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Le Monde Diplomatique, juillet 2025

Le mensuel rend un vibrant hommage à Bernard Cassen par la plume d’Ignacio Ramonet : « Il fut pendant trente-quatre ans membre de la rédaction du Monde diplomatique et durant onze ans (de février 1996 à décembre 2007) directeur général du Monde diplomatique SA. Bernard Cassen est décédé à Paris le jeudi 12 juin 2025 à l’âge de quatre-vingt-sept ans.

Il était la fougue, la fermeté et l’engagement. Il faudrait tout un livre pour raconter les passionnantes facettes politique, universitaire et médiatique d’une telle personnalité hors norme. J’ai connu Bernard Cassen au début des années 1970 dans l’entourage de Claude Julien, qui venait d’être nommé à la tête du Monde diplomatique. Celui-ci était alors rédigé, pour l’essentiel, par les journalistes du service étranger du quotidien Le Monde dont le « Diplo » épousait fidèlement la ligne éditoriale. Dans le sillage du mouvement social français de décembre 1995, Bernard entreprit ensuite les créations, bien connues, d’Attac, en 1998, et du Forum social mondial, en 2001. Avec son inépuisable énergie, son intelligence politique et sa rhétorique de brillant orateur, il en fut sans conteste le concepteur, l’architecte et l’animateur principal. Deux contributions décisives dans le cadre de l’affrontement crucial d’alors contre le néolibéralisme, la globalisation et le libre-échangisme intégral. De surcroît, théoricien central de l’altermondialisme, Bernard veilla à ce que la dynamique de ce mouvement ne soit captée par aucune force partisane.

Puis vint le combat pour le « non » au référendum sur le Traité constitutionnel européen (TCE) de mai 2005. Là encore, inlassablement, Bernard dénonça « le déni des aspirations populaires par une classe politique qui se coopte au pouvoir et qui fait de la construction européenne le verrou de ses reniements et la gardienne des nouveaux privilèges ». Il mit en garde contre le projet de « démocratie limitée » « dans laquelle la répartition du travail et des richesses, de même que la monnaie, seraient entièrement soustraites à la sphère politique et aux aléas électoraux ».

Né en 1937 au sein d’une famille modeste, Bernard Cassen demeura toujours fidèle à ses origines populaires. Il ne put échapper au déterminisme social que grâce à son intelligence exceptionnelle. Reçu, très jeune, premier à l’agrégation d’anglais, il fit une carrière prodigieuse dans l’enseignement jusqu’à atteindre les plus éminentes fonctions universitaires. Cette éclatante réussite, qui eût comblé n’importe qui, se révéla insuffisante pour Bernard, intellectuel possédé par une donquichottesque volonté de redresser des torts. Notamment ceux causés, par les privilégiés et les nantis, aux plus humbles. Si une idée caractérise les divers engagements de Bernard Cassen, c’est non seulement le combat républicain pour une société d’égalité et de justice sociale, mais également le refus de laisser dépouiller les classes laborieuses de droits conquis de haute lutte. »

Dans son éditorial, Benoit Bréville dénonce les architectes du chaos : « Après Gaza, la Cisjordanie, le Liban, la Syrie et le Yémen. Il sera bientôt plus facile de dresser la liste des pays et territoires du Proche-Orient qu’Israël n’a pas bombardés en 2025. Pour justifier sa nouvelle offensive, Tel-Aviv a, comme d’habitude, invoqué son droit à la « légitime défense ». Comme d’habitude également, les dirigeants occidentaux ont embrayé. « Nous affirmons qu’Israël a le droit de se défendre et nous réitérons notre soutien à la sécurité d’Israël », ont réagi les chefs d’État et de gouvernement du G7. Les faits ne laissent pourtant guère de place au doute. C’est Israël qui, le 13 juin, a démarré les hostilités, unilatéralement et sans sommation, en ciblant notamment des quartiers résidentiels, en tuant des civils. Avec le feu vert de Washington, qui menait simultanément des pourparlers avec Téhéran. « Permettre au premier ministre israélien Benyamin Netanyahou d’attaquer l’Iran, au moment même où des émissaires américains étaient engagés dans des négociations avec Téhéran, rend la présidence américaine aussi peu digne de confiance qu’Al Capone ou Joaquín “El Chapo” Guzmán », constate le journaliste David Hearst. Tel-Aviv affirme avoir agi de manière préventive, contre une attaque « imminente » que seul l’usage de la force pouvait empêcher. Mais « il n’y a tout simplement aucun moyen d’affirmer de manière plausible que l’Iran était sur le point d’attaquer Israël avec une bombe nucléaire qu’il ne possède même pas », remarque le juriste Marko Milanović. Avant d’en venir aux armes, Israël disposait de nombreuses options diplomatiques et juridiques. En dernier recours, il pouvait demander au Conseil de sécurité des Nations unies l’autorisation légale d’employer la force. Sur le plan du droit international, son offensive du 13 juin s’apparente donc à une agression.

