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Claude Levi-Strauss et les musulmans

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voici des extraits du livre de Claude Levi-Strauss , "Tristes tropiques" à propos de l’islam et des musulmans :

« les brefs contacts que j’ai eus avec le monde arabe m’ont inspiré une indéracinable antipathie. » .

« Plus précisément encore, il m’a fallu rencontrer l’Islam pour mesurer le péril qui menace aujourd’hui la pensée française. Je pardonne mal au premier de me présenter notre image, de m’obliger à constater combien la France est en train de devenir musulmane […] »

"¨« ll m’a fallu rencontrer l’Islam pour mesurer le péril qui menace aujourd’hui la pensée française. Je pardonne mal au premier de me présenter notre image, de m’obliger à constater combien la France est en train de devenir musulmane. Chez les Musulmans comme chez nous, j’observe la même attitude livresque, le même esprit utopique, et cette conviction obstinée qu’il suffit de trancher les problèmes sur le papier pour en être débarrassé aussitôt. A l’abri d’un rationalisme juridique et formaliste, nous nous construisons pareillement une image du monde et de la société où toutes les difficultés sont justiciables d’une logique artificieuse, et nous ne nous rendons pas compte que l’univers ne se compose plus des objets dont nous parlons. »

Un extrait plus long :

C’était surtout l’Islam dont la présence me tourmentait (…). Déjà l’Islam me déconcertait par une attitude envers l’histoire contradictoire à la nôtre et contradictoire en elle-même : le souci de fonder une tradition s’accompagnait d’un appétit destructeur de toutes les traditions antérieures. (…)

Dans les Hindous, je contemplais notre exotique image, renvoyée par ces frères indo-européens évolués sous un autre climat, au contact de civilisations différentes, mais dont les tentations intimes sont tellement identiques aux nôtres qu’à certaines périodes, comme l’époque 19000, elles remontent chez nous aussi en surface.

Rien de semblable à Agra, où règnent d’autres ombres : celles de la Perse médiévale, de l’Arabie savante, sous une forme que beaucoup jugent conventionnelle. Pourtant, je défie tout visiteur ayant encore gardé un peu de fraîcheur d’âme de ne pas se sentir bouleversé en franchissant, en même temps que l’enceinte du Taj, les distances et les âges, accédant de plain-pied à l’univers des Mille et une Nuits (…).

Pourquoi l’art musulman s’effondre-t-il si complètement dès qu’il cesse d’être à son apogée ? Il passe sans transition du palais au bazar. N’est-ce pas une conséquence de la répudiation des images ? L’artiste, privé de tout contact avec le réel, perpétue une convention tellement exsangue qu’elle ne peut être rajeunie ni fécondée. Elle est soutenue par l’or, ou elle s’écroule. (…)

Si l’on excepte les forts, les musulmans n’ont construit dans l’Inde que des temples et des tombes. Mais les forts étaient des palais habités, tandis que les tombes et les temples sont des palais inoccupés. On éprouve, ici encore, la difficulté pour l’Islam de penser la solitude. Pour lui, la vie est d’abord communauté, et le mort s’installe toujours dans le cadre d’une communauté, dépourvue de participants. (…)

N’est-ce pas l’image de la civilisation musulmane qui associe les raffinements les plus rares - palais de pierres précieuses, fontaines d’eau de rose, mets recouverts de feuilles d’or, tabac à fumer mêlé de perles pilées - servant de couverture à la rusticité des moeurs et à la bigoterie qui imprègne la pensée morale et religieuse ?

Sur le plan esthétique, le puritanisme islamique, renonçant à abolir la sensualité, s’est contenté de la réduire à ses formes mineures : parfums, dentelles, broderies et jardins. Sur le plan moral, on se heurte à la même équivoque d’une tolérance affichée en dépit d’un prosélytisme dont le caractère compulsif est évident. En fait, le contact des non-musulmans les angoisse. Leur genre de vie provincial se perpétue sous la menace d’autres genres de vie, plus libres et plus souples que le leur, et qui risquent de l’altérer par la seule contiguïté.

Plutôt que de parler de tolérance, il vaudrait mieux dire que cette tolérance, dans la mesure où elle existe, est une perpétuelle victoire sur eux-mêmes. En la préconisant, le Prophète les a placés dans une situation de crise permanente, qui résulte de la contradiction entre la portée universelle de la révélation et de la pluralité des fois religieuses. Il y a là une situation paradoxale au sens "pavlovien" , génératrice d’anxiété d’une part et de complaisance en soi-même de l’autre, puisqu’on se croit capable, grâce à l’Islam, de surmonter un pareil conflit. En vain d’ailleurs : comme le remarquait un jour devant moi un philosophe indien, les musulmans tirent vanité de ce qu’ils professent la valeur universelle de grand principes - liberté, égalité, tolérance - et ils révoquent le crédit à quoi ils prétendent en affirmant du même jet qu’ils sont les seuls à les pratiquer.

