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APRES LA GRECE, L’IRLANDE : A QUI LE TOUR

M'PEP

Communiqué du Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP).
Le 4 décembre 2010.

L’Irlande vient de mettre genou à terre sous les coups de boutoirs des marchés financiers libéralisés par les directives européennes. Contrairement à la Grèce, les bons esprits ne pourront pas arguer d’une mauvaise gestion ou d’une attitude de cigale. Car le « tigre celtique » si souvent cité en exemple était le premier de la classe du libéralisme européen, se développant grâce au dumping fiscal et à la spéculation immobilière.

Mais l’Irlande, comme de nombreux pays européens, s’est endettée pour « sauver » les banques, qui maintenant spéculent contre elle ! Les solutions proposées par le gouvernement irlandais sous l’égide de l’Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI), ne feront qu’aggraver le problème et enfonceront encore plus le peuple irlandais dans la misère, comme le font les plans d’austérité mis en place en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Grande-Bretagne. Et aussi en France avec la casse des retraites et celle, à venir, du système de santé.

Que proposent le gouvernement irlandais, le FMI et l’UE ?
Faire payer la population mais surtout pas les capitalistes ! Baisse du salaire horaire minimum de 11,5% (il passe de 8,65 à 7,65 €), suppression de 24 750 fonctionnaires, hausse de la TVA, cet impôt injuste qui frappe proportionnellement davantage les catégories populaires et les classes moyennes que les riches, alors que le gouvernement irlandais refuse de relever l’impôt sur les sociétés ridiculement bas (12,5% alors que la moyenne dans la zone euro est de 25,7%) pour attirer les entreprises étrangères, particulièrement dans l’informatique et les télécommunications. Et cela pour le bien général ? Non ! Pour « redonner confiance » aux marchés financiers : « Nous devons tous accepter de partager le fardeau afin de pouvoir collectivement partager les fruits qui découleront de nos efforts actuels ». Le Premier ministre irlandais se moque de son peuple car le plan d’austérité et les « aides » de l’UE et du FMI ne vont profiter qu’aux actionnaires des entreprises, aux créanciers et spéculateurs qui, de nouveaux enrichis, vont pouvoir se tourner vers d’autres pays.
Le prochain sera-t-il le Portugal ou l’Espagne ? La question n’est pas lequel des deux mais dans quel ordre !

En Irlande comme partout en Europe la colère gronde : 150 000 manifestants à Dublin le 27 novembre, manifestations en Grèce, grève générale au Portugal, manifestations des étudiants en Grande-Bretagne, grèves et manifestations en Espagne, mouvement contre la réforme des retraites en France. Partout les peuples se dressent contre les plans d’austérité imposés par les firmes multinationales et leurs relais politiques : gouvernements nationaux, Union européenne, Fonds monétaire international. Même la CES (Confédération européenne des syndicats) dont on connaît les positions peu « révolutionnaires » appelle à un mouvement décentralisé d’ampleur dans toute l’Europe le 15 décembre contre les mesures d’austérité.

Mais pour que ces manifestations ne soient pas vaines, il faut offrir des propositions claires et des débouchés politiques aux peuples des pays européens en lutte.

Ainsi le M’PEP, solidaire de ces luttes, appelle la population à exiger :

  L’annulation des plans d’austérité, des politiques de relance.

  La sortie de l’euro et la dévaluation.

Seule la sortie de l’euro permettra aux pays attaqués par la spéculation qui est encouragée par les politiques de l’Union européenne de se sortir des difficultés. Afin d’éviter la spéculation sur les monnaies nationales, celles-ci seront non convertibles. Un taux fixe révisable reliera chaque monnaie nationale à l’euro (ou à un « panier » de monnaies) pour ses échanges extérieurs. Le remplacement de la monnaie unique actuelle par une monnaie commune sera recherché.

  • La restructuration de la dette.

Il faut annuler, partout, les remboursements de la dette aux spéculateurs. Et inverser ainsi le rapport de force avec les marchés financiers. L’épargne des classes moyennes et populaires (épargne salariale, actions détenues par les « petits porteurs », SICAV…) sera protégée. Les autres créanciers (spéculateurs, banques…) ne toucheront rien ou peu ! Les gouvernements qui prendront ces décisions ne pourront plus faire appel aux marchés financiers pour se financer. Ils utiliseront leur épargne nationale et leur droit souverain de création monétaire qu’ils ont perdu. Les banques centrales, désormais libérées de la tutelle de la Banque centrale européenne, pourront faire comme la Banque centrale américaine (la FED) et acheter des titres d’État pour participer au développement économique.

  • La nationalisation réelle des banques et des compagnies
    d’assurances.

  Le démantèlement des marchés financiers.

Non, la tyrannie des marchés n’est pas naturelle. Des alternatives au capitalisme existent. Il faut les imposer.

