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La mort d’une femme violentée par la police des mœurs à Téhéran

Mahsa (Jina) Amini, une jeune fille de 22 ans de Saqqez dans la province du Kurdistan, qui s’était rendue à Téhéran avec sa famille, a été arrêtée le mardi 13 septembre à l’entrée de la voie rapide Haqqani par une “ patrouille du vice ”. Elle a ensuite été emmenée au service répressif connu sous le nom de « sécurité des moeurs « .

Parce qu’elle protestait contre cette arrestation, elle a été rouée de coups par des agents de sécurité. En raison de la gravité de ses blessures, elle a été conduite à l’hôpital Kasra de Téhéran. Après avoir examiné Mahsa, les médecins traitants ont annoncé qu’elle avait été victime en même temps d’une crise cardiaque et d’une mort cérébrale. Il est dit que la mort cérébrale de Mahsa est due à une fracture du crâne provoquée par les coups violents que lui ont porté à la tête les agents.

Craignant la réaction publique face à ce crime barbare, le président iranien Ebrahim Raissi a ordonné à son ministre de l’Intérieur, Ahmad Vahidi, d’examiner cet incident.
L’hôpital de Kassra est resté entièrement sous le contrôle des forces de police et des agents des renseignements. Les parents de Zhina Amini étaient au chevet de leur fille à l’hôpital.

Les services des renseignements ont ordonné à la famille de Zhina Amini (Mahssa) de s’abstenir d’interviewer les médias étrangers, faute de quoi ils auraient des problèmes.

Le 8 juillet 2022, au cours de son habituel prêche du vendredi, l’imam d’Ardakan déclarait que « le hijab (était) l’un des facteurs de l’autorité et de (la) sécurité nationale » du pays. A Kara, et dans de nombreuses autres cités de la république islamique, les discours des imams convergent vers ce point crucial pour la stabilité du régime : les femmes « mal voilées » représentent un véritable danger pour l’islam des mollahs. Il est hors de question que ces dernières puissent s’émanciper. Le port du voile est devenu une question centrale dans la lutte qui oppose le peuple à l’autorité.

Et l’actuel président de l’Iran, Ebrahim Raissi, l’a bien compris. En ordonnant aux organes de répression interne du pays de focaliser leur attention (et leur violence) sur les réponses « adéquates » à donner aux femmes rebelles, il espère encore contenir, par la manière forte, une colère qui se fait jour depuis de nombreuses années. De fait, l’Iran assiste actuellement à un nouveau cycle de brutalité inouï contre les femmes « mal voilées », à la fois dans les bureaux, dans les rues ou les centres commerciaux. Partout, les voitures de police de la sécurité morale patrouillent et imposent leur présence aux yeux de toutes et tous.

Le fait est que la société iranienne se trouve dans une situation explosive. Les unités de résistance se sont développées, un peu à la manière des unités de résistance durant l’occupation de la France par l’Allemagne nazie. Elles agissent désormais dans chaque rue de chaque ville du pays.

Ces unités sont prêtes à orienter l’explosion de colère vers un changement démocratique en Iran. Selon des sources proches des services de renseignement du régime, le nom de la leader de l’opposition exilée se fait de plus en plus présent lors des manifestations. Scandé par les manifestants, le nom de Maryam Radjavi, dirigeante de la Résistance iranienne, est associé aux slogans prônant l’égalité des sexes et la séparation de la religion et de l’Etat. D’ailleurs, cette dernière a exprimé sa plus profonde sympathie à la famille de Mahsa Amini et a déclaré que « le régime misogyne des mollahs tuait chaque jour davantage de femmes et de jeunes filles iraniennes. » Le régime craint cette explosion, autant qu’il craint la mobilisation d’une armée de gens affamés, sans emploi et sans perspective.

En ciblant particulièrement les femmes, qui occupent une place prépondérante dans la société iranienne, Ebrahim Raïssi et les tenants d’une politique islamique ultrastricte cherchent avant tout à essayer de contrôler la société. On comprend dès lors mieux, vu d’Occident, les propos de l’Imam Juma sur le hijab.

Dans ce contexte, les militants des droits de l’homme se demandent pourquoi on devait accepter une présence de l’actuel président iranien Ebrahim Raissi à l’Assemblée générale des Nations unies qui a débuté le 13 septembre à New York. Selon Amnesty International et les Nations unies, Raissi a eu un rôle important dans le massacre de 1988 des prisonniers politiques en Iran.

»» https://fr.ncr-iran.org/communiques...
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