vigueur.

La « métaphysique » des expulsions L’Association hypothécaire espagnole (AHE) elle-même, qui rassemble les groupes financiers les plus actifs sur le marché espagnol des prêts hypothécaires, rappelle sur son site Internet que cette loi est la refonte d’un décret du 8 février 1946. Dans son guide « en caso de impago » (en cas de non-paiement) qui vise à rassurer les créanciers, il est fait état que : « si un emprunteur ne paie pas un crédit - qu’il soit personnel ou hypothécaire - il devra répondre avec tous ses biens, non seulement ceux qu’il possède présentement mais également ceux qu’il pourrait acquérir dans le futur, jusqu’à l’apurement complet de la dette ». Le contexte idéologique dans lequel agissait cette association relevait d’un mythe très répandu à l’époque, selon lequel, comme l’affirmait un ex-président de l’AHE Gregorio Mayaya, il était « métaphysiquement impossible que le prix des logements baisse ». C’est en raison de mensonges comme celui-ci, qui ont fortement incité à l’achat, que des milliers de (...) Lire la suite »

L’Europe en état de non-droit y compris pour ses propres ressortissants

Jérôme DUVAL, Fatima MARTIN
Crise, dette et immigration. Partie 1 Cet article est le premier d’une série de trois sur l’immigration en Espagne et dans l’Union Européenne (UE). Ces articles proviennent d’une étude approfondie sur l’austérité en Espagne à paraître prochainement. L’Union Européenne garantit la libre circulation des capitaux avant celle des personnes L’Union Européenne (UE) garantit la libre circulation des capitaux – renversant les barrières douanières pour le libre commerce de marchandises – avant celle des personnes tant en ce qui concerne les non ressortissants que les propres membres de sa communauté. Telle est, sans équivoque possible, l’information que nous offre le Parlement européen sur l’UE : « La libre circulation des capitaux est la plus récente de toutes les libertés prévues par le traité, mais elle est aussi la plus large, car elle a la particularité de concerner aussi les pays tiers. » |1| Traité de Fonctionnement de l’Union Européenne L’article 63 du Traité de Fonctionnement de l’Union Européenne (TFUE), (...) Lire la suite »

Le Parlement européen questionne (à moitié) la Troïka

Jérôme DUVAL, Fatima MARTIN

L’examen de la troïka réalisé par le Parlement Européen justifie les graves déficiences démocratiques et juridiques de la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) envers les pays soumis au « programmes » de sauvetages financiers qu’ils mènent depuis quatre ans.

Malgré l’intention dissimulée de blanchir la Troïka, le rapport préliminaire du Parlement européen ne peut s’empêcher de signaler de multiples irrégularités. Cette évaluation comprend des questionnaires envoyés aux principaux responsables, qui, en toute impunité, ne répondent pas ou bien ne le font qu’à moitié. Dépendant du Comité des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, le projet de rapport, signé par Othmar Karas et Liem Hoang Ngoc, oublie curieusement et inexplicablement, le sauvetage du secteur bancaire espagnol en juin 2012 représentant jusqu’à 100 milliards d’euros (desquels on dit qu’il a été utilisé 41,3 milliards). Le rapport préliminaire, qui devrait être rendu définitif peu avant les élections européennes, en avril, signale de grandes irrégularités de la troïka, et justifie son action à plusieurs reprises. Parlant de « l’immense défit de la troïka », il défend l’idée selon laquelle « le temps s’épuisait, les obstacles légaux devaient être écartés, la peur d’une fusion du noyau de la (...) Lire la suite »

Le FMI revient à la charge avec les mesures qui provoquent des émeutes de la faim

Jérôme DUVAL, Fatima MARTIN
Quelques jours avant l’assemblée générale annuelle du FMI et de la Banque mondiale, qui s’est tenue du 11 au 13 octobre 2013 à Washington, le FMI est revenu à la charge. Concrètement, en Espagne, après avoir proposé une baisse de salaires qui a provoqué une réaction inhabituelle |1| , il réclame désormais de réduire la liste des produits et services considérés basiques ou de première nécessité qui bénéficient des taux réduits de TVA. Il s’agit bien du même remède qui provoqua les fameuses émeutes de la faim, aussi appelées « émeutes FMI », au Sud de la planète, quand le prix du pain ou de l’essence montait d’un coup en une nuit jusqu’à des prix inabordables pour la majorité de la population. On peut citer entre autres exemples, le soulèvement connu comme « Caracazo » au Venezuela en 1989, lors de la mise en œuvre d’une mesure du plan du FMI qui a provoqué l’augmentation subite du combustible ; ou celui du Pérou en 1991, quand le prix du pain a été multiplié par 12 alors que les salaires amorçaient leur chute ; du (...) Lire la suite »
le livre "Pinochet, l’autre vérité"

Chesnay : la contre vérité pinochetiste

Fatima MARTIN
C'est peu dire que la question du Chili continue de diviser les opinions, la mort de Pinochet n'en ayant été qu'un exemple des plus imprécis : les files d'attentes interminables, allant d'un néo nazis convaincu à un simple représentant du lumpenprolétariat, s'attachant à saluer une dernière fois le général qui avait réécrit l'histoire de façon à passer pour un "héros anticommuniste" n'a jamais été seul dans cette entreprise, de son vivant comme à titre posthume. Peu après la chute d'Allende, nombre de médias ont chanté à la victoire sur le communisme et ont célébré la junte comme garante de la démocratie. Malgré les violations massives des droits humains les plus élémentaires, le capital de sympathie de l'extrême droite chilienne a encore bien des admirateurs : hier ils félicitaient l'armée d'avoir épargner au Chili de devenir un nouveau Cuba, aujourd'hui ils sont présentés comme semeurs de prospérité... mais comment maintenir cette image alors que tout accable les putschistes ? Mentir sur le gouvernement (...) Lire la suite »