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Du « Comorien » pour entonner l’hymne de l’indigence pour tous.

Il n’y a pas longtemps, j’intervenais sur un blog pour contester la différence de profil que l’on cherchait à établir entre les Fillon, Macron et les hommes politiques haïtiens. Depuis quelque temps, j’insiste à voir en ces hommes politiques des signes de plus en plus évidents qui témoignent de l’indigence de notre époque.

Quand l’entêtement de l’histoire, au détail près, confirme l’indigence pour tous.

A cet égard, de nombreux articles sur des sites et des blogs de l’information alternative témoignent d’une prise de conscience globale quand à cette époque troublée. Ainsi, on peut lire sur le site les crises.fr ce texte de Christian Hedges qui parle du règne des idiots. Ou encore sur le site de contrepoints.org, cet édifiant article de Philippe Bouchat qui décrit ce temps comme étant celui des médiocres. De notre côté, nous essayons depuis 2013 de construire une réflexion sur une certaine thématique de l’indigence pour caractériser cette époque qui laisse émerger des profils politiques de plus en plus douteux pour servir un système à l’agonie.

Évidemment, quand nous insistons à dire qu’entre Sarkozy et Martelly, Fillon et Jovenel Moïse, Trump, Hilary et Kplim, il n’y a que des différences de formation et de style qui s’expliquent davantage par le contexte économique, académique et social de leurs pays respectifs ; mais que tous représentaient la même « Crapulerie Internationale », cela fait sourire certains. Mais, ne leur en déplaisent, nous insistons à penser, que d’un pays à l’autre, il n’y a que des nuances d’indigence entre les élites politiques tant nous pouvons trouver dans leur comportement la même charge d’indigence.

Certainement, nous reconnaissons qu’il y a une énorme différence quant au profil académique, et peut être humain de ceux qui sont appelés à diriger tel ou tel pays. Cependant, il faut insister sur le fait, qu’au-delà de cette différence de forme, le projet politique porté par ces profils est au service des mêmes intérêts financiers et/ou mafieux qui aliènent l’homme au nom du profit tout en revendiquant un profond mépris pour les petites gens, la dignité et la vie.

Du « Comorien » pour un profil académique, Comme au Rien, au voisinage de l’indigence

En ce sens, des faits anodins, mais, ô combien, révélateurs, sont en train de nous donner raison. Ainsi, le récent commentaire du Président français sur cet énième naufrage qui endeuille les Comores nous donne l’occasion de revenir sur l’indigence commune partagée par les élites politiques mondiales. En limitant, pour le contexte, notre réflexion à la France et à Haïti, nous pouvons déjà relever que la différence académique et sociale entre un Macron (Brillant Enarque) et un Martelly (Indécent Ti Simone) n’exclut pas que dans leur rapport avec un contexte social dense, complexe et vivant, l’un et l’autre pouvaient manifester, témoigner et faire écho d’une même indigence.

Tel est, du moins, l’enseignement que nous livre cet instantané, vif, tranchant et cinglant, du Président français qui, commentant, avec des officiels, le drame récurrent des naufragés des îles des Comores, a dit : « Que le Kwassa-Kwassa pêche peu, mais (r)amène du Comorien ».

Il est vrai que l’Élysée a voulu faire passer cela pour un trait d’humour malheureux. Cependant, aucun imbroglio de communication ne peut excuser l’infâmie de vouloir faire de l’humour sur un drame humain qui raconte la douleur de ceux et celles qui cherchent à échapper, à péril défendant, à la misère qu’on leur impose à travers des régimes qui sont au service d’un ordre financier qui fait la fortune de quelques banquiers et usuriers de la planète ! C’est bien Hugo qui a dit, que « le paradis des uns est entretenu par l’enfer des autres ». Et bien avec Macron, nous savons désormais que l’humour de certains ne prend pied qu’à travers le drame des autres.

En effet, qui pourra expliquer honnêtement cette réaction d’un homme qu’on présente comme étant un génie, un maitre de la communication, un brillant universitaire qui a survolé l’ENA (École Nationale d’Administration en France) ? Qui osera trouver des différences avec la réaction de Martelly, TI Simone de son état, éternel goujat, sans référence académique et universitaire, qui avait insulté à Miragoane une humble et courageuse femme qui avait osé questionner l’imposture du bilan politique du pouvoir Tèt Kale.

Pour nous, c’est la même expression indigente et infâmante de deux hommes politiques, au fait de leur pouvoir, qui témoignent d’un grand mépris pour l’être humain. Encore qu’il soit possible de dire que Martelly ne faisait que réagir, parce qu’il était sur la défensive d’une question qui le gênait, l’embarrassait. Et, connaissant les limites humaines de Ti Simone, on ne pouvait s’attendre à rien de plus que cette charge indigente d’insultes. Mais, quant à Macron, Énarque de son état, son commentaire, son trait d’humour sur le malheur des naufragés des Comores est à la limite de l’infect. Parce que lié à un contexte humain plus dramatique. Parce que témoignant d’un effroyable cynisme et mépris devant le drame des petites gens.

Sortir « du Comorien » pour parler du drame des naufragés est indigne d’un homme qui a tout ce bagage académique et qui revendique à tort et à travers un certain héritage culturel et démocratique de plusieurs siècles, présentés comme ceux « des Lumières et des Droits de l’homme ». Osons dire tout haut que Martelly a de quoi être fier. Puisque à savoir et pouvoir plus grands, on devrait s’attendre à dignité et responsabilité plus éloquentes. Et comme c’est le comportement des hommes dans des situations complexes ou délicates qui révèle leur vrai profil, on peut dire qu’entre Macron et Martelly, la différence académique et universitaire tourne « Comme Au Rien » au voisinage de l’indigence.

Déjà quand ce mépris vient d’un homme, c’est franchement inhumain ; mais quand, en plus, cela vient d’un président, grand et brillant énarque, c’est monstrueusement indigent.

Pour finir, on s’en voudrait de ne pas présenter, une autre réaction sur ce drame qui témoigne d’une autre manière de réagir. C’est celle de Jean Luc Mélenchon qui a appelé les gens à se taire un moment pour « écouter le silence de la mort qui retentit sur les flots ». Silence qui cherche à rendre muet, à étouffer le cri de ces laissés pour compte qui ne cherchent qu’à échapper à une mort plus certaine en restant chez eux.

Mais, quelle éloquente dignité ! Quel humanisme partagé ! Chapeau à ce Monsieur, qui fait partie désormais partie de ces voix qui laissent irradier leur intelligence par leur humanité. On ne manquera pas aussi de relever pour l’occasion combien Mélenchon est absent du paysage médiatique français. C’est encore une façon de montrer la commune marque indigente qui relie politiques, médias et élites dans leur refus de l’intelligence indépendamment des pays.

Pourtant ce sont ces modèles intelligents que nous devons présenter et valoriser. Car ils sont à la croisée des itinérances qui placent l’humain et la dignité au centre des préoccupations politiques, économiques et technologiques. C’est cette lueur encore pâle que nous devons raviver et porter à incandescence pour espérer une aube nouvelle et des jours de bonheur pour toute l’humanité.

Erno Renoncourt

3 juin 2017.

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