Un jour à Karachi, je me trouvais en compagnie de Sages musulmans, universitaires ou religieux. A les entendre la supériorité de leur système, j’étais frappé de constater avec quelle insistance ils revenaient à un seul argument : sa simplicité. (…) Tout l’Islam semble être, en effet, une méthode pour développer dans l’esprit des croyants des conflits insurmontables, quitte à les sauver par la suite en leur proposant des solutions d’une très grande (mais trop grande) simplicité. D’une main on les précipite, de l’autre on les retient au bord de l’abîme. Vous inquiétez-vous de la vertu de vos épouses ou de vos filles pendant que vous êtes en campagne ? Rien de plus simple, voilez-les et cloîtrez-les. C’est ainsi qu’on en arrive au burkah moderne, semblable à un appareil orthopédique (…).

Chez les Musulmans, manger avec les doigts devient un système : nul ne saisit l’os de la viande pour en ronger la chair. De la seule main utilisable (la gauche étant impure, parce que réservée aux ablutions intimes) on pétrit, on arrache les lambeaux et quand on a soif, la main graisseuse empoigne le verre. En observant ces manières de table qui valent bien les autres, mais qui du point de vue occidental, semblent faire ostentation de sans-gêne, on se demande jusqu’à quel point la coutume, plutôt que vestige archaïque, ne résulte pas d’une réforme voulue par le Prophète - "ne faites pas comme les autres peuples, qui mangent avec un couteau" - inspiré par le même souci, inconscient sans doute, d’infantilisation systématique, d’imposition homosexuelle de la communauté par la promiscuité qui ressort des rituels de propreté après le repas, quand tout le monde se lave les mains, se gargarise, éructe et crache dans la même cuvette, mettant en commun, dans une indifférence terriblement autiste, la même peur de l’impureté associée au même exhibitionnisme. (…)

[S]i un corps de garde pouvait être religieux, l’Islam paraîtrait sa religion idéale : stricte observance du règlement (prières cinq fois par jour, chacune exigeant cinquante génuflexions [sic]) ; revues de détail et soins de propreté (les ablutions rituelles) ; promiscuité masculine dans la vie spirituelle comme dans l’accomplissement des fonctions religieuses ; et pas de femmes.

Ces anxieux sont aussi des hommes d’action ; pris entre des sentiments incompatibles, ils compensent l’infériorité qu’ils ressentent par des formes traditionnelles de sublimations qu’on associe depuis toujours à l’âme arabe : jalousie, fierté, héroïsme. Mais cette volonté d’être entre soi, cet esprit de clocher allié à un déracinement chronique (…) qui sont à l’origine de la formation du Pakistan (…). C’est un fait social actuel, et qui doit être interprété comme tel : drame de conscience collectif qui a contraint des millions d’individus à un choix irrévocable (…) pour rester entre musulmans, et parce que qu’ils ne se sentent à l’aise qu’entre musulmans.

Grande religion qui se fonde moins sur l’évidence d’une révélation que sur l’impuissance à nouer des liens au-dehors. En face de la bienveillance universelle du bouddhisme, du désir chrétien de dialogue, l’intolérance musulmane adopte une forme insconsciente chez ceux qui s’en rendent coupables ; car s’ils ne cherchent pas toujours, de façon brutale, à amener autrui à partager leur vérité, ils sont pourtant (et c’est plus grave) incapables de supporter l’existence d’autrui comme autrui. Le seul moyen pour eux de se mettre à l’abri du doute et de l’humiliation consiste dans une "néantisation" d’autrui, considéré comme témoin d’une autre foi et d’une autre conduite. La fraternité islamique est la converse d’une exclusive contre les infidèles qui ne peut pas s’avouer, puisque, en se reconnaissant comme telle, elle équivaudrait à les reconnaître eux-mêmes comme existants.

(…) Ce malaise ressenti au voisinage de l’Islam, je n’en connais que trop les raisons : je retrouve en lui l’univers d’où je viens ; l’Islam, c’est l’Occident de l’Orient. Plus précisément encore, il m’a fallu rencontrer l’Islam pour mesurer le péril qui menace aujourd’hui la pensée française. Je pardonne mal au premier de me présenter notre image, de m’obliger à constater combien la France est en train de devenir musulmane. (…) Si, pourtant, une France de quarante-cinq millions d’habitants s’ouvrait largement sur la base de l’égalité des droits, pour admettre vingt-cinq millions de citoyens musulmans, même en grande proportion illettrés, elle n’entreprendrait pas une démarche plus audacieuse que celle à quoi l’Amérique dut de ne pas rester une petite province du monde anglo-saxon. (…) [I]ls firent et gagnèrent un pari dont l’enjeu est aussi grave que celui que nous refusons de risquer.

