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Dernier dimanche avant le chaos.

Ce dimanche, 16 avril 2017, j’ai vécu un petit traumatisme. La journée avait pourtant bien commencé : lever tardif, quelques courses au marché pour mon brunch rituel et même un peu de soleil pour égayer le tout. Un dimanche qui s’approchait dangereusement de la perfection (il ne faut jamais toucher à la perfection, car on n’en revient plus). Bref tout allait bien, jusqu’à ce que...

Le cerveau humain est un mystère, savez-vous ? Il paraît qu’on n’utilise consciemment qu’une fraction de ses capacités. Il paraît qu’il est capable de faire des trucs qu’on ne soupçonne même pas - alors que c’est lui qu’on est censé utiliser pour soupçonner, justement. Non, je sens bien qu’il y un truc qui cloche. On dirait qu’il en sait bien plus que ce qu’il veut bien me communiquer. Tiens, le simple fait de le traiter comme une entité à part comme je le fais en ce moment, est assez flippant. Est-ce moi qui délire ou lui qui joue avec mes nerfs ? (tiens, les nerfs, voilà un autre sujet de dissertation.) Parfois je le soupçonne d’avoir sa propre vie cachée où il se passe plein de trucs intéressants dont je ne suis même pas au courant. De temps en temps, en grand seigneur, il daigne communiquer à ma « conscience » quelques bribes d’informations jugées utiles (par qui ?) pour la préservation au quotidien de l’ensemble de la carcasse (genre, "ne te couche pas au milieu de l’autoroute", ou "ne bois pas cette bouteille de javel", ou "arrête de te nettoyer les oreilles avec le canon de ce fusil à pompe", etc). Et parfois il tire violemment sur les rênes pour m’arrêter net. Alerte à 12h ! (ca veut dire « attention devant »).

Effectivement, ils sont trois. Ils portent des t-shirts jaune canari. Ils accostent les passants et tendent des tracts avec le sourire d’un Témoin de Jéhovah convaincu que la fin du monde est proche. Sur leurs t-shirts : « Votez Macron ». J’en avais déjà vu dans des documentaires à la télé, mais jamais en liberté dans la nature. C’est assez impressionnant. Que font-ils dans ce quartier plutôt populaire ? Mystère. Une erreur d’orientation, sans doute, lors d’un vol migratoire, peut-être due au changement climatique, va savoir. Toujours est-il que la curiosité est trop grande et je décide de les approcher.

Leçon numéro un : les couchers de soleil, les bleus de la mer, les brises qui vous caressent les joues, tout ça, c’est bien joli mais la Nature peut aussi se révéler cruelle.

La femelle la plus proche m’aperçoit et me tend un tract. « Bonjour, votez Macron ». Euh... « Vous connaissez le programme de Macron ? » Ah ? Il a un programme ? En une fraction de seconde, son regard passe de « youkaïdi-youkaïda » à « Toi, le Mélenchoniste, je te préviens que les chars cubano-chavistes devront me passer sur le corps avant d’arriver aux Champs-Élysées ». Tout doux, ma belle, tout doux. Je fais le geste universellement reconnu pour signaler « moi venir en paix » et lève les bras au ciel. L’effet de solennité que j’escomptais est sérieusement écorné par le sac de courses que je tiens d’une main et d’où dépassent quelques poireaux avachis. Malgré tout, je garde la posture en priant le ciel que personne ne filme la scène. Un semblant de conversation s’engage.

Cher lecteur : comme j’aimerais vous faire un compte-rendu objectif de cet échange. Comme j’aimerais à cet instant vous prouver la supériorité intellectuelle et professionnelle d’un journaliste-citoyen travaillant bénévolement et sur son temps libre pour un média alternatif. Mais tenter de le faire, ou faire semblant de le faire, serait de ma part aussi sérieux qu’un prêtre catholique qui vous tend une petite pastille d’amidon en murmurant « ceci est mon corps ». Et puis, comment décrire la vacuité, comment vous expliquer le néant ? Comment vous accrocher avec des termes comme « libérer le travail », comme « une Europe plus efficace », comme « compétitivité », comme « marché » ? Pourquoi s’encombrer de ces abrutis qui viennent me parler de Mélenchon et de l’ALBA parce qu’ils en ont entendu parler dans les médias et que la veille ils n’en avaient pas la moindre idée, pas plus qu’aujourd’hui d’ailleurs ? Oui, pourquoi ? La France est-elle réellement destinée à être gouvernée par des incultes dorés ?

Plus loin, il y a un petit groupe qui fait la criée pour Hamon. Ah, Hamon. Ses militants ce matin n’ont pas l’air enthousiastes. On dirait qu’ils font la manche avec une pancarte « Famille Syrienne » autour du cou. Hamon... Celui à qui le Parti Socialiste a confié la barre du Titanic, la casquette de capitaine (et la veste qui va avec) … avant de se précipiter vers les canots. Une trahison aussi ouverte et minable me fait tellement de la peine que j’en arrive presque à fouiller dans mes poches pour lui filer quelques voix. Mais je sais aussi qu’en d’autres circonstances, un autre que lui aurait pu se retrouver à la barre et lui-même, en bon apparatchik, dans un de ces canots. Finalement, il ne subit que le sort qu’il mérite, et son parti avec. Ma seule crainte étant, lorsque le PS aura coulé, et qu’on aura bien bu à sa non-santé, où iront se planquer tous les rats qui auront abandonné le navire ? Les retrouvera-t-on affublés d’une fausse barbe et d’une perruque au sein de la France Insoumise, levant le poing gauche pour la galerie tout en préparant de nouveaux coups tordus ? Iront-ils en masse rejoindre En Marche ! (s’il existe encore) ? Méfiance... Je me dis qu’il faudrait leur implanter des puces électroniques, pour pouvoir les suivre à la trace. Hamon... s’il avait encore un minimum d’amour propre, il se désisterait fissa pour qui vous savez.

