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Du Capitole à la roche tarpéienne

« Le Capitole était le cœur du pouvoir religieux de la République romaine. Sur cette même colline se trouve la roche Tarpéienne d’où les condamnés à mort étaient précipités.

Réveillé par les cris des oies du Capitole, Marcus Manlius Capitolinus, en 390 avant J.C., combattit les Gaulois qui tentaient d’envahir discrètement la colline et sauva Rome. Manlius fut couvert d’honneurs. Cependant, peu après, il fut accusé de vouloir se faire sacrer roi et fut jeté de la roche Tarpéienne », nous explique sobrement Wiktionnaire. D’où l’expression : il n’y a pas loin du Capitole à la roche tarpéienne. Il n’y a pas loin de la gloire à la déchéance, surtout quand l’orgueil s’en mêle...

Il n’aura échappé à aucun esprit sensé que c’est exactement ce qui est en train d’arriver aux derniers maîtres du monde en date, les Etats-Unis d’Amérique, eux aussi installés au Capitole ; et en plus, ils nous entraînent dans leur chute, parce que, selon Philippe Grasset, les Européens éprouvent pour les Américains, « une passion amoureuse dévorante » et sont prêts à tout pour leur plaire. Ne venons-nous pas d’assister à « la grandiose bouffonnerie d’un Parlement Européen proclamant à une majorité démocratique considérable que la Russie est un “ État-terroriste ” ?

Sommes-nous au bout du tunnel du ridicule cosmique de l’Occident ? En ont-ils conscience ? » se demande Philippe Grasset, avant de s’exclamer avec fougue : « Combien de temps faudra-t-il supporter la dictature d’une si universelle sottise, manipulée par une bande de gredins incultes et prétentieux ? L’avalanche emporte tout ! Jamais aussi grotesque cocu que l’Europe n’a gémi avec tant de hargne de la souffrance des effets innombrables de ses propres lâchetés et du poids considérable de sa propre sottise... Un cocu pareil, c’est métahistorique ».

Il ne faudra pas moins, selon lui, que « la fin de l’American Dream, qui interviendrait avec un processus de parcellisation de l’Amérique (...) pour débloquer notre perception, à la fois des conditions de la crise, de la gravité ontologique de la crise et de la nécessité de tenter de chercher une autre voie pour la civilisation – ou, plus radicalement, une autre civilisation. »

Heureusement, on s’en approche inéluctablement de la fin de l’hégémonie de l’Empire américain, sans aucun doute un des empires les plus malfaisants de l’histoire, mais, en ce qui nous concerne, nous les Européens, le suspense est toujours aussi grand. Allons-nous nous réveiller ? Et si oui, ne sera-t-il pas trop tard ?

Pour Andreï, du site The vineyard of the Saker, les Etats-Unis sont déjà morts. Quant à leurs avatars, l’OTAN et l’UE, ça ne tardera pas : « Douglas MacGregor a raison, la guerre de l’OTAN contre la Russie pourrait très bien aboutir à l’effondrement de l’OTAN et de l’UE qui, à leur tour, planteront un « dernier clou » officiel dans le cercueil d’un Hégémon déjà mort depuis longtemps et qui n’existe encore que grâce à son élan et à sa machine de propagande.

Je dirais que l’OTAN est déjà en train de s’effondrer sous nos yeux, un processus que les crises économiques, sociales, politiques et spirituelles qui frappent l’ensemble de l’UE ne feront qu’accélérer. Et, bien sûr, le plus étonnant dans tout cela, c’est que cet effondrement n’est pas le résultat d’un plan machiavélique concocté par les Russes, les Chinois ou les Iraniens, mais la conséquence directe de décennies de politiques véritablement suicidaires : ils l’ont fait eux-mêmes !

Maintenant, les Russes, les Chinois et les Iraniens attendent, observent (probablement en souriant) et planifient le monde multipolaire sans hégémonie qu’ils veulent créer, avec ou sans la participation des États-Unis et de l’Europe ».

Comment expliquer cette tragédie européenne ?