Le pourrons-nous jamais ? En s’ajoutant, deux forces régressives voient-elles leur direction s’inverser ? (…) [I]ci, à Taxila, dans ces monastères bouddhistes que l’influence grecque a fait bourgeonner de statues, je suis confronté à cette chance fugitive qu’eut notre Ancien Monde de rester un ; la scission n’est pas encore accomplie. Un autre destin est possible, celui, précisément, que l’Islam interdit en dressant sa barrière entre un Occident et un Orient qui, sans lui, n’auraient peut-être pas perdu leur attachement au sol commun où ils plongent leurs racines. (…)

[C]"est l’autre malheur de la conscience occidentale que le christianisme (…) soit apparu "avant la lettre" - trop tôt (…) : terme moyen d’une série destinée par sa logique interne, par la géorgaphie et l’histoire, à se développer dorénavant dans le sens de l’Islam ; puisque ce dernier - les musulmans triomphent sur ce point - représente la forme la plus évoluée de la pensée religieuse sans pour autant être la meilleure ; je dirais même en étant pour cette raison la plus inquiétante des trois [bouddhisme, christianisme et islam]. (…)

Aujourd’hui, c’est par-dessus l’Islam que je contemple l’Inde ; mais celle de Bouddha, avant Mahomet qui, pour moi européen et parce que européen, se dresse entre notre réflexion et des doctrines qui en sont les plus proches comme le rustique empêcheur d’une ronde où les mains prédestinées à se joindre, de l’Orient et de l’Occident ont été par lui désunies. Quelle erreur allais-je commettre, à la suite de ces musulmans qui se proclament chrétiens et occidentaux et placent à leur Orient la frontière entre les deux mondes ! (…) L’évolution rationnelle est à l’inverse de celle de l’histoire : l’Islam a coupé en deux un monde plus civilisé. Ce qui lui paraît actuel relève d’une époque révolue, il vit dans un décalage millénaire. Il a su accomplir une oeuvre révolutionnaire ; mais comme celle-ci s’appliquait à une fraction attardée de l’humanité, en ensemençant le réel il a stérilisé le virtuel : il a déterminé un progrès qui est l’envers d’un projet."

(Tristes tropiques, Presses Pocket, Paris, 2007, pp. 475-490)

COMMENTAIRES  

07/11/2009 20:06 par Anonyme

Voici d’autres écrits récentes de Levi Strauss :

"Nous sommes contaminés par l’intolérance islamique". (Le Nouvel Observateur du jeudi 10 octobre 2002, cité par André Grjebine dans "La guerre du doute et de la certitude" , Berg international)

« J’ai commencé à réfléchir à un moment où notre culture agressait d’autres cultures dont je me suis alors fait le défenseur et le témoin. Maintenant, j’ai l’impression que le mouvement s’est inversé et que notre culture est sur la défensive vis-à -vis des menaces extérieures, parmi lesquelles figure probablement l’explosion islamique. Du coup je me sens fermement et ethnologiquement défenseur de ma culture » (propos recueillis par Dominique-Antoine Grisoni, « Un dictionnaire intime », in Magazine littéraire , hors-série, 2003).

« s’il n’existe pas des aptitudes raciales innées, comment expliquer que la civilisation développée par l’homme blanc ait fait des iummenses progrès que l’on sait, tandis que celles des peuples de couleur son restées en arrière, les unes à mi-chemin, les autres frappées d’un retard qui se chiffre par milliers ou dizaines de milliers d’années ? (3)

"les cultures pour survivre doivent conserver une certaine impérméabilité les unes aux autres"

09/11/2009 20:19 par Anonyme

S’il est islamophobe, pourquoi est-il parti au Pakistan. Est-ce un intellectuel Levi-Strauss ? Il préfère le système des castes avec les intouchables à l’Islam qu’il n’a pas compris. Dans ces écrits, je n’y vois que mépris, clichés et phobie des musulmans. C’était quoi son objectif avec son dictionnaire amoureux pour islamophobe ?

Jamila

10/11/2009 19:59 par Anonyme

Assurément une pensée complexe ET évolutive :

De ’Tristes tropiques’, paru en 1955 dont le contenu souvent cité de façon tronquée (et qu’il n’aimait pas voir utilisé pour nier sa démarche ultérieure), jusqu’a la fin de son oeuvre, CLS a contribué à une découverte certaine et argumentée de la diversité qui à ses yeux ne justifie aucune discrimination des civilisations étudiées.