Et là, que vois-je ? Poutou ! Ah, non, une sosie. En fait, même pas. De plus près, c’est juste l’allure générale. OK. Alors, quoi de neuf ? La réponse ne tarde pas : rien. Je suis projeté dans ma jeunesse et les échanges avec la Ligue Communiste Révolutionnaire. Sauf qu’à l’époque, le côté réactionnaire des trotskistes qui refait surface à chaque événement international brûlant ne m’avait pas frappé. Oui, oui, je sais : Ni Assad ni Al Qaeda, Ni Milosevic ni OTAN sans oublier la Solidarité avec le Parti Communiste et Ouvrier et Révolutionnaire et Populaire de tel ou tel pays. Sauf que je lis leurs réactions sur la Syrie. Et que j’ai aussi sous les yeux la réponse de Poutou à un collectif qui demandait (entre autres questions) à tous les candidats leur position sur le blocus des Etats-Unis contre Cuba. Dans sa réponse, Poutou se félicite de la levée du blocus. Problème : le blocus n’a pas bougé d’un iota. Cruelle déception. Décidément, il faudrait que les camarades responsables des questions internationales au NPA bossent un peu moins sur la forme et plus sur le fond.

J’essaie de me frayer un chemin dans la foule du marché du dimanche matin lorsque je tombe nez-à-nez avec un jeune homme : « Vous connaissez l’Article 50 ? ». Hein ? « Et l’Article 163 ? ». Euh... « Plus que dix secondes.... » Mince. Un UPRiste. J’ai l’impression de participer à un jeu télévisé. « Aaah, désolé, trop tard ! Vous n’avez pas gagné la cagnotte composée de trois sorties, celles de l’UE, de l’Euro et de l’OTAN ! Une autre fois peut-être ? » Pourquoi, mais pourquoi n’ai-je pas opté pour le coup de fil à un ami ?

Et Fillon ? Il n’est pas là Fillon ? Apparemment pas. Je me demande si ses militants ne seraient pas postés devant la boutique du tailleur, plus bas dans la rue, mais comme on est dimanche, je me dis que j’aurais plus de chances de les trouver devant l’église. Non plus.

Je note aussi l’absence du FN. Je sais que leur candidate, comme à chaque élection, fera « un bon score » par ici. Alors ? Ne sortent-ils que la nuit ? Je ne sais pas.

J’arrive enfin à m’extraire de la foule. Non sans croiser deux militants qui tractent pour Mélenchon. Je décline le tract, mais avec un sourire que j’espère de connivence, histoire de leur faire comprendre que « nous sommes du même bord ». J’hésite à poser mon sac de courses pour leur donner un coup de main. Mais on ne peut pas être partout à la fois.

* * *

Le ras-le-bol est là. Il est plus que palpable. On l’entend dans toutes les conversations. Observez l’atomisation et l’indécision des intentions de vote.

Je sais que le combat ne fait que commencer. D’ailleurs, le combat, il ne fait que ça depuis que je le connais. On dirait qu’il prend un malin plaisir à tendre une nouvelle carte de visite à chaque nouvelle génération. « Salut, je suis le combat. Je suis comme vous, je viens de débarquer et je ne fais que commencer. » Ben voyons.

Alors pour moi ce sera « Mélenchon ou rien ». Et quand je dis « rien », je veux dire que tous les autres (ceux qui ont une chance de passer le premier tour) peuvent aller se faire voir. Hamon, Fillon, Macron et Le Pen. Tous.

Le vote Hamon/Macron/Fillon est non seulement un vote « non utile », mais peut-être même le moyen le plus sûr pour obtenir l’inverse du résultat supposément escompté. Si un de ces 3 était élu, le chaos provoqué par leurs politiques prévisibles – les mêmes que celles du passé, mais démultipliées par la fuite en avant idéologique du moment - pavera le plus beau boulevard jamais offert à l’extrême-droite. A fortiori si c’est Macron (qui trimballe étrangement une étiquette « de gauche » - escroquerie probablement entretenue sciemment par les médias).

L’idée qu’un Hollande version jeune con, fraîchement débarqué et crée par les médias (oubliez au passage l’idée d’une presse au service de la démocratie), puisse accéder à la présidence de ce pays me donne une légère nausée. Et l’autre vieux briscard de la politique qui n’a même plus l’air de comprendre ce qu’il a bien pu faire de mal... Et dans cinq ans, ce sera l’incommensurable et amère déception de tous ceux qui croyaient voter (encore une fois) pour « autre chose » qui garantira l’élection haut la main et sans coup férir du candidat d’extrême-droite.

Comme vous, je ne sais pas si le programme l’Avenir en Commun sera appliqué. Ce dont je suis sûr et certain, c’est que l’ambiance du pays sera changée. Je ne sais pas si Mélenchon réussira ou non la renégociation des traités européens, mais j’espère qu’il essayera. J’espère que toutes les cantines scolaires serviront un jour une nourriture exclusivement bio. J’espère que la loi El Khomri sera abrogée. J’espère que la France sortira de cette organisation de criminels qu’est l’OTAN. J’espère qu’on pratiquera le protectionnisme solidaire. J’espère que l’économie de la mer se développera. J’espère que les lobbies pharmaceutiques seront pourchassés jusque dans les chiottes. J’espère que la France deviendra une nouvelle lueur pour l’humanité (qui en manque cruellement).

Oui, je crois qu’il essayera, et ce sera déjà pas si mal, et une sacrée nouveauté par rapport aux guignols qui se sont succédé au pouvoir ces dernières longues années. Car voyez-vous, je pourrais pardonner à Mélenchon ses échecs, mais je ne pourrais jamais lui pardonner de ne pas essayer. Et quand je dis « essayer », je ne parle pas d’un petit tour de piste avant de retourner aux vestiaires sous les huées des marchés financiers - pour ça, on a déjà donné au début des années 80 - je parle d’une guerre à mort. D’une guerre qui fera des victimes, des blessés, des réfugiés (Allô, les îles Caïmans ? Il vous reste des chambres à louer ?).

A n’en point douter, si Mélenchon est élu, la résistance sera pour le moins « déterminée ». Croyez-vous réellement qu’ils rentreront chez eux en ruminant leur défaite, comme des supporters de foot déçus ? J’ose même dire que l’un des signes majeurs d’un changement réel en cours sera le niveau de résistance qui lui sera opposé. C’est même à cela que l’on reconnaît une bonne politique économique et sociale : c’est lorsque la petite minorité jusqu’alors ultra-privilégiée se met à ruer...