Les analystes d’aujourd’hui s’arrachent les cheveux et en viennent à se demander si même les historiens du futur parviendront à élucider ce mystère du suicide d’une trentaine de nations européennes.

Moi, j’ai une explication simple et peut-être simpliste qui est aussi la conclusion du film Saint Omer. On assiste, dans le film, au procès d’une mère qui est allée à Berck offrir sa fille de quinze mois à la marée montante. Elle n’a pris aucune précaution pour dissimuler son déplacement à Berck, tant elle se sentait invisible aux yeux des siens, comme aux yeux du monde. Quand on lui demande les raisons de son acte, elle invoque la sorcellerie. Pensait-elle s’en libérer en donnant sa fille en offrande au dieu de la mer ? En tout cas, il est clair qu’elle est quelque part maudite, envoûtée, menée par des forces qu’elle ne maîtrise pas, et, la vérité que personne (ni les personnages du film, ni les spectateurs) n’a voulu voir et que son avocate dévoile dans sa plaidoirie finale, c’est qu’elle est tout simplement folle. Comment est-elle devenue folle ? C’est cette question qui fait finalement l’intérêt du film et dont la réponse nous est en partie donnée par un autre personnage, une professeure d’université qui assiste aux audiences et dont le spectateur suit, comme en miroir, la catharsis libératrice. Comme l’accusée, elle est d’origine africaine, fille d’une mère toxique et vit mal sa grossesse.

Le mot folle sonne, dans la bouche de l’avocate, à la fois comme une transgression – comment ose-t-elle accuser une femme, qui plus est noire, d’être folle ? – et comme la seule explication possible. C’est un mot qu’on emploie rarement aujourd’hui sauf pour insulter quelqu’un. Sinon, on parle de maladie mentale, une maladie qui d’ailleurs n’a plus besoin d’être soignée, puisqu’on ferme les hôpitaux psychiatriques les uns derrière les autres, mais qui paradoxalement sert encore parfois à absoudre un criminel pour dissimuler les vrais responsables, comme dans l’incendie de la cathédrale de Paris par exemple. L’accusée de Saint Omer, pourtant visiblement folle, ne bénéficiera pas de cette mansuétude.

C’est au même constat qu’arrive James Howard Kunstler dans un article du 28 novembre 2022, intitulé “ Les 4 arnaques ”. Pour lui, notre société toute entière est folle. Et c’est « l’effondrement de la société techno-industrielle qui a généré parmi les citoyens une terreur telle qu’elle a rendu la société folle ». La preuve, on voit apparaître actuellement des phénomènes incroyablement « mystifiants ». Il en identifie quatre qui sont des plus « maléfiques dans le sens qu’ils sont gérés de façon à nous nuire » : le covid 19, la guerre du gouvernement contre ses propres citoyens, le wokisme et le mondialisme.

Il compare ce qui nous arrive à « la psychose qui a envahi les Aztèques de 1519 à 1521. C’est l’histoire la plus étrange de l’histoire que je connaisse. La civilisation aztèque avait à peine deux cents ans. La grande cité-état de Tenochtitlan avait rapidement atteint environ un million d’habitants lorsque Hernan Cortés et sa compagnie, représentant l’Espagne de l’Inquisition, ont débarqué. Cortés, dans son casque d’acier étincelant, était la personnification de la divinité en chef des Aztèques, Huitzilopochtli, leur dieu du soleil, et du récit théologique qui l’accompagnait, à savoir que Huitzilopochtli reviendrait dans le monde depuis l’endroit où les dieux se reposaient et détruirait tout. En fait, c’est exactement ce que le Señor Cortés et ses quelques centaines de soldats ont fait à un million d’Aztèques et à leur culture.

Mais pendant les deux années où Cortés a séjourné parmi eux, les Aztèques sont devenus fous et ont intensifié leur programme de sacrifices humains – quelques captifs malchanceux de temps en temps – pour en faire un fantastique bain de sang rituel, coupant le cœur de centaines de personnes au sommet de leur grande pyramide afin de contenter Huitzilopochtli et de le persuader, par cette preuve sanglante de leur dévotion, de ne pas mettre fin à leur monde. Il s’est terminé quand même, mais un autre monde (sans doute pas meilleur) a pris sa place : le Mexique.