Akram Belkaïd réfléchit à ce que Tel-Aviv cherche au Proche-Orient : « L’Iran rejoindra-t-il la liste des pays dont les États-Unis, intervenant cette fois dans le sillage de Tel-Aviv, ont obtenu un changement de régime par la force ? La guerre déclenchée par le premier ministre israélien a ouvert un nouveau chapitre dans l’histoire tourmentée de la région. Mais la menace de chaos et de propagation de la violence ne semble guère effrayer MM. Benyamin Netanyahou et Donald Trump.

Pour Daniel Zamora, on n’en a pas fini avec les “ fake news ” : « Déclenchée après le vote pour le Brexit et l’élection de M. Donald Trump en 2016, la grande bataille des gouvernements libéraux contre les « fake news » part d’un présupposé : si les gens étaient correctement informés, ils voteraient bien, c’est-à-dire pour eux. Se pourrait-il, au contraire, que la contestation parfois délirante du discours dominant exprime une authentique aspiration populaire au changement ? »

Sébastien Broca met en garde contre la gloutonnerie numérique : « L’industrie de l’intelligence artificielle dévore toujours plus d’énergie. Pourtant, quantifier son empreinte carbone s’avère difficile : la Silicon Valley ne communique pas les données. Au demeurant, l’accent mis sur le chiffrage d’un danger ne favorise pas toujours l’action collective pour le combattre. Faut-il plaider pour la transparence des activités néfastes ou pour leur interdiction ? »

Guillaume Delacroix a exploré le cœur de la machine suprémaciste hindoue : « L’extrême droite gagne du terrain un peu partout sur la planète. Dans certains cas, elle semble surgir de façon inattendue à l’issue d’un scrutin. Il arrive aussi qu’elle récolte les fruits d’un long travail de labour. C’est par exemple le cas en Inde où l’organisation phare du suprémacisme hindou, qui a contribué à porter M. Narendra Modi au pouvoir, étend sa toile dans toute la société.

Shervin Ahmadi et Marmar Kabir analysent le défi lancé à la nation iranienne : « L’agression déclenchée par M. Benyamin Netanyahou contre l’Iran en violation du droit international témoigne d’une fuite en avant permise par un rapport de forces militaire très favorable. Mais bafouer la souveraineté iranienne au prétexte du rejet qu’inspire le régime des mollahs à sa population ne rend pas service aux aspirations exprimées par ce peuple. Des immeubles détruits en plein Téhéran, des colonnes de fumée à l’horizon. Ce 13 juin, l’attaque redoutée depuis des années vient de commencer. Dès les premières heures, les plus aisés fuient la capitale iranienne pour rejoindre leur villa sur les bords de la mer Caspienne. Les files d’attente s’allongent devant les stations-service et les magasins alimentaires. Les nombreux travailleurs journaliers perdent leurs maigres revenus et plongent dans la précarité, tandis que le chef de la police fait appel aux témoins pour débusquer les « terroristes » dissimulés dans la population.

Très vite, l’aviation israélienne prend le contrôle du ciel iranien, détruit au moins en surface des centres de recherche nucléaire et des bases de lancement de missiles. L’attaque revêt un caractère spectaculaire avec l’élimination de scientifiques, ainsi que la décapitation du commandement de l’armée et des « gardiens de la révolution » (pasdarans), l’organisation paramilitaire qui dépend directement du Guide suprême. Des infiltrations audacieuses et des capacités technologiques hors norme semblent donner un avantage majeur et rapide à Israël, qui peut compter sur l’entrée en scène, une semaine plus tard, de son protecteur américain capable d’infliger « des dégâts monumentaux » aux sites nucléaires, selon le président Donald Trump.

