11 commentaires
Dormez, braves gens, ils vendent les bijoux du pays...

Avis aux intéressés

Mardi, le gouvernement a annoncé la vente pour 4 milliards d’euros de ses participations dans des grandes entreprises françaises.

Pour rappel, L’État détient actuellement des parts dans 74 entreprises, comme la SNCF, Air France, Orange ou encore Renault. La valeur totale de ses participations dépasserait 110 milliards d’euros, dont 85 milliards pour les seules entreprises cotées en Bourse (hors PSA Peugeot Citroën). Elles ont rapporté à l’État 4,4 milliards d’euros de dividendes, pour un chiffre d’affaires de 145 milliards. Avec plus de 3 milliards d’euros, c’est le secteur énergétique, par le biais d’EDF et GDF Suez, qui reverse le plus de dividendes à l’État, suivi des industries de défense avec 267 millions d’euros.

L’explication de cette manœuvre de revente de parts est simple : pour tenir ses engagements d’économies, de réduction de la dette et d’équilibre budgétaire promis dans le cadre européen, l’État gratte dans tous les coins pour que ça rapporte tout de suite. Un gouvernement qui vend au privé les actions qu’il détient chez les opérateurs publics, c’est un gouvernement de droite.

D’ailleurs, depuis début septembre, l’Agence des participations de l’État (APE), qui gère les actifs publics détenus dans des entreprises, a été confiée à Régis Turrini, un énarque de la promotion 1989, ex « dealmaker » de chez Vivendi qui ne compte qu’en milliards. L’homme doit aller vite pour aligner les zéros et ne pas ternir son CV.

Le gouvernement escompte donc céder au privé pour 4 milliards d’euros de participations publiques dans le capital d’entreprises. Quatre milliards d’euros pour une stratégie de gains à court terme qui semblait réservée aux traders.

Le gouvernement socialiste en fait désormais un nerf de la guerre budgétaire, quitte à se priver définitivement d’une partie des dividendes que la détention de ces parts procure à l’État : 4,2 milliards de revenus en 2013, 3,8 milliards en 2014

Dans la ligne qui fut celle de Lionel Jospin, François Hollande poursuit donc la liquidation des bijoux de la France. Mieux que des bijoux d’ailleurs, puisque ceux-ci rapportent.

En effet, La dernière grande vague n’est autre que celle opérée par le gouvernement Jospin (1997-2002) qui a ouvert le capital de France-Télécom et celui d’Air-France, privatisé Thomson-Multimédia, le GAN et la CNP dans les assurances, la Société marseillaise de crédit, RMC, le Crédit Lyonnais, Aérospatiale-Matra, pour un montant de 31 milliards d’euros, soit 5 milliards de plus que sous les gouvernements de Juppé et Balladur réunis.

À partir de 2012, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault procède à différentes privatisations partielles :
Mars 2013 : cession de 3,12 % du capital de Safran, ce qui a rapporté 448,5 millions d’euros à l’État qui détient encore 27,08 % du capital.
Avril 2013 : cession de 3,66 % du capital d’EADS, ce qui a rapporté 1,2 milliard d’euros à l’État qui s’est engagé à céder encore 0,4 à 0,5 % du capital.
Avril 2013 : Arnaud Montebourg (eh ! oui) se déclare en faveur de baisse de la participation de l’État dans certaines entreprises et évoque en particulier, sans les citer, EDF et GDF Suez.
Mai 2013 : Jean-Marc Ayrault envisage une baisse du taux de participation de l’État dans le capital de certaines entreprises.
Juin 2013 : l’État cède 9,5 % du capital Aéroports de Paris pour 738 millions d’euros.
Novembre 2013 : cession de 4,7 % du capital de Safran, pour environ 900 millions d’euros. L’État détient désormais 22,4 % du capital.
Janvier 2014 : cession de 1% du capital d’Airbus Group, anciennement EADS, pour environ 450 millions d’euros.

Aujourd’hui, il s’agirait de la Française Des Jeux, d’Orange, de Rungis...