Citons Philip S. Golub (1) :
"Claude Lévi-Strauss est le premier à rejeter les démarches ethnologiques qui, écrit-il, "rangent les peuples étudiés dans des catégories séparées de la nôtre,

-  les mettant au plus près de la nature, comme l’implique l’étymologie du mot sauvage [NDLR : du latin silva, forêt ] et, de façon plus explicite, l’expression allemande Naturvölkern ;

-  ou bien hors de l’histoire quand elle les dénomme primitifs ou archaïques, ce qui est une autre façon de leur refuser un attribut constitutif de la condition humaine".

Il récuse dans le même temps la notion implicite et prégnante "d’un progrès continu le long d’une route sur laquelle l’Occident seul aurait brûlé les étapes".

Car, aux yeux de Claude Lévi-Strauss, qui l’exprime dès Race et Histoire, en 1952, puis dans la Pensée Sauvage dix ans plus tard, les modes de pensée des sociétés dites "primitives" ne se distinguent pas par leur degré de rationalité, la pensée sauvage -expression qu’il utilise pour décrire la pensée à l’état brut,"naturel"- étant "logique, dans le même sens et de la même façon que la nôtre".

Son examen de la magie et du mythe renverse les perspectives : alors que l’universalisme occidental était jusqu’alors sous-tendu par l’idée du progrès linéaire (voir entre autres Montesquieu, Hegel, Marx, Weber, Durkheim, etc.), voici qu’apparaît un autre universalisme affirmant qu’il existe des lois de l’activité mentale communes à toutes les cultures."

Beaucoup, en commentant son héritage, ne s’y sont pas trompés (2-3-4)

Mais comme envers toute pensée complexe, la tentation de certains est d’en extraire un argument (comme dans cet article anonyme et les commentaires également anonymes qui l’accompagnent) sans emprunter au développement qui le prolonge, ni retenir la critique de l’auteur lui-même pour les formulations maladroites de ses premières oeuvres...dont "˜Tristes tropiques’ fait partie.

L’usage le plus perfide est de faire croire que CLS serait ’raciste’ ou comme il est de bon ton de l’être dans l’air du temps, avec les « idéologues judéo évangéliques » (pour emprunter l’expression de Jean Daniel) (5) qu’il est ’islamophobe’, pour conforter une pensée réactionnaire. Ceux là tentent de recruter CLS dans le "˜camp’ des néo conservateurs et des impérialistes, pour légitimer leurs pires pratiques contemporaines, particulièrement au Moyen Orient.

Mais ils ne peuvent tenter cela qu’ en méconnaissant ou occultant volontairement que pour CLS "LA COLONISATION REPRESENTE LE CRIME DES CRIMES ", affirmation qui peut en déranger beaucoup, surtout à l’ouest du ’mur’ et expliquer certaines chroniques incendiaires ( 6).

Tous ceux là qui viennent "˜cracher sur sa tombe’ méconnaissant volontairement que le travail de celui qui critiquait les ethnologues, par le refus de toutes les discriminations et de toutes les hiérarchies humaines, débouchait nécessairement sur une acceptation des diversités qui ne sont que des variantes d’une unicité humaine dont la démonstration est au centre de sa longue démarche, n’en déplaise aux faussaires de sa pensée, aux communautaristes divers et aux simplificateurs de la pensée binaire...Pour CLS ni race supérieure, ni peuple élu, ni supériorité ontologique de l’Occident, ni légitimation de l’exploitation, de l’esclavage ou de la colonisation ; mais des différences constitutives de l’humanité qui ne peut que s’en accommoder ou sombrer dans le chaos ; ce qui n’est pas contradictoire avec l’avènement de lentes symbioses mais délégitime toute forme de violence faite aux peuples défavorisés par le rapport de force observé à un instant et en un lieu donné.

A l’heure ou certains voudraient réinscrire la préférence nationale dans la loi, à l’ombre de la réouverture d’un débat nauséabond sur "˜l’identité » nationale’ ; certains voudraient faire croire que ce questionnement aurait un parrain prestigieux, Claude Levi Straus, en déformant toute sa pensée qui est d’abord un cheminement complexe refusant les interprétations simplistes. Philippe Descola nous aide à éviter cette tentation (7) .

Alors ? Retenir tout CLV ? Certainement non, mais comprendre que sans CLS peut être n’y aurait il pas eu autant d’autres penseurs de la diversité humaine en refus du choc des civilisations et défenseurs de l’émancipation humaine sous toutes les latitudes.

