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Ils veulent tuer la CGTG (CGT Guadeloupe)

La CGTG lance une grande campagne de souscription pour condamner une décision de justice scandaleuse au service des Békés

Aujourd’hui de nombreux travailleurs en Guadeloupe se trouvent confrontés à des plans de licenciements (Gardel, BTP, Automobile, Air France, les Banques, France-Antilles, salaires impayés depuis le 1er juillet à la SAS Côte au Vent, etc.) Pour passer ses mauvais coups, le patronat veut affaiblir les syndicats de lutte. Il pourrait ainsi continuer plus facilement à jeter des travailleurs à la rue, dans une Guadeloupe qui détient le triste record, déclaré mais que nous savons minoré, de 26 % de chômeurs !

C’était déjà le cas chez Carrefour Milénis en 2012 qui lançait un plan de licenciement de 28 salariés. L’argument, toujours le même, était : « cela va mal ! », mais cette direction d’entreprise refusait de donner ses comptes aux délégués et même à l’expert nommé par le Comité d’Entreprise. Il a fallu que la CGTG fasse condamner cette entreprise à 8 000 € d’indemnités et à une astreinte de 1000 € par jour de retard pour la contraindre à remettre ses comptes à l’expert-comptable. Il est alors apparu clairement que Carrefour Milenis n’avait aucune difficulté financière, et devait même verser une participation aux bénéfices aux salariés pour 2012, mais également au titre des bénéfices de 2011. Ce que bien évidement cette entreprise n’avait pas versé à ses salariés !

C’est pour s’être opposé à ce plan de licenciement, pour avoir défendu leurs camarades de travail, que deux Délégués du Personnel et la CGTG se sont retrouvés condamnés suite à une décision particulièrement injuste.

La stratégie de Jean et Martin Despointes, actionnaires de Carrefour Milenis, a été de prétendre être diffamés. Ils ont joué aux victimes ! Dans un tract la CGTG écrivait : « Despointes n’a qu’à prendre sur sa fortune personnelle pour éventuellement combler des pertes supposées, si tel est le cas. ». Et « osait » rappeler dans ce contexte « que la famille Despointes a bâti toute sa fortune sur le traite négrière, l’économie de plantation et l’esclavage salariat. »

Ce rappel dit "historique" a déjà été écrit à de nombreuses reprises dans des articles de journaux (voir l’article du Le MONDE du 28/02/2009), établi par le travail des historiens. Un monument, le Mémorial ACTe est sorti de terre pour rappeler ce passé historique des Antilles et notamment de Guadeloupe.

Comment, dans un pareil contexte, un tribunal-t-il a pu donner raison à Despointes ? Et de plus comment une Cour d’Appel a-t-elle pu aggraver la condamnation jusqu’à monter la condamnation financière à 53 000 € !

Cette somme, impossible à payer pour un syndicat qui ne vit que des cotisations des salariés syndiqués, permet aux Despointes de mener sa lutte de classe contre les travailleurs de Guadeloupe en portant une atteinte grave à la trésorerie de la CGTG.

Ils se sont servis immédiatement de cette décision inique pour pratiquer une saisie des comptes de la CGTG et celui d’un des deux camarades, en plein mois d’août et sans même envoyer une lettre de réclamation comme cela se fait d’ordinaire. Bloquant ainsi le fonctionnement de la CGTG.

DESPOINTES AGIT POUR LE COMPTE DU PATRONAT BEKE :
AFFAIBLIR LA CGTG POUR POUVOIR S’EN PRENDRE AUX SALARIES.

Mais, il s’agit bien d’une question plus large que la défense des organisations des travailleurs car l’argument utilisé pour bloquer le fonctionnement de la CGTG est une insulte envers tous les Guadeloupéens.

Condamner pour diffamation des militants pour avoir rappelé le passé et l’origine de la fortune des Békés est une insulte à la mémoire de tous les Guadeloupéens.
Allons-nous continuer à laisser une caste de Békés faire leur loi aux Antilles ? Déjà en 2010, Jean-François Hayot s’en prenait à Ghislaine Joachim-Arnaud, dirigeante de la CGTM, en portant plainte pour avoir écrit le slogan de la grève de 2009 : « Matinik sé ta nou. An bann bétché, profité, volè ! Nou ké fouté yo déwo . Komba tala fok nou kontinié ». La justice a fini par acquitter Ghislaine Joachim-Arnaud.

A titre de comparaison :

• Alain Huyghues Despointes qui affirmait en 2009 son attachement à la blancheur de sa peau et celle de sa famille, et déclarait que l’esclavage avait eu aussi des « bons côtés » avait été condamné pour apologie de crime contre l’humanité, en première instance et en appel, avant que la cour de Cassation annule ces sanctions dans un arrêt de 2013 !
• Guerlain, le parfumeur, grand patron français, avait été condamné à payer seulement 6000 euros d’amende pour avoir insulté l’ensemble des Noirs du monde. Il mettait en doute le fait « que les nègres aient jamais travaillé ».
• Sylvie Hayot qui elle n’a pas hésité à insulter et cracher sur les pompiers noirs qui étaient venus la secourir, n’a été condamnée qu’à 8 mois de prison avec sursis et deux amendes de 3000 et 500 euros.
• Nicolas Chaulet accusé d’insultes racistes, a bénéficié d’une intervention directe du procureur qui « a rectifié » les réquisitions de son substitut en réclamant un mois de prison au lieu d’un an !

Encore une justice à double vitesse, les enfants des victimes sont encore victimes.

Puisque les tribunaux ont rendu une décision inique, condamnons nous-même le patronat Béké en versant à la grande souscription de la CGTG pour annuler nous-mêmes cette injustice et lui permettre de continuer à défendre nos valeurs et les travailleurs de la Guadeloupe !

Versez en fonction de vos moyens à la souscription !

Vous pouvez donner sur les listes de souscription de nos militants ou directement par chèque à l’ordre de la CGTG, 4 Cité artisanale de Bergevin 97110 Pointe-à-Pitre

Pointe-à-Pitre, le 15 octobre 2015

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Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l’unité, son motif le plus puissant. C’est pour la mener avec succès en rassemblant l’ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse :
renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l’exploitation et à l’écrasement.

H. Krazucki
ancien secrétaire général de la CGT

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