Pour Serge Halimi, Israël passe avant tout pour les États-Unis : « La question est embarrassante pour l’actuel locataire de la Maison Blanche car elle suggère que l’homme fort qui la ramène énormément est à la remorque d’un dirigeant étranger. Lequel ne vit pas à Moscou mais à Jérusalem. Une conclusion a priori d’autant moins renversante qu’on peine à détecter à Washington un lobby russe de quelque ampleur, alors que celui d’Israël exhibe sa puissance depuis au moins quarante ans. Entre 80 et 95 % des élus du Congrès, républicains et démocrates mêlés, le relaient. Observer le 15 juin dernier, côte à côte sur le plateau de l’émission de CBS « Face the nation », le sénateur républicain néoconservateur Lindsey Graham, « faucon » parmi les « faucons », et son collègue démocrate Richard Blumenthal avait quelque chose d’à la fois caricatural et très banal. En bons ventriloques des exigences d’Israël qui venait de bombarder l’Iran, tous deux menaçaient cet État de destruction. Avant de réclamer, là encore d’une même voix, de nouvelles sanctions pour l’agression russe contre l’Ukraine. »

Olivier Pironnet déroule un siècle d’oppression et de résistance de Gaza à la Cisjordanie : « Le 7 novembre 2023, un mois après les attaques palestiniennes en Israël et tandis que les représailles promises par le premier ministre Benyamin Netanyahou s’abattent sur la bande de Gaza, Fayard, éditeur du livre Le Nettoyage ethnique de la Palestine (2008) de l’historien israélien Ilan Pappé, paru initialement en anglais en 2006, décide d’arrêter la commercialisation de l’ouvrage malgré la hausse des demandes. La maison d’édition du groupe Hachette, en voie de rachat par le milliardaire d’ultradroite Vincent Bolloré, invoque la caducité du contrat avec Oneworld, l’éditeur original. Mais la véritable raison de cette décision est plus probablement liée au caractère engagé du livre de Pappé, intellectuel antisioniste et figure de proue des « nouveaux historiens » israéliens dont les travaux ont démonté le récit national sur la création de l’État d’Israël (proclamé le 14 mai 1948). L’ouvrage, qui a finalement été réédité par La Fabrique, fait office de référence concernant les racines du « conflit » israélo-palestinien et la question des réfugiés, mais aussi la dimension coloniale du mouvement sioniste (promoteur, à partir de la fin du xixe siècle, du projet d’un État juif en Palestine). »

Eva Tapiero se demande si les Argentins finiront par se soulever : « « Voisin, voisine, ne sois pas indifférent ! » Tandis que la nuit porteña(de Buenos Aires) s’avance, des voix montent au coin des avenues Corrientes et Medrano, au centre de la ville. Une poignée d’habitants du quartier se retrouvent ce soir d’automne austral pour un cacerolazo. L’idée est simple : tambouriner bruyamment sur des casseroles ou autres ustensiles afin de protester contre le gouvernement. Autour, taxis et voitures klaxonnent en soutien, quelques passants s’arrêtent et clament : « Qu’ils s’en aillent tous ! »,le slogan historique du soulèvement populaire de décembre 2001. À l’époque, les révoltes contre la crise économique et la classe politique atteignirent une telle ampleur qu’elles entraînèrent la démission du gouvernement, puis la fuite en hélicoptère du président Fernando de la Rúa (Parti radical, centre). Les assemblées de quartier – asambleas de barrio – formaient alors un maillon essentiel de la chaîne de protestation. »

Pour Guillaume Orignac, Donald Trump est seul en scène : « Au pays de Lenny Bruce, Johnny Carson et Jon Stewart, les saillies des stand-upeurs ont longtemps révulsé les caciques du Parti républicain. Et puis celui-ci s’est donné un nouveau chef qui adore les provocations. Il a vite compris quels médias il devait privilégier : des podcasts tenus par des humoristes sur Internet, dont l’audience dépasse souvent celle des émissions conventionnelles. »

Le Mozambique est tombé dans la gangue djihadiste (Margaux Solinas) : « Un groupe de femmes tente de rejoindre le rivage de Pemba, fendant la mer turquoise de l’océan Indien. Posés sur leurs têtes, des bacs remplis de poissons, qu’elles comptent vendre au marché de Paquiteque, le plus vieux quartier de la capitale du Cabo Delgado. Mais il règne un calme trompeur sur les plages de sable fin du nord-est du Mozambique. La région est en proie à de récurrentes et meurtrières attaques djihadistes depuis le 5 octobre 2017. La petite ville portuaire de Mocímboa da Praia a alors été occupée, durant quarante-huit heures, par un groupe lourdement armé affilié à l’Organisation de l’État islamique (OEI) sous le nom d’Al-Chabab (qui signifie « les jeunes » en arabe) ou Ansar Al-Sunna (« les partisans de la tradition prophétique »). Malgré diverses opérations militaires lancées par le gouvernement mozambicain et plusieurs États de la sous-région, la province du Cabo Delgado n’a jamais retrouvé la sécurité. »

