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L’OTAN poursuit le massacre de civils en Afghanistan, par James Cogan.





[L’ opposition est telle qu’un officier britannique senior fraîchement arrivé d’Afghanistan, le brigadier Ed Butler, avertissait cette semaine que l’insurrection pourrait durer « vingt ans ». Butler a déclaré : « Je pense que certains ont peut-être sous-estimé la ténacité et la férocité des talibans. » ]



WSWS, 21 octobre 2006

Mercredi, la Force internationale de sécurité et d’assistance (FISA), qui occupe l’Afghanistan et qui est dirigée par l’OTAN à deux reprises et à quelques heures d’intervalle, a tiré des missiles sur des habitations civiles, tuant 26 hommes, femmes et enfants. Les morts soulignent le fait que les opérations de contre-insurrection de la FISA sont menées avec une indifférence meurtrière face à la population locale, qui est en très grande majorité hostile aux forces militaires étrangères.

Le premier incident s’est produit dans le district de Zhari, dans la province de Kandahar, où l’armée canadienne prétend que ses soldats ont tué entre 500 et 1 500 guérilleros talibans durant août et septembre, lors d’une offensive surnommée « Méduse ».

Selon un rapport de l’Associated Press, des hélicoptères de l’OTAN ont tiré des missiles sur trois maisons du village d’Ashogho à 2h du matin. Les résidents affirment que 13 personnes, dont quatre femmes, ont été tuées et 15 autres blessées. Le gouverneur de Kandahar, Asadullah Khalid, a déclaré aux médias que rien ne montrait que des combattants talibans se trouvaient parmi les morts, ou même dans le village à ce moment.

Quelques heures plus tard, des roquettes ont soufflé une maison à Gereshk, une ville dans la province de Helmand. Les troupes britanniques forment la majeure partie des forces de l’OTAN à Helmand, et durant des mois ils ont été engagés dans de violents combats contre la résistance locale dans cette région.

Un voisin de la maison qui a été détruite a déclaré à l’Associated Press que 13 civils - trois hommes, cinq femmes et cinq enfants - ont été tués et que l’attaque provenait d’un avion. La police afghane aurait demandé un appui aérien de l’OTAN durant un affrontement contre de présumés militants talibans aux abords de la ville. Des chasseurs et des hélicoptères ont ainsi tiré des missiles et largué des bombes.

Les forces aériennes n’ont été identifiées dans aucun des incidents, mais elles appartenaient probablement aux États-Unis ou à la Grande-Bretagne, qui fournissent la majeure partie de la puissance aérienne de l’OTAN en Afghanistan.

Un communiqué de presse de la FISA a admis mercredi sa responsabilité pour les morts civiles à Kandahar. Il a déclaré que des opérations se déroulaient dans la région pour « capturer des individus » impliqués dans la pose de bombes contre les forces d’occupation dans le district voisin de Panjwaii. « On fit appel à un soutien aérien rapproché » qui « entraîna plusieurs pertes civiles ».

La FISA n’a pas expliqué pourquoi des missiles devaient être tirés sur des maisons pour capturer des insurgés. Malgré tout, cela demeure une procédure normale. Aussitôt qu’une résistance est rencontrée ou même appréhendée, les forces américaines et de l’OTAN font appel à des frappes aériennes, peu importe les pertes civiles qui peuvent être encourues.

Des centaines d’Afghans ont été massacrés dans de telles atrocités. L’une des plus criminelles est survenue en mai lorsqu’un avion américain A-10 a mitraillé et bombardé le village de Azizi dans la province de Kandahar, massacrant au moins 80 personnes.

L’étendue du nombre de morts civiles est habituellement masquée par les allégations de l’OTAN que les victimes sont des insurgés. Des villageois de la région de Kandahar, prise pour cible lors de l’opération Méduse, soutiennent que des dizaines de résidents ont été inclus dans le décompte de l’OTAN des « talibans » morts. Un fermier, Toon Jaan, a déclaré à l’agence Presse canadienne le mois dernier que 26 membres de sa famille étendue avaient été tués durant le bombardement du village de Sperwan par l’armée canadienne.

