RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Indignation pour Lockerbie, indifférence pour la Barbade

Alors que la libération du seul condamné pour le crime de Lockerbie "localité écossaise où est survenue en 1988 la destruction d’un avion de la ligne américaine Pan Am", provoque un scandale politique en Grande-Bretagne et l’indignation de la Maison Blanche, aucun organe de presse ne dénonce qu’à Miami vivent, en toute liberté, deux responsables de l’horrible crime de la Barbade contre un appareil de de Cubana de Aviación.

Pour la Maison Blanche les deux crimes ne revêtent aucune similitude.

Pire encore, Luis Posada Carriles et Orlando Bosch, qui ne nient même pas leur responsabilité dans la mort des 73 victimes de cette explosion survenue en 1976, continuent à prêcher la terreur et à conspirer, en profitant de l’inertie complice du FBI.

Il est clair que pour Washington, la Barbade et Lockerbie n’ont rien de commun, pas même le fait que George Bush père était chef de la CIA quand est survenu le premier crime et vice-président des États-Unis au moment du second, simple coïncidence ?

Une comparaison entre la façon dont deux administrations nord-américaines successives ont traité les deux attentats en dit long.

Le crime d’Écosse a obtenu une priorité absolue. La CIA, le FBI et touts les dispositifs du renseignement de Washington ont mis sur cette affaire leurs effectifs les plus fiables.

Mais quelque chose de curieux est survenu. Au cours des trois premières années, touts les soupçons et preuves se sont dirigé contre le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), organisation supposément branchée sur l’Iran.

Cependant, au moment où débute la Guerre du Golfe cependant, les accusations se réorientent selon les intérêts géopolitiques du moment. L’enquête fait un virage à 180 degrés et les mêmes limiers ont alors trouvé plus convenables de nouveaux suspects trouvés du côté de la Lybie.

Les pressions furent si grandes que Tripoli finit par livrer le citoyen Abdel-baset Ali al-Megrahi à la justice écossaise.

Le 31 janvier 2001, l’accusé a été jugé par un tribunal de trois juges dans une salle d’audience spécialement aménagée sur une base de la US Air Force, dans las ville de Zeist, déclarée temporairement territoire britannique sous juridiction de la justice écossaise.

Le procès a établi un record de durée (84 jours) dans les annales des tribunaux d’Écosse et a coûté plus de 150 millions de dollars.

Les preuves présentées se sont avérées si douteuses qu’après la condamnation du Lybien à 27 ans de prison, l’affaire a rebondi en cour d’appel avec la perspective de bientôt sombrer.

L’affaire Posada-Bosch a été totalement différente. La CIA, le FBI et autres agences sont demeurées les bras croisés devant un crime dont ils connaissaient très bien les auteurs, pour les avoir embauchés et pour avoir été au courant à l’avance de leurs plans terroristes.

Les différentes procédures judiciaires ont navigué devant divers tribunaux vénézuéliens dans des circonstances toujours équivoques, au milieu de la controverse et même de dénonciations de la part de magistrats.

Jusqu’à ce que l’ambassadeur yankee à Caracas, l’incontournable Otto Reich, obtienne la libération d’Orlando Bosch par un tribunal qu’il s’est chargé de corrompre.

Pour Posada, on a procédé de manière distincte. La CIA, par l’intermédiaire de la Fondation nationale cubano-américaine, a acheté l’évasion de son agent auprès du personnel de la prison où il était détenu et l’a placé sur la base aérienne de Ilopango, à la disposition d’Oliver North et de son chef, George Bush.

De Bosch on ne parle plus depuis bien longtemps. Le vieil assassin, victime de sénilité intermittente, regarde la télé dans son bungalow de Hialeah. Et il se souvient à peine de la façon dont il s’est inséré dans la société nord-américaine avec l’aide de la congressiste Ileana Ros-Lehtinen, alors aspirante à la Chambre basse.

Quant à Posada, libéré par l’appareil judiciaire très particulier de George W. Bush, il attend un procès hypothétique devant une cour du Texas dont la juge l’a déjà qualifié de combattant anticommuniste.

Pour cela, à la Maison Blanche, personne ne s’émeut, ni le président Obama, ni son secrétaire à la Justice, Eric Holder, qui vient de décréter la création d’un mécanisme pour une enquête sur les tortionnaires de la CIA.

Quel hasard ! Posada était de la CIA. Et il a aussi torturé.

URL de cet article 9103
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Les Etats-Unis de mal empire : Ces leçons de résistance qui nous viennent du Sud
Danielle BLEITRACH, Maxime VIVAS, Viktor DEDAJ
Présentation de l’éditeur Au moment même où les Etats-Unis, ce Mal Empire, vont de mal en pis, et malgré le rideau de fumée entretenu par les médias dits libres, nous assistons à l’émergence de nouvelles formes de résistances dans les pays du Sud, notamment en Amérique latine. Malgré, ou grâce à , leurs diversités, ces résistances font apparaître un nouveau front de lutte contre l’ordre impérial US. Viktor Dedaj et Danielle Bleitrach, deux des auteurs du présent livre, avaient intitulé leur précédent ouvrage (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

La seule véritable passion qui mérite qu’on se laisse guider par elle est le non-conformisme.

Julian Assange

Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.