Jacques Richaud 10 11 2009

(1) Alternatives Internationales - n°20 - Janvier 2005 : Claude Lévi-Strauss, la révolution du regard
http://www.alternatives-economiques.fr/claude-levi-strauss--la-revolution-du-regard_fr_art_279_28991.html

(2) ’Era lúcido e claro como uma lâmpada’ Morre aos 100 anos o antropólogo francês Claude Lévi-Strauss

(3) Et encore :
"¢ Morre Claude Lévi-Strauss
"¢ Saiba quem foi Claude Lévi-Strauss
"¢ ’Lévi-Strauss foi um dos maiores intelectuais do século XX’, diz professor
"¢ ’Lévi-Strauss revolucionou antropologia contemporânea’, diz FHC
"¢ Veja algumas repercussões da morte de Claude Lévi-Strauss
"¢ ’Aulas de Lévi-Strauss eram um verdadeiro show’, diz ex-aluno

(4) 5 11 2009 L’homme de toutes les civilisations
http://www.humanite.fr/IMG/pdf/09-11-05.pdf

(5) Au moins, qu’ils s’excusent !
http://jean-daniel.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/10/28/au-moins-qu-ils-s-excusent.html

(6) Lévi-Strauss sans formol par Philippe Cohen - Marianne
http://www.marianne2.fr/Levi-Strauss-sans-formol_a182655.html

(7) Philippe Descola, professeur au Collège de France : Quand Lévi-Strauss dénonçait l’utilisation politique de l’identité nationale
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/11/04/quand-levi-strauss-denoncait-l-utilisation-politique-de-l-identite-nationale_1262849_3224.html#ens_id=1258775

11/11/2009 03:25 par RICHAUD JACQUES

Un autre commentaire qui ’renforce’ l’idée d’une lecture biaisée de certaines citations de CLS :
5 11 2009 A propos de Claude Levi-Strauss
http://www.europalestine.com/spip.php?article4488

Tout le monde y est allé, cette semaine, pour rendre hommage, avec effets de manche et feints trémolos dans la voix, à l’anthropologue Claude Levi-Strauss, décédé quelques semaines avant son 101ème anniversaire.

L’inculte Sarkozy n’a pas été le dernier à pondre son communiqué, et l’exercice a été de rigueur dans tous les médias, qui avaient, pour des raisons évidentes, accumulé depuis pas mal de temps, de la documentation sur Levi-Strauss

Sans surprise, Sarkozy n’a pas cité l’un des tout derniers discours de Claude Lévi-Strauss, dans lequel le savant déclarait, en 2005 : "J’ai connu une époque où l’identité nationale était le seul principe concevable des relations entre les Etats. On sait quels désastres en résultèrent"

NDLR : à la suite de l’article ci-dessus, une lectrice nous a adressé le message suivant, et nous l’en remercions :

Chers amis,

Je viens de lire votre article sur Claude Lévi-Strauss et je voudrais ajouter cette citation qui ne plaît pas du tout à nos sionistes :

« Ma perception de la conjoncture israélienne reste subordonnée à une autre à laquelle je suis encore plus sensibilisé : celle qui se produisit il y a quelques siècles de l’autre côté du monde, quand d’autres persécutés et opprimés vinrent s’établir dans des terres occupées depuis des millénaires par des peuples plus faibles encore, et qu’ils s’empressèrent d’évincer. Je ne puis évidemment pas ressentir comme une blessure fraîche à mon flanc la destruction des Peaux-Rouges, et réagir à l’inverse quand des Arabes palestiniens sont en cause. »

http://www.mondialisation.ca/index.php ?context=va&aid=9344

CAPJPO-EuroPalestine

11/11/2009 11:48 par Amel Adel

Il ne s’agit certainement pas de nier l’apport considérable de Lévi-Strauss dans la compréhension des différentes éthnies et de l’être humain en général.

Je ne suis pas une spécialiste de CLV, cependant je trouve choquant qu’un scientifique, qui plus est anthropologue, puisse porter des jugements de valeur sur l’objet de son étude.

12/11/2009 15:42 par ed

S’il est islamophobe, pourquoi est-il parti au Pakistan. Est-ce un intellectuel Levi-Strauss ? Il préfère le système des castes avec les intouchables à l’Islam qu’il n’a pas compris. Dans ces écrits, je n’y vois que mépris, clichés et phobie des musulmans. C’était quoi son objectif avec son dictionnaire amoureux pour islamophobe ?"