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COMMENTAIRES  

06/12/2010 21:24 par ROBERT GIL

Les États, donc nous, ont investi des centaines de milliards pour soutenir l’activité. Ce qui a eu comme résultat l’envolée de l’endettement public. Nos gouvernants sautent sur l’occasion pour nous dire que cela va rendre indispensable les réformes que l’on repousse depuis 20 ans : à commencer par les retraites, puis la sécurité sociale. Les banquiers ont ruiné la planète, les contribuables ont payé prés de 3000 milliards de dollars pour éviter l’effondrement du système, et l’on nous dit que les retraites vont être baissées et la sécu réformée car il n’y a plus d’argent pour les payer. Ceux qui sont responsables vont s’en sortir sans soucis, et les autres vont devoir se serrer la ceinture. Jusqu’à quand allons-nous l’accepter.

La crise n’est qu’un prétexte pour nous déposséder un peu plus de nos acquis, et pour augmenter les leurs. Les nôtres sont sans cessent remis en cause, les leurs ne cessent d’augmenter. L’argent public a été généreusement distribué sans aucune contre partie, et une partie a même servi à payer les supers bonus des traders. Ils n’ont plus aucune retenue, ils se servent dans la caisse que nous alimentons avec nos impôts et notre travail, ils sont sûr de nous avoir domestiqué, sûr que nous ne nous révolterons pas.

L’Etat n’est plus qu’une courroie de transmission qui sert à enrichir les riches et appauvrir les pauvres. Il n’y a donc pas transfert entre générations comme l’on veut nous faire croire, mais transfert entre couches sociales. Les uns hériteront de la dette, les autres de l’argent de la dette !

conscience citoyenne responsable

http://2ccr.unblog.fr/

08/12/2010 11:36 par vladimir

vos propositions sont a debattre surtout par l’abscence d’objectifs sociaux precis, sans l’affirmation desquels ,aucune mobilisation ne peut se faire ; et il y peut etre urgence :

pablo75 dit :

8 décembre 2010 à 09:08

«  La liste des pays entrant dans la zone des tempêtes s’allonge : Grèce, Irlande, Portugal, Espagne et maintenant Italie. »

Selon Xavier Rolet, chef exécutif de la London Stock Exchange, la prochaine victime des marchés, après le Portugal et l’Espagne, sera la France, à cause de son déficit, «  beaucoup plus élevé qu’on ne le croit » et qu’elle aura du mal à cacher longtemps.

http://www.lacartadelabolsa.com/index.php/leer/articulo/francia_sera_la_proxima_victima

http://www.pauljorion.com/blog/?p=19164

Le flou fou ?,du projet programme du PGE, accouché le week end dernier sans aucun chiffrage concret, n’encourage pas le debat, qui doit sortir du cadre institutionnel politique habituel pour interesser ceux d’en bas...,tout ce monde politique
sympathique reste dans la stratosphere institutionnelle sans objectifs concrets (revenu garanti, salaire, licenciements,echelle mobile,loyers,retraite ,moratoire sur les credits etc) ni des mecanismes democratiques de controle populaire pour les imposer.

La crise en Europe et les moyens de la conjurer

Par Denis Collin "¢ Actualités "¢ Lundi 06/12/2010

.....On peut demander à Bruxelles l’annulation d’une directive, sa renégociation … ou alors dénoncer les traités de Dublin, Amsterdam et Maastricht. Mais on ne peut pas penser qu’on s’exonérera de telle ou telle disposition importante sans provoquer une crise européenne majeure. Peut-être faut-il provoquer cette crise - parfois les crises sont salutaires - mais il faut le dire et il faut avertir les citoyens de l’objectif et des conséquences...

VIII - Nous avions publié sur ce site plusieurs contributions proposant une politique européenne réformiste. Rappelons les propositions de Tony Andréani : Le socialisme et les verrous européenspublié en 2009. J’avais aussi proposé une réorientation globale dans un article sur l’Europe et la question nationale. Il s’agit de définir une orientation : une confédération de nations libres et pas une fédération, des parlements nationaux souverains et par un parlement européen législateur, comme le réclame le PG. Cela implique d’abord toutes les marges de manoeuvre qui restent sur le plan national (et elles sont bien plus importantes qu’on ne le dit), de refuser toute intégration supplémentaire, de proposer des accords de coopération plus restreints autour de projets industriels ou de recherche et de procéder aux renationalisations nécessaires tant dans les services publics que dans le secteur bancaire et enfin de proposer une renégociation des traités européens en vue de regagner des marches de manoeuvre nationales. Tout cela est parfaitement faisable, sans «  renverser la table ». Malheureusement la «  gauche de gauche », selon ses bonnes vieilles habitudes cède à la phraséologie d’autant plus révolutionnaire que le but n’est pas un vrai pas un avant mais de passer dans le fenestron pour les prochaines présidentielles…
 
http://la-sociale.viabloga.com/news/la-crise-en-europe-et-les-moyens-de-la-conjurer

La desobeissance civile en gestation,dont le bankrun est le premier acte public de masse,est encore trop atomisée pour seule produire son programme...?

On est dans un vide qui ne peut plus durer.

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