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Des journalistes payés par le gouvernement pour attiser les préjugés dans le procès des Cinq Cubains (The Militant)

"Reporters à Vendre" - voir http://www.reportersforhire.org

Il y a de nombreux aspects du coup monté du gouvernement U.S. contre les
Cinq Cubains qui se font punir pour leur courage et dignité inébranlables en tant que combattants de la classe ouvrière et pour l’exemple de la révolution qui les a produits.

Un des fronts actuels dans leur bataille légale pour faire annuler leurs condamnations issues du coup monté consiste à dénoncer le fait que certains des journalistes qui ont écrit des articles mensongers et incendiaires sur les cinq pendant leur procès à Miami étaient à l’époque à la solde du gouvernement U.S.

Connus comme les Cinq Cubains, Gerardo Hernández, Ramón Labañino, Antonio Guerrero, Fernando González et René González vivaient et travaillaient dans le Sud de la Floride dans le but de recueillir des renseignements sur des groupes contre-révolutionnaires qui organisent, avec la connaissance implicite et le soutien de Washington, des attaques violentes et parfois meurtrières contre Cuba et les partisans de la révolution cubaine aux États-Unis et ailleurs.

En septembre 1998 les cinq ont été arrêtés et en juin 2001 ils ont été déclarés coupables sous des chefs d’accusation inventés de toute pièce y compris « complot en vue de pratiquer de l’espionnage. »

Gerardo Hernández a été condamné pour « complot en vue de commettre un assassinat » sur la base de l’accusation frauduleuse qu’il était responsable pour le fait que le gouvernement cubain ait abattu deux avions hostiles pilotés par Brothers to the Rescue (Frères à la Rescousse) qui avaient envahi l’espace aérien cubain en 1996. Leurs condamnations sont allées de 15 ans de prison pour René González à deux fois la perpétuité plus 15 ans pour Gerardo Hernández.

Le dernier numéro du Militant a expliqué l’argument avancé dans la requête
d’habeas corpus déposée l’année dernière par Gerardo Hernández, qui demande que sa condamnation soit annulée parce que les erreurs faites par son avocat,
particulièrement en ce qui concerne l’accusation de complot en vue de commettre un assassinat, l’ont privé d’un procès équitable. Les accusés ont droit à de telles requêtes d’habeas corpus une fois tous les appels réguliers épuisés. En juin 2009, la Cour suprême a décidé de rejeter tous les appels des cinq sans audition devant le tribunal.

Journalistes à la solde du gouvernement

Quatre des cinq révolutionnaires cubains ont déposé des requêtes d’habeas corpus basées sur un autre fait, dont eux et leurs avocats n’avaient pas connaissance au moment du procès, à savoir que le gouvernement a versé des milliers de dollars aux journalistes à Miami qui ont produit des articles faux et préjudiciables, privant ainsi les cinq de leur droit à l’application de la loi de façon juste et à un procès
équitable.

En septembre 2006 le Miami Herald a publié un article à la une intitulé « Dix journalistes payés par les États-Unis, » rapportant pour la première fois que des journalistes bien connus dans la région de Miami qui ont couvert le procès, y compris certains qui ont écrit pour le Miami Herald et son édition en espagnol El Nuevo Herald, avaient reçu des paiements de l’Office of Cuba Broadcasting ( Bureau de la radiodiffusion cubaine) du gouvernement U.S. Bras de la Broadcasting Board of Governors (le Conseil d’administration de la radiodiffusion), l’agence gouvernementale est responsable de toute la radiodiffusion internationale non-militaire parrainée par le gouvernement U.S.

L’Office of Cuba Broadcasting dirige les opérations de Radio et de TV Marti " deux chaines gouvernementales qui reçoivent la coquette somme de 30 millions de
dollars chaque année et qui émettent de la propagande contre-révolutionnaire à 
Cuba et dans le Sud de la Floride.

