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Dans « peuple communiste » il y a peuple

Raquel GARRIDO

A l’heure où j’écris ces lignes, les candidats à la Primaire de la droite se préparent pour leur deuxième débat télévisé.
Ce soir, quelles que soient leurs opinions politiques, les téléspectateurs seront nombreux à penser que le prochain président de la République se trouve dans cette brochette de débatteurs.

Cette projection n’est pas qu’une vue de l’esprit. Elle est, tout simplement, la prise en compte des résultats électoraux récents, et malheureusement pour notre niveau national de maturité politique, l’absorption telle quelle des prédictions des sondages.
Je ne me résoud pas à cette éventualité.

C’est la raison pour laquelle je veux m’adresser aux
communistes, qui franchissent ce weekend une étape importante de leur délibération collective au sujet de l’élection présidentielle de 2017.

J’ai beaucoup lu de débats et de commentaires à ce sujet, notamment dans la presse et sur les réseaux sociaux.
Il me semble que la discussion est embrouillée par pas mal de scories qui empêchent d’y voir clair.

J’entends des procès d’intention à la pelle : L’objectif de la France insoumise serait de détruire le PCF. L’objectif du PCF serait de nuire à Jean-Luc Mélenchon auquel il vouerait une animosité sans bornes. L’objectif de la France Insoumise serait d’empêcher l’élection ou la réelection de tout candidat communiste. Le PCF n’aurait plus qu’une seule vocation dans la vie, avoir des élus coûte que coûte.
Le blame-game carbure à fond : Jean-Luc Mélenchon aurait rendu tout travail en commun impossible en déclarant sa candidature hors cadre de partis. Jean-Luc Mélenchon aurait tout gâché en lançant la campagne dès février. Le PCF aurait une illégitimité à vouloir peser sur le cours de la campagne parce qu’il serait "arrivé le dernier".
Toutes les affirmations ci-dessus sont fausses, évidemment. Les insoumis ne veulent pas détruire le PCF. Et pourquoi pas la CGT, tant qu’on y est ? Les communistes ne détestent pas Jean-Luc Mélenchon et ne sont pas mûs, dans leurs décisions politiques, que par des considérations de personnes. Les insoumis ne voient aucun mal à ce que les français élisent des communistes, surtout pas à l’Assemblée Nationale où le scrutin est uninominal. Les communistes ont une vocation programmatique et des principes politiques ancrés. Ils ne sont pas des putes à mandat. La France Insoumise est un mouvement qui vise à s’élargir constamment et en conséquence toute personne qui arrive y sera traitée avec respect et égard, même celle qui n’arrivera que la veille du scrutin présidentiel ou à la dernière minute, juste avant de rentrer dans l’isoloir. Je ne prends absolument pas ombrage du fait que les communistes défendent bec et ongles leur vision politique, et il me semble que l’argument de l’antériorité au sein de la France Insoumise est inopérant et même un danger pour la suite. Quant à l’antériorité "auprès de Jean-Luc Mélenchon" c’est carrément un argument débile vu que Jean-Luc ayant lui même changé à quelques reprises de stratégie politique, la proximité avec lui ne signifie rien politiquement, en tout cas pas en soi.

Je voudrais donc tenter de présenter le plus sobrement et simplement possible le désaccord politique qui est en jeu, afin de créer un cadre loyal et rationnel de discussion. Cette réflexion, chaque militant de gauche doit la mener. Et chacun y apportera sa propre réponse, à son propre rythme. Et si des désaccords persistent, ce n’est ni illégitime, ni une catastrophe. Et comme me disait récemment une amie, les débats politiques ne sont véritablement tranchés que lorsque plus personne n’en débat. Il n’y a pas, dans cet espace politique qui nous englobe tous, de possibilité de clore le débat par acte d’autorité.

Donc débattons.
J’ai quitté le Parti socialiste en novembre 2008 pour nombre de raisons parfaitement évidentes mais aussi parce que j’avais la garantie que quelques mois plus tard, en mai 2009, le Parti communiste était partant pour faire une liste commune aux élections européennes avec le petit parti que nous fondions, le Parti de Gauche. C’est donc directement aux communistes que je dois cet acte politique décisif dans mon parcours.

Je le rappelle pour montrer que je ne suis ni amnésique ni ingrate. Le Front de Gauche est né dans ces listes "Front de Gauche pour changer d’Europe" en 2009 et c’est bien le PCF qui a rendu possible cette scission du PS dont on voit aujourd’hui les effets de façon de plus en plus spectaculaire.
J’ai été au premier rang des batailles électorales menées au nom du FDG depuis 2009. J’ai été la candidate des communistes à tout un tas d’élections. J’ai éprouvé les qualités de ce qu’on appelle communément le "peuple communiste". J’aime les personnes qui s’engagent, d’une façon générale. Et les communistes sont des citoyens engagés admirables. Souvent les plus dévoués, souvent les plus disponibles, souvent les plus lettrés et les plus formés à la théorie politique. Non par appartenance à des classes sociales hautement scolarisées, mais par volonté personnelle et collective de s’extraire de l’aliénation et du déterminisme social par la lecture, la formation, et la culture. L’émancipation de la classe ouvrière, objectif politique asséné comme un leitmotiv par nos anciens, on en voit des traces réelles et vivantes parmis les militants communistes.
Ces expériences politiques au sein du Front de Gauche m’ont donc beaucoup apporté, et beaucoup appris.

Pourtant, le Front de Gauche a été un échec électoral, en tout cas depuis les élections législatives de 2012.