Il faut noter de plus que lorsque l’État reste actionnaire, il ne cherche pas à influer sur la stratégie de l’entreprise. Pourtant, avec une participation comprise entre 30 et 40 %, son poids demeure déterminant, surtout si sa participation au capital est importante par rapport au « flottant ». Et même lorsque la part de l’État au capital passe en dessous de 30 % – par exemple, pour Air France-KLM (15,88 %), Renault (15,2 %) ou Orange (13,57 %) , et qu’il perd la maîtrise des décisions du conseil d’administration, en tant qu’actionnaire de référence, il devrait néanmoins constituer un interlocuteur incontournable dans des secteurs stratégiques : énergie, transports, défense, télécoms... Or, bien souvent, les représentants de l’État qui siègent parfois nombreux dans les conseils d’administration restent passifs.

Bref, jeudi, toute la journée, les Bourses se sont agitées sur les titres de ces entreprises dont l’État veut se débarrasser.

Mauris Dwaabala

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COMMENTAIRES  

06/10/2014 08:46 par Cunégonde Godot

Dwaabala :
En effet, La dernière grande vague n’est autre que celle opérée par le gouvernement Jospin (1997-2002) qui a ouvert le capital de France-Télécom et celui d’Air-France, privatisé Thomson-Multimédia, le GAN et la CNP dans les assurances, la Société marseillaise de crédit, RMC, le Crédit Lyonnais, Aérospatiale-Matra, pour un montant de 31 milliards d’euros, soit 5 milliards de plus que sous les gouvernements de Juppé et Balladur réunis.

Ben oui... Ça n’a pas empêché la gauchedelegauche et ses organes de presse d’appeler à voter pour un autre "socialiste" dix ans plus tard pour un nouveau tour de manège...

En matière économique, depuis le Traité "européen" de Maastricht, nous sommes en période de liquidation totale, Dwaabala. Ça fait (déjà !) trente-deux ans, si je sais compter. Tout doit disparaître ! La Défense offerte à l’OTAN, notre commerce et notre industrie au TAFTA, notre langue diluée dans le globish mondialiste, notre système éducatif, notre système de retraite, de santé, notre territoire poussé au communautaro-régionalisme prémisse au séparatisme, etc. Jusqu’au couple hérérosexuel en voie de disparition sous couvert d’avancées de la technologie reproductrice (PMA et GPA) puissamment mise au service de l’homosexualisme, si moderne et si bien porté de nos jours, etc.

Le monde change, pas l’immonde...

06/10/2014 09:59 par Dwaabala
06/10/2014 10:09 par Jacques ASSEUR

En somme, le gouvernement vend la corde qui va nous pendre...

06/10/2014 10:32 par Calame Julia

Yavé un discours que j’entendais enfant dans l’antre familial "quand on ne sait pas gérer on a besoin de
plus de pognon à dépenser". Est-ce toujours valable ?

Ce gouvernement ne trompe que celles et ceux qui le veulent bien ! les autres ayant compris que
certaines mesures dont la réduction des allocations enfants pour les familles serviront pour mettre
en place d’autres politiques familiales.

06/10/2014 10:44 par CN46400

Tout est bon pour compenser la baisse tendancielle du profit, Chirac et Sarko leur avait bradé les autoroutes (14 milliards de profits depuis), Hollande va leur brader le reste, barrages, Safran, EdF, ...etc.

06/10/2014 12:45 par Dwaabala

@ Cunégonde Godot
Au commentaire qui disait sur un autre forum :
Y a un truc que je comprends pas : La plupart des communistes constatent avec affolement la vente des bijoux de famille etc,
voici ce que j’ai répondu :
Observez qu’il n’y a rien de communiste (hormis son auteur et sa source principale) dans ce billet que j’ai rédigé parce que les choses se font en catimini.
Sinon, il s’agit du point de vue du citoyen qui se croit encore enfant de la République, donc que l’État c’est lui (avec des millions d’autres), et qui trouve que les mesures de dénationalisation ne relèvent pas d’une gestion « en bon père de famille »
L’auteur sait d’autre part très bien que le gouvernement Jospin a longtemps compté des ministres communistes, mais aussi JL Mélenchon.