Jamila,
je pense que votre réaction confirme certains points relevés dans le texte de CLS, parfois maladroit, certes mais non dénué de quelque sens..
Je persiste à mettre les quelques maladresses de CLS au sujet des musulmans sur le compte d’un manque de connaissance "technique" de l’islam. Je veux dire du dogme (l’histoire des 50 génuflexions fait sourire) mais de là à extrapoler sur des erreurs, pour rejeter en bloc l’ensemble de l’argumentaire, cela me semble peu honnête, et peu courageux. Car, pour le reste, il me semble bien que CLS a saisi quelque chose de fondamental, et pour ainsi dire inavouable pour l’esprit d’un musulman. Et je sais de quoi je parle : je suis né dans une société musulmane..
Je ne vais pas ici reprendre l’argumentaire de CLS point par point. Ni tomber dans le procès d’intention car je suppose toujours la bonne foi. Le caractère excessif de certaines réflexions ne fait que me rappeler l’absence sidérale d’auto critique dans la société musulmane elle-même, la frilosité d’une société depuis longtemps allergique à l’action de "la raison raisonnante". Dans une certaine mesure, c’est l’absence de remise en question d’une société imprégnée de ses propres certitudes qui suscite des réactions, parfois des attaques..pas toujours fondées, certes, mais il n’en reste pas moins que ce qui est à l’origine de la folie, ce n’est pas le doute. C’est la certitude...

22/04/2014 11:21 par elias

j’ai toujours eu de l’admiration pour CLS, mais là ,il a parlé juste des musulmans mais jamais de l’islam comme religion, comme contenu et il avait entièrement raison.
il avait bien compris comment s’y prendre.
prendre des positions qui plaisent, la maitrise des mots et ces derniers qui saisissent peu la réalité et encore moins la vérité....membre à l’académie en filigrane pourquoi pas, ...vis à vis du colonialisme,c bon !
je suis européen , mais pas vous !
Sartre de la vérité, mais pas de Nobel ou de l’académie.
on a beau être intellectuellement fort, mais nos faiblesses réapparaissent sur le plan humain .
on en a encore dans les coulisses !

29/09/2016 22:07 par moi

Toute l’intelligence de ce scientifique éclaire l’islam très précisément : le problème fondamental d’une religion fondée sur le combat armé du mécréant, faisant de l’autre forcément un ennemi inassimilable en tant qu’égal. Ce complexe fonde et développe chez le croyant musulman une incapacité à "vivre ensemble" avec des non-musulmans, cela fonde aussi chez lui une haine profonde pour le mécréant qui remettrait en question l’islam, ou celui qui en rirait : comme le dit CLS, face à cela, le croyant musulman ne peut réagir que par la haine et la violence. Je me souviens encore de cet intellectuel marocain (!) qui était devenu incontrôlable lorsque je lui avais avoué ne "croire en rien", c’était extraordinaire, je n’en revenais pas : c’est comme si j’avais annoncé à Hitler que Goering était juif... incrédulité, incompréhension et violence.

30/09/2016 08:41 par vagabond

Encore votre obsession de l’islam et des musulmans.
Passez à autre chose ! Je ne sais pas, à ce que les puissances agro-alimentaires vous font avaler, à l’état désastreux de l’environnement et j’en passe.
Réjouissez, les musulmans qui vous gènent meurent tous les jours par milliers. Allez danser sur leurs restes car certains n’ont même pas de tombes, au Yemen, en Palestine, en Syrie, en Irak, en libye, en Afghanistan...
Restez entre vous comme des copies infinies du même modèle.

Pourquoi les musulmans voudraient-ils vous ressembler ? Quelles valeurs véhiculez vous quand vos armes ont massacré et continuent de massacrer ?

Ca devient écoeurant de lire le même leitmotiv. J’ai de moins en moins confiance dans LGS. Je me demande qui vous êtes vraiment.

30/09/2016 18:41 par legrandsoir

... article publié en 2009...