Je ne veux pas entrer ici dans l’analyse de chaque échec en particulier. Certaines raisons sont évidentes, d’autres plus subjectives et discutables. En tout état de cause, notre stratégie a évolué au fil du temps, ou plus exactement au fil des échecs.
J’ai appliqué loyalement la ligne des "ayants-droits de l’élection de Hollande".

J’ai appliqué assidûment la ligne de "l’opposition de gauche à François Hollande".

J’ai appliqué sans flancher la ligne de "l’unité de l’autre gauche pour passer devant la social-démocratie".

J’ai même appliqué la ligne de "l’unité de l’autre gauche suivie d’une fusion avec le PS".

Bref, on a beaucoup essayé, et on a beaucoup échoué.
Ce n’est donc pas par sectarisme ou mégalomanie que nombre de camarades ne veulent plus revivre les lignes politiques déjà éprouvées dans les faits.

Dans mon cas, c’est par fatigue, et même par respect pour moi même. Je veux être sûre que quand je lâche mes enfants ou mon boulot pour militer, que ce soit pour une raison vraiment valable. Récemment, j’ai ressenti de la honte à passer des heures interminables dans des réunions politiques sans vie ni élan qui n’ont abouti qu’à des échecs, des rancoeurs, et des détestations. Je ne veux plus le faire. Je ne le ferai plus.

Pour autant, je n’arrête pas de militer.
En effet, un autre militantisme est possible. Une autre stratégie est possible. D’ailleurs, plusieurs stratégies sont possibles, et il est légitime d’en discuter.

Si je tente de résumer les stratégies existantes à gauche, je peux lister les suivantes :

Stratégie n°1
Il n’y a plus que 52% des français qui votent à toutes les élections. Dans cet espace, la droite et l’extrême-droite font 2/3 des voix. La gauche (au sens très très large) fait un tiers des voix.
Nous sommes donc minoritaires, mais nous pouvons garder le pouvoir gouvernant par une astuce : se retrouver face au FN au 2nd tour. Pour réussir ce tour de passe passe (au mépris du principe démocratique de majorité), il faut juste passer la barre du premier tour et arriver au second. Donc il faut un candidat unique de la gauche. Pas besoin de programme ni de principes (surtout pas, d’ailleurs), le seul objectif est que le candidat soit UNIQUE. C’est la stratégie de Jean-Christophe Cambadélis.

L’autre face de cette stratégie qui est clairement inavouable, c’est la "crainte de l’effacement de la gauche au second tour". On brandit avril 2002, on brandit le risque fasciste qui vient, et on en arrive au même résultat : candidat unique de la gauche. Il est minoritaire mais il passe le second tour et exerce le pouvoir gouvernant par rejet du FN. C’est la stratégie de tous ceux qui, opposés à la politique de Hollande, participent à la primaire du PS*.

Stratégie n° 2
Il n’y a plus que 52% des français qui votent à toutes les élections. Dans cet espace, la droite et l’extrême-droite font 2/3 des voix. La gauche (au sens très très large) fait un tiers des voix.
C’est la faute au PS et plus spécifiquement au Gouvernement. Donc il faut unir la gauche anti-gouvernementale et régler une bonne fois pour toutes le problème de "la direction de la classe ouvrière", pour reprendre nos références communes. Cela risque de diviser la gauche et l’éliminer du second tour, mais au moins cela contribue à la refondation de la gauche après la défaite à la présidentielle, et ce dès les élections législatives où la gauche "nouveau format" pourrait incarner l’opposition à la droite. C’est, sauf erreur de ma part, la stratégie de la direction du PCF* et d’Ensemble. Dans le cadre de cette stratégie, ce qui compte c’est la capacité à regrouper les appareils militants et les organisations de la gauche anti-gouvernementale.

Je respecte cette position mais je ne participerais pas à sa mise en oeuvre. Il me semble que c’est peu ou prou la même stratégie que nous avons mis en oeuvre avant (notamment aux élections européennes de 2014), avec le résultat que l’on connaît. Mon expérience personnelle m’enseigne que les français ne sont pas interessés par un règlement de comptes au sein de la gauche. Malgré toute la détestation qu’ils ont pour Hollande et le Gouvernement, faire du anti-Hollande ne donne pas envie de voter. Cela passe même pour de veines querelles alors que le Front National et la xénophobie gagnent chaque jour du terrain. La stratégie de Cambadélis, qui joue sur le sentiment de peur du FN, a selon moi plus de chances de réussir que cette stratégie de l’unité de la gauche anti-libérale ou anti-gouvernementale.

Stratégie n3°
Il n’y a plus que 52% des français qui votent à toutes les élections. Dans cet espace, la droite et l’extrême-droite font 2/3 des voix. La gauche (au sens très très large) fait un tiers des voix.
Pour avoir une majorité, il faut donc ramener aux urnes les 48% qui ne votent plus ou n’ont jamais voté. Il faut les ramener aux urnes parce que la dignité en dépend. Les français qui ne votent plus sont des statistiques de l’abstention, du chômage, de la délinquance, de la pauvreté, mais pas des citoyens. Ils sont des numéros d’allocataire, des numéros de demandeurs, mais pas des citoyens. Avoir une dignité civique, c’est le point de départ.
Voilà le changement de paradigme. Voilà le changement de perspective. Ne réflechir que dans le cadre de la France qui vote encore, c’est à la fois injuste par ce qu’on laisse dans l’oubli la moitié de nos concitoyens, et inefficace, parce que c’est là que se trouvent ceux qui souffrent concrètement de la société capitaliste et productiviste et qui auraient interêt à la changer.
Ce changement de paradigme a plusieurs conséquences.
Il élimine ipso facto le scénario numéro 1 (primaires socialistes et candidat unique de la gauche). En effet, il est rigoureusement impossible d’aller chercher les dégoutés avec ls dégoutants. Question de pure logique.