Alors le chaos, oui. D’une manière ou d’une autre, soit chez nous, soit chez eux. Avec Fillon/Macron, le chaos s’instaurera dans les rues, dans les usines, dans les bureaux. Le chaos sera dans toutes les têtes et dans toutes les précarités.

Avec Mélenchon (si tout se passe bien) le chaos s’instaurera aussi, mais ailleurs, là où l’air devient vite irrespirable. Et (si tout se passe bien) on verra les médias tenter d’instaurer une ambiance de guerre civile en criant à la dictature, au collectivisme, à tout ce que vous voulez, comme le font en pareille circonstance tous les médias détenus par des milliardaires, partout dans le monde. Faisons-leur confiance pour tomber du côté où ils penchent, tous autant qu’ils sont.

Mais pour connaître la véritable météo politique, il nous restera quand même un sacré baromètre : le visage de Gattaz. Chacune de ses grimaces sera pour nous la confirmation que tout se passe effectivement bien, et chacun de ses sourires une sonnette d’alarme.

Mais, plus sérieusement : comment ne pas voter pour un candidat dont le film préféré est « Blade Runner » ?

Viktor Dedaj
Les seuls marchés respectables sont ceux de fruits et légumes

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COMMENTAIRES  

17/04/2017 02:07 par yapadaxan (JC POTTIER)

Ouille ouille ouille... J’aperçois comme qui dirait un spectre. Non pas celui qui hante l’Europe une nuit révolutionnaire mais qui nous vient de 1936 et de Thorez. Celui qui a traversé l’Occupation les armes à la main, qui n’a pas érigé de barricades en 68 mais qui a, en France comme au Chili, appelé à "voter". Avec le succès que l’on connaît : Pinochet, les stades et les morts ou, variante, 14 ans de mitterrandisme poursuivi par le jospinisme.
Ce spectre, c’est l’illusion. L’illusion du vote. Du "succès électoral". On vote le dimanche et le lundi, c’est le socialisme en kit à monter soi-même.
Le PCF s’est effondré. Pourquoi ? Pour avoir nourri l’illusion qu’un vote suffirait au point d’abandonner l’étape essentielle du socialisme : la dictature (démocratique) du prolétariat. Et à cause de quoi nous voilà aujourd’hui placés dans l’obligation de faire hum confiance en un ex trotskyste passé par le PS comme d’autres trotskystes.
Le socialisme, c’est l’affaire des masses et de la lutte de classe, c’est un affrontement à mort avec la classe capitaliste et ses alliés. Si Mélenchon est élu, que se passe-t-il ? Il fait la révolution socialiste à lui tout seul ?
On n’appelle pas les travailleurs, les chômeurs, les forces populaires et progressistes à s’emparer du pouvoir ?
Il faut présenter des candidats aux élections mais en ne perdant surtout pas de vue que ce sont les masses dans l’action qui doivent s’opposer aux forces du capital et s’emparer du pouvoir pour transformer qualitativement la société.
En 81, il y a d’abord eu la liesse populaire, puis la leçon de "réalisme" (pour laquelle il fallait responsablement ralentir) et puis le pied dedans, le pied dehors. Au final, le chômage avait doublé. Cerise sur le gâteau, au nom de la gauche unie, Robert Hue et MG Buffet ont permis une campagne de privatisations qui a permis de rendre au patronat les plus grandes conquêtes sociales acquises par le mouvement ouvrier. N’oublions pas que la grande CGT de Séguy et Krasucki a depuis quitté la FSM et intégré la CSL. Ce qui s’assortit parfaitement avec un trotsko-socialiste qui hésite encore (paraît-il) à quitter l’UE.
Tsipras, c’est pas si vieux. Lui aussi, c’était la gauche de la gauche, lui aussi a fait des promesses de "gauche"... Et aujourd’hui, Grèce et Grecs sont dans une situation désespérée.

17/04/2017 05:21 par BEYER Michel

Merci, Viktor DEDAJ, le petit dejeuner est agréable. C’est du grand art !!!

17/04/2017 07:51 par babelouest

Merci, Yapadaxan. Cela rejoint les solides analyses du Pardem, le Parti de la démondialisation.

Il démonte le programme des Insoumis,l’Avenir en Commun

Il est encore plus dur avec d’autres comme le parti d’Asselineau

mais l’un dans l’autre il démontre que nul candidat actuel (parmi ceux qui ont eu les 500 signatures) n’est en mesure, ou prêt, à aider le socialisme et la classe ouvrière à reprendre en main leur destin. Donc tous ceux-là ne gênent pas LE SYSTÊME, y compris les partis dits d’extrême gauche qui sont de féroces mondialisateurs-productivistes.

Les autres sont carrément interdits de médias dits officiels. Surtout ne pas gêner la propagande qui doit être monolithique (avec des fioritures pour faire joli et donner une impression de diversité).

17/04/2017 08:11 par babelouest

(à Viktor)
Tiens, les marchés, j’y étais hier matin précisément. C’est là qu’on a la pêche en contemplant la blancheur persil des endives, que les tomates en branche ne se prennent pas pour le verger du roi Louis, qu’on ne se fait pas carotter par des navets, bien meilleurs qu’à Hollywood, qu’on ne vous racontera pas des salades pour vous fourguer de vraies roses pas au poing, que les petits légumes sont là, mais pas les grosses qui sentent le ga[tta]z. Allez, le céleri, et moi aussi, à côté de la menthe poivrée.

17/04/2017 09:16 par legrandsoir

@ Yapadaxan

Si Mélenchon est élu, que se passe-t-il ? Il fait la révolution socialiste à lui tout seul ?
On n’appelle pas les travailleurs, les chômeurs, les forces populaires et progressistes à s’emparer du pouvoir ?
Il faut présenter des candidats aux élections mais en ne perdant surtout pas de vue que ce sont les masses dans l’action qui doivent s’opposer aux forces du capital et s’emparer du pouvoir pour transformer qualitativement la société.

Vous avez cent fois raison. Et ceux qui ont lu et écouté JLM, saventr qu’il dit exactement comme vous sur cette question.