03/08/2017 12:49 par Charybde

LA CRITIQUE DE L’ANTHROPOLOGUE ETAIT PRESQUE PARFAITE…

"Vagabond" (30 sep. 2016) a raison car il ne faudrait pas oublier les 4 millions de musulmans qui ont péri dans les diverses guerres contemporaines de l’impérialisme Yankee, de l’Irak à la Palestine. Cependant le Grand Soir a bénévolement traduit des articles de John PILGER ou Andre VLTCHEK qui le montrent très bien. De toute façon, même en 2009, le journal a bien fait de publier le texte en question (qui date à l’origine de 1955, je crois).
Venant d’un célèbre anthropologue, la critique était presque parfaite. Or, si Claude LEVI-STRAUSS a raison sur bien des points et fait des comparaisons utiles avec les principales religions, il y a deux points très graves, dont un méthodologique, qui sont passés inaperçus.
Etrangement, LEVI-STRAUSS ne dit pas que toutes les petites manies rituelles (dont l’obsession, réelle, pour l’hygiène, le sexe et les femmes) proviennent, entre autres, du Lévitique (Bible). En effet, il ne mentionne pas du tout le judaïsme (Ancien Testament). Or, cette religion n’est rien moins que la racine, le tronc et la sève du christianisme (Nouveau Testament) et de l’islam (Dernier Testament).
Paradoxalement, et comme pour la Violence (par ex., celle banalisée, d’un Moïse : "Quoi, vous n’avez pas tué les femmes et les vieillards ?" (Nombre 31:14-18)), le Coran avait considérablement réduit tous ces actes et rites inhumains au minimum.
QUESTION : Que s’est-il donc passé pour que les musulmans passent systématiquement pour des bigots ritualistes et "littéralistes" ? Nous touchons là au problème méthodologique.
En effet, tant les non-musulmans que la majorité des 1,5 milliards de musulmans ignorent que tout ce qui a été décrit ne figure pas dans le Coran lui-même mais dans les 700 000 "Hadith" , rédigés quelques siècles plus tard. La meilleure traduction de Hadith" est "racontars" ou, mieux, "ragots" au sujet de Muhammad ("Mahomet") car ces pures fantaisies infâmes vont jusqu’à diffamer le prophète lui-même.
http://rogergaraudy.blogspot.com/2016/09/coranisme-imperialisme-et-hadith.html
Le "Téléphone Arabe" de ces ragots, 1000 ans avant l’avènement d’Internet, a fait le lit de tout ce que l’on peut dire et voir d’exécrable au sujet de l’islam : par exemple quand LEVI-STRAUSS décrit leur façon de manger avec les mains ou de jouer aux Purs.
Les "Hadith" ont donc talmudisé le Coran en réinjectant tout ce que ce dernier avait refusé de reprendre à son compte dans la Tora. Par exemple, il y a, pour commencer, la violence. Si dans le Coran, environ 70 versets (sur 6236 au total) peuvent être qualifiés de violents (souvent de la légitime défense), alors c’est un véritable "miracle" qu’il ait réussi à réduire le bilan macabre de la Bible qui est de 2 821 364 million de morts officiels (avec près de 1400 versets violents (et d’une violence d’un autre ordre de grandeur...)).
En effet, la Bible donne souvent pour chaque massacre (en général) commis au nom de Dieu, le nombre de morts. Comme il y a de nombreux massacres dont le chiffre des victimes n’est pas donné dans la Bible, si l’on en tient compte, comme l’a fait un chercheur, en faisant une petite estimation à chaque tuerie (divine, rappelons-le), on arrive au chiffre de 25 millions de morts au nom de Dieu. Par exemple, il y a de nombreux massacres en tous genres par MOÏSE en personne, JOSUE, DAVID, etc. et ce "superbe" massacre à la Rwandaise de 1 million de morts éthiopiens par le roi israélien ASA (Livre II des Chroniques). Les Evangiles sont restés marqués à jamais par cette violence, à la fois dans un livre comme l’Apocalypse de JEAN mais aussi par le fait que JESUS ne l’a pas explicitement condamnée puisqu’elle était le fait de prophètes assassins comme MOÏSE, ELYSEE (ce dernier fit massacrer 42 petits enfants juifs innocents qui sortaient de l’école (Livre 2 des Rois.). Et que dire d’un SAMSON qui a inauguré le premier attentat suicide au monde (Livre des Juges 16) qui s’est soldé par 3000 victimes civiles philisto-palestiniennes ?
Les "Hadith", qui sous-tendent tous les manies ridicules des musulmans ritualistes et littéralistes (des "Hadith", pas du Coran), ont aussi remis à l’ordre du jour la violence de la Bible. Le groupe CIAslamiste DA’SH lapide, viole, crucifie, exactement comme la Bible et les "Hadith" y invitent.