Il élimine aussi le scénario numéro 2 car les dégoutés n’en ont RIEN A FAIRE de la "recomposition de la gauche" et de ses appareils.
Il impose un changement dans les façons de faire. Par exemple, valoriser la participation directe de chacun sans égard à son parcours antérieur plutôt que la négoication traditionnelle entre partis. C’est ce que nous avons fait avec la Convention nationale de France Insoumise à Lille et la méthode d’élaboration du programme.
Il impose un changement de point de vue quant à la notion même de suffrage universel et de représentativité. Quand on est dégouté, ce qui nous parle c’est la prise en compte du vote blanc et le droit de révoquer les élus, par exemple.

Il impose de prioriser l’abolition de la monarchie présidentielle sur le jeu électoral de la Ve République.

Ces nouvelles façons de faire sont enthousiasmantes aussi pour la militante de gauche que je suis, car elles permettent d’imaginer ce que serait la société nouvelle de la 6ème République, avec ses nouveaux droit économiques, personnels et environnementaux. Elles permettent de concevoir la politique comme un immense acte d’inclusion et de mise en commun (c’est l’objectif de la Constituante) plutôt que comme une nouvelle preuve des discriminations belligènes à l’oeuvre dans notre pays.

Dans ces temps obscurs où la violence et le meurtre sont là, cette stratégie est un authentique rayon de Lumière.

Cette stratégie porte un nom, le populisme, défini nom pas comme une idéologie ou un régime politique, mais comme l’effort conscient de créer les frontières entre le EUX et le NOUS qui existent nécessairement dans toute société politique. Nous définissons les frontières de la division fondamentale, insurmontable, au sein de la société politique fraçaise. La Summa Divisio, comme on dit dans les études de droit.

NOUS, c’est le PEUPLE (groupe de personnes exerçant communément et effectivement le pouvoir politique). On peut dire, aussi, mais c’est un pléonasme, PEUPLE SOUVERAIN.
EUX, c’est l’OLIGARCHIE. C’est à dire ce petit groupe d’hommes politiques, de magnats de la finance, de hauts-fonctionnaires, qui captent le pouvoir politique et économique à leur seul profit.
Notre populisme est un outil pour rassembler la très grande majorité des français.

Notre populisme est un outil pour battre l’extrême-droite et l’oligarchie qui ont pour point commun de désigner leur NOUS et leur EUX.

Pour l’oligarchie, qui veut passer inaperçue, l’idéal c’est de pointer le doigt vers EUX, les migrants, EUX, les musulmans, ect..
L’extrême-droite, qui pointe dans la même direction, est totalement fonctionnelle à l’oligarchie.

Nous devons contester leur domination culturelle en imposant notre propre hégémonie culturelle. Je ne fais l’injure à mes camarades communistes de leur parler de Gramsci, qu’ils connaissent mieux que moi.

Je comprends les appréhensions face à cette stratégie novatrice que d’aucuns appelleront aventurière. Je comprends les préventions de ceux qui préfèrent "faire vivre le clivage droite-gauche" plutôt que d’alimenter, au moins conjoncturellement, sa décomposition.
Je ne jette la pierre à personne.

Je ne demande qu’une chose, c’est que l’on donne acte aux Insoumis d’être sincères dans leur démarche. Comme dit ma belle-mère quand nous sommes à table, "si vous n’aimez pas, n’en dégoutez pas les autres".

J’ai espoir que "mucho mas temprano que tarde" (pour reprendre la formule de Salvador Allende dans sa dernière allocution radiophonique), les communistes voudront entrer dans la bagarre face à la droite et l’extreme-droite et leur corollaire nécessaire : l’apathie civique.

Je suis certaine que cette joie de militer ensemble que nous avions quand nous pensions avoir trouvé la solution avec notre FDG tout beau tout chaud, nous la retrouverons dans cette campagne présidentielle, à un moment ou un autre.

J’espère que cette lettre vous aura convaincu qu’il n’y a, de la part des Insoumis, ni animosité, ni arrongance, ni mépris.
Il y a peut-être des désaccords politiques. Cela arrive. Traitons-les dans le respect de nos convictions mutuelles, et même dans le respect de nos tâtonnements et hésitations respectifs.
Je vous souhaite une bonne réunion ce weekend !

Sur ce, j’allume la télé pour écouter la brochette des candidats de droite. Les écouter pour les combattre, et pour veiller à ce qu’en mai 2017, aucun d’entre-eux ne soit Président de la République.

Raquel GARRIDO
Porte-parole internationale du Parti de Gauche.

*Addendum, vendredi 4 novembre 12h40 :

Pierre Laurent a annoncé ce matin que parmi les choix proposés aux adhérents PCF, il privilégiait le soutien à la candidature Mélenchon.
C’est une déclaration qui prouve que le problème posé n’était pas la personne de Jean-Luc Mélenchon.

