Lors d’une Assemblée Générale éducation le 29 janvier (grève générale), les enseignants présents ont décidé de créer un collectif des désobéisseurs dans le but d’amplifier le mouvement de contestation et de le rendre visible.
A ce jour 2100 enseignants se sont déclarés désobéisseurs sur 36 départements, dont 588 en Loire-Atlantique !! (plus d’info : http://resistancepedagogique.blog4ever.com )
En Mayenne plusieurs écoles ont déjà fait un pas dans la désobéissance en refusant de faire passer ou remonter les résultats des évaluations CM2 ou en ne mettant pas en place le dispositif de l’aide personnalisée, etc,....
Aujourd’hui il faut que ces actions soient visibles. c’est pourquoi, 27 enseignants ont d’ores et déjà signé la lettre de désobéissance proposée par le collectif (d’autres enseignants ont adapté la lettre en fonction de leur situation dans l’école, ces lettres ne sont pas comptabilisées dans les lettres du collectif mais seront remises également à l’inspecteur le jour de l’audience )
Une audience a été demandée à Mr Benaych, inspecteur d’académie. Ce dernier a accepté de recevoir une délégation de 4 enseignants maximum le mercredi 11 mars 2009 à 17h00.
Un rassemblement de tous les désobéisseurs, des collègues qui les soutiennent ainsi que des parents d’élèves est prévu le mercredi 11 mars 2009 à 16h30 devant l’inspection académique de Laval. A 17h, 4 enseignants iront remettre les lettres à Mr Benaych.
Merci de relayer et de médiatiser cette action.
Contacts :
nedelek JRc wanadoo.fr
ecolematernelle-jaures JRc wanadoo.fr
Vous trouverez ci-dessous la lettre collective de désobéissance.
Madame, Monsieur l’Inspecteur(trice) de l’Éducation Nationale,
Nous vous écrivons cette lettre car aujourd’hui, en conscience, nous ne pouvons plus laisser faire le démantèlement des fondements de l’Éducation Nationale. Nous ne voulons ni ne pouvons mettre en oeuvre cette politique destructrice :
Les « nouveaux » programmes constituent une régression sans précédent. Ils tournent le dos à la pédagogie du projet qui permet aux élèves de s’impliquer dans les savoirs, de donner du sens à ce qu’ils font, de trouver des sources de motivation dans leur travail, et c’est pourquoi nous ne pouvons les mettre en oeuvre. ·
Aujourd’hui comme hier, en conscience, nous faisons le choix d’une éducation citoyenne au service du mieux vivre ensemble. Nous refusons donc de cautionner la logique d’une « instruction civique et morale. »
La difficulté scolaire ponctuelle se traite dans la classe au moyen de dynamique de coopération, de travail différencié et non pas en allongeant la journée des enfants. La difficulté lourde est de la compétence des enseignants des RASED. L’Aide Personnalisée et les stages de remise à niveau renvoient la solution en dehors du temps scolaire. Nous décidons de suspendre l’application de l’aide personnalisée tant que nous n’aurons pas obtenu l’assurance du rétablissement des 3000 postes de RASED.
Dans l’immédiat nous demandons le retour à la semaine de 26 heures obligatoires pour tous les élèves en 9 demi-journées. Ce temps doit intégrer le soutien aux élèves en difficulté dans la classe. On ne peut pas faire l’économie d’une réflexion globale sur l’aménagement quotidien, hebdomadaire et annuel des rythmes de l’enfant
Nous refusons de nous impliquer dans le dispositif des stages de remise à niveau pendant les vacances scolaires
Rejetant le fait que les évaluations nationales ont pour but la production de statistiques servant au pilotage d’un système éducatif basé sur la performance, la compétitivité et la mise en concurrence des écoles. Nous ne vous ferons pas remonter les résultats de nos élèves aux évaluations CE1 et CM2.
Nous vous rappelons notre attachement au service public d’Éducation et à l’idée d’une pédagogie active au service des enfants. Nous souhaitons poursuivre la construction d’une école du respect, de la coopération, de la solidarité et de la réussite pour tous. Nous refusons que notre pratique contribue à la déconstruction actuelle de notre système éducatif. Nous contestons un dispositif qui privilégiera la marchandisation de l’enseignement et accroîtra les inégalités sociales.
> Nous vous prions de recevoir, Madame, Monsieur l’Inspecteur(trice) de l’Éducation Nationale, l’assurance de nos salutations déterminées et respectueuses.