C’est le genre de folie collective humaine périodique que je vois dans les quatre arnaques qui se répandent dans le monde alors que la civilisation occidentale vacille. Le problème est que, ayant remplacé nos dieux par la science, nous n’avons aucune divinité à propitier. Juste des hypothèses sans fin sur ce qui est à venir ».

Le bouc émissaire

Certes nous ne sacrifions plus des humains ni des animaux aux dieux, mais nous désignons toujours des victimes expiatoires de nos fautes et faiblesses collectives. Dans le film Saint Omer, on voit la professeure d’université illustrer pour ses étudiants le rituel primitif du bouc émissaire à travers l’épisode de la tonte des femmes qui a ponctué la libération. Dans la Bible, c’est un bouc, un animal donc, qu’on charge des fautes de toute la nation avant de le chasser dans le désert. Le rituel, pour primitif qu’il était, était au moins conscient et encadré. La pratique moderne du bouc émissaire, n’étant ni l’un ni l’autre et étant, qui plus est, instrumentalisée par des pouvoirs qui ne nous veulent pas que du bien, est une pratique totalement barbare.

Il s’agit d’un phénomène cyclique que René Girard a bien étudié. Lorsqu’un groupe ou une nation se trouve en difficulté elle se divise. Alors, pour empêcher la guerre civile et l’explosion de la société, elle se choisit des boucs émissaires qu’elle accuse de tous les maux et tente de se réconcilier sur leur dos, en les ostracisant ou les éliminant. Macron a ainsi désigné les non vaccinés à la vindicte populaire pour détourner l’attention de sa gestion dévastatrice du Covid. Les soi-disant réactionnaires, complotistes, antivax, antisémites, racistes, jouent le même rôle avec la complicité des médias de grand chemin. Les hommes blancs hétéros vivants, eux, sont chargés de tous les crimes sexistes et coloniaux passés, présents et à venir.

Les gens sont actuellement fous de terreur et de colère, les responsables ne veulent pas assumer leurs responsabilités et désigner des boucs émissaires est devenu leur sport favori. Au-dessus de tous les prétendus suppôts de Satan qu’ils montrent du doigt, il y a bien sûr le grand Satan. Il n’a pas toujours le même nom, il s’est appelé Milosevic, Saddam Hussein, Kadhafi, Bachar el Assad et aujourd’hui il s’appelle Poutine.

Selon Tucker Carlson, la diabolisation de Poutine remonte à un moment et un lieu précis :

En mars 2006 « L’ancien sénateur John Edwards et le membre du Congrès Jack Kemp ont été nommés à la tête d’un groupe de travail du Council on Foreign Relations (CFR) chargé de déterminer si un « partenariat stratégique » avec la Russie était encore possible à la lumière des politiques que Poutine avait adoptées et qui entraient en conflit avec les objectifs géopolitiques plus larges de Washington. À leur retour de Moscou, Kemp et Edwards ont publié un article intitulé « La mauvaise direction de la Russie »

... Voilà pourquoi les auteurs ont décidé que Poutine allait dans « la mauvaise direction » : Il ne soutiendrait pas leurs interventions militaires inconsidérées, il ne livrerait pas le pétrole russe à des oligarques rapaces, il ne détournerait pas le regard lorsque les gouvernements voisins seraient renversés par Washington l’un après l’autre, et il ne se mettrait pas au garde à vous lorsqu’il recevrait des ordres de Washington. Telles sont les raisons pour lesquelles il est odieusement attaqué dans les médias et considéré comme l’ennemi mortel de Washington. Il a tout simplement refusé d’être leur laquais, et c’est pourquoi ils ont passé les 17 dernières années à essayer de le détruire ».