Pauline Mortas explique comment le marketing a façonné la contraception : « Depuis le 1er janvier 2023, l’assurance-maladie rembourse les préservatifs de certaines marques à 100 % pour les moins de 26 ans, une mesure étendue en mars 2025 à des produits sans latex. L’adoption tardive de cette mesure s’explique par des représentations forgées à la fin du XIXe siècle qui ont contribué à cantonner le « condom » aux marges des pratiques contraceptives. »

Élisa Perrigueur ob serve les limites du modèle d’intégration finlandais : « Restrictions du regroupement familial, du droit d’asile, de l’obtention de la nationalité… Le gouvernement finlandais revoit son système d’accueil pour les réfugiés, les étrangers détenteurs d’un titre de séjour ou d’un permis de travail. Dans un pays connu pour son ouverture aux migrants, ce changement d’approche reflète les contradictions des sociétés nordiques. »

Pour Hughes Le Paige, on arait tort de sous-estimer Georgia Meloni et son pragmatisme : « Forte d’une popularité intacte et de l’échec de quatre référendums organisés par l’opposition sur les naturalisations et le droit du travail, la présidente du Conseil italien, Mme Giorgia Meloni, poursuit son programme, y compris au sein de l’Union européenne. Continuer à se ménager une position intermédiaire entre l’Europe et les États-Unis sera sans doute plus difficile. En septembre 2022, après sa nette victoire aux élections législatives, la dirigeante de Fratelli d’Italia, la nationaliste Giorgia Meloni, s’est muée en européiste critique : elle a absorbé le discours (et le programme socio-économique) néolibéral de M. Mario Draghi, son prédécesseur, ancien directeur de la Banque centrale européenne (BCE). Et, dans le même mouvement, elle s’est détournée de M. Vladimir Poutine pour affirmer un atlantisme et un soutien à l’Ukraine sans faille. »

Thomas Schnee décrit comment l’opinion allemande se fait désormais : « Avec une structure décentralisée, une télévision publique qui domine les ondes et une réticence historique vis-à-vis de la personnalisation, les médias allemands détonnent dans le paysage européen. Mais la polarisation politique bouscule une routine journalistique qui reflétait jusque-là le consensus des grands partis sociaux-démocrates et conservateurs. »

Frédéric Kaplan analyse l’écriture de ChatGPT : « Identifier un texte généré par ChatGPT ou tout programme équivalent : enseignants, éditeurs et journalistes se posent quotidiennement le problème. Une solution consiste à détecter les formes linguistiques récurrentes utilisées par ces outils. Des structures dont l’omniprésence risque d’altérer la diversité du langage. Une rythmicité singulière s’impose, de manière discrète mais généralisée, dans de nombreux textes produits et diffusés dans l’univers numérique. Elle se retrouve sur les réseaux sociaux, les billets de blog, et parfois même dans des articles de presse, en anglais, en français et dans bien d’autres langues. »

Jan Radomski explique pourquoi les Polonais votent à droite : « L’élection du nationaliste Karol Nawrocki à la présidence de la Pologne témoigne d’une forte polarisation politique. La possibilité pour le chef de l’État d’user d’un droit de veto ou d’en appeler au Tribunal constitutionnel augure de relations âpres avec le premier ministre libéral europhile Donald Tusk, qui semble coupé des classes populaires. Un an et demi après avoir perdu sa coalition majoritaire à la Diète, le parti ultraconservateur Droit et justice (PiS) garde la présidence de la République après la courte victoire (50,9 % des voix) de M. Karol Nawrocki, qui succède à M. Andrzej Duda. Le maire de Varsovie Rafał Trzaskowski avait le soutien de la Coalition civique et du président du conseil des ministres Donald Tusk. Son échec pourrait durcir la cohabitation au sommet du pouvoir et bloquer les principales réformes du gouvernement libéral issu d’une alliance allant du centre droit à la gauche. D’autant que le premier tour a été marqué par le succès de candidats encore plus à droite que le PiS : M. Sławomir Mentzen, du rassemblement d’extrême droite Konfederacja (Confédération), a recueilli 14,8 % des voix, et le monarchiste Grzegorz Braun, 6,3 %. »

