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Infos luttes sociales Bulletin n° 76.

19/2/04

Comité de soutien aux salariés et précaires en lutte de McDo, Frog,
Arcade, FNAC, Disney, Virgin, Pizza Hut, etc.

Le samedi 14, une action d’information des clients a eu lieu devant le McDo de place
de la République.

Comme d’habitude nous sommes arrivés groupés, puis avons distribué
des tracts aux clients qui étaient à l’intérieur et commencé à discuter avec les
salariés. Tandis que le restaurant se vidait, quelques rares clients continuaient d’
entrer, informés de la situation par les tracts, affiches et banderoles déployées et
distribués devant le restaurant. Les flics viennent, vérifient qu’il n’y a pas de
problèmes d’ordre public, qu’il s’agit bien d’un conflit du travail parfaitement
légitime, et décampent aussitôt.

La manager responsable à ce moment du local évite de
faire monter la tension en offrant frites et limonade, les salarié montrent même de
la sympathie et certains arrivent à nous dire "chouette, restez jusqu’à la fin de
notre tour de travail, on va se reposer un peu".

Deuxième passage des flics, qui
vérifient que tout est calme et partent aussitôt. Tout semble se passer sans
incidents. Il y a même plusieurs personnes qui rentrent dans le local - qui ont l’air
de connaître les salariés et que nous laissons passer sans problème particulier. Seul
incident : un salarié (qui, nous le découvrirons par la suite, est épris d’économie
et se passionne pour la création d’entreprise et l’idéologie libérale) rentre en
force en arrachant une banderole des mains des grévistes, mais l’incident avec le
petit coq se calme rapidement.

Vers 15h, ayant épuisé nos tracts, nous sommes sur le point de quitter les lieux pour
permettre aux uns et aux autres de rejoindre d’autres rendez-vous militants quand le
directeur du restaurant déboule et commence à gueuler. Il rentre dans le restaurant
pour en ressortir aussitôt, épaulé par un groupe de gorilles bien baraqués qui
encadrent plusieurs salariés chauffés par ses soins. Ils arrachent les affiches
collées au scotch et s’attaquent physiquement aux plus petits d’entre nous, avec un
courage digne de leur belle cause...

Les flics arrivent vite et séparent les plus
énervés. N’étant pas une bande de quartier, nous essayons de discuter avec les moins
obtus, mais devons vite constater que l’esprit McDo a encore frappé : le directeur
prend prétexte d’incidents qui, à l’issue d’une manifestation, se seraient déroulés
il y a un an dans ce même McDo et auraient causé des dégâts importants pour justifier
son intervention. Prétexte plus que stupide, vu qu’aucun incident s’était produit
jusque à son arrivée. Nous découvrons que les gorilles qui nous font face sont des
petits mercenaires, qui jouent les gros bras à sa demande, sans se poser trop de
questions.

Il est désagréable de voir que certains des salariés du restaurant se sont
aussi faits prendre au piège, mais c’est là l’effet classique de la traditionnelle
organisation du travail de chez McDo, qui soude ses équipes pour les exploiter à fond
et leur extorquer le maximum de profit. Dans ses travaux, Damien Cartron a bien
montré qu’on rejoint McDo comme on rejoint une famille ou une bande de copains (au
sein desquelles le franchisé jouerait le rôle du bon papa ,et les encadrants celui
des grands frères). Une fois le masque du clown enlevé, le vrai visage de la méthode
McDo pointe cependant son nez : l’utilisation de méthodes musclées contre tous ceux
qui ont le tort de défendre leurs conditions de travail et de salaire, de s’opposer
aux licenciements abusifs, et de se battre de la façon la plus ouverte, pacifique et
légitime.

En attendant que le tribunal se prononce sur les pratiques de Hamyd Tryeh - ce
sinistre personnage que McDo avait envoyé à Strasbourg-St.Denis pour casser le
restaurant et le mettre frauduleusement en faillite -, McDo France voudrait faire
croire que l’utilisation des services d’un tel truand n’est que le fruit du hasard,
et que ce ne sont pas les pratiques habituelles de la maison.

Nous retrouvons
pourtant là les méthodes couramment utilisées aux Etats-Unis pour casser les grèves
et détruire toute forme d’organisation des salariés : milices privés, nervis, gros
bras. Cela prouve que tout ce qui ne peut pas être délocalisé appelle chez nous des
pratiques et des méthodes d’un autre âge et d’autres pays. Il faut donc que tout le
monde soit informé de ce qui se passe dans cette entreprise et sur cette grève, et
sache que la défense de nos libertés passe aussi par la défense de cette grève.

C’est pourquoi nous appelons tous les groupes politiques qui ont à coeur la défense de
nos libertés à se prononcer sur ces pratiques, et à assumer concrètement la défense
des salariés de McDo qui résistent désormais depuis plus de 11 mois.

Mardi 17 nous avons une confirmation de ces pratiques : M. Hamyd Tryeh, flanqué de
5-6 vigiles et de deux huissiers est passé au McDo occupé et est rentré en force, pour
faire, soi-disant, un état des lieux. Les salariés se sont vite retrouvés dans le
local. Leur présence a énervé ce monsieur au plus haut degré et seulement l’
intervention de la police a réussi à calmer ses ardeurs. Son groupe a fait le tour du
local et il s’est retrouvé rapidement à la porte. De toute évidence il essaye de ne
pas se faire oublier.

Vendredi 13 une diffusion de tracts avait eu lieu à Turin, devant le McDo de Piazza
Castello, en plein centre. Inutile de dire que la hiérarchie du resto n’a pas
apprécié. Ces derniers temps la solidarité internationale semble s’intensifier.

Coté presse, il faut enregistrer la publication de plusieurs articles, dont :

"Big grève", dans Zurban du 11 février 2004 ;

"Les précaires se rebiffent", dans NVO-Nouvelle Vie Ouvrière du 13 février 2004 ;

"McDo : okkupato da 11 mesi", dans Diario (mensuel italien), du 13 février 2004 ;

mais aussi "Les insoumis de l’entreprise", dans L’Express du 16 février, qui fait
un topo des grèves des "précaires" dans sa section "Réussir".

Mardi 24 février à 18h30, aura lieu la troisième réunion contre la précarité et pour
la convergence des luttes, à la Bourse du travail, de la rue Charlot (sans doute).

Un concert de soutien sera organisé à Alternation le samedi 13 mars, un an après le
début de la grève. Jusque là nous avons la participation de Saï Saï et La Mingua,
mais d’autres groupes ont été contactés.

Ce samedi nous faisons relâche et aucune action est prévue à Paris

Sans doute à l’étranger les actions de solidarité vont continuer.

Prochaine réunion du comité de soutien : mercredi 25 février à 18H30.

Pour tout contact :
CICP
21 ter rue Voltaire
75011 Paris
(en précisant bien le nom du comité)
Chèques à l’ordre de ADC avec mention "soutien
aux grévistes de McDo" ou "soutien aux grévistes de Frog", à adresser à  :
ADC
c/o Maison des associations
35-37 av. de la Résistance
93100 Montreuil.

McDo :
Contact e-mail : hamburgreve@no-log.org

Informations et documentations sur les deux grèves et les initiatives en
cours :
http://www.ac.eu.org/actu-docs/precarite/enlutte.htm


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