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COP28 ou FLOP28 ?

L’image des Émirats arabes unis et de la COP à jamais écornée. Pour les Émirats (EAU), l’accueil de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28) aurait dû clore l’année en beauté. Le Pape y était annoncé, tout comme Assad, c’est dire…

Mais, il n’en n’a rien été. La COP a fait « flop ». D’abord, les combats entre Israël et le Hamas ont occupé toute l’actualité depuis le 7 octobre dernier. Ensuite, à Dubaï, les masques sont vites tombés. Derrière les paroles rassurantes, il est désormais clair que les EAU n’entendent pas contribuer activement à la lutte contre le réchauffement climatique, phénomène auquel ils doivent d’ailleurs une grande partie de leur développement économique.

Déjà, en amont de l’événement, la polémique grossissait autour de cette COP allant même jusqu’à des appels au boycott. Les critiques portaient sur le choix du Président, le lieu d’accueil de cette grande messe et les conditions de vie sur place.

Il faut dire que la COP28 est présidée par le désormais célèbre Sultan Ahmed Al Jaber. Ministre de l’Industrie des EAU, il n’est autre que le PDG de la compagnie nationale de pétrole d’Abu Dhabi. Ce choix surprenant du lobbyiste en chef des pétroliers est on ne peut plus discutable surtout quand on sait que les énergies fossiles participent précisément au changement climatique. Les interrogations autour de la personne d’Al Jaber se sont renforcées lorsque la BBC a annoncé le 27 novembre qu’il envisageait d’utiliser cet événement pour conclure des accords pour ses entreprises pétrolières.

Ensuite, la COP28 est organisée à Dubaï, plus grande ville des EAU, qui n’est autre que le 5ème plus gros émetteur de CO2 par habitant de la planète. Avec 20,3 tonnes par habitant et par an, c’est juste cinq fois plus que la France pour un territoire pourtant près de 7 fois plus petit. De plus, les Émiriens consomment quatre fois plus d’eau que la moyenne mondiale.

Mais tous n’en profitent pas. Derrière l’argent et les tours parmi les plus hautes du monde, il y aussi une autre population. Souvent indiens, pakistanais, bangladeshis ou encore africains, les conditions de travail et de vie de ces immigrés sont déplorables. Très mal payés, ils sont parqués dans des camps d’hébergement insalubres. L’ONG britannique FairSquare a révélé que des ouvriers migrants auraient travaillé sans relâche sous plus de 40°C pour que les bâtiments de la COP28 soient prêts à temps. Les participants de la COP peuvent d’ailleurs les remercier, même s’il est peu probable qu’ils croisent ses résidents de seconde zone. Mais peut être auront-ils l’occasion de croiser un autre type de travailleuses dans leurs hôtels ? Dubaï s’est imposé comme un nouveau haut luxe du proxénétisme. On comprend mieux le grand engouement pour cette COP dont la participation atteint des sommets.

On retiendra de cette FLOP28 l’arrogance de quelques puissants. Pendant plusieurs jours, des affaires ont été faites dans des salons climatisés où l’unité de mesure était le milliard. Malgré les efforts des experts présents, tous frais payés (ahem), c’est dire si leur parole était libre, cette mascarade est apparue au grand jour. Même Biden, pourtant Président des achats unis d’Amérique, n’a pas souhaité y être associé. Et il a été bien inspiré. Avec un peu de chance, l’histoire ne retiendra rien de ce Flop, si ce n’est la venue de Poutine qui s’est transformé année après année en agitateur à défaut d’être président. Peut-être est-il venu préparer sa retraite d’influenceur à Dubaï ?

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Impérialisme humanitaire. Droits de l’homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ?
Jean BRICMONT
Jean Bricmont est professeur de physique théorique à l’Université de Louvain (Belgique). Il a notamment publié « Impostures intellectuelles », avec Alan Sokal, (Odile Jacob, 1997 / LGF, 1999) et « A l’ombre des Lumières », avec Régis Debray, (Odile Jacob, 2003). Présentation de l’ouvrage Une des caractéristiques du discours politique, de la droite à la gauche, est qu’il est aujourd’hui entièrement dominé par ce qu’on pourrait appeler l’impératif d’ingérence. Nous sommes constamment (…)
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