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Réponses aux perfidies de l’AFP sur Julian Assange

Illustration : https://lesmutins.org/hacking-justice

Dans l’apparente neutralité d’une dépêche du 10 décembre 2021 annonçant que la Haute Cour de Londres venait de rendre de nouveau possible l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis, l’AFP prend fait et cause contre un confrère journaliste, fondateur de WikiLeaks, lentement assassiné dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres. Le titre annonce la couleur : « Julian Assange, héros controversé de la liberté d’informer ». Controversé ? Vraiment ?

L’auteur de la dépêche (Sylvain Peuchmaurd) note que Julian Assange « a vu son image se troubler avec le temps ». De quel trouble s’agit-il ? Et qui estime que trouble il y a ?

Depuis les révélations de Chelsea Manning via WikiLeaks en 2010, documentant les crimes de guerre et les actes de torture commis régulièrement par l’armée des États-Unis en Afghanistan, en Irak et dans la prison de Guantánamo, Julian Assange est officiellement devenu « une cible prioritaire » pour Washington. Plus que « troublée », nous avons assisté en dix ans à la totale destruction de l’image d’Assange, organisée par les États-Unis et leurs subordonnés, autour des allégations de « délits sexuels » dans l’affaire suédoise qui, après neuf ans de procédure, s’est soldée par un abandon des poursuites dans un relatif silence médiatique si on le compare à l’empressement à l’accuser de viol.

Après son arrestation dans l’ambassade d’Équateur à Londres le 11 avril 2019, Julian Assange a purgé la lourde peine de 50 semaines de prison dans une prison de haute sécurité pour n’avoir pas respecté les conditions de sa liberté conditionnelle (ayant épuisé tous ses recours face à la justice britannique, l’extradition vers la Suède était imminente en juin 2012, il avait alors brisé son bracelet électronique avant de se réfugier dans l’ambassade équatorienne). Il a ensuite été maintenu en détention à Belmarsh à la demande de Washington qui veut juger le journaliste australien sur la base de chefs d’inculpation essentiellement fondés sur l’Espionage Act qui est une loi interne aux États-Unis, créée en 1917 pour enfermer les opposants à l’entrée en guerre.

La dépêche de l’AFP précise : « Son image de “cyber-warrior” aux cheveux blancs s’est brouillée au fil des ans, en particulier avec la diffusion par sa plateforme, en 2016, pendant la campagne présidentielle américaine, de milliers de courriels piratés provenant du Parti démocrate et de l’équipe d’Hillary Clinton. »

Le journaliste de l’agence de presse n’a pas trouvé la place de préciser ce que contiennent les révélations de ces courriels qui ont « brouillé l’image » d’Assange : 

  • la publication par WikiLeaks de courriels prouvant comment la direction du Parti démocrate américain a manipulé les primaires pour favoriser Hillary Clinton au détriment de Bernie Sanders, notamment comment la candidate a triché lors des débats en ayant accès à l’avance aux questions ;
  • les révélations par WikiLeaks d’extraits des conférences payées par Goldman Sachs en 2013 et le financement de la Fondation Clinton par l’Arabie saoudite alors que les records de ventes d’armes à ce pays ont été battus sous le mandat de secrétaire d’État Hillary Clinton. 

En février 2016, WikiLeaks avait aussi publié les « NSA Targets World Leaders » révélant comment, pendant la présidence de Barack Obama, les services américains avaient espionné une réunion privée sur la stratégie de lutte contre le changement climatique entre le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin ainsi que la mise sur écoute de plusieurs grands diplomates et hauts dirigeants (dont Nicolas Sarkozy), le chef de cabinet du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), des hauts responsables de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) et de l’Union européenne.

Toutes ces vérités, que personne n’a pu nier, l’AFP semble les ignorer ou les juger désormais non publiables. Pourquoi ?

« Selon la CIA, ces documents ont été obtenus auprès d’agents russes, ce que nie la plateforme », dit la dépêche, renvoyant dos à dos les deux parties en oubliant de préciser que ces allégations n’ont pu être prouvées par les États-Unis, notamment dans la très longue et très coûteuse enquête du procureur spécial Robert Mueller sur la soi-disant ingérence russe dans ce dossier (lire Aaron Maté, « CrowdStrikeOut : Mueller’s own report undercuts its core Russia-meddling claims », RealClearInvestigations, 5 juillet 2019).