17/04/2017 09:26 par Francky

Je me souviens qu’à la fin d’une marche (en 2012 ?), JLM avait dit à la foule quelque chose comme "j’aurai besoin de vous ensuite".
Il est a priori conscient de ce qui l’attendra et du soutien populaire dont il aura besoin. Le dire pendant la campagne ne serait-il pas une erreur stratégique ? Quand on a face à soi l’espoir de tant de gens, faut-il être franc et leur dire dès le départ "ce ne sera que le premier effort que vous aurez à faire", quitte à en décourager une partie ? Ou bien est-il préférable d’attendre l’euphorie de la victoire pour faire prendre conscience que la démocratie n’est pas un état de fait mais un combat de chaque instant ?

Un bien beau texte en tout cas (juste remplacer "quatre" par "cinq") dans un style qui n’a pas été sans me rappeler Bruno Léandri.

17/04/2017 09:43 par yapadaxan (JC POTTIER)

à Victor Dedaj :

C’est aussi ce que je n’arrête pas de me dire : ils savent. Mais bon, Mélenchon savait en 1981. Mais il est devenu sénateur et ministre socialiste, il voue toujours une admiration sans bornes à Mitterrand, et il a signé Maastricht.

Et je n’ai pas peur qu’il finisse comme Allende. Mais plutôt comme le président à la francisque, tout droit venu de Vichy ou de l’Oréal.

17/04/2017 09:56 par BEYER Michel

@yapadaxan
Je ne me fais aucune illusion sur JL.Melenchon pour ses possibilités de modifier le cours des choses. A la limite je me demande si ce n’est pas vous qui en avez.
J’ai de profondes divergences avec JLM, sur sa façon d’envisager l’UE et l’Euro, sur le nucléaire etc, etc....Et pourtant, pratiquement depuis le début de sa candidature, j’y suis favorable. Cette élection et son mode électoral nous sont imposés. devons-nous pour autant s’en désintéresser ? Si j’avais à m’abstenir lors du 2ième tour, je considère que ce geste serait profondément politique et une forme de participation. Je ne suis pas un adepte total de "élections....piège à cons". Mais je ne m’interdis pas parfois de le penser.
A partir de ce constat, compte-tenu du caractère de l’élection, je préfère comme Président JL. Melenchon à M.Le Pen, Macron ou Fillon. Inutile de m’agiter le chiffon "grec", je suis conscient des nombreux problèmes qui se poseront.
Si il n’est pas élu, tant pis ou peut-être tant mieux. Mais ce qui est important, ce sont les suffrages recueillis au 1er tour. Ceux du 2ième tour n’ont pas la même signification. Nous avons besoin d’une base populaire combative. C’est pour cela que je soutiens la candidature Melenchon.
En 1962, j’ai appelé et milité pour le "NON" à la constitution de la Vième République.
En 1992 j’ai appelé et milité pour le "NON" à Maasctricht. (pas JL.Melenchon)
En 2005 j’ai appelé et milité pour le"NON", avec JL.Melenchon.
En 2017, j’appelle à voter au 1er tour pour JL.Melenchon, sans illusions mais avec confiance.
Je ne suis pas un rêveur. Ce 1er tour est aussi un outil de combat. C’est dans ce sens, et sans illusions, que j’y mets tout mon coeur.

17/04/2017 10:22 par yapadaxan (JC POTTIER)

à Michel Beyer,

Je comprends ce que vous écrivez tout comme je comprends ce qu’écrit Victor Dedaj mais, et c’est plus fort que moi, je reste sceptique.
La loi Travail a mis les points sur les i : le gouvernement socialiste a usé abondamment de la matraque et a fracassé de nombreux crânes. Ce même PS qui fut l’autre de l’union de la gauche et du programme commun. Ca fait rêver.
Je ne vise pas à être un ultra révolutionnaire et j’avoue être dans le flou. Mélenchon élu ? Une victoire populaire ? Mais c’est là qu’il faudrait un vrai parti communiste de classe et de combat. Or...
Je m’interroge, exprime mes doutes et ce que je retire de mon expérience du combat révolutionnaire, ce sont l’effondrement soviétique, le Portugal des œillets, Pinochet, Buffet et Hue... Et c’est pas avec un socialo-trotskyste qui prépare une révolution citoyenne à coups de bulletins de vote qu’on va aller à la rupture d’avec le capital.
Je vois d’ici tous nos échecs : la Libye massacrée, l’Irak en ruines, la Syrie en sang, les SS à Kiev, l’URSS dans les oubliettes et les matraques socialo-libérales qui font dans le bling-bling.
Bref, la catastrophe imminente et les moyens de la conjurer ou 2 pas en avant, 3 pas en arrière... Suis-je victime d’un défaitisme petit-bourgeois ?

17/04/2017 10:24 par Triaire

Ces messages ne conviennent pas à la veille d’une élection pour un mouvement qui enchante les foules, les précaires, les laissés pour compte .
Faisons élire JLM d’abord...Ceux qui l’entourent et le soutiennent sont jeunes, très éduqués et surtout sans concession aucune ;il faut les écouter concernant ceux qui ont trahi les pauvres...Ils ne veulent même pas entendre parler d’un Montebourg !
Alors, Le grand soir et vous, ses lecteurs, soyez donc un peu plus positifs et oubliez les dogmes dont le peuple n’a jamais entendu parler..Par contre, le peuple sit très bien combien il lui reste pour vivre le 15 du mois .

17/04/2017 10:36 par PECHEREAU REJANE

Une fois encore une super analyse de Viktor que je partage totalement. Connaissant un peu le personnage pour l’avoir rencontrer il y a quelques temps à La Rochelle sur le thème de Cuba et avoir échangé avec lui, je ne peux que partager cette position aussi. Amitiés Mr DEDAJ et continuer à écrire, çà fait du bien face aux médias dominants.