Selon la réponse déposée le 16 août par Antonio Guerrero à la réplique du gouvernement à sa requête d’habeas corpus, le journaliste Ariel Remos a reçu au moins 11 750 $ pendant le procès, publiant pas moins de 15 articles dans le Diaro las Américas avant, ainsi que pendant les délibérations. Ce quotidien de langue espagnole dispose d’un tirage de plus 45 000 dans le Sud de la Floride. Dans un article concocté et intitulé « Castro représente un défi constant à la sécurité des États-Unis, » Remos a inventé que le procès aurait révélé un soi-disant « ordre du service de renseignements cubain à un de ses agents de trouver un endroit dans le Sud de la Floride pour décharger des explosifs et des armes, » qui, selon l’article, « pourraient être des armes chimiques ou bactériologiques. »

Selon des informations obtenues du gouvernement par une demande en vertu de
la loi sur l’accès à l’information soumise par le Comité national pour la libération des Cinq Cubains, Julio Estorino a travaillé pour Radio Marti de 1998 à 2001, bien que le montant des versements pour ses services pendant le procès n’ait pas été divulgué.

Plus d’un mois après le début du procès, dans le numéro du 5 janvier 2001 du quotidien Diarà­o las Américas, Estorino a écrit : « Car si la folie manifestée par la destruction froide et cruelle des avions de Brothers to the Rescue en eaux internationales ne suffisait pas, il apparaît maintenant que les services secrets de Castro essayent de repérer des lieux d’infiltration d’armes et d’explosifs sur les côtes de ce pays, une tâche à laquelle certaines des personnes impliquées dans le réseau d’espionnage étaient affectées. »

A la fin mars, les avocats d’Antonio Guerrero ont déposé une requête d’habeas corpus demandant un nouveau procès sur la base des versements aux journalistes par le gouvernement.

Dans sa réponse le gouvernement a exigé que le tribunal rejette la requête en raison du fait que celle-ci ne cite qu’un petit nombre d’articles et manque de « base factuelle » car elle ne démontre pas comment ces articles ont influencé le jury que la « Cour a pris des mesures pour protéger d’influences externes. »

Comme des attestations déposées par les prévenus le montrent, l’ampleur de la campagne de propagande de Washington n’est pas connue parce que les responsables U.S. ont refusé les demandes d’information concernant les noms de tous les journalistes qu’ils rémunèrent et les montants déboursés.

Les quelques renseignements obtenus du gouvernement montrent que pendant la période de huit mois qu’a duré le procès, cinq journalistes avaient reçu plus de 80 000 $ et qu’un total de quelque 370 000 $ a été versé à sept journalistes à divers moments à partir de 1999.

Une violation des droits constitutionnels

Des violations courantes et de plus en plus fréquentes de droits garantis par les
dix premiers amendements à la Constitution U.S. ont marqué l’arrestation et le procès des Cinq Cubains.

Ceci comprend le cambriolage par le FBI de leurs domiciles, l’utilisation de « preuves » secrètes par le ministère public et la suppression de preuves essentielles à leur défense, ainsi que le recours à l’isolement carcéral extrême dans la période qui a précédé leur procès afin d’essayer de les briser et entraver la préparation de leur défense.

Lors du procès, le tribunal a rejeté sept requêtes déposées par les avocats des
cinq pour que le procès soit déplacé en dehors du comté de Miami-Dade, où
les cinq affrontaient un climat particulièrement préjudiciable. Washington s’est opposé avec véhémence à toute tentative de changer le lieu du procès.

Dans les faits, dès l’instant des arrestations, les porte-parole du gouvernement U.S. ont alimenté l’hostilité du public à l’encontre des cinq en déclarant que ceux-ci constituaient un « réseau d’espionnage cubain » qui « menaçait la sécurité nationale. » Même si les organisations cubano-américaines de droite " connues pour leurs actions violentes contre tous ceux qu’elles estiment avoir simplement de la sympathie pour la révolution cubaine " sont beaucoup plus faibles qu’elles ne l’ont été dans le passé, elles ont organisé des manifestations à Miami pendant le procès, y compris sur les marches du palais de justice lors de la première journée de sélection du jury.