L’AFP ne précise pas que WikiLeaks n’a pas seulement publié des documents révélant la surveillance massive de leur propres citoyens par les services de renseignement – publics et privés – états-uniens mais aussi celle de leurs équivalents russes sur leur population (« Spy Files Russia », septembre 2019, en partenariat avec Mediapart et La Repubblica), mais sans que ces révélations ne provoquent une demande d’extradition de Julian Assange du Royaume-Uni vers la Russie.

« Ces révélations avaient alors suscité des éloges appuyés du candidat Donald Trump, qui avait lancé lors d’un meeting : "J’adore WikiLeaks !" », se souvient l’AFP, en occultant le fait que WikiLeaks avait dénoncé en janvier 2017 la promesse de campagne non tenue de Trump sur la publication de sa déclaration d’impôts, et en oubliant aussi que, le 21 avril 2017, le ministre US de la Justice Jefferson « Jeff » Session avait fait de l’arrestation d’Assange une « priorité » pour les États-Unis et que le président Trump n’a jamais fait le moindre geste pour arrêter les poursuites contre lui, son « soutien » à WikiLeaks s’étant limité à une boutade de meeting de campagne.

« En 2011, les cinq journaux (dont The New York Times, The Guardian et Le Monde) associés à WikiLeaks condamnent la méthode de la plateforme, qui rend publics des télégrammes du département d’État américain non expurgés. Ils estiment que les documents sont susceptibles de “mettre certaines sources en danger”. La critique sera reprise par le lanceur d’alerte Edward Snowden », pointe l’AFP qui semble ignorer quelques détails importants :

  • ces grands titres de la presse internationale ont justement publié de nombreuses révélations en partenariat avec WikiLeaks, dont les « Afghans War Diaries », « The Iraq War Logs » et le « Cablegate » en 2010 ;
  • lors des audiences d’extradition en 2020, aucun des journalistes de ces journaux n’est venu dénoncer les méthodes d’Assange. Au contraire, le journaliste allemand John Goetz, qui travaillait au Spiegel au moment de ces grandes révélations, a témoigné en faveur du fondateur de WikiLeaks, insistant sur sa déontologie exigeante. Selon lui, Assange a personnellement veillé à ce que les noms des informateurs vulnérables apparaissant dans des centaines de milliers de documents secrets du gouvernement américain ne soient jamais publiés ;
  • WikiLeaks a sollicité le Pentagone pour qu’il efface lui-même les noms des agents potentiellement menacés mais les autorités américaines n’ont pas donné suite. On peut notamment le voir dans le documentaire de Laura Poitras, Risk (2016) ;
  • en 2010, Julian Assange a lui-même refusé au Guardian de publier des documents car il estimait que ceux-ci risquaient de mettre en danger des personnes. Il n’a pas cédé au harcèlement des journalistes du quotidien britannique, pressés de rendre publics les documents dont ils avaient obtenu une copie ;
  • en février 2011, dans leur livre WikiLeaks. Inside Julian Assange’s War on Secrecy (Guardian Books), David Leigh et Luke Harding, journalistes au Guardian, ont publié le mot de passe confié par Assange permettant d’accéder aux 250 000 câbles diplomatiques non expurgés. « Ce faisant, David Leigh et le Guardian ont violé de manière répétée les conditions de sécurité de WikiLeaks, notamment notre consigne que les câbles non publiés soient mis à l’abri des services secrets en les conservant sur des ordinateurs non connectés à internet », déplorait Julian Assange dans un communiqué.

Quoi qu’il en soit, les États-Unis n’ont jamais apporté le moindre début de preuve contre Julian Assange permettant de l’accuser d’avoir « du sang sur les mains » comme avait pourtant titré le New York Times, en désignant celui qui, justement, avait révélé à quel point ses accusateurs trempent dans le crime.

Pour avoir publié ces vérités, que personne ne peut aujourd’hui contester, Assange a payé de sa liberté depuis presque dix ans et risque aujourd’hui de mourir en prison sans avoir été condamné pour le moindre crime. Ce n’est pas seulement, comme l’écrit l’AFP, un « noyau dur » qui « lui est resté fidèle à l’instar de la créatrice britannique Vivienne Westwood, et nombre d’associations de journalistes ou de défense des droits humains » (ce qui est déjà beaucoup), mais des experts médicaux indépendants, ainsi que ceux qui dénoncent les conditions de détention d’Assange comme Doctors for Assange, un collectif international de plus de 300 médecins, et bien sûr le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Nils Melzer.

L’AFP laisse entendre que Snowden serait désormais contre Assange, or le lanceur d’alerte de la NSA ne cesse de soutenir le fondateur de WikiLeaks, suggérant même à Donald Trump avant la fin de son mandat que « s’il fallait gracier une seule personne, il fallait gracier Assange ». Pas plus tard que ce 10 décembre, Edward Snowden exprimait son indignation face au jugement de ce jour dans plusieurs tweets et retweets. Autant d’éléments que l’AFP ne peut ignorer si elle connaît l’existence de Twitter.