CONFUSION MONDIALISEE ENTRE UN TEXTE ET 700 000 RAGOTS "OFFICIELS" A SON SUJET

Donc, tout vient de la confusion entre le texte du Coran (1 million de fois moins violent et obsédé par le sexe que la Bible) et les diaboliques 700 000 "Hadith" (dont la fonction historicisante fut de Talmudiser le Texte en question avec des prescriptions qui lui sont étrangères : Voile honteux (surtout quand il est en polyester) ; Circoncision (le Prophète lui-même a été épargné de ce rite barbare) ; Fête du (sacrifice du) Mouton (Brigitte BARDOT a raison)(Idem rite barbare) ; non-mariage des Musulmanes aux hommes d’une autre confession ; etc. Le Coran n’a jamais interdit à une musulmane de se marier à un non-musulman. Ce sont les "Hadith" qui ont inventé ces trucs.
Si l’expression "Insh-Allah" figure dans le Coran (dans un beau passage chargé de spiritualité), ce n’est pas le cas de "Allahu-Akbar" qui fut inventé ultérieurement et sorti de son contexte à tel point que sa traduction pose toujours un problème, 14 siècles plus tard : "Plus grand" mais "plus grand que quoi, nom de Dieu ?
L’appel à la prière (du haut du minaret, pardon, du haut-parleur) comporte le nom de Muhammad associé à celui de Dieu. C’est un blasphème orthodoxe. Or, le Coran interdit cela et répète que tous les prophètes ont le même statut. Sinon, l’appel à la prière pourrait alors inclure JESUS par exemple. La "Sunna" (""tradition"") est une invention ultérieure des "Hadith". Le Coran ne reconnaît que la "Sunnatullah" (sic) : celle de Dieu, pas celle des hommes.
Pour ceux qui se contenteraient d’un compte-rendu comme celui de LEVI-STRAUSS, il serait bon qu’ils lisent quelque texte de Roger GARAUDY, philosophe de l’Amour universel, marxiste, fasciné tant par les religions de l’Inde (hindouïsme, bouddhisme) que celle d’Amérique du Sud, d’Afrique, et qui n’a pas créé de dichotomie méthodologiquement fausse entre bonne religions et mauvaises religions.
Roger Garaudy : "Vivre l’islam, c’est vouloir être un avec le tout, J’utilise à dessein cette phrase car elle a été écrite par un taoïste […]"

http://rogergaraudy.blogspot.com/2016/11/roger-garaudy-est-un-oiseau-rare.html
Il a été "excommunié" de l’islam par une bulle du Vatican saoudien émise par le curé BIN BAZ sur la base, non pas du Coran mais… de quelques "Hadiths" (ragots) choisis pour leur intolérance typiquement talmudique.

POURQUOI LE GROUPE CIASLAMISTE DA’SH COUPE LES TETES

LEVI-STRAUSS ne dit donc pas que l’islam est plus proche du Tao chinois, du Brahman hindouiste, ou du Nirvana des bouddhistes qu’il cite. En effet, peu de gens savent (à part les Soufis) que le verset le plus important du Coran, caché dans un coin de la sourate Qaf (50:16) et le plus censuré (à la fois par les islamistes et les islamophobes) et qui résume sa vision du monde et la Vision par excellence, est le suivant :
"Dieu a créé l’humain, et sait ce que son Mental lui murmure. Il est plus proche de lui que de sa veine jugulaire" [Wa laqad halaqna l-insana wa na’alamu ma tuwaswisu bi-hi nafsu-hu wa nahnu aqrabu ilay-hi min habli l-warid] (50 Qaf 16).
En effet, comment pourrait-il y avoir un chemin entre l’Homme et Dieu quand on n’y trouve même pas l’espace d’un doigt de la main ?! Ainsi, pour découvrir Dieu en soi, l’être humain n’a pas besoin de faire un seul pas...
A bon entendeur…

18/09/2017 13:07 par Yann

Levy-Strauss, qui est un esprit brillant mais peut-être émotionnellement un peu trop lié d’un côté à l’admiration pour n’importe quel animisme et d’un autre côté nostalgique d’une judéité unique et exceptionnelle, ne semble pas percevoir que ce qu’il critique dans l’islam, c’est le souffle de l’esprit novateur, iconoclaste, révolutionnaire qui fait le lien dans l’art, dans la culture, dans la philosophie, dans la mystique entre l’esprit mosaïque, christique, islamique et socialiste scientifique. Il y a d’un coté un axe unitarien, unicitaire, "monothéiste" et iconoclaste, contre un axe fragmentaire, "polythéiste" et iconolâtre. Qui dépasse largement les différentes "identités" religieuses et qui dépasse aussi la question du matérialisme et de la religion. Il y a dans "l’esprit français" une "fille ainée de l’Eglise" et une recherche de "l’Etre suprême" qui a pu se manifester avec les cathares, les huguenots, les ordres monastiques, les jacobins ou les communards et les communistes. Et il y a dans la judéïté, un exceptionnalisme ethniciste et tribal comme il y a l’idée de soutenir toute ’"Lumière parmi les nations" ...y compris sous la forme d’un "judéo-bolchevisme" authentique, internationaliste. Sans islam en tant que phénomène religieux, culturel, philosophique, historique réel, il y a un chainon manquant entre l’Antiquité et la modernité et un chaînon manquant entre le christianisme et les idéologies des Lumières.

16/05/2021 14:49 par Jean-Marie Louis

Une réflexion très "actuelle"

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