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Recrutons des fonctionnaires supplémentaires !

Rien que le titre va me valoir une volée de bois vert de la part des libéraux de tout poil, des bons français prompt à taper sur la fonction publique mais qui aimeraient que les enfants y entre (par piston, de préférence) ou des inconditionnels des blagues à deux balles, style : les balais de la DDE qui s’usent à force de s’appuyer dessus. Bref tout ceux qui ne savent pas ce que l’on fait dans les fonctions publiques (Etat, Hôpitaux et collectivités locales), qui répètent à l’envie que cela coûte trop cher mais qui sont les premiers à gueuler que la police n’est jamais là quand on en a besoin, que l’hôpital manque d’infirmières (uniquement lorsqu’ils sont malades) et que c’est scandaleux de fermer la poste dans leur quartier ou l’école de leur village.

Pas question pour autant de dire que tout va bien dans la fonction publique en mettant le couvercle sur les problèmes dont elle souffre (un management inexistant, l’absence de culture de résultat - je ne parle pas de la culture du chiffre seulement utilisée à des fins politiques - et un dialogue social inexistant, et pas toujours de la faute des patrons).

Plutôt que de s’enferrer dans une politique à visée exclusivement financière et à courte vue (non remplacement d’un fonctionnaire sur deux), réfléchissons deux minutes à l’état du pays, à sa dette, à la perte prochaine de son triple A, aux prochains plans de rigueur (surtout à ceux qui seront mis en oeuvre après le mois de mai en cas de réélection de N. Sarkozy) et demandons nous si une fonction publique renforcée et plus efficace ne pourrait pas être à même de résoudre tout ou partie de nos problèmes.

Le cas de l’Etat

Le Constat : Outre les 140 milliards de niches fiscales dont le retour, même partiel, dans le budget de l’Etat pourrait servir à la diminution de la dette, à condition que l’on se départisse du clientélisme et du poids des lobbies (on peut rêver), une partie de notre problème réside en la perte de recettes due aux fraudes diverses et variées dont le montant cumulé servirait à lui seul à effacer le déficit budgétaire de l’Etat.

Fraudes au fisc ou trop grande mansuétude des services fiscaux face à des montages juridiques acrobatiques, fraudes à la Sécurité Sociale (pas seulement des assurés comme on veut nous le faire croire, mais aussi faux actes médicaux des praticiens), fraudes à la TVA, et fraudes à l’URSSAF, avec ou non travail dissimulé, voici quelques exemples de « facilités » offertes aux magouilleurs par le manque de moyens de contrôle des différents services de l’Etat et des administrations sociales et leur manque de coordination.

Tout cela coûte tout de même à la collectivité nationale la bagatelle d’environ 90 milliards d’euros par an.

Nous ne sommes pas prêts de sortir de ce gouffre dans la mesure où le gouvernement persiste dans sa politique de non remplacement des fonctionnaires, là au contraire où il faudrait renforcer les moyens. Un exemple parlant : il n’y a aujourd’hui en France que 2200 agents de l’inspection du travail pour contrôler 19 millions de salariés et les administrations fiscales ont perdu 20000 emplois ces dernières années. Autant dire que les entreprises véreuses ont peu de chance d’être inquiétées et ce ne sont pas les opérations « coup de poing » mises en scène de temps en temps pour faire la une des journaux télévisés qui doivent nous aveugler. Les redressements pour travail dissimulé, par exemple, n’ont rapporté à l’Etat que 850 Millions d’euros alors que la fraude est estimée à 13 Milliards.

Le manque de courage (ou la trop grande proximité avec le monde de l’entreprise) des élus de la majorité gouvernementale explique sans doute cette situation.

Il faut donc recruter de nouveaux fonctionnaires organisés en un corps unique de contrôle, doté de véritables pouvoirs et regroupant les différents services existants, émiettés et inefficaces par manque de moyens, et leur assurer le soutien des forces de police et de la justice.

Les hôpitaux publics

La politique actuellement menée est mortifère pour le service public hospitalier. Elle consiste essentiellement à transférer vers le secteur privé lucratif les missions rentables, laissant à l’hôpital public le poids des pathologies lourdes et coûteuses et à l’usager un ticket modérateur de plus en plus important pour une qualité de soins qui diminue.

On voit bien ce que ce système peut produire. Il n’y a qu’à mettre en perspective la politique actuelle du médicament (avec scandale du Médiator, par exemple), pour voir où l’on veut nous mener.

Il faut donc inverser cette tendance et redonner à l’hôpital public sa place prépondérante en matière d’offre de soins. Le nombre d’heures supplémentaires qui ne peuvent pas être récupérées, la gestion des infirmières, assimilables dans bien des cas à de la maltraitance institutionnelle, doit être résolu par des recrutements importants de personnels médicaux et para médicaux.

Les collectivités locales

Une dérive en matière de recrutement dans les collectivités locales ? C’est le discours que l’on entend actuellement de la part du gouvernement (de droite) à l’encontre des collectivités (majoritairement de gauche). Pas toujours faux ce discours, étant entendu que le développement des intercommunalités a été créateur d’emplois sans qu’on en supprime dans les communes pour l’exercice des compétences transférées à ces intercommunalités. Le manque de courage des élus locaux, leur « plasticité » face aux exigences du dialogue social et leur clientélisme électoral explique cette dérive relative, celle-ci n’existant pas dans tous les niveaux de collectivités.

La véritable question dans les collectivités locales pourrait être celle-ci : des emplois publics pour faire quoi ?

La mode est depuis quelques années à l’externalisation des tâches et missions vers le secteur privé. Les personnels sont alors souvent cantonnés à l’élaboration et au suivi relatif (les élus sont réticents à mettre en oeuvre des pénalités) de conventions ou contrats administratifs complexes.
Les compétences existent dans les collectivités locales, mais elles sont rarement utilisées en raison du dogme qui énonce que le privé travaille mieux que le public. Les entreprises, les consultants et auditeurs de tous poils ont bien compris ce message et certains d’entre eux se gavent abondamment en argent public qui pourrait être économisé.

Quelques collectivités locales commencent à comprendre que leur bienveillance à l’égard d’entreprises racketteuses d’argent public commence à poser problème en période de vaches maigres et mettent en place des systèmes de gestion en régie qui leur permet de faire des économies notables. C’est le cas dans les domaines des transports et de la gestion de l’eau, par exemple.

Il n’est par ailleurs pas prouvé que pour l’exécution de certaines prestations (Etudes et audits divers, programmation de constructions publiques, maîtrise d’ouvrage,…) l’augmentation du nombre d’agents publics soit nécessaire, le redéploiement et la formation pouvant s’avérer suffisants. Ce système passe cependant sur la rationalisation de notre système administratif local (fusion des départements et des régions et rationalisation des intercommunalités).

Pour conclure, les fonctions publiques sont actuellement étrillées, essorées, dévalorisées. Les agents qui appartiennent à ces institutions doivent réfléchir sur leur devenir : soit ils disparaîtront, soit ils devront faire des concessions sur le périmètre de leurs attributions et leurs manières d’exercer leurs missions et ne plus se retrancher derrière un certain corporatisme qui plombe le dialogue social.

Michel DROUET

http://michelumix.over-blog.com/

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