RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Des ruses stratégiques dont certains Arabes sont les victimes

Que les Etats-Unis aient renoncé à leur projet visant à renverser le régime syrien en s’accordant avec la Russie sur le principe d’une solution pacifique du conflit, cela est possible à la lumière d’innombrables données.

En premier lieu, figure l’avancée réalisée par l’armée syrienne sur le terrain à laquelle s’ajoutent d’autres données comme l’état de faiblesse et d’épuisement subi par le projet des ennemis de la Syrie en raison de sa résistance malgré la férocité de l’offensive et des prémonitions qu’on ressasse quotidiennement depuis plus de 20 mois au sujet de la fameuse chute imminente du régime.

Il y a aussi la hantise des frais exorbitants qu’auront à payer les partis qui participent à la guerre contre la Syrie lorsque les combats s’achèvent par une victoire éclatante de la Syrie, de son peuple, de son armée et de son régime, mais également au front de la résistance et aux peuples arabes et non arabes qui aspirent à être les maîtres de leurs destins et à secouer le joug de l’hégémonie.

Non moins importante est la hantise des Etats-Unis de s’embourber dans une guerre directe ouverte à une défaite supplémentaire qui pourrait être fatale après toutes les défaites qu’ils ont encaissées dans la région durant ces dernières années, surtout que l’économie américaine est arrivée au bord de l’abîme en dépit du soutien volontiers et obligatoire fourni en trillion de dollars par les monarchies pétrolières du Golfe.

Cependant, le recul américain -s’il y en a effectivement recul- ne signifie pas que le problème est résolu : Dans toute guerre s’alternent des attaques et des retraites. De plus, la ruse et la tromperie peuvent y jouer pleinement. Si les ruses tactiques sont bien connues au long et au large de l’histoire, les puissances arrogantes et hégémoniques sont aussi bien versées dans le domaine des ruses stratégiques.

Il suffit en effet de rappeler que l’histoire arabe contemporaine toute jalonnée de drames et de catastrophes dont la « Nakba » de la Palestine est entièrement fondée, depuis la « Grande Révolution Arabe » qui a mis fin au califat ottoman, sur une ruse stratégique. Celle-ci a nourri chez les Arabes l’illusion de s’affranchir, d’acquérir leur indépendance, d’avoir leur Etat unifié et de progresser en prenant parti pour les Alliés dans la première guerre mondiale.

Il est certain qu’une autre ruse stratégique fut à l’origine de la ruée des « moudjahidin » mobilisés et financés par l’Arabie Saoudite vers l’Afghanistan où ils ont joué un rôle déterminant non seulement dans la défaite soviétique dans ce pays, mais aussi dans l’effondrement de l’Union Soviétique et de l’ensemble du monde communiste pour le compte des Etats-Unis et de leurs alliés occidentaux.

Dans les deux cas, les résultats furent catastrophiques. Pour leur rôle dans l’écrasement de l’empire ottoman, les Arabes dirigés par un sous-officier britannique du nom de Thomas Edward Lawrence (Lawrence d’Arabe), ont été généreusement récompensés.

D’abord par la Déclaration de Balfour qui a donné suite à l’usurpation de la Palestine par les sionistes. Puis par les accords de Saykes-Picot qui, à la place du royaume arabe promis, ont divisé le mashrek arabe (la péninsule arabique, l’Iraq, la Syrie naturelle comprenant, outre la Syrie actuelle, le Liban, la Jordanie et la Palestine) en plusieurs Etats antagonistes sous mandats britanniques et français.

Quant au Golfe, Il a été divisé en plusieurs dizaines de protectorats dirigés par des compagnies pétrolières sous le couvert d’une « légalité » octroyée à des rois, émirs et cheikh ayant droit à une partie des rentes mais qui, à l’exemple du célèbre « nuage » d’Haroun ar-Rachid, finissent par prendre leur chemin vers leur place finale dans les banques occidentales.

Quant aux « moudjahidin » en Afghanistan, leur chance n’était pas plus heureuse que celle des auteurs de la Grande Révolution Arabe contre le califat ottoman. Les Américains et leurs alliés les ont récompensés en envahissant le pays dans lequel ils ont fondé leur émirat islamique et en le transformant, avec son voisin le Pakistan, en un foyer du chaos. Et c’est ainsi qu’il ne resta aux moudjahidin que la seule option de devenir des terroristes et des « Arabes afghans » mis à l’index et poursuivis par la malédiction là où ils se trouvent, même par les « modérés » qui les libèrent aujourd’hui des prisons et les envoient en Syrie afin de la détruire, massacrer son peuple et en faire un nouvel Afghanistan.

Un objectif difficile à atteindre car la Syrie est plus forte et plus digne que de se plier devant ces attroupements d’égarés qui font cause commune avec tout genre de rancuniers, de mercenaires et de malfrats que manipulent des agents des services secrets occidentaux et israéliens, et qui les utilisent comme carburants dans leurs guerres soft, secrètes ou indirectes. Mais au moment où commencent à briller à l’horizon tout proche les rayons de la victoire de la Syrie, voilà que Washington les classe sur la liste des mouvements terroristes.

La guerre soft, secrète ou indirecte adoptée ouvertement par les Etats-Unis lors du premier mandat de Barack Obama est, en premier lieu, une « guerre de loin » avec le minimum possible de frais et le maximum possible de gains… tant que les Etats-Unis et leurs alliés, y compris l’entité sioniste, trouvent parmi les Arabes et les Musulmans des égarés et des rancuniers qui ne tirent pas les leçons de l’histoire même récente, qui trahissent leurs grandes causes et qui se laissent utiliser comme carburant des guerres qui ne profitent qu’aux ennemis de la Nation.

Akil Hussein

http://www.french.moqawama.org/essaydetails.php?eid=8412&cid=284

URL de cet article 18953
  

L’Affaire Assange, histoire d’une persécution politique
Nils MELZER
L’affaire Assange, c’est l’histoire d’un homme persécuté et maltraité pour avoir révélé les sordides secrets des puissants, notamment les crimes de guerre, la torture et la corruption. C’est l’histoire d’un arbitraire judiciaire délibéré dans des démocraties occidentales qui tiennent par ailleurs à se présenter comme exemplaires en matière de droits de l’homme. C’est l’histoire d’une collusion délibérée des services de renseignement dans le dos des parlements nationaux et du grand public. C’est (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Je crois vraiment que là où il y a le choix entre la couardise et la violence, je conseillerais la violence.

MAHATMA GANDHI

Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.