RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Accord nucléaire USA-Inde : un mauvais coup contre Pékin et Téhéran, par Augusto Zamora R.



Sur la coopération atomique des EU et de l’Inde

ATOMES ET GEOPOLITIQUE CONTRE TEHERAN ET PEKIN


El Mundo (Madrid) / Rebelion, mars 2006.


L’accord signé par l’Inde et les Etats-Unis sur la coopération nucléaire est de ceux qui laissent sans voix.

D’après ce qu’ont déclaré le président Bush et le premier ministre Singh, les EU fourniront de la technologie nucléaire à l’Inde pour des usages civils, en échange de quoi l’Inde permettra qu’une partie de ses centrales nucléaires soit supervisées par l’AIEA (Agence international e de l’énergie atomique). Selon les termes publics de cet accord, l’Inde accédera à la technologie de pointe sans renoncer à sa qualité de puissance atomique.

Bien que cela ne soit pas dit, l’accord, en renforçant la capacité scientifico-technique de l’Inde lui permettra de moderniser une capacité nucléaire déjà respectable, puisque le militaire reste en dehors de l’accord. La contrepartie accordée, au bénéfice en outre de l’AIEA, s’avère ridicule en regard de ce qui a été obtenu par l’Inde.

L’explication de la générosité étasunienne n’est ni dans l’appétissant marché indien ni dans la subite conversion de Bush aux objectifs de l’AIEA et à la non-prolifération nucléaire. Les raisons qui expliquent l’accolade et la reconnaissance de New Delhi comme une des capitales du monde ne sont pas économiques, mais géopolitiques. Elles se trouvent dans le souhait des EU de la renforcer face à la Chine et de fermer le cercle sur les aspirations nucléaires de l’Iran.

L’accord explique, entre autres choses, pourquoi dans la réunion de l’AIEA qui décida de déférer la question au Conseil de sécurité de l’ONU, l’Inde vota en faveur, en dépit de la promesse faite par le premier ministre à la communauté musulmane indienne que l’Inde n’approuverait aucune position contraire aux intérêts iraniens.

L’accord, d’où la perplexité, peut avoir des effets nettement négatifs pour les desseins de l’Administration Bush. D’entrée le gouvernement chinois le prendra comme un défi, eu égard à la rivalité d’un demi-siècle qu’il entretient avec l’Inde, qui a provoqué une guerre et conduit ce dernier pays à conclure une alliance stratégique avec la défunte Union soviétique, alliance qui, au vu de l’accord, semble caduque avec la Russie. La Chine pourrait répondre en renforçant ses liens avec Téhéran et en amplifiant la coopération nucléaire avec son vieil allié, le Pakistan.

Pour Téhéran l’accord vient à point car en même temps que les EU récompensent l’Inde, pays qui n’a même pas signé le traité de non-prolifération, ils prétendent priver l’Iran du droit de développer son propre programme nucléaire. Si des arguments lui manquaient pour critiquer le "deux poids-deux mesures" des pays occidentaux, ce cadeau inespéré contribuera à réaffirmer ses positions et à renforcer sa décision de posséder une capacité nucléaire autonome.

Le Pakistan, tiers arbitre, a d’ores et déjà indiqué qu’il veut un traité similaire. Karachi est essentiel pour les Etats-Unis, s’ils veulent maintenir leur présence en Asie Centrale et empêcher que la situation en Afghanistan continue à se décomposer. Trois guerres avec l’Inde, plus le conflit irrésolu au sujet du Cachemire, sont des raisons suffisantes pour exiger de Washington des concessions également généreuses. Une réponse négative ferait craquer leurs relations, donc mettrait le Pakistan, sur le plan nucléaire, très en-dessous du potentiel indien.

On comprend donc les difficultés soulevées par l’accord signé entre l’Inde et les EU et l’incertitude qu’il introduit dans la région déjà la plus dangereuse du monde. Bush, maître en inconvenances, en offre une de plus au monde. Sa lutte pour maintenir les EU comme superpuissance mondiale, a la vertu de provoquer son contraire. Il l’accélère, en renforçant les puissances émergentes, et la dégrade, en en faisant une source d’incertitude.

Augusto Zamora R.


- Source : Rebelion www.rebelion.org/noticia.php?id=27749

- Traduction : Gérard Jugant pour Le Grand Soir
www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=3399


[ S’ils n’espéraient pas en tirer un profit quelconque, les États-Unis ne se donneraient pas tant de mal pour amener l’Iran devant le Conseil de Sécurité. ]
Arrêtons la guerre en Iran avant qu’elle ne commence, par Gary Leupp.


Une Troisième Guerre Mondiale, sinon rien : les implications d’une attaque US contre l’Iran, par Heather Wokusch.

Iran : Les vrais hommes vont à Téhéran, par M. Shahid Alam


Les 130.000 otages de Bush. Pourquoi les Etats-Unis n’attaqueront probablement pas l’Iran, par Andrew Cockburn.






URL de cet article 3399
  

Contre-discours de mai de François Cusset
Bernard GENSANE
François Cusset. Contre-discours de mai. Ce qu’embaumeurs et fossoyeurs de 68 ne disent pas à ses héritiers. Actes Sud, 2008. Bizarrement, on a très peu célébré le cinquantenaire de Mai 58, la chute de la Quatrième République, le coup d’État feutré de De Gaulle, l’instauration d’une nouvelle République, donc d’un nouveau partage institutionnel du pouvoir, avec un renforcement du rôle de l’État, de sa prééminence, tout ce que les " gaullistes " libéraux d’aujourd’hui vomissent. J’ai lu peu (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"De toutes les ironies exprimées par la politique étrangère américaine, notre position vis-à -vis de Cuba est la plus paradoxale. Une forte dégradation de la situation économique a provoqué une poussée du nombre de Cubains entrant illégalement aux Etats-Unis.

Nous faisons tout ce que nous pouvons pour détériorer la situation économique et ainsi accroître le flux. Nous encourageons également cet exode en accordant aux Cubains, qui arrivent illégalement ou qui s’approchent par voie de mer, un statut de résident et une assistance pour s’installer.

Dans le même temps, nous n’avons pas respecté les quotas de visas pour les Cubains désireux d’immigrer aux Etats-Unis [...] quand Castro tente d’empêcher des cubains malheureux de quitter leur pays infortuné, nous l’accusons de violer des droits de l’homme. Mais quand il menace d’ouvrir grand les portes si nous continuons à accueillir sans limites des cubains sans visas - y compris ceux qui ont commis des actes de violence pour aboutir à leurs fins - nous brandissons des menaces imprécises mais aux conséquences terribles. "

Jay Taylor, responsable de la section des intérêts américains à Cuba entre 1987 et 1990, in "Playing into Castro’s hands", the Guardian, Londres, 9 août 1994.

"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.