Pour ce qu’on sait du livre à paraître « Lettre à un jeune flic » de Frédéric Péchenard, l’ex-directeur général de la police nationale, il s’agit d’une longue plainte pour manque de moyens, déconsidération, surmenage, suicides.
Espérons que la « déconsidération » y occupe un chapitre central.
Si tous les samedis depuis novembre 2018 la rue hurle que « Tout le monde déteste la police », ce n’est pas à cause de la vétusté des uniformes, des fourgons, gyrophares, commissariats, mais à cause du sur-investissement en grenades lacrymogènes (qui asphyxient sans discernement), grenades de désencerclement (qui arrachent les mains) LBD (qui éborgnent), tonfas (qui ouvrent les chairs). C’est à cause des blindés et des canons à eau, des tabassages autorisés sous l’œil des caméras, des gardes à vue injustifiées, des faux témoignages devant la justice, des injures lancées à la foule, de la mort de Zineb Redouane et de Steve Maia Caniço.
Une police dont le peuple a peur, une police soutenue, quoi qu’elle fasse, par son ministre, absoute par la Justice, couverte par l’IGPN, adulée par les médias des milliardaires est forcément déconsidérée.
La France a compris que la meute, gangrénée par l’extrême-droite, fait peur aussi à Macron.La police le tient. Il ne lui reste que l’armée, en dernier recours. A supposer qu’elle soit, elle, républicaine.
Théophraste R. Auteur du livre d’humour (inachevé) : « Quand Renaud a embrassé un flic avant d’aller se cuiter avec eux dans un fourgon grillagé au plancher taché de sang ».