06/10/2014 14:40 par Cunégonde Godot

A Dwaabala :

En catimini ou au grand jour, le résultat est le même. Les privatisations, de gauche ou de droite, résultent d’un choix fondamental, l’ "Europe". Ce choix est celui du néo-libéralisme à l’anglo-saxonne.Un choix effectué aussi par la gauchedelagauche, mais dont elle refuse aujourd’hui d’assumer les conséquences dévastatrices, au contraire du parti "socialiste" et la droite. Le PS se couche devant Bruxelles/Berlin/Washington, la gauchedelagauche le fait aussi mais en essayant de donner le change. Cela a fonctionné pendant un temps, mais c’est fini.
La gauchedelagauche ne s’attaque pas franchement à l’ "Europe" car elle sait que le système lui tomberait férocement dessus et qu’il ne s’agirait plus seulement de ridicules rappels à l’ordre genre rouge-brun, mais d’une vraie guerre, d’un vrai combat comme il en existe dans le vaste monde, au Venezuela p.ex. Quand la classe moyenne en France aura été en grande partie laminée - quand elle sera tombée au niveau de la classe des "exclus", des précaires -, peut-être se passera-t-il quelque chose.

Pendant ce temps, le Front "national" (et les monstres qu’il trimbale) n’a aucun mal à se faire passer pour l’opposition quel que soit le gouvernement, et d’où qu’il vienne. C’est pratique et ça ne demande pas beaucoup d’efforts.

06/10/2014 17:09 par Christophe

Le but recherché n’est pas de rembourser la dette mais bien de privatiser, de plus en plus, de plus en vite, y compris ce qui ne l’a pas encore été (santé, semences, éducation, et pourquoi pas l’air qu’on respire et qu’on a été trop bon de laisser l’usage gratuit jusqu’à présent).
La dette n’est pas le but mais le moyen.

09/10/2014 15:23 par Archer Gabrielle

Résistance et révolution" " Les travailleurs sont la ressource de la nation, mais qui que vous soyez "Oh pseudo patron", vous ne pourrez jamais en faire des esclaves, quoi que vous fassiez.....! https://drive.google.com/file/d/0B9TaiNnF0QZmbWJ4eENwYmdjYk0/view?usp=sharing
" Archer Gabrielle (C, C.S....) le 08 octobre 2014

Bonus source internet :
Quant aux Français, ils "ont perdu leur bonheur, ils n’y croient plus. Ils ont même perdu leur ouïe, leur odorat, leur vitalité", ajoute le monstre sacré du cinéma français. Il se dit "pas mécontent que les Bretons aient foutu le feu, l’autre jour", faisant référence aux incendies provoqués fin septembre à Morlaix (Finistère) par des producteurs de légumes mécontents.Je suis un homme libre. Je ne veux pas, à 65 ans, payer 87% d’impôts. Je trouve ça normal de payer, mais pas à des cons qui pensent qu’ils font le bien", déclare-t-il à l’hebdomadaire, à l’occasion de la sortie d’un récit autobiographique, Ca s’est fait comme ça (XO Editions).

10/10/2014 19:09 par Dwaabala

@ Archer Gabrielle
Je n’ai rien, ou plutôt pas grand-chose contre l’acteur de cinéma, par contre ses propos sur la France et sur les sujets politiques ne peuvent être une référence : il n’est pas étonnant que le lien ne fonctionne pas.
Comme maître à penser on peut trouver mieux.

12/10/2014 00:38 par Archer Gabrielle

@ dwaabala je ne cite pas l’acteur comme référence mais seulement ses dires que j’ai approuvée, de surcroît j’ai moi-même cassé le lien pour que l’honneur ne vous soit point fait de découvrir la page destination de l’url.....!

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