Des candidats jurés se sont dit préoccupés par ce qui pourrait se produire s’ils
rendaient un verdict d’acquittement pour les révolutionnaires cubains. Pendant le procès, les jurés se sont plaints qu’ils se sentaient harcelés quand des stations de télévision de droite les filmaient pendant qu’ils entraient et sortaient du palais de justice, les suivant jusqu’à leurs voitures, filmant même leurs plaques d’immatriculation.

« Au moment même où le gouvernement prétendait que le procès devait avoir lieu à Miami, il inondait les médias locaux d’argent pour financer des messages anti-Cuba, anti-Castro et anti-Cinq Cubains. C’était là un déni de l’application équitable de la loi, » a dit Richard Klugh, un des avocats pour Gerardo Hernández, à une conférence de presse le 22 mars.

En 2005, un panel de juges de la 11e Cours d’appel de circuit à Atlanta a annulé les condamnations des cinq révolutionnaires en raison du fait que « la publicité entourant le cas avant le procès avait créé la « tempête parfaite » », les privant de l’application équitable de la loi, et a ordonné la tenue d’un nouveau procès. Le gouvernement a fait appel de cette décision, qui a ensuite été renversée un an après par le panel complet des 12 juges du même tribunal.

Un juge a fait part de son profond désaccord avec la décision.

La décision de 2006 déclarait : « Il n’y a rien dans le dossier du procès qui suggère qu’un juge de première instance ne pouvait pas réunir douze jurés honnêtes et objectifs afin de juger les prévenus de façon honnête et objective. »

Les requêtes d’habeas corpus sont en instance devant la juge Joan Lenard, qui a présidé le procès de 2001. En réponse à la motion d’habeas corpus de Gerardo Hernández, les avocats du ministère public, s’appuyant sur le jugement de 2006, ont soutenu que la question du lieu du procès a déjà été réglée et qu’il n’y a rien de nouveau qui mérite considération à ce sujet. Ils ont encouragé le juge à rejeter les requêtes d’habeas corpus et refuser la demande d’audition de nouveaux témoins.

Fernando González doit bientôt déposer une requête d’habeas corpus. Quand
toutes les requêtes, attestations et réponses auront été soumises au tribunal, la
magistrate déterminera seule quand elle annoncera sa décision.

Mary-Alice Waters a participé à la rédaction de cet article


EN COMPLEMENT

Lorsque la congressiste républicaine de Floride Ileana Ros-Lehtinen (rien de moins que la présidente de la commission des affaires étrangères de la chambre des Représentants du Congrès) a appris que cette jeune troupe (voir ci-dessous) était aux Etats-Unis, furieuse, elle a envoyé un courrier à Hillary Clinton pour lui demander comment ces Cubains avaient pu obtenir le visa d’entrée aux USA .Dans ce courrier, elle écrit entre autres arguments, que « les programmes d’échanges culturels et éducatifs entre Cuba et les Etats-Unis sapent les priorités étasuniennes de politique extérieure et les intérêts de la sécurité nationale ».

Compañeros,

Je ne peux pas résister au plaisir de vous raconter ce qui s’est passé ce 15 octobre dans la Kay Chapel de l’Université Américaine de Washington, au coeur de la capitale des Etats-Unis. Une troupe de gamins présentait la première de leur pièce de théâtre, « Abracadabra ». Le fait par lui-même est surprenant. Il l’est encore plus quand on sait que ces gamins sont Cubains !

Vingt-deux acteurs hauts comme trois pommes, membres de la compagnie « La Colmenita », créée dans les années 90 par Carlos Alberto Cremata, alors tout jeune étudiant à l’Université de La Havane, présentent avec coeur et talent une oeuvre qui raconte l’histoire des Cinq. La pièce a été un énorme succès à travers toute l’île, au point qu’ils ont été invités à faire une tournée aux Etats-Unis, malgré le blocus, malgré les gusanos, malgré la rancoeur du gouvernement des USA.

