Non, les dirigeants cubains n’ont pas été « abusés » : tout le monde ici savait que ce n’était qu’une manigance ou manœuvre de Biden face à son successeur et que celui-ci nous réinscrirait sur la fameuse liste (les fameuses listes, parce que nous y sommes sur toutes). Qu’après ça, la langue diplomatique ait ses exigences et qu’il faille faire semblant, cela entre dans les règles du jeu. S’il y a un pays, des dirigeants et un peuple qui ne « s’abusent » pas sur les visées étasuniennes, croyez-moi, c’est bien Cuba, et depuis maintenant 65 ans ! Lisez la déclaration :
« Nous n’ignorons pas, par ailleurs, que la prochaine administration peut annuler les mesures adoptées aujourd’hui, comme cela est arrivé à d’autres occasions, dans le cadre d’une conduite contre Cuba absolument dépourvue de légitimité, d’éthique, de justification et de raison. / Pour ce faire, les politiciens étasuniens ne se soucient guère, d’ordinaire, d’aller chercher des justifications honnêtes, leur objectif restant celui que Lester Mallory, sous-secrétaire d’État adjoint, avait fixé en 1960 : faire plier les Cubains par l’encerclement économique, la misère, la faim et le désespoir. Le gouvernement étasunien ne s’embarrassera pas de justifications, tant qu’il restera incapable de reconnaître et d’accepter le droit de Cuba à l’autodétermination et tant qu’il sera disposé à payer le coût politique – l’isolement international – que lui vaut sa politique illégale et génocidaire d’asphyxie économique de Cuba. »
Quant à la libération anticipée (autrement dit « conditionnelle ») de détenus, mes sources ne sont pas Le Monde et les agences de presse, mais la seconde déclaration du gouvernement cubain, datée du même jour, justement pour infirmer cette version et les sous-entendus de l’administration Biden et de son appareil d’intoxication, qui tente bien entendu de tirer la couverture à soi : les négociations ont eu lieu avec le Vatican et le pape François, pas avec la Maison-Blanche. Il ne s’agit pas d’une « concession » à celle-ci…
Veuillez en prendre connaissance sur ce site à deux endroits différents : « Les États-Unis adoptent des mesures qui vont dans la bonne direction, mais maintiennent intact leur blocus. » et « 20 janvier 2025 La radiation de Cuba de la liste des États commanditaires du terrorisme et la libération des prisonniers ne sont aucunement liées. DANS L’ESPRIT DU JUBILÉE ORDINAIRE DE 2025, CUBA LIBÈRE DES DÉTENUS »
« Ils font des efforts et des concessions les pauvres Cubains ; ils y croient à la Rédemption !! »
Pardonnez-moi, mais, vu et lu d’ici, oui, ça sent la condescendance : ces pauvres Cubains qui ne sont même pas capables de se rendre compte de quelque chose d’évident…