Nous savons de façon sûre, par la voix de nos médias de propagande, que tout ce qui nous arrive est de la faute de Poutine. Si en janvier nous allons subir des coupures de courant, ce n’est pas parce que nous avons fermé nos centrales au profit d’éoliennes laides, couteuses et inutiles et que nous avons imposé toujours plus de sanctions ridicules à la Russie, non, c’est parce que Poutine est méchant. Pensez, il n’a pas voulu nous laisser piller ses ressources, ce démon !

Mais pour que ça marche, pour que la technique du bouc émissaire ramène la paix et la raison dans nos contrées, René Girard le dit bien, il faut rameuter beaucoup, vraiment beaucoup de monde. Et c’est là que le bât blesse, 85 % du monde refuse tout net de traiter Poutine en paria. Ce n’est vraiment pas juste ! Nous avions trouvé un bouc émissaire formidable, son élimination aurait résolu tous nos problèmes mais, manque de pot, il n’y a pas moyen de l’éliminer.

Notre grand ami étasunien, que dis-je, notre grand amour, la prunelle de nos yeux, celui à qui nous avons confié notre vie et notre avenir, nous avait promis que si nous faisions tout ce qu’il voulait, nous pourrions partager le Rêve américain. Nous avons fermé les yeux, il nous a pris la main, le bras, et tout le reste. Grâce soir rendue à notre bienfaiteur !

Et pendant ce temps, Poutine et ses amis sont en train de bâtir un nouveau monde, un monde multipolaire sans nous pour ne pas dire contre nous. Comme le souligne cruellement Pepe Escobar : « Lentement mais sûrement, ce qui émerge, c’est la vision d’un monde irrémédiablement fracturé, caractérisé par un double système de commerce et de circulation : l’un tournera autour des vestiges du système du dollar, l’autre se construit autour de l’association des BRICS, de l’UEE et de l’OCS.

En poussant plus loin la récente métaphore pathétique d’un patron eurocrate de pacotille : la « jungle » se sépare du « jardin » avec une grande détermination. Puisse cette fracture persister assez longtemps pour qu’un nouveau système de paiement international – puis une nouvelle monnaie – vienne mettre un terme définitif à l’Ère du Pillage occidental. »

C’est horrible, nos peuples sont devenus fous de terreur devant l’effondrement de leur existence dont nous sommes en grande partie responsables ; c’est horrible, ils vont nous massacrer à la première occasion malgré nos chars et nos mitrailleuses ; c’est horrible, nous voilà isolés sur l’île Europe et privés de tout !

Que faire ?

Il ne nous reste plus qu’à nous jeter du haut la falaise comme les lemmings du documentaire de Walt Disney, ça nous savons faire ! Nous, nous sauterons de côté au dernier moment, laissant les flots engloutir nos populations jusqu’au dernier Ukrainien, cela aussi nous savons faire ! Puis, le devoir accompli, nous irons, comme si de rien n’était, prendre la place qu’on voudra bien nous donner dans le concert des nations du monde multipolaire, en attendant que notre Dieu étasunien vienne nous sauver encore une fois...

COMMENTAIRES  

04/12/2022 08:00 par Dominique Muselet

La civilisation aztèque ayant été éradiquée de la surface de la terre par les bons soins des soldats et missionnaires espagnols, il y a beaucoup de choses qu’on ne sait pas sur elle. Azteca de Gary Jennings en donne tout de même une bonne idée. Il décrit notamment la fureur de sacrifices humains qui a saisi ce peuple en détresse à l’arrivée des conquistadors. Ils sont passés en peu de temps du meurtre rituel occasionnel de quelques prisonniers de guerre à des fleuves de sang. La file des sacrifiés montait les marches de la pyramide d’un côté. Tout en haut, le prêtre de service arrachait leur coeur et le tendait ver le ciel. Et de l’autre côté, des fleuves sang coulaient jusqu’au bas de la pyramide et se répandaient sur la place et dans les ruelles avoisinantes. Les prêtres étaient couverts d’une croute de sang noir et ressemblaient à des démons noirs. Le héros du livre s’était juré d’accepter sans protester la Mort fleurie, comme ils l’appelaient, et il fut finalement immolé, mais ironie suprême, pas par ses compatriotes, mais par les missionnaires qui le passèrent par le feu pour avoir refusé d’abjurer sa foi. A barbare, barbare et demi !