Dans sa conférence de presse, il affirme parallèlement qu’il souhaite continuer à oeuvrer pour une candidature unique de la gauche, éventuellement autour d’Arnaud Montebourg si ce dernier était élu.
En fait, contrairement à ce que j’écrivais plus haut, Pierre Laurent semble encore privilégier le scénario n°1…

Le débat reste donc plein et entier. Tant que les termes du débat sont clairs, ce n’est pas grave. Débattons !

 http://www.raquel-garrido.net/?p=4504

COMMENTAIRES  

04/11/2016 17:00 par CN46400

"Il n’y a plus que 52% des français qui votent à toutes les élections."
SVP, précisez de quelle élection il s"agit.
Ensuite, pourquoi avoir passé sous silence la Stratégie 4, celle qui vise le 2°tour en intégrant le PS sans les "hollandais" ? Pourquoi n’y aurait-il pas de place dans le PS français pour un Jérémy Corbyn ou un Bernie Sanders ?
Enfin, quels intérêts sont en jeux, ceux des politiciens, des tribuns ou des prolos ?...

04/11/2016 17:34 par zgill.f

Je, Mr 48%, ai voté Mélenchon au premier tour de 2012, puis a fait ce qu’on lui a demandé au second tour. Je ne me suis plus déplacé aux urnes depuis. J’ai fait le choix depuis de me rendre de nouveau aux urnes pour l’élection de 2017 en inscrivant sur un bulletin libre le nom d’Etienne Chouard (je ne relèverai même pas toute personne qui me le présentera comme "facho"). Je me tâte pour éventuellement revoter Mélenchon au premier tour malgré les déceptions qu’il m’a apporté (je ne souhaite pas revenir dessus). En aucun cas je ne referai ce qu’on me demandera au second tour, quoique l’on me demande.
Je souhaite que les idées de Mr Chouard soient débattues plus amplement dans la perspective d’une sixième république.
Je souhaite un gouvernement où je pourrais voir Mmes et Mrs Lepage, Rhabi, Bourguignon, Friot, Cousin, Chouard, Guarrido même et d’autres encore dont moi, ou toi.

04/11/2016 20:30 par babelouest

Pour zgill.f

Je n’ai rien contre Etienne Chouart. Cependant son dada, le tirage au sort, me paraît bien dangereux, et je le prouve.

04/11/2016 22:22 par François

J’aime beaucoup la vision d’Étienne Chouard, mais souhaiter que ses idées soient débattues est un doux rêve qui ne se réalisera jamais sans un solide levier. Par quelle sorte de miracle ceux qui tirent les ficelles seraient ils soudainement disposés à abandonner leur trône en ouvrant ce genre de discussion. La bataille sera rude, tout sera mis en oeuvre par les dominants pour que rien de tel n’arrive jamais.

05/11/2016 04:44 par BRUNO

Cher zgill.f,

Merci pour votre message. Je crois en comprendre les tenants et les aboutissants. Peut-être ne le savez-vous pas mais le mouvement de « La France insoumise », a entendu les doléances par rapport au tirage au sort dont vous vous faites ici le porte-parole. Un débat de fond ayant été relayé sur les réseaux sociaux depuis une bonne dizaine d’années, le sujet a fini par "infuser" à Lille lors de la convention de la France Insoumise, le 15 octobre dernier.

Sachez que deux tiers des " Conventionnels " ont été tirés au sort :

" Parmi le millier de participants à la Convention des 15-16 octobre, environ 650 ont été désignés par tirage au sort, à partir d’un nombre pour l’instant non dévoilé de volontaires parmi les 130.000 soutiens ".

Voici l’article de La Voix du Nord qui rend compte du tirage en question :

http://www.lavoixdunord.fr/54353/article/2016-10-04/les-troupes-de-melenchon-reunies-en-convention-les-15-16-octobre-saint-andre-lez

Il faut un début à tout. L’important est que les idées défendues par quelques uns soient un jour entendus par le plus grand nombre si celles-ci valent vraiment la peine d’être entendues.

Bonne lecture.

05/11/2016 08:49 par jakodey

Tout ça c’est très bien ... dans un monde libre où la lutte des classes -éternelle lutte - se déroule "normalement" (un peu d’ironie ne nuit point).
Mais voilà la France n’est plus libre : eh oui elle est devenue à son tour une colonie avec l’aide objective ou par infiltration de tous les mouvements de gauche importants.
Une colonie de la maffia néolibérale comme le reste de l’Europe.
Alors ce long article parle de scénario n°1 bla n°2 bla n°3 et blabla
Il est même question de "changement de paradigme" "souveraineté populaire = pléonasme" : les doigts m’en tombent sur le clavier !
Le seul changement de paradigme c’est de retrouver cette souveraineté populaire PERDUE en quittant l’ue, l’euro et l’otan.
Moi aussi je suis de gauche, très de gauche, et pourtant je n’ai pas hésité à rallier un gars qui a travaillé pour des gens de droite. Je parle d’Asselineau et de son UPR "le parti qui monte malgré le silence des médias".
C’est dur à admettre, mais en 2017 une candidature de gauche même "unique" à la présidentielle c’est juppé dans le bureau ovale de l’Elysée !
Je sais : la "Gauche" (la vraie : façon PCF) ne soutiendra jamais une candidature unique du seul vrai Souverainiste (façon CNR)
Quoique ... De Gaulle était bien seul le 18 juin 40 ... on connaît la suite, mais toujours après : Conseil National de la Résistance.
Il n’y avait pas le choix pour récupérer notre Souveraineté. La roue a tourné ... et en fait on n’a de nouveau pas le choix sauf si on veut qu’une paire de bottes soit sous le bureau du Président avec deux quilles américaines dedans, bien droite, archi droite.
(A la Rédaction du Grand Soir : je ne vends pas de l’UPR. Il s’agit de Souveraineté Nationale, mince, et le phénomène UPR en cours mérite de ne pas être occulté à la façon grands médias. Merci)

05/11/2016 09:16 par CN46400

Divine surprise ce matin sur RTL : P Laurent annonce son soutien à JLM et tout de suite une question est sur le tapis :
-Combien de cocos pour faire une voix chez les insoumis ? une, deux, trois.......