Les avocats de Julian Assange vont saisir la Cour suprême pour tenter d’éviter sa probable extradition vers les États-Unis où il risque 175 ans de prison pour avoir dit la vérité et fait ce que tout journaliste est censé faire, comme l’AFP est bien placée pour le savoir. La persécution est rendue possible par la passivité voire la complicité des médias dominants et ce genre de dépêche qui valide les arguments de Washington contre la liberté d’informer en répétant les « fake news » et calomnies habituelles.

N’en déplaise à l’AFP, Julian Assange est le journaliste le plus primé du XXIe siècle et il est soutenu par de nombreux confrères dans le monde, des syndicats de journalistes (en France par le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes, à l’échelon international par la FIJ), des ONG comme RSF, Amnesty International, Human Rights Watch...

En espérant que s’il reste encore à l’AFP quelques journalistes attachés aux faits, ils prendront en compte ces éléments en vue d’un correctif et des excuses publiques pour cette dépêche qui « porte la plume dans la plaie » de la torture qui tue à petit feu leur confrère.

Olivier Azam
Les Mutins de Pangée

 https://www.lesmutins.org/reponses-aux-perfidies-de-l-afp

COMMENTAIRES  

12/12/2021 21:30 par Walter Rizotto

P, c’est comme quel mot, déjà ?

13/12/2021 10:07 par CAZA

Bonjour
Héhé Super lien de Tassedethé .
On peut ajouter Cuba ,Vénez , Corée etc .etc ,
Et la photo à la Hidalgo-Mairie .

Le Sylvain en tout cas il bosse dur . Plusieurs centaines d’articles un peu partout et une polyvalence universelle allant des têtes couronnées au pinard . Bref un pisse copies à tout faire .
https://muckrack.com/sylvain-peuchmaurd/articles

13/12/2021 19:24 par mediacideur

Ci-dessous, interview de Cédric Villani Député de l’Essonne (ex-LaREM) dans l’Huma (notons que "le matheux" n’est pas du tout au parfum de la derniére saloperie de l’AFP bien au contraire puisque, dans sa grande naÏveté il ose ça :"le monde international des médias a pris fait et cause pour lui" ! C’est bien le problème : en face d’une machine déterminée à nuire à tout prix, ce genre d’angelots bien intentionnés mais complètement impuissants et se berçant d’illusions, les mafieux rigolent... )

"On peut parler de torture, le mot n’est pas trop fort "

Le député organise ce lundi, à l’Assemblée nationale, une soirée de soutien à Julian Assange afin de rallier d’autres personnalités, et que la France lui accorde l’asile politique

Comment réagissez-vous à la décision rendue vendredi par la Haute Cour de justice britannique ?

CÉDRIC VILLANI Je ne suis pas surpris. J’avais eu l’occasion de discuter avec les avocats de Julian Assange. Nous savions, hélas, qu’il ne fallait pas attendre de miracle...
Ce n’est absolument pas la fin du feuilleton : la décision de justice dit qu’il va falloir réexaminer la demande d’extradition formulée par les États-Unis, mais il reste des recours, des modalités d’appel.
Cela serait une erreur, pour les politiques que nous sommes, de se concentrer sur les détails subtils de cette procédure de justice qui risque de s’éterniser. Il s’agit d’un dossier exclusivement politique. Nous pouvons le résumer en quelques points. Il est persécuté par les États-Unis parce qu’il a fondé WikiLeaks et révélé aux yeux du monde les exactions commises par l’armée américaine et des opérations d’espionnage sur des pays alliés. Pour Washington, le journaliste Julian Assange est considéré et traité comme l’un des hommes les plus dangereux de la planète. Dans ce contexte, le Royaume-Uni se montre le relais servile des États-Unis pour appliquer leur vengeance ; aujourd’hui, Julian Assange est harcelé et torturé, le mot n’est pas trop fort... C’est celui employé par le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer.

Êtes-vous inquiet ?