Il y a un aspect de la psychologie qui prend des proportions tragiques dans les temps troublés, c’est le "toujours plus de la même chose" de Paul Watzlawick. Il explique que lorsque l’être humain prend une mesure, même si elle échoue, il a tendance à s’entêter dans son erreur en faisant toujours plus de la même chose, quitte à se suicider : les sanctions ratent et se retournent contre nous, on en fait plus, les sacrifices humains n’atteignent pas leur but, on en fait plus... L’antidote, selon lui, est le changement de niveau. Il prend, entre autres, l’exemple anodin du clignotant. Au début c’était un petit bras sur le modèle du bras qu’on sortait par la fenêtre pour indiquer qu’on changeait de direction, passer au clignotant plus visible et moins fragile était un réel changement de niveau. Mais cela demande de l’intelligence, de la créativité et souvent du courage...

04/12/2022 16:10 par Francine

Pour apporter de l’eau (claire dans ces temps troublés) à votre texte Dominique :

"Sacrifices réels et symboliques
Au Mexique, le thème du sacrifice collectif est bien plus ancien que cette pandémie, qui telle un Moloch invisible, réduit actuellement la vie des anciens et dévore le futur des jeunes générations. On pense bien sûr au grand sacrifice des cultures précolombiennes et de la population mixteca, lors de la Conquista et des trois siècles qui ont suivi. Vénération aussi de la crucifixion de Jésus, imposée comme expédient et absolution d’un mal sud-américain culturel et originel : les Aztèques, les Mayas et autres civilisations barbares du Nouveau Monde étaient des pêcheurs car eux-mêmes pratiquaient le sacrifice humain du haut de leurs pyramides impies. Les Franciscains et Bénédictins n’ont pas été avares de récits relatant des exécutions en séries, les cœurs arrachés, les têtes qui roulent aux pieds des pyramides en laissant de longues trainées de pourpre et les lacs de sang lors des grandes cérémonies guerrières (...)"

https://lapartmanquante.com/2021/01/26/misere-et-sacrifices-de-la-coronafolie/

05/12/2022 03:36 par Roubachoff

@Dominique Muselet
Excellent article, comme toujours. J’ajoute une toute petite chose pour le plaisir. L’art de se tirer une balle dans le pied, c’est essayer de faire chanter quelqu’un (la Russie, en l’occurence) en refusant de lui acheter un bien dont on a vitalement besoin, qu’il possède en abondance, et qu’une multitude d’autres gens sont prêts à lui acheter parce qu’ils en ont besoin aussi.
Dans cet ordre d’idées, le plafonnement du prix du pétrole russe est un exercice de pure poésie déjantée.

05/12/2022 11:20 par Paolina

La dernière chanson de Me Joseph : Pourtant que cette arnaque est belle !
https://www.youtube.com/watch?v=1trbuGt8nKo

05/12/2022 11:59 par Assimbonanga

"Les Franciscains et Bénédictins n’ont pas été avares de récits relatant des exécutions en séries, les cœurs arrachés, les têtes qui roulent aux pieds des pyramides en laissant de longues trainées de pourpre et les lacs de sang lors des grandes cérémonies guerrières (...)" Tiens, tiens, comme c’est surprenant ! Et pourtant on ne connaissait ni la propagande, ni la com, ni le story-telling ni les tee-shirts kakis de Zélinsky.

Bon, je n’ai pas lu ce long texte car je mon cerveau se distend à force de punchlines sur YouTube, une déformation professionnelle de mon télé-travail !!! Le texte long me devient insupportable.
Toutefois, attention avec la revisitation à titre personnel de grandes pages d’histoire quand on n’est pas historien spécialisé de la période. Je crois que Zemmour est beaucoup sujet à ce syndrome où l’on cherche d’abord la preuve de son hypothèse plutôt que de laisser émerger la vérité à force d’étude factuelle...