05/11/2016 12:02 par zgill.f

@ Babelouest

Excusez moi de rester dubitatif face à vos preuves. Ce n’est pas parce que toutes les modalités ne sont pas encore définies qu’il faut rejeter en bloc la proposition. Je pense que même un schizophrène pourrait être tiré au sort et avoir des choix particuliers sur la société dans laquelle il a envie de vivre. Comme une assemblée majoritairement constituée de schizophrènes ne pourra pas être choisie, avoir un pourcentage très restreint d’exclus d’aujourd’hui m’apparaîtrait comme un changement salutaire. Autant de schizophrènes que de riches (environ un pour cent de la population) ! Si un ancien condamné ne l’a pas été pour des tricheries à des postes de responsabilité, je ne vois pas non plus le pourquoi de l’interdiction mais tous les cas restent à discuter, à disputer.
Il reste dans les propositions de Chouard le fait surtout d’écrire la constitution et de s’y préparer.

@ Bruno
Je ne connaissais pas cette information concernant la désignation des délégués mais j’en suis très content. Comme vous dites, il y a un début à tout.

05/11/2016 12:16 par Palamède Singouin

@ Babelouest
Désolé, mais votre analyse relative au tirage au sort ne prouve pas grand chose.

Sur la disponibilité des personnes désignées, le problème est résolu si le tirage au sort se fait sur la base du volontariat. A moins d’imaginer des gens assez idiots pour postuler à des fonctions (ou les accepter) pour lesquelles il ne seraient pas disponibles !!!!

Sur le soupçon d’incompétence, ne pensez vous pas qu’il peut tout aussi bien s’appliquer à des représentants élus ? Je doute pour ma part que parmi le millier de parlementaires actuels, il y en ait beaucoup qui disposent de lumières sur des problèmes d’économie financière, d’énergie nucléaire ou de relations internationales...voire tout simplement de droit public (cf ; le nombre de lois absurdes ou inapplicables votées par nos élus).

Par ailleurs, le problème ne se limite pas au seul mode de désignation des parlementaires mais concerne l’organisation des institutions dans son ensemble. On peut par exemple imaginer un bicaméralisme avec une chambre élue et une chambre tirée au sort qui remplacerait les actuels Sénat et Conseil Economique et Social (aussi inutiles et antidémocratiques l’un que l’autre). Il s’agit alors de définir les compétences et les rapports des 2 chambres.

Enfin, à mon avis, le grand mérite du tirage au sort serait de réduire les partis politiques au rôle de "boites à idées". Ce qui est toujours préférable à celui, actuel et néfaste, de la défense mesquine de leurs propres intérêts (ou de ceux de leurs commanditaires).

05/11/2016 18:54 par Assimbonanga

Ni Etienne Chouard, ni Pierre Rabhi n’ont l’intention d’aller faire le Président de la République ? Et l’échéance approche. On a pu constater que ce gouvernement prétendument de gauche a cédé à tous les lobbies. Portiques éco-taxes abattus, aides agricoles pour qu’ils continuent de prendre des crédits pour défiscaliser, aides récente aux buralistes, écoute attentive des policiers avec la menace de s’orienter vers une privatisation de la sécurité, prospérité des écoles catholiques, arrogance des sociétés privées d’autoroute, privatisation d’aéroports, soutien à Vinci société privée, pour maintenir l’aéroport de NDDL, remise de cotisations sociales aux patrons, licenciements à la pelle de partout, hôpitaux en détresse, urgences débordées, loi El Komri, haro sur le code du travail. Y aura-t-il encore une Nation dans cinq ans ? Le Président semble n’être, de plus en plus, qu’un DRH qui fait du relationnel pour apaiser les esprits quand tout est dirigé par l’économie et des grandes transnationales qui lui dictent sa conduite. Etienne Chouard se sent-il d’aller d’aller mettre de l’ordre dans ce foutoir qu’est un pays ? Les gadgets, tirage au sort et referendum révocatoires semblent incantatoires. Surtout si, par ironie du sort, le referendum révocatoire est utilisé pour mettre dehors des gens comme Dilma Roussef ou Maduro, c’est à dire les Nôtres !!!

05/11/2016 20:26 par CN46400

Une partie du "peuple communiste" a parlé cet après-midi. Il n’attends pas des flagorneries, Il reste quelques semaines aux "mélenchonistes" pour clarifier leur projet, en particulier par rapport à l’interview du Figaro de la semaine dernière. Veulent-ils une candidature capable de passer la marche du 2° tour ou seulement se faire plaisir en essayant de doubler Hollande , ou son sosie, au 1°tour ? Est-ce trop leur demander que de construire une candidature anti Loi El Khomri ?

05/11/2016 21:56 par Geb.