Comme à Cuba, le public a fait une ovation aux jeunes acteurs, qui ont salué comme des professionnels. Le téléphone portable de Carlos Alberto, que tout le monde appelle Tin, sonne. Encore un message de félicitation, probablement. Tin ouvre des yeux ronds et ne trouve plus ses mots. Son interlocuteur n’est autre que René Gonzà lez Shewerert, le premier des 5 à être sorti de prison, il y a huit jours à peine !

Bien que la communication ait duré une bonne heure, Tin n’aura pas pu échanger grand-chose avec René, car la nouvelle s’est propagée comme une traînée de poudre : « Corran, que Tin está hablando con René !!! » (Courez, Tin est en train de parler avec René !).

Du coup, il a dû céder le téléphone aux gamins qui se sont relayés pour, expliquaient-ils, donner du courage à René et qui en sont ressortis excités comme des puces.

Le dernier à parler à René s’appelle Olito. Il sera l’un des acteurs principaux du prochain film cubain dans lequel tournera la Colmenita : « Y sin embargo », un opéra de Rudy Mora dont la musique a été composée par rien moins que Silvio Rodriguez en personne. René a posé nombre de questions à Olito, auxquelles le môme a répondu avec le naturel de l’enfance. En tout dernier lieu, René s’est enquis de la date de la première représentation à Cuba. Olito, après avoir consulté Tin, lui a répondu : « Eh, René, Tin dit que ce sera en décembre ou en janvier, alors, en cas, je te garde une place au cinéma Chaplin, au premier rang ! »

René a sans doute noté la date et la proposition.

Espérons que l’avenir donne raison à Olito, et que notre ami, de retour chez lui, puisse occuper le fauteuil qu’il lui garde et applaudir les petits acteurs de la Comenita comme il se doit.

Et comme une image vaut mieux qu’un discours, regardez la photo ci-dessous. Vous aussi, vous avez des envies de bises ?

Besarkada bat - un abrazo

Annie

Encore des émotions pour les petits acteurs de la Colmenita !

A peine remis des émotions causées par le coup de téléphone de René, samedi, voilà que ce lundi le portable de Tin sonne à nouveau ! Une nouvelle fois, Carlos Alberto Cremata, Tin, frôle la crise cardiaque en entendant son interlocuteur se présenter : rien moins que Fernando Gonzà lez qui appelle depuis la prison de Terre Haute, dans l’Indiana !

Comment Fernando a-t-il réussi l’exploit d’appeler sur un portable, mystère ! Mais il l’a fait ! Les miracles, ça arrive parfois. La preuve !

La nouvelle déclenche un brouhaha indescriptible. Tin réclame le silence et met son téléphone sur haut parleur. Fernando demande à parler le premier, car à tout moment la communication peut être coupée. Dans un silence religieux, la voix du héros de la République de Cuba s’adresse à la troupe figée. Il leur dit qu’il veut particulièrement les remercier pour ce qu’ils font, qu’il sait que leurs pièces de théâtre, leurs chansons et leurs danses seront bien reçues par le peuple nord-américain, et que tout ce qu’il entendait, lisait et savait de la Colmenita faisait qu’il se sentait fier d’être Cubain.

La communication s’est arrêtée. Les enfants sont restés silencieux un long moment.

Et puis la voix d’Ana Laura a murmuré : « Seigneur, quelle humilité ! C’est nous qui devons leur être reconnaissants, à eux qui souffrent pour avoir sauvé la vie de tant de Cubains, et ce sont eux qui nous remercient, nous qui sommes libres, parce que nous faisons ce que nous aimons faire ! »…

Comme quoi la vérité sort bien de la bouche des enfants !

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