17/04/2017 11:45 par bolivarien

"Blade Runner" ou "Little Big Man" ?
Bien sûr qu’on est d’accord avec toutes les propositions de Mr Mélenchon , mais le pack "Père Noël" est inapplicable sans sortir proprement de l’UE par l’article 50 (désolé pour le gros mot).
Nous sommes quelques ex Mélenchonistes à avoir bloqué sur ce flou concernant la sortie de l’UE..
En écoutant les explications des rares personnes qui ont décortiqué les articles des traités , on comprend que RIEN ne peut être renégocié (à part peut être la forme des tubes de vaseline ?). Faut-il rappeler que les GOPE ont inspiré les lois El Kohmri et Macron , que la Bundesbank a 829 milliards de créances pourries , que l’explosion de l’Euro est imminente, et que les pays qui partiront (légalement) les premiers s’en sortiront le mieux.

En tout cas merci et respect Mr Dedaj , pour votre romantisme révolutionnaire nuancé, qui laisse une part au doute et qui permet le débat.

J’aimerais bien me dire que Mélenchon entretient le flou sur la sortie de l’UE pour ne pas effrayer les "peureux non informés", mais il y a une question gênante : les banques prêteraient-elles 8 millions d’euros à un candidat à la Présidence, sans avoir la garantie que ce candidat restera dans l’UE et que rien ne changera ?

17/04/2017 12:16 par Assimbonanga

Ici la campagne. On croise peu de monde alors je ne sais pas ce qui se dit dans les lieux populeux où se tiennent des marchés de légumes. J’ai remarqué que les ennemis de Macron l’ont rebaptisé Micron ou Maqueron. Mais jamais MACARON ? Pourtant, le choix de ses couleurs pastel évoque vraiment ce petit gâteau chic, léger, gonflé et cher au kilo, emblème de son milieu de droite jeune, élégante et familière des voyages à NY ou Shangaï...

Je partage pleinement le SENTIMENT de Victor Dedaj. Oui, on veut croire que Mélenchon va essayer. Mais deviner ce qui va se passer vraiment ?
On n’est pas crédule quand on est de gauche. On envisage le pire quand bien même on est content d’avoir trouvé en Mélenchon un autre nous-même. Le chaos semble à la clé quel que soit l’élu qui sortira.
Le Pen, j’en ai la nausée, l’indigestion tellement elle nous est assénée. Ne va-t-elle déclencher un rejet à force et se faire bouler ?
J’aurais envie d’incliner les abstentionnistes à voter pour Artaud ou Poutou dans le but de voir leur voix exister quelque part en étant sûrs de ne pas entrer dans la complicité du "système".
Fillon se fera contester en raison de l’hypocrisie de ce parti malhonnête.
Et si Hamon par un mécanisme moral de l’électeur faisait davantage que prévu ?
Macron fera le VRP de l’ordre établi avec une faveur particulière à entrepreneuriat international.
Et Mélenchon se fera acculer à l’échec comme le dit V Dedaj.

17/04/2017 13:20 par D. Vanhove

@yapadaxan et autres perplexes... ok, JLM n’est pas le Messie... mais qui y croit encore à celui-là...? et d’ailleurs, lui-même le dit et le répète lors de ses meetings : "Cessez d’accoler mon nom à celui de président... ce n’est pas le sujet..."
JLM me paraît donc très lucide quant à la fonction qu’il entend remodeler, redéfinir... et rejette cette "star mania" absurde que d’aucuns gardent encore comme réflexe...

par ailleurs, si vous ne voyez pas à travers ce candidat (et lui seul !) la possibilité d’un "vrai" changement en lieu et place de ceux qui vous le promettent mais dont on sait qu’ils sont là pour au contraire perpétuer les intérêts et avantages multiples de la caste qui nous empoisonne la vie depuis des lustres, qui proposez-vous donc à sa place ?!

comme disait l’autre, la critique est aisée... vous connaissez la suite...

certes, JLM n’apportera pas le paradis sur terre... mais personne n’y croit plus non plus...
en revanche, il me semble être le seul qui ait un vrai programme de rupture avec le système dégueulasse actuel ; le seul qui avance des pistes nlles pour relancer l’emploi à travers ses projets écologiques qui tiennent la route ; le seul prêt à affronter les instances mondialisées auxquelles les autres n’osent pas toucher ou à peine ; le seul dont le programme chiffré tient la route sans aller une fois encore prendre dans la poche des plus précaires (comme cela se fait depuis des décennies) ; et le seul qui va ss doute nous renvoyer l’ascenseur et nous faire (re)découvrir ce que le mot "démocratie" représente au quotidien...
à travers lui, s’il est élu, nous redécouvrirons tout ce que les autres nous ont confisqué année après année, et comprendrons l’exigence que cache le mot "démocratie" comme responsabilité pour chacun d’entre nous...
nous ne délèguerons plus nos voix une fois tous les 5 ans à ceux qui seront censés faire le travail, nous y participerons, et activement !

ce dont on peut être certain, en tt cas, c’est que loin des autres (à part Poutou et Artaud p-ê), c’est le seul aussi qui n’est pas dans le "paraître" et qui se livre d’un bloc, sans ménagement ni artifice...

j’apprécie le papier de VD, même si je n’ai pas (plus) ces espérances de lendemains qui chantent... trop amer ss doute de ces nombreuses années où le microcosme politico-merdiatique nous a floués, trompés, trahis... et que je n’y crois donc plus...
sauf qu’à choisir, face à l’imposture des autres candidats susceptibles de l’emporter, il n’y a AUCUNE alternative, que celle de JLM !

et signe suprême : comme sa candidature semble progresser de manière inattendue, "les autres du système" commencent à l’avoir en point de mire... n’y a-t-il pas meilleur signe qu’il détient ss doute la clé pour les faire "dégager" !!??