Les idées et propositions de l’auteur me semblent assez intéressantes et prendre en compte un certain pragmatisme sortant de la vulgate habituelle.
Et en tête cette idée de "populisme" de bon aloi. Après tout ça n’est pas parce que nos ennemis stigmatisent ce dernier , (Probablement parce que ça fait référence au "peuple" qu’ils haïssent), que nous devrions faire l’impasse sur cet adjectif.
Mieux, dans le rôle, un Mélenchon serait mieux à sa place que le terne Laurent.
Pour le reste, pour la fiabilité du personnage, évidemment ça reste à voir. Mais hélas, et pas pour les mêmes raisons, Laurent ne me semble pas plus fiable.
Si Mélenchon voulait vraiment il pourrait encore renverser la donne électorale en "trumpisant" son image vers une projection anti-systeme sans les dérives fascinantes de ce dernier, unpeu comme avait tenté de le faire Tsipras. Il a la grande gueule pour ça et la prestance.
Pour la suite, et sa fidélité à ses promesses, ça restera pour l’instant et pour mon compte dans l’ ordre des supputations hasardeuses...
Mais vu qu’il n’y a plus grand chose à perdre.
Après tout, s’il nous trahit ça n’en fera qu’un de plus à pendre au réverbère plus tard.
S’il reste un "plus tard" pour le faire évidemment.

05/11/2016 23:07 par Jean Cendent

C’est en chantant au crépuscule que le coq pond les meilleurs œufs.
Proverbe votatoire

06/11/2016 12:09 par Assimbonanga

Pourrait-on savoir les références de cette "interview du Figaro la semaine dernière" ? Qui était interviewé ? Quant aux Mélenchonistes, je crois qu’ils ont TRAVAILLÉ tout un week-end à Lille, dans une CONVENTION. Ils pourront clarifier tant qu’ils voudront mais si personne ne se tient au courant, ça servira à quoi ? J’ai l’impression que tout le monde parle de Mélenchon comme d’un fantasme, une imagination collective un peu diffuse, et disgracieuse, forcément disgracieuse. Si Mélenchon est dépeint unanimement si laid et si traître par la droite, le centre, les socialistes , et le renfort zélé de la presse, c’est que tous y ont un intérêt. Faut-il tout gober sans vérifier à la source, sur son blog par exemple où il tient un compte précis et régulier de la manœuvre, un journal de bord ?

07/11/2016 20:52 par Geb.

Y a pas tout à gober, mais le vrai problème c’est que le personnage, même s’il a un programme crédible reste non fiable. Et après l’expérience Tsipras encore plus.

Et au sein de ce "vrai" problème traîne le fait que depuis le début on n’en arrive que aujourd’hui à des positions pragmatiques prises dans l’urgence.

Et même, on est endroit de se poser la question : Si Meluche tiens ses promesses, (on peut toujours rêver), quelle sera l’attitude du PCF si ça tourne au vinaigre. Comme au Venezuela, par exemple ?

08/11/2016 00:25 par juan

Monsieur Geb que veut dire vinaigre comme au Venezuela ? j’ai pas d’humour
tout d’abord Pierre Laurent soutient Syriza vrai ou faux , pourquoi cette rengaine Mélenchon soutenait Syriza et alors
c’est quoi le problème ? le problème n’est pas les élections présidentielles , le problème ce sont les élections législatives et celles à venir , celles des compromis ? , quelles municipalités pourront rester communistes dans l’avenir ? des alliances locales avec le PS aux législatives ? quelques strapontins ici et là avec le PS , à moyen terme ce sera encore la perte de sièges au sénat , à l’assemblée nationale , de municipalités perdues
la politique du PS c’est aux chômeurs , aux salariés pauvres notamment qu’il faut en parler
le PS à le regard vers la finance depuis le brexit , c’est vive les riches , vers la disparition de la protection sociale , privatisations rampantes en tout genre
la direction du PCF qui est sourde doit se rapprocher de sa base , ce n’est pas le cas en ce moment surtout en politique internationale exemple la Syrie
je suis d’accord avec Jean Ortiz , il fallait que la direction démarre le camion bien avant , il fallait démarrer les choses y compris dans les quartiers , sur le terrain ect.. ; la déculottée des élections régionales pour le PS sonnait la campagne électorale de 2017
nous avons tous vue la pitoyable intervention de Jean Marc Ayrault prêt comme un samourai à vouloir affronter la Russie en la personne de Vladimir Poutine ridicule tu ça M GEB non ? , je préfère Nicolas Maduro un homme courageux se battant depuis des mois nuit et jour contre l’empire et la bourgeoisie Vénézuélienne , Hollande que fait il ? un toutou des states !!
il n’ y a que 2 voies possibles en économie et en politique , il faut faire son choix , en suite il faut agir , Maduro avec carte ou sans carte agit et ce n’est pas du gâteau , la révolution c’est un travail au quotidien sur le terrain et pas dans des salons
je crois qu’il nous faut devenir un peu plus humble en occident , le melon est souvent un peu gros ...
pour être de gauche il faut avoir des convictions de gauche , le PS est un parti de droite avec des convictions de droite un point c’est tout

08/11/2016 15:09 par Assimbonanga

Peut-être Geb pourrait-il nous suggérer un "personnage fiable" pour la présidence de la République en 2017 ? Dans la catégorie "humains" bien sûr. Les dieux, demi-dieux, anges ou productions hollywoodiennes sont hors concours.

08/11/2016 18:36 par Geb.

"vinaigre" ça veut dire que fera Mélenchon si nos potes yankees mettent lle bordel comme ils le font aujourd’hui là bas ?

Quant à "suggérer" un quelconque dirigeant fiable si j’en connaissais un je ne parlerai pas de voter Mélenchon par défaut.