Ces tueries aveugles sont un facteur significatif dans l’encouragement des Afghans à prendre les armes contre l’occupation. Les rangs des insurgés continuent de croître malgré le nombre effarant de morts du côté de la guérilla afghane pauvrement équipée à chaque confrontation directe avec les forces de l’OTAN.

Il y a à peine un mois, les commandants de l’opération Médusa se vantaient d’avoir chassé les talibans des districts de Zhatri et de Panjwaii et de bénéficier d’un appui local solide. Les troupes de l’ISAF, ont-ils déclaré, appuient l’aide humanitaire et les efforts de reconstruction qui « vont fournir l’assistance requise pour les gens déplacés par la récente occupation des talibans. »

Le 25 septembre, l’ambassadeur de l’OTAN à Kaboul, Daan Everts, déclara que les succès de la ISAF étaient une « preuve évidente de notre engagement à livrer une aide pratique au peuple de l’Afghanistan, et un contraste flagrant avec les insurgés occupés à la destruction, alors que nous aidons à reconstruire des vies et des maisons ».

Maintenant, les forces de l’ISAF dans la région se trouvent encore sous le feu des insurgés locaux et répondent avec le feu aveugle d’attaques aériennes qui enlève les vies, détruit les maisons et aliène encore plus la population afghane.

Un villageois de Ashogho à Kandahar a dit à l’Associated Press ce mercredi : « Si les soldats étrangers étaient si fins qu’ils savaient où se trouvaient les talibans, pourquoi n’ont-ils pas vu les femmes et les enfants qui dormaient ? Pourquoi veulent-ils nous tuer ? Comment peuvent-ils nous aider à reconstruire s’ils veulent nous tuer ? Peut-être qu’ils devraient partir. »

Dans la province d’Helmand, un attentat suicide a déjà été commis en réponse à l’attaque du village de Tajikai. Jeudi, un homme a foncé au milieu d’un convoi de véhicules militaires britanniques dans la capitale de Lashkar Gah et fait exploser une forte charge. Un marine britannique a été tué et un autre sérieusement blessé. Le nombre de soldats US et alliés morts cette année atteint déjà 172, soit le nombre le plus élevé depuis l’invasion de 2001.

Un autre facteur de la croissance de la résistance est le sentiment de colère vis-à -vis la croissance des inégalités entre les Afghans ordinaires et l’élite qui s’est enrichie en collaborant avec les forces de l’occupation menées par les Américains.

Mohammed Siddique, un représentant de charité Afghans pour demain, a dit à la presse cette semaine : « Pourquoi le gouvernement n’aide-t-il pas les pauvres ? Pourquoi les gens du gouvernement et les commandants construisent-ils de grandes maisons et les pauvres vivent encore dans de mauvaises conditions ? Pourquoi, alors qu’il y tout cet argent qui arrive des pays étrangers en Afghanistan les gens vivent si misérablement ? Les gens disent que les talibans sont mauvais, mais les gens disent aussi que ses gens du gouvernement sont mauvais. »

L’opposition est telle qu’un officier britannique senior fraîchement arrivé d’Afghanistan, le brigadier Ed Butler, avertissait cette semaine que l’insurrection pourrait durer « vingt ans ». Butler a déclaré : « Je pense que certains ont peut-être sous-estimé la ténacité et la férocité des talibans. »

La réponse immédiate de l’administration Bush et des gouvernements qui appuient son occupation néo-coloniale est plus de force et de violence. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada intensifient la pression sur les principaux pays européens, tels que l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne pour l’envoi de troupes assistant à la répression du peuple afghan. Cependant, plus d’un mois après que les principaux commandants de l’OTAN aient lancé un appel urgent pour l’envoi de 2,500 soldats en renfort, aucun n’a répondu à l’appel.

James Cogan


- Article original publié le 20 octobre 2006

- Source : WSWS www.wsws.org



Un autre Afghanistan : discours de Malalai Joya, jeune députée au Parlement afghan.


Les puissances européennes refusent d’envoyer plus de troupes en Afghanistan, par James Cogan.




- Dessin : Angel Boligan www.irancartoon.com


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