En Kanakie, selon Benoît Trépied, le nickel est toujours au cœur du projet indépendantiste : Comment rompre avec le legs colonial dans l’archipel alors que les transferts financiers depuis la métropole demeurent à ce jour indispensables à une grande partie de la population kanake ? Les indépendantistes misent sur la promotion de l’industrie du nickel et le réinvestissement de sa valeur ajoutée dans l’économie locale. Mais la volatilité des cours de ce minerai et son caractère désormais stratégique pour la France contrarient ce projet. Longtemps, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) a entendu faire du développement un élément central du combat pour la décolonisation de la Nouvelle-Calédonie. Cette stratégie pouvait séduire de nombreux Néo-Calédoniens soucieux de la santé économique de l’archipel, y compris parmi les partisans du maintien dans la République. Travailler à l’avènement de la souveraineté économique supposait toutefois de modifier les mécanismes d’origine coloniale qui enrichissent quelques-uns au détriment du plus grand nombre, et de s’affranchir des transferts financiers de l’État français. Pour cela, les indépendantistes ont misé avant tout sur la maîtrise et la valorisation des ressources en nickel de la Grande Terre. »

Ariane Bonzon est allée à la rencontre des Kabyles de Nouvelle-Calédonie : « Le « Caillou » compte une communauté méconnue. Plus de deux mille Maghrébins y furent déportés au xixe siècle. D’autres « victimes de l’histoire » avec qui les Kanaks ont décidé de partager leur droit à l’autodétermination. »

Samuel Tracol nous dit que les élus de Cayenne s’opposent à ce que leur île redevienne un bagne : « Le fleuve Maroni déploie ses eaux boueuses et son ballet de pirogues à moteur. Les autorités politiques et coutumières se sont rassemblées ce 18 mai 2025 pour inaugurer les berges du quartier de la Charbonnière, en présence du garde des sceaux Gérald Darmanin. Le matin même, il annonçait dans Le Journal du dimanche la construction en Guyane d’une prison de cinq cents places dotée d’un quartier de haute sécurité d’une capacité de soixante détenus, réservé aux « narco-bandits », et d’une aile qui pourra accueillir quinze détenus « radicalisés ». Le tout pour la somme de 400 millions d’euros. Mme Sophie Charles, maire divers droite de Saint-Laurent-du-Maroni, admoneste le ministre sous des applaudissements nourris : « Cette page de l’histoire est tournée, et j’espère qu’elle ne reviendra pas. »

Philippe Descamps propose un historique original du Tour de France : « Depuis plus d’un siècle, le Tour de France donne le coup d’envoi sportif et médiatique à la saison estivale. Près de 3 Français sur 4 regardent au moins l’une des 21 étapes retransmises à la télévision dans 190 pays. Loin d’être l’aubaine vantée pour le développement du vélo, ce spectacle découplé de la pratique dénature le cyclisme, qui a toujours arpenté bien d’autres chemins de progrès. »

Pour Carlo Rovelli, la neutralité est un mythe : « L’Histoire du xxe siècle illustre l’entrelacs des liens qui unissent physique et politique. Celle de la seconde guerre mondiale en particulier. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, des spécialistes de physique quantique convainquent alors leurs dirigeants de s’engager dans la course à l’arme nucléaire, de crainte que le IIIe Reich ne l’obtienne en premier. Parmi eux, des scientifiques ayant fui les politiques antisémites de l’Allemagne et de ses alliés : les Hongrois Leó Szilárd, Eugene Wigner et Edward Teller, l’Italien Enrico Fermi et l’Allemand Albert Einstein.

Grégory Rzepski se demande à quoi rêvent les socialistes : « Une structure en béton le long des voies, des façades-rideaux. Les postiers l’appelaient « Nancy Gare ». C’était leur centre de tri jusqu’en 2006, et un bâtiment industriel en plein centre-ville. La métropole l’a reconverti : « à quatre-vingt-dix minutes de Paris », « à une minute à pied de la gare TGV », « une destination dynamique et attractive pour accueillir les congrès des filières d’excellence ». Ou, du 13 au 15 juin dernier, la 81e édition de celui du Parti socialiste (PS).

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COMMENTAIRES  

03/07/2025 20:44 par robess73

juillet 2025 le monde diplo semble avoir enfin compris qu il y a genocide en cours a gaza !!!ouf .reste encore deux ans au mensuel de reference pour reconnaitre que la russie avait quelques bonnes raisons de secouer le regime nazi ukrainiens !!!encore un effort !

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