Par contre quand nous les cocos historiques on s’est battus à l’intérieur du Parti pour qu’on n’en arrive pas à ce niveau de pourriture, ceux qui nous donnent des leçons aujourd’hui ont tout fait pour nous faire partir.
Et si on est partis c’est pour ne pas être désignés responsables de la trahison actuelle.
Sinon on aurait été contraints de tout foutre en l’air.
On a préfère laisser aux donneurs de leçons ignares qui dominent aujourd’hui au sein du Parti le soin de finir de l’assassiner.

Mais c’est que le début, les mecs. Vous avez pas fini d’en chier et de tomber de plus en plus bas en servant la soupe aux assassins de la Classe ouvrière.

Les camarades comme moi on vous laisse l’héritage de nos parents et nos décennies de militantisme désintéressé. Vu ce que vous en avez fait vous pouvez vous le carrer dans le fion.

08/11/2016 18:49 par Maxime Vivas

On se calme et c’est valable pour tous.
Tous les arguments sont recevables (heu ! reçus) mais, allez, soyez sympas, mettez-y la forme.

09/11/2016 09:40 par Assimbonanga

En matière de "personnage fiable", le concept est variable selon d’où on se place ! Trump est président des USA, et ici on fait la fine bouche devant Mélenchon. L’être humain est paradoxal.

09/11/2016 21:09 par Geb.

Exact et il est juste de souligner le paradoxe...

Sauf que dans le cas de Trump il n’existait qu’un alternative finale, (Le "camarade" Sanders ayant viré la cutie pour Hillary), et que Trump est aujourd’hui prisonnier des promesses qu’il a faites, coincé entre ceux qui l’ont cru et l’establishment qu’il avait dénigré lors de sa campagne.

Pour le cas Mélenchon on n’en est pas là vu qu’on ne peut pas encore le considérer comme potentiellement "présidentiable .

Mais après tout ça pourrait peut-être changer favorablement s’il en arrivait à réellement élargir sa base et regagner une crédibilité auprès des masses.

Pour ce qu’il pourrait en faire si élu, pas plus que pour The Donald je ne tenterai d’avancer de pronostics.

Mais après tout il serait au moins aussi fiable que Trump.

09/11/2016 23:46 par totor

Je vois que je suis complètement censuré mais que Geb intervient constamment pour cracher son venin contre le PCF, mais bon ,lui il respecte votre charte que vous devez lire avec des lunettes qui troublent la vue.

10/11/2016 10:18 par Assimbonanga

Geb, si vous me le permettez... Sachez que vous vous faites juste l’écho à la légende anti-Mélenchon. Toute la presse unanime et tous les gens snobs ou élégants ou juste un peu coincés la relaient. Tout sera fait pour entacher Mélenchon de suspicion pourtant, si l’on s’en tenait à la réelle réalité, c’est tout le contraire ! J’ose à peine dire ce que je pense de Mélenchon car si je le fais, tout le monde pourra me tomber dessus en me traitant d’idolâtre alors qu’en vrai qui sont les idolâtres ? Par exemple les sarkosistes et marinetelepenistes ! C’est ainsi, tout sera fait pour reprocher à Mélenchon ce qui se trouvent chez ses adversaires éternels. Bon allez, je me lâche et cite quelques qualités de Mélenchon : intègre, raisonnable, éduqué, constant, instruit dans la théorie politique mais ancré dans le pragmatisme, non issu d’un milieu riche ( contrairement à Trump, Le Pen et Sarko), proche du peuple car sorti lui-même du peuple, expérimenté dans la vie politique, sincère (autant qu’on puisse l’être dans ce métier), ... Et surtout Mélenchon porte la revendication et la connaissance du conquis social, sécu, retraites, droit au repos, droit au logement, .... Donc, tout le contraire des Sarko-Trump-Lepen. Pourquoi la presse unanime passe-t-elle tout cela sous silence ? Geb, puis-je vous exhorter à discerner en vous l’influence qu’y a exercé la pensée dominante ?

10/11/2016 22:43 par Geb.

Desolé, je ne crache sur rien que je ne sache sûr...

Ca n’est pas "cracher du venin" que de dire les réalités : Le PCF n’est plus un parti révolutionnaire et le PCF a utilisé l’adjectif de "communiste" pour trahir ceux qu’ils se devait de défendre alors qu’il a cessé de remplir son rôle historique depuis qu’il a abandonné toute son identité révolutionnaire...

42 ans dedans, militant, et fils et petit fils de communistes de la première heure, moi, au moins, je sais de quoi je parle.

Et qu’on se comprenne bien : Je n’ai AUCUN scrupule à "cracher" comme vous le dites sur un simulacre, sur un leurre.

Ce sont les représentants à la tête de ce parti qui crachent chaque jour par leur lâcheté et par leurs trahisons sur mes amis, mes parents, et mes morts...

S’ils ne continuaient pas à se prétendre "communistes" je ne porterai même pas attention à leur existence. Surtout vu ce qu’ils représentent aujourd’hui comme force de changement.

Mais je n’aime, ni ne supporte, ni les usurpateurs, ni les faussaires. Surtout quand leurs malversations et leurs félonies mènent à des catastrophes nationales et planétaires.

Et je n’ai pas plus de scrupules à "cracher" sur un P(c)F pas "communiste" que d’en faire autant sur un "PS" pas "socialiste".

Qu’on se le dise.

Pour ce qui est de Mélenchon, bien que je sois pour un vote en sa faveur par défaut, ne pas attirer l’attention sur de possibles dérapages est à mon avis le meilleur moyen pour se discréditer en démontrant qu’on n’est pas vigilant avec ce qu’on engage les électeurs à faire en appelant à voter pour lui.