17/04/2017 13:23 par eris

bonjour,
Il m’apparaît que certains n’ont pas véritablement compris ce qu’est la révolution citoyenne ;
en effet,s’il s’agit juste de confier les clefs à un homme ou une femme,retourner à ses petites affaires après avoir glissé son bulletin de vote dans l’urne et se mettre en position d’attente,là ça va pas le faire car ça c’était le monde d’avant....
il est probable que si le candidat de la france insoumise est élu,la réaction va certainement réagir de manière virulente,or pour la calmer direct,il faudra lui faire savoir notre présence en masse,c’est à dire descendre dans la rue lorsque cela s’avéreras nécessaire,protester sur les réseaux sociaux si nécessaire et toutes formes pour affirmer le soutien du peuple aux initiatives de la france insoumise ;
comme dit victor "c’est un combat" et comme dit melenchon "je fait ma part du travail,vous devrez faire la votre"...
n’oubliez pas ça !!! parce qu’il est trop facile de ne pas s’impliquer,de se mettre à distance et de jouer les observateurs,je dit c’est une chance pour le peuple pour se redéfinir dans la république et pour les septique ya un produit un antiseptique ,ça désinfecte pas mal...
un truc comme pardem qui se plaint de ne pas avoir obtenu ses signatures,squeezé par les médias,s’est-il posé la question de sa propre stratégie,serait-il assez naïf pour croire que l’on débarque comme ça "regardez nous l’on détient toutes les solutions" et que donc "nous on vote pas pour la france insoumise" c’est complètement absurde....
qu’a fait ce truc pour mobiliser les gens ?croyez vous que la france insoumise n’a pas subi le même sort par les médias dominant ?si bien sûr que si mais ces crétins d’editocrâte sont bien obligés de se rendre à l’évidence,ça pousse derrière et si ils ne veulent pas se retrouver au bord de la falaise,ils ouvrent un peu (leger hein ?) l’espace.
ça c’est un premier exemple qui fait bouger les lignes,le peuple affirme sa présence et cela leur colle la trouille.

17/04/2017 14:18 par Georges SPORRI

D’après MARX (le manifeste du PC), la lutte des classes est mondiale MAIS elle prends des formes nationales. Puis, dans sa "critique des programmes de Gotha et d’Erfurt" il affirme que la transformation socialiste ne pourra commencer que lorsque le prolétariat aura pris le pouvoir dans une majorité des grands pays industrialisés... Alors, si on tient compte de ces 2 "théorèmes", la question électorale française devient plus claire. Sortir de l’OTAN = raison suffisante pour voter JLM en espérant qu’il s’agisse d’une vraie rupture à 100% et pas d’une connerie gaulliste avec maintien d’une alliance principale avec les USA et la GB...
Autre remarque : il faudra un miracle pour que JLM sorte des élections législatives avec une vraie majorité, cohérente et fiable. Le système des 577 circonscriptions favorise ceux qui ont du fric et des amis, un réseau local de militants dévoués et de permanents de partis sans autonomie intellectuelle. Sans majorité le président est réduit à un rôle très "symbolique" !

17/04/2017 14:35 par yapadaxan (JC POTTIER)

Une sorte de malentendu s’épaissit au fur et à mesure des commentaires.
Bien sûr qu’il faut voter Mélenchon, bien sûr qu’il représente le plus et le mieux les intérêts populaires. Mais la question que je pose avec insistance est : oui ou non le socialisme est-il le seul système capable de répondre aux réels besoins de la classe travailleuse ET exploitée ? Si oui, comment franchir le passage du capitalisme au socialisme ? Seul un parti communiste doté de la théorie révolutionnaire investie dans l’action peut et doit conduire un large mouvement conscient et lucide. Au lieu de se focaliser sur "le grand soir", il importe d’éclairer les travailleurs sur quoi faire dans l’action une fois le grand soir réalisé.
Dans 3 semaines, va se poser cette série de questions : que faire ? (question léniniste)
Que dire aux travailleurs, aux citoyens, à tous ceux qui militent pour un réel changement de société ? Quels seront les mots d’ordre, les projets en commun, les objectifs ? On ne vote pas pour Mélenchon. On vote pour nous, pour gagner, mais pour gagner QUOI ?
Que voulons-nous ?
Qu’est-ce qui est objectivement nécessaire à obtenir : des salaires décents, une réelle sécurité (sociale et civile), une politique de paix, d’échange ?
Il ne s’agit pas de voter pour Mélenchon, un point c’est tout. Il s’agit d’aller à une authentique victoire populaire : et là, toute la question reste entière. Mais j’ai bien peur de très mal me faire comprendre...

17/04/2017 15:33 par Francois

"Bien sûr qu’il faut voter Mélenchon, bien sûr qu’il représente le plus et le mieux les intérêts populaires"
En ce moment, c’est sans doute prudent de s’arrêter là...

17/04/2017 15:49 par Georges SPORRI

Que faire ? S’il est élu président, même sans majorité, JLM pourra parler et les mass media seront plus ou moins contraints de diffuser les interviews. Il pourra aussi sortir sur le terrain à la rencontre des mobilisations ou pour commenter l’actualité. Ce pouvoir là est déjà énorme (sauf s’il sert des causes douteuses comme dénigrer le poulet basquaise au piment d’Espelette et chanter les louages du quinoa).
Avec une majorité plus ou moins anti-austérité, le gouvernement pourra satisfaire quelques revendications, éradiquer la misère et la pauvreté, abroger la loi travail...etc...
Il faudra, si possible, faire une REFORME enthousiasmante qui stimulera la lutte des classes au moins à l’échelle de la vieille EUROPE... Je propose de refaire le coup du calendrier républicain version paresse = 73 semaines de 5 jours à la place des 52 semaines de 7 jours (RTT + modification des rythmes de la vie sociale).

17/04/2017 16:57 par kWh

Salut, ave. Chaos est le mot. Bravo. Mélenchon va être le prochain président. Ce n’est pas certain, mais presque. Pour le savoir, point besoin d’examiner les "sondages" à la loupe, il suffit d’observer et d’écouter les "journalistes". Leurs invocations de Lénine, Castro, Chavez, et autres communistes sont habituelles et n’impressionnent même plus les mamies qui vont à vêpres. Par contre, ils en sont maintenant à faire des émissions d’une heure sur Mélenchon et à passer ce temps à s’eng... entre eux. Et ça, c’est la preuve. Je vous jure que je les ai vus et entendus. Jouissif.

Si les "marchés" attaquent la France aux alentours du lundi/mardi précédent le deuxième tour, alors on saura que Mélenchon risque de (a de fortes chances d’ ) être élu. Même si le deuxième tour est Mélenchon/Le Pen . Hé, oui... "plutôt H... machin que le FP truc... " Rien de nouveau sous le soleil capitaliste. Vous avez entendu Hollande ? C’est Mélenchon qui est simpliste (et Le Pen alors.. hein, Flamby).