05/12/2022 13:15 par Dominique Muselet

Merci Francine, oui le sacrifice (des autres) est à la mode en ces temps troublés...

Dans sa dernière vidéo, Alexandre Mercoulis cite un article du Daily Mail exceptionnel à ses yeux en ce qu’il dévoile le bain de sang qu’est la guerre en Ukraine. Enormément de morts, majoritairement ukrainiens (ratio de10 pour un Russe) dont beaucoup sont abandonnés sur le front parfois pour ne pas avoir à payer de compensation aux familles ou pour que le commandant puisse empocher le salaire du mort. Le journaliste du DM visite un hôpital et s’étonne du nombre d’amputations, peut-être dues, selon Mercoulis à la maladie du pied des tranchées imbibées d’eau, une infection apparentée aux engelures qui dans les cas les plus graves cause la gangrène et nécessite l’amputation.

Le chiffre de 100 000 morts avancé par Vanderlahyenne comme l’appellent certains, est réel. et c’est pour ça qu’elle l’a retiré... Et cela signifie autour de 3 fois plus de blessés. Les medias bellicistes occidentaux gardent un silence pudique sur ce carnage parce que, si le gens le savaient leur regard sur cette guerre changerait, ce qu’ils ne veulent à aucun prix, selon Mercouris...
Ce sacrifice de tout un peuple dans l’optique de plus en plus utopique de "détruire la Russie" au profit des oligarques occidentaux est une veritable honte, non ?
https://www.youtube.com/watch?v=k1oJGKEmd8M

05/12/2022 15:13 par marti michel

Que sommes nous en train de devenir ? Un monde en folie. un monde suicidaire, dis Dominique. Laissez moi le soin de vous raconter une histoire dont voilà un court extrait :

"Il est question ici de télésurveillance, c’est-à-dire que les élèves passent leur examens à distance, au même moment, et sous surveillance numérique et automatisée de l’établissement...TestWe offre une multitude d’outils pour perfectionner cette surveillance : un système de reconnaissance faciale, c’est à dire de photographie de l’étudiant avec sa carte d’identité ou étudiant·e ou d’identité par webcam « pour vérifier que la bonne personne est en face de l’écran" ... En complément, une surveillance à 360° de l’environnement de l’élève (en fait sa chambre). Son PDG, Benoît Sillard, se vante ainsi de mettre « en place actuellement un système à double caméras, celle de l’ordinateur qui filme par l’avant, et celle de votre smartphone qui filme l’ensemble de la pièce, pour vérifier qu’il n’y a pas un deuxième ordinateur ou quelqu’un en train de vous souffler ».

Ça se passe aujourd’hui à Paris 8, Ce n’est pas de la SF La Quadrature du net a déposé plainte et appelle à soutenir la lutte d’un collectif d’étudiant·es de l’Université contre TestWe, Et ça va passer demain (mardi 6 décembre) au Tribunal Administratif de Montreuil .

Quoique que vous pensiez de l’article de Dominique, qu’il est exagéré, outré etc... peut-être le bon sens prévaudra-t-il malgré tout et que le cri d’alarme lancé ici trouvera chez beaucoup d’entre nous un écho.

06/12/2022 12:52 par Francine

Assibonamga, oui les formats courts (vidéos de 5 mn, textes de 3 lignes pas plus pour entrer dans le format Twitter et dans l’espace cérébral disponible des consommateurs lambdas selon l’ex patron de LCI) sont à la mode.

C’est même l’outil principal de l’ingéniérie moderne pour produire des décérébrés.

Par exemple les formats "Brut" sur Facebook. Toujours dans le sens du vent, présentant des victimes de tout ordre (car 99% de la population française mondialiste est victime, tout.e.es victime.e.es, surtout du patriarcalisme, raison pour laquelle Jean-Luc a appelé à voter Manu), écologie à 2 balles pour se donner bonne conscience, amour de toutes les diversités, et donc aussi des gothiques néonazis Ukrainiens si sexys, etc.

