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Inde : 350 km avec les paysans sans terre. Suivez la plus grande mobilisation non-violente depuis l’ indépendance, par Béatrice Roman-Amat.











Une marche pour la terre et pour la dignité.


Octobre 20007.


Janadesh 2007. Ce nom ne vous dit sans doute rien mais il est porteur de promesses immenses pour des dizaines de milliers de paysans sans-terre indiens, intouchables ou issus des basses castes et des "tribus répertoriées" (selon la terminologie officielle).

En hindi, Janadesh signifie "le verdict du peuple" . C’est le nom de la grande marche non-violente qui partira de Gwalior, dans l’Etat du Madhya Pradesh, le 2 octobre 2007. En parcourant les 350 km qui séparent Gwalior de New Delhi, les 25 000 marcheurs espèrent faire entendre leurs voix. Objectif : être 100 000 personnes à l’arrivée devant le parlement de New Delhi, pour exiger la création d’une Haute Autorié de la terre et de cours de justice entièrement dévolues aux litiges sur la propriété des terrains.

Tout au long de la marche, ce blog se propose de vous faire suivre ce grand événement -la plus grande mobilisation non-violente depuis l’indépendance de l’Inde- au jour le jour. Il essaiera également d’éclairer le contexte socio-économique indien : qui sont ces populations tribales si marginalisées ? Comment résoudre le problème des popations expulsées de leurs terres par la construction de barrages hydro-électriques et autres infrastructures géantes ? La désobéissance non-violente peut-elle encore être un moyen de pression efficace ?

Béatrice Roman-Amat, jeune journaliste indépendante ayant vécu en Inde et travaillé dans des villages tribaux, je voudrais vous faire vivre avec moi cette mobilisation des laissés-pour-compte du développement indien, bien loin des call centers de Bangalore ou des étoiles des films de Bollywood.



Le grand depart

Le 2 octobre a 14 heures, apres cinq heures de discours sous une tente chauffee a blanc ou s’aignaient les 25 000 marcheurs, la foule s’est mise en marche. Organises par Etat, Madhya Prdesh a l’avant, le cortege s’etendait sur 6 kilometres, la courte distance de cette premiere etape du pacours.

Aux cris de "nous ne sommes pas des mendiants" , "l’eau, la foret et la terre doivent etre controllees par le peuple" et "des droits egaux pour tous" , ils ont parcouru la distance qui les separait d’un vaste espace ou ils allaient camper le soir. Ekta Parisha n’ayant pas les moyens de les nourrir plusieurs fois par jour, les marcheurs recoivent un repas e riz et de legumes par jour, a l’arrivee de la marche. Trente cuisiniers par grope de 1000 marcheurs preparent les repas ( soit 750 cuisiniers en tout, hommes et femmes).

Le 2 octobre, jour de l’anniversaire de la naissance de Gandhi, tous les marcheurs etaient galvanises par la grande reunion du matin. Rajagopal s’y etit exprime le dernier, laissant auparavant la parole aux representants des differentes communautes, des leaders d’Ekta Parishad, et aussi a Shawn A-in-chat-Atleo, representant de l’assemblee canadienne des peuples indigenes. Vetu d’une sorte de cape brodee des symboles de sa tribue d’origine, il a appele les peuples premiers du monde entier (375 million de personnes) a s’unir pour lutter contre l’accaparation de leurs terres par des projets miniers ou industriels mais aussi contre la disparition de leurs langues, chants et danses traditionnels. il a conclut son discours par un chant sacre, tres apprecie par la foule. (...)




Une journee au Chhattisgarh


8 octobre 2007.


Jambes decouvertes jusqu’aux genoux, Lourdes boucles sur lehautdes oreilles,dizaines de rangees de perles autour du cou, tatouages geometriques sur les bras et les jambes, les femmes adivasis (tribales) de l’Etat du Chhattisgarh se remarquent dans le cortege de 25 000 marcheurs. Les hommes portent des chapeaux en bambou tresse et pour certains des arcs et des fleches en bois pour representer leur cultre ancestrale menacee.


Cet Etat recule est represente par 3000 paysans sans terre. Certains d’entre eux ont vutoutes leurs recoltes brulees par le "Forest Department" de l’Etat juste avant de venir participer a la marche. Les autorites consideraient en effet que ces populations tribales cultivaient illegalement des espaces gagnes sur la foret, alors que le ministere des affaires tribales definit au contraire les adivasis comme les populations dont le mode de vie est lie a la foret et qui sont donc autorisees a vivre a sa lisiere. Deux ministeres, deux politiques aux philosophies opposes, pas de coordination.

Gyanadhar Shastri est un des leaders de ces communautes du Chhattisgarh. S’il pouvait s’adresser directement au gouvernement, il lui demaderait "Pourquoi ne beneficions-nous d’aucune protection des droits de l’homme ? N’importe qui peut nous battre ou violer nos femmes" , et "Pourquoi le gouvernement donne-t-il seulement de la terre a des grandes compagnies privees et jamais aux pauvres ?" Il insiste sur le fait que le governement laisse les enterprises comme Tata ou Pepsi puiser toute l’eau des rivieres et autorise tous les exploitants de bauxite a s’installer ou ils veulent.

Le gouvernement dispose en effet d’un droit inalienable a l’acquisition de n’importe quell terrain. En 1978, le 44e amendement a la Constitution a retire le droit a la propriete des droits fondamentaux, pour le placer dans une section subsidiaire.
D’autres habitants du Chhattisgarh m’expliquent que la pratique du marriage force est tres commune dans leur region.Les non-tribaux n’ont theoriquemet pas le droit d’acquerir de la terre appartenant a des adivasis. Mais dans les faits, rien de plus simple que de contourner cette disposition : des non-tribaux forcent des filles tribales a les epouser, accaparent des terres et gardent les filles comme servantes.

Menacees a la fois par l’industrialisation, la corruption de certains members de leur communautes et les agences chargees de preserver la foret ou de creer des parcs nationaux, les adivasis du Chhattisgarh se sentent assieges de toutes parts.

- En savoir plus et suivre la marche<BR> http://namaskar.blog.lemonde.fr



France : manifestations de soutien à Janadesh, les paysans pour l’accès à la terre.


Le site de Janadesh 2007 www.janadesh.net







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