http://www.daldax.org/petitions/index.php?petition=2&signe=oui
Qui veut couler le DAL ? par Philippe Bornard Bakchich.Info.
Condamné à 12 000 euros pour avoir installé des tentes au profit des sans-abris, le DAL fait appel, organise la résistance, en participant à des manifs ce week-end et répond à « Bakchich ».
Qui veut couler l’association Droit au logement (DAL ) ? La question est posée après la condamnation de l’association à 12 000 euros d’amende par le tribunal de police, le 24 novembre dernier. Motif du délit : avoir installé des tentes et couvertures dans la rue au profit des mal logés. Une décision de justice unique et première, du jamais vu. On sort la mitrailleuse lourde pour un nouveau délit : « dépôt ou abandon d’objet embarrassant la voie publique sans nécessité ».
Dans les locaux du DAL rue de la Banque à Paris, trois semaines après on en revient toujours pas et la colère monte, tout comme les soupçons : pourquoi un tel zèle policier à verbaliser ? Pourquoi le procureur représentant les pouvoirs publics a-t-il chargé la barque, assimilant les tentes à des détritus encombrant la chaussée ? Pourquoi requérir une amende aussi phénoménale, 39 000 euros, au regard des moyens du DAL si ce n’est pour mettre l’association à genoux ?
" Requérir 39 000 euros, c’est pour nous anéantir, tempête Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL. On est tombés de haut et on ne pensait pas qu’ils iraient aussi loin : le ministère public nous a chargés en guise de représailles. Parce que notre action démontre l’incapacité du gouvernement à tenir ses engagements de s’occuper des mal logés. D’où cette nouvelle stratégie : nous réprimer, entraver nos actions, notre force d’intervention ».
« Nous continuerons »
Jamais l’association n’avait été autant dans le collimateur d’un gouvernement. Mais Jean-Baptiste Eyraud reste serein et confiant : « Nous ne cèderons pas, nous continuerons à installer des tentes sur la voie publique », assène-t-il. Samedi 13 décembre, le DAL et d’autres associations organisent une manifestation contre la loi Boutin. Le lendemain, le dimanche 14, rebelote avec en sus une manif contre le jugement ovni du 24 novembre. La solidarité se manifeste, comme un contrepoint à la brutalité administrative et judiciaire : « les dons affluent » en provenance de citoyens scandalisés par le jugement, poursuit Eyraud.
L’association n’entend pas se laisser étrangler mais elle est désormais bien consciente que le danger est là : si en effet ce jugement était confirmé en appel, courant premier semestre 2009, « sans menacer formellement notre existence, cela affaiblirait incontestablement nos moyens d’action ». L’association vit très majoritairement des dons, elle n’en reçoit pas moins une petite subvention des pouvoirs publics via le Fonds d’action sociale (FAS), « le prochain renouvellement servira de test », avertit le chef du DAL