Comme la société française a sombré dans l’inconscience généralisée, on peut s’attendre à des réactions très violentes des gens biens, qui feront tout pour continuer à se croire bien, et à d’autres sacrifices pour maintenir lapaix sociale, PAX américana, rêve américain d’hypocrites, le bonheur de vivre et la joie de dépenser son fric dans de matériels et intiles cadeaux de Noel.

Qui offre encore des livres à ses enfants ?

08/12/2022 12:16 par Dominique Muselet

@ Roubachoff
Merci et bravo pour votre formulation...

Je suis tombée ce matin sur 2 articles qui tentent d’expliquer le suicide de l’Europe.

Un de Karine Bechet-Golovko :
"Alors que le gouvernement prépare les coupures d’électricité, que Macron déclare qu’il n’y en aura pas, que RTE en prévoit 6 cet hiver, nous voyons la société française se préparer à la « sobriété » forcée. Une sobriété qui ressemble beaucoup à un plan d’évidement de ce qui reste de la France, qui s’ajoute au culte décalé et fanatique des sources alternatives d’énergie, à la marche forcée pour « l’indépendance » face à l’énergie russe. Un ensemble de mesures qui amènent doucement et sûrement la France sur la voie du Tiers-monde. Est-ce du fanatisme, de l’incompétence ou de la trahison ?
Le fanatisme est favorisé par l’ignorance et l’ignorance permet la manipulation. S’il y a une bonne dose de bêtise et de prétention chez nos élites, il est difficile de croire que personne ne comprend où cela mène le pays. Et là, on en arrive à la trahison.
http://russiepolitics.blogspot.com/2022/12/coupures-delectricite-comment-nos.html

et un de Alastair Crooke :
L’UE a-t-elle bien réfléchi à la question du « temps qu’il faudra » ? (Pour "vaincre" la Russie)
Si Bruxelles s’imagine aussi qu’une telle adhésion obstinée (au récit européen complètement à l’opposé de la réalité sur son "indépendance" vis à vis des US, sa "puissance" et sa "victoire" en Ukraine) impressionnera le reste du monde et rapprochera ces autres États de « l’idéal » européen, elle aura tort ... Les « autres » verront dans cette inflexibilité une étrange compulsion de l’Europe à l’autosuicide, au moment même où la fin de la « bulle du tout » la menace déjà d’un ralentissement majeur.

Pourquoi l’Europe s’acharne-t-elle sur son projet « Ukraine », au risque de perdre sa position à l’étranger ?
Peut-être parce que la classe politique européenne craint encore plus de perdre son discours national. Elle a besoin de faire diversion – c’est une tactique appelée « survie ».

Cependant Accrocher des drapeaux de l’UE à tous les bâtiments officiels ne permettra pas de masquer la réalité de la situation, ni de dissimuler la déconnexion entre la « bulle » de Bruxelles et son prolétariat européen déprécié. Les politiciens français demandent maintenant ouvertement ce qui peut sauver l’Europe d’une vassalité totale. Bonne question. Que fait-on lorsqu’un récit de pouvoir hypertrophié éclate, en même temps qu’un récit financiarisé ?

https://strategic-culture.org/news/2022/12/05/necessary-illusions-even-narrative-of-eu-as-a-geo-strategic-player-has-now-burst/

08/12/2022 20:32 par Noémie

Merci Dominique pour votre analyse très bien étayée qui me donne de nombreux éléments pour clarifier ma pensée. C’est d’ailleurs toujours le cas lorsque vous prenez la parole sur ce site. Merci encore.