Et c’est tout le problème (l’attaque). Car, le lundi à 11h, quand il montera les marches du perron de l’Elysée, il va trouver la France en beaucoup plus mauvais état que 7 jours plus tôt. Il ne va pas avoir le temps d’aller déposer une gerbe pour le soldat inconnu et il va falloir prétexter le manque de temps pour éviter d’aller voir Merkel l’après-midi pour lui expliquer ce qu’il compte faire. Est-il prêt à agir ? Si l’est, alors article 16 et ordonnances risquent d’être indispensables : est-il prêt à se comporter en monarque présidentiel et à ainsi se comporter d’une façon contraire à celle qu’il a annoncée ? Est-il prêt à instaurer instantanément le contrôle des flux de capitaux ? A faire imprimer le plus de francs possible le plus vite possible à Périgueux ? A contrer les appels au coup d’état des médias (Brésil, Vénézuela, Ukraine, USA, ....) ? A "contrôler" les ONG ("manifs", provocs ...) ?

Je vais critiquer. Je ne comprends pas le slogan "L’Europe, on la change, ou on la quitte". Il aurait mieux fait de se taire. On n’annonce pas à l’ennemi qu’on va l’attaquer. Mélenchon est intelligent : il sait qu’on ne peut pas changer l’Europe. Asselineau, quoi que ce soit que l’on pense de lui, l’a très bien expliqué. Alors ? Il s’est lancé là-dedans avec l’intention de quitter l’Europe ? Oui ? Alors, on la quitte instantanément ? Non ? Alors, Il nous bourre le mou ? Désolé, amis, mais j’ai encore au fond du cerveau une minuscule inquiétude. Hé oui, on s’est tellement fait avoir... Mais s’il perd après avoir tout tenté (et nous perdons avec lui), alors on ne pourra rien lui reprocher. Je veux dire qu’il se peut très bien qu’il lance les trois sorties et qu’il échoue malgré tout.

Indépendamment des événements éventuels ci-dessus décrits apocalyptiquement, pour le dire lapidairement, et certes en exagérant un peu, aucune des mesures qu’il propose ne pourra être réalisée, même sans aucune attaque du Système, puisqu’elles sont toutes "interdites" par l’ue. Mélenchon le sait.

Pour empêcher la catastrophe finale ( Grèce ) , je ne vois pas comment il pourrait faire autrement que de lancer ***immédiatement*** la sortie de l’Union (et de l’euro, et de l’otan). Et il faudra qu’il fasse (bien) plus que les trois sorties mais c’est une autre histoire.
Et s’il reste du temps, on pourra alors s’occuper de la VIème.

Tout ce que je dis, c’est que Mélenchon devrait être clair. Ou alors, il avance masqué pour tromper l’ennemi. Ou alors... Peut-être que je devrais me taire. Mais on est là pour tchatcher, non ?

Priez (en anglois : croisez les doigts). Et biseus za touteus zé à tousseus. (mer... , je parle comme Macron, il est temps que la campagne finisse). -/ ;-O)

Votez Mélenchon. Papam, papam ...

17/04/2017 17:50 par va savoir

JLM sera t-il capable de faire cracher tous ces ogres US -et autres- au bassinet de la législation française et code de nos impôts...
comme une France redevenue pays souverain / pleinement décisionnaire ?
par (bon) exemple : http://www.boursorama.com/actualites/google-va-solder-des-poursuites-en-russie-2aa66a9e9fd61b2bb2e5da08c8f74b61

Ce serait chouette de pouvoir faire respecter NOS lois au lieu de les modifier sans cesse au profit d’autres intérêts !!!

18/04/2017 10:49 par Assimbonanga

JE PROPOSE que Jean-Luc Mélenchon, dès son élection, embauche monsieur Asselineau comme conseiller technique.
En effet, cet homme serait providentiel pour rechercher dans ces textes qu’il semble connaître par cœur les petites lignes, les petits alinéas, les petits vice de procédure, tous ces petits trucs qui font que des avocats parviennent, vaille que vaille, à trouver la faille pour faire gagner leur dossier.
On s’en fiche de changer les grands textes. Il suffit de trouver les failles qui permettent, au cas par cas, de faire triompher les intérêts des travailleurs, de l’agriculture paysanne, des services publics...
Pourquoi foncer bille en tête avec des airs de Matamor ? Il serait préférable de la jouer rusé et efficient.
Quand aux lobbyistes, ce sont les pires ennemis de la transparence et du choix éclairé. Ce sera le problème le plus difficile à résoudre. Ils opèrent dans l’ombre. Comment faire sur eux la lumière ? Si aucun coup de projesteur n’est dirigé vers eux dès le premier jour, on saura que tout continuera comme avant.
Là sera la désillusion.
Mais qui ne tente rien n’a rien.

18/04/2017 18:20 par tchoo

Mais oui Mélenchon c’est trompé et il le dit (c’est rare)
Comme chacun de nous, on peut supposer, espérer qu’il est appris de ces erreurs
il voue une admiration (sans bornes est de trop) à Mitterand.
Pourquoi celui de 81 et 82
mais 83 est aussi un enseignement
Il soutenait Tsipras
De son échec, il en tire des enseignements
Alors réussira, réussira pas, ce qu’il y ade sur c’est qu’avec tous les autres, il n’y a aucune chance qu’ils réussissent quoique ce soit car il n’essaierons rien de ce qui a déjà été fait avec les résultats que l’on sait.
Quoiqu’il arrive nous allons en chier, alors autant que ce soit pour l’utopie de jours meilleurs
Personne ne pourra regretter de ne pas avoir essayé
et si ça ne marche pas comme ça
restera à essayer une autre méthode

18/04/2017 21:26 par harrington

La sortie de l’Union Européenne par l’article 50, prônée par l’UPR d’Asselineau, est à mon avis illusoire.
Cet article 50, qui fait partie des derniers traités européens, est conçu pour permettre aux libéraux de négocier un accord de libre-échange entre l’UE et le sortant. On en voit actuellement la démonstration avec le Brexit, le Royaume Uni “s’en va” mais le système libéral va s’arranger pour que les oligarques et les multinationales n’en soient pas affectés... Alors que c’est contre le libéralisme de l’UE et ses conséquences catastrophiques que le peuple anglais a voté ! Ils n’auront plus l’Europe mais auront toujours le mal libéral !