Contrairement à ce que certains croient, ils connaissent son pédigrée depuis presque 40 ans bien mieux qu’eux. Et s’ils ne le connaissent pas certains de nos ennemis historiques, se chargent de le leur faire connaître.

11/11/2016 10:35 par marcel dugenoux

Cher Geb,
J’ai toujours beaucoup apprécié vos avis et je me permet de le dire car je partage avec vous la désillusion à l’égard de nombre d’avis s’exprimant ici qui assimilent un peu trop rapidement l’étiquette "progressiste" au contenu réel de le boîte.
J’ai commis moi-même une erreur plus grave il y a cinq ans en appelant à voter Hollande pour faire barrage à l’immonde Sarkozyv ce qui, au vu du résultat, donne à réfléchir quant au sens des choix "sans illusion". Je considère la politique conduite par l’actuel locataire de l’Élysée une simple prolongation si ce n’est pire, des stratégies fatales de son prédécesseur. Songeons par exemple au sort fait aux Roms, et que j’avais cité à l’époque en ce qu’en auront fait les bourgeois du PS...
En regard de cela, nul besoin d’inviter à la circonspection face aux appels insistants et répétés à voter cette fois pour M. Mélenchon, pour prétexte que les idées qu’il mette en avant tranche sur celles de ses compétiteurs...
L’un des arguments principaux qui me donnent à penser qu’un tel soutien même réticent ne mène pas à grand chose tient à la contradiction directe qu’il y ait de projeter un renforcement du droit du travail voire des augmentations de salaires, sachant que ce ne puisse se faire sans soumission à l’ordre impérialiste détenteur des moyens de production, qui plus est sans interroger sur le fond sérieusement les finalités des-dites productions...On serait tenté de dire qu’au pire ce qui nous soit proposé là soit rien de moins que l’autogestion de l’exploitation des pays pauvres. Ceux qui n’y verraient pas un sérieux problèmes seraient à mon avis, hémiplégiques volontaires. Et je ne manque pas de me sentir solidaire de vos désillusions : mettre un terme au massacre, c’est évidemment choisir une autre voix qui mette sérieusement en cause le confort de nos vies ici, pour nous atteler à construire un monde où tous les êtres humains accèderaient à la dignité. Tous les "on rase gratis" dans l’état du monde actuel ne peuvent, en vertu des milliards d’exploités et laissés pour compte des impérialismes globalisés, que relever des arguments de bazar.
Au fur et à mesure l’invocation de la candidature de M. Mélenchon et du soutien qu’on puisse lui apporter me semble au final assez proche de la démarche qui était la mienne en 2012, à savoir relevant plus de réaction fébrile que de la recherche de voies de changements qui contrarient pour de bon la dynamique de défausse de responsabilités collectives sur laquelle s’appuie la démocratie représentative. Je défendrais plutôt la construction patiente, dusse-t-elle être minoritaire encore longtemps, d’une collectivité populaire proscrivant de principe le piétinnement du droit imprescriptible de toute personne vivante à une existence digne. Ceci ne serait possible qu’en intégrant entre autre un des aspects viciés des conceptions marxistes contemporaines qui entendraient reprendre sans nuance l’assimilation des seuls travailleurs au prolétariat, et qui plus est reprendre le refrain des lendemains qui chantent sans interroger la nature profondément destructrice de la société industrielle. Le projet communiste véritable ne peut qu’être internationaliste. Il ne pourrait par exemple aujourd’hui s’exempter de se saisir des attendus de la démographie : la grande majorité de l’activité européenne est tertiaire, complètement asservie aux ressort de l’exploitation des ressources primaires et humaines des pays néo-colonisés ; mais les enfants comme les adultes non-migrants de ces pays ne sont pas nôtres, et qui n’ont droit qu’aux missions "humanitaires" de nos bourgeois en 4x4 pour seule marque de considération. Et les programmes politiques d’ici ne changent pas, qui, plutôt que poser cette problématique centrale pour première des préoccupations, la dissolvent comme si elle relevait d’une question d’ordre secondaire. Quand des ruines d’Afrique un politique réclamera réparation, quand la France qu’il proposera sera l’établissement de les meilleurs des hébergements et soupes populaires et qui ne discrimineraient personne, établissant les moyens véritables de contrarier l’inhumanité de principe d’une société de l’égoisme enfermé dans des frontières, qu’elles soient nationales ou européennes, j’irai voter pour lui.
Sans entendre troquer partie de nos conforts et excédents, et qui fassent en quelque sorte de nous tous les parasites et les corrompus de l’ordre impérialiste, il ne sera question de justice que par notre légitime extermination.

12/11/2016 14:52 par Assimbonanga

Marcel du je et du nous, votre texte fait appel au subjonctif et au conditionnel avec un aveu, celui d’avoir appelé à voter Hollande, en désespoir de cause, preuve que tout le monde peut se tromper. Je rappelle à Geb qu’il s’agit de pourvoir le poste de président de la république. Ce vote est un peu comme une bouteille à la mer, un vote par défaut, forcément. Nous avançons à tâtons dans le brouillard. Parallèlement à l’accroissement des inégalités, le spectre de la catastrophe climatique s’appesantit et si l’on voulait être aussi radical que nécessaire, c’est une dictature écologique qui devrait se substituer à celle du prolétariat ou s’y superposer. Aucun candidat n’osera revendiquer une telle menace pour nos appétits sans cesse aiguisés par la publicité et l’envie de ce que possède le voisin ou le VIP à la télé. J’sé t’y pas bien causer mouai aussi ? ;-))

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