21/12/2022 11:34 par Dominique Muselet

Je suis tombée sur ce commentaire sous un article publié ailleurs. il est un peu long mais fascinant, je trouve, et renvoie à ce site birnam.fr :

g.hegel, 21 décembre 2022 10 h 34 min
La puissance passée de l’occident est d’avoir porté le mode de production esclavagiste puis le mode de production capitaliste à leurs zénith. Le dernier des mode de production, le mode de production cybernétique (birnam.fr) est le fer de lance de sa tentative actuelle initiée en 2001 : sa puissance vient de la ni plus ni moins. Le soulèvement actuel contre ce mode de production arrivé à son terme n’est pas contre l’occident ni contre les technologies apportées par ce mode de production mais bien contre l’accumulation de contrôle source du pouvoir d’élites particulièrement corrompue et dangereusement apeurées. Ce mode de production a commencé aussi à se développer dans bien des parties du monde. Un traceur de son emprise sur les élites mondiales est leur position vis à vis de l’étrange vaccination covid19.
Ne pas vouloir considérer le fait que le mode de production des richesses d’une société donnée détermine la vie matérielle et spirituelle de la dite société a comme conséquence des explications parfois intéressantes mais forcement superficielles de son fonctionnement. La compréhension de la situation actuelle demande de remonter dans l’histoire humaine.
La bourgeoisie a commencé son suicide en 1914 et est définitivement morte à la fin du 20ème siècle cédant le pouvoir à la nouvelle élite dominante mondialiste qui s’est développée à la fin du 19 ème siècle en profitant et contrôlant le flux des révoltes ouvrières ou en les écrasant. Cette élite qu’on peut nommer « cybernéticienne ou logicienne » s’est présentée au départ comme révolutionnaire, avant garde éclairée du prolétariat ouvrier. Elle s’est ensuite scindée en trois courants apparemment antagonistes un courant social révolutionnaire dit de gauche(communistes, …), un courant national socialiste(nazis, …) dit de droite, et un courant démocratique social ou libéral dit du centre. Le petit jeu a duré jusqu’au début du 21ème siècle. Il est maintenant fini. L’unification des trois courants se déroule sous nos yeux.
La société cybernétique(accumulation d’informations de contrôle) est mûre, elle passe à sa phase eugéniste nihiliste et suicidaire. La guerre universelle qui se développe aujourd’hui oppose les mondialistes à la population de la Terre. L’utilisation de la lutte contre le terrorisme, puis de la lutte contre le climat, puis de la lutte contre la pandémie, puis la lutte contre l’énergie et simultanément de la guerre contre les nations récalcitrantes mène au chaos destructif des anciennes structures sociale protectrices gagnées par les révoltes ouvrières.
Ce n’est pas une guerre entre « monopolaires » et « multipolaires » mais une guerre contre les populations du monde jugées trop coûteuses et réputées devenues partiellement inutiles. Les libéraux, socialistes, néonazis se sont unis dans un même combat : créer des « hachoirs à peuples ». Leurs rivalités idéologiques sont des « mirages à peuples », seuls « leurs chiens de garde » y croient. Ils se sont fondus dans une nouvelle classe dominante universelle dont l’activité principale est l’accumulation de structures de contrôle, celle du contrôle de l’information étant la plus importante. L’élite cybernéticienne,se transforme en élite nihiliste effrayée d’être engloutie par ceux qu’elle a elle même accumulé. Qui peut croire qu’un camp d’extermination même universel soit viable ?
Le camp étendu à la Terre entière est en pleine construction. Ce n’est plus une lutte pour de la nourriture, de la terre, de l’or,… mais une lutte contre la mort presque certaine du plus grand nombre. Cette fois ci personne de l’extérieur ne peut venir y mettre un terme. Ce n’est plus une lutte pour la seule liberté, le coup du monde pandémique a été apparemment remporté par les élites cybernétiques. Les peuples de la terre sont enfermés dans l’universel camp, c’est à eux de rompre les digues s’il veulent échapper à un sort funeste bien prémédité
La mort rode autour des villes et des villages nouveaux baraquements de ce vaste camp. Les reste de l’abondance perdue fondent comme neige au soleil noir du nihilisme.
Plaise au ciel que certains peuples, certains individus se dressent victorieusement comme cela a toujours été contre cette abomination ! birnam.fr

Le dernier article de ce site est tout aussi intéressant :
LE CLOU DU SPECTACLE : L’ETAT D’URGENCE éCOLOGIQUE COMME NéCESSITé DE LA SOCIETE CYBERNETIQUE

Gardons espoir et passons de Joyeuses fêtes !

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