C’est pour cela qu’une sortie des traités européens, telle que la prévoit JLM, sera sans doute une lutte féroce, mouvementée, hors cadre juridique spécifique, avec des scénarios secrets, une situation difficile à court terme pour les citoyens et peu transparente dans bien des aspects. C’est pas les 2 ans de négociation chez Junker qui nous feront gagner quelque chose ! La bataille de Grêce de 2015 en a été un petit exemple, même si le refus de Tsipras de sortir de l’Euro et de suivre le plan de résistance de Varoufakis n’a fait que prolonger et amplifier le cauchemar de l’austérité et des privatisations, qui sont devenues autant de privations pour le peuple grec ! Si le gouvernement grec avait sauté le pas en 2015, suivant l’avis de son peuple, les Grecs seraient sans doute aujourd’hui, 2 ans après, dans une bien meilleure situation économique et sociale.

Par différence avec la Grêce, la France pèse beaucoup plus dans les bénéfices des multinationales, (si elles perdent par exemple 10% de leur chiffre d’affaires sur le marché français, cela peut représenter 50% de leur bénéfice total), elles seront sans doute aussi âpres aux gains qu’en Grêce mais peut-être un peu plus précautionneuses de ne pas tuer leur poule aux oeufs d’or... Mais si vous voulez imaginer quelles formes peuvent prendre leurs attaques , vous devriez lire “les enfants cachés du Général Pinochet”, de Maurice Lemoine chez Don Quichotte, qui décrit entre autres la guerre qui dure depuis 20 ans au Vénézuela, ...

Tout le monde économique est dans le brouillard en prévision d’un éclatement de l’UE, de grandes manoeuvres financières sont en cours, les multinationales se repositionnent dans les différents pays d’Europe (voir par exemple le rachat d’Opel par Peugeot, pour garder un pied en Allemagne et en GB).
La seule perspective claire, c’est que le temps des “luttes” revient, dépassant le cadre des entreprises ou des situations ponctuelles pour s’imposer au niveau de la société entière.
N’ayez pas peur, à la fin c’est nous qu’on va gagner. Nous ou nos descendants.

19/04/2017 00:15 par Vagabond

Tant de certitudes ! Attendez au moins dimanche prochain.

19/04/2017 11:19 par Assimbonanga

Asselineau ne serait-il pas juste psycho-rigide ? Cette manie de brandir les tables de la loi n’est-elle pas sa marque de fabrique ? Entre hommes de bonne volonté, il y a toujours moyen de trouver des solutions mais sa technique radicale d’obéissance aux traités au pied de la lettre n’est-elle pas la méthode qui vitrifie toute issue potentielle ?
En somme, il part vaincu d’avance par l’implacable de la loi gravée dans un marbre éternel. Hors, il existe toujours des procédures, des failles, des alternatives. Asselineau ferait mieux d’employer ses connaissances à rechercher des moyens subtils de "négocier" des échappatoires. Tout bon avocat sait trouver des biais pour faire triompher le dossier de son client. En occurrence le client d’ Asselineau serait tout un chacun, les citoyens, qui nécessitent protection contre les directives purement commerciales qui détruisent des vies par des décisions d’austérité et de concurrence débridée débouchant sur des licenciements massifs.
Je me demande si, comme d’autres candidates, sa campagne n’est pas la mise en scène de son psychisme, une sorte de "performance esthétique" exutoire à un problème personnel. Une œuvre (d’art) lui permettant de déplacer un conflit intérieur vers le haut, sur le plan des concepts politiques....
Nous pauvres humains ne sommes jamais à l’abri de ce type de piège de notre inconscient.

19/04/2017 18:06 par Fabienne

En tout cas la campagne fr jlm est magnifique il s est mouille la chemise il explique dans le detail et il ne prend pas les gens pour des cons et surtout il va avoir beoin de nous tous. En plus il a de l humour comme Viktor. VIVA JLM ! De toute facon avec les autres candidats c est sur que le peuple va continuer d en chier alors vous ne prenez aucun risque. Melenchon sinon rien ! Preparez vous a vous mettre au boulot car l oligarchie se eervant des idiots utiles ne va pas nous faire de cadeau. Liberte égalité fraternité c est pas beau comme programme !

21/04/2017 22:58 par alain harrison

Bonjour.
Merci pour ce tour d’horizon du potentiel et des embûches.
Bien, je crois que nous devrons être méthodique vis à vis du programme l’Avenir en Commun.
J’en reviens aux priorités.
L’idée de JLM de faire une conférence sur la sécurité le plus rapidement possible avec les chefs d’état élus est une bonne idée, tant de volets sociétales y sont touchés.
L’économie, la paix sociale, le système et les services publiques......., les relations entre les pays.
Oui, s’il arrive à faire ressortir la vue d’ensemble et à faire en sorte que le questionnement prenne place dans l’assemblé, ce sera une avancé pour préparer les futurs rencontres indépendantes des instances UE. Ceci est important, à mon avis. Pas d’interférence du système UE. Mais il faudra qu’il soit convaincant chez une majorité de chefs d’états. Car il y aura un vote sur la démarche, par les chefs élus sans intrusion de l’UE. Dégagé une indépendance des gouvernements vis à vis l’UE.
Je crois que la "négociation" sur l’UE peut « « et doit » » être retardé, qu’ils bouillent dans leur coin. Le temps de bien voir claire sur ce sujet : changer ou quitter, murement réfléchi sur les embûches et les solutions. Faire réfléchir les chefs d’état, il y en a sûrement qui verrait la remise en question de bonne augure. En tout cas...
Mais qu’un calendrier pour discuter de la sécurité, donc de la paix en Europe, doit être prioritaire, cela peut avoir une influence sur la vision que les chefs d’état ont sur l’UE actuelle.
J’arrête ici, aller dans trop de directions peut faire que nous mettions la charrue devant les boeufs.
Quelles sont les bonnes priorités pour un bon agenda avec des échéances gagnantes ?
Une réflexion.

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