CÉDRIC VILLANI Toutes les décisions de justice qui se succèdent flirtent systématiquement avec l’État de droit. C’est inouï, et il faut sortir de cette spirale terrifiante au plus vite. Celle de vendredi illustre l’acharnement contre un journaliste qui se trouve dans une prison de haute sécurité, traité comme un criminel, à l’isolement 23 heures sur 24. Désormais, après quelques hésitations au début, le monde international des médias a pris fait et cause pour lui, car chacun voit ce qui se joue en termes de liberté de la presse et de l’information. Surtout depuis que les accusations initiales pour agressions sexuelles ont été abandonnées. Face à cet acharnement, il faut le défendre autant pour des questions de liberté de la presse que des raisons géopolitiques. Comment imaginer que la voix de l’Europe soit respectée et crédible si nous livrons à la justice américaine un ressortissant étranger, poursuivi pour des faits qui relèvent du journalisme d’investigation. Comment continuer de défendre la démocratie et la liberté en Iran ou en Chine si nous ne les défendons pas quand il s’agit des États-Unis ?

Dans ce contexte, quel rôle peut jouer la résolution parlementaire à laquelle vous avez travaillé en France ?

CÉDRIC VILLANI Les soutiens se sont multipliés ces dernières années, réunissant des grandes voix du monde entier. N’oublions pas qu’il a également reçu des prix prestigieux. En France, je dois rendre hommage à François Ruin, qui a été le parlementaire le plus engagé dans ce combat. Mais aujourd’hui, cela nous dépasse largement et la situation d’Assange émeut tous les bancs à l’Assemblée. Avec 40 parlementaires, nous cosignons cette résolution réclamant que la France accorde le droit d’asile politique à Julian Assange. Cette lutte dépasse désormais les clivages partisans. Nous sommes en train de discuter pour déterminer une niche parlementaire qui pourrait accueillir cette résolution.
Et, au passage, je discute également avec le gouvernement pour les convaincre d’agir et se faire une idée sur cette afaire. C’est aussi à ça que peut servir la projection du documentaire "Hacking Justice" ce lundi à l’Assemblée !

13/12/2021 19:29 par mediacideur

Suite de l’article de l’Huma :

Les États-Unis veulent la tête de Julian Assange

L’acharnement judiciaire contre Julian Assange se poursuit. Attendue depuis plusieurs jours, la décision de la Haute Cour de justice d’Angleterre et du pays de Galles est tombée vendredi au moment même où le prix Nobel de la paix était remis à deux journalistes, Dmitri Mouratov et Maria Ressa. Tout un symbole.
La cour a autorisé l’« appel » formé par Washington d’extrader le journaliste australien aux États-Unis, où il risque cent soixante-quinze années de prison, a annoncé le juge Tim Holroyde. Ce verdict ne se prononce pas sur la légitimité des dix-sept chefs d’accusation portés par les autorités américaines contre Julian Assange.
Celles-ci l’accusent notamment d’« espionnage » et de « conspiration » pour avoir diffusé, en 2010, plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques états-uniennes, en particulier en Irak et en Afghanistan. L’appel portait sur les conditions de détention aux États-Unis et si elles étaient trop dures pour la santé mentale et physique du fondateur de WikiLeaks, âgé de 50 ans, incarcéré à la prison de haute sécurité de Belmarsh, à Londres, depuis deux ans et privé de liberté depuis bientôt douze années.
Les juges de la Haute Cour ont donc annulé la décision rendue le 4 janvier par la juge Vanessa Baraitser. Dans son jugement de 132 pages où le terme « suicide » est mentionné 107 fois, elle avait refusé l’extradition en raison de l’état de santé de Julian Assange et non sur la légalité de la demande et les raisons politiques de l’affaire. « Je suis convaincue que les procédures décrites par les États-Unis n’empêcheront pas M. Assange de trouver un moyen de se suicider et pour cette raison j’ai décidé que l’extradition serait oppressive en raison de préjudice moral et j’ordonne sa libération », avait précisé Vanessa Baraitser.
À Londres, devant les bâtiments de la Cour de justice, sa compagne et avocate, Stella Morris, a confirmé qu’elle ferait appel de ce jugement et qualifié cette décision de « dangereuse et malavisée ». « Depuis deux ans et demi, Julian est resté à la prison de Belmarsh, et en fait il est détenu depuis le 7 décembre 2010 sous une forme ou une autre.
Combien de temps cela peut-il durer ? » a-t-elle rappelé devant la presse, alors que sa détention a été jugée « arbitraire » et que ses droits « ont été gravement violés pendant plus d’une décennie » selon l’ONU.
Sur le fond aussi, ce jugement interpelle.
Si, du côté du ministère de la Justice des États-Unis, Wyn Hornbuckle, son porte-parole, s’est dit « satisfait de la décision », l’un des avocats américains de Julian Assange, Barry J. Pollack, a qualifié de « troublants » la conclusion des juges et le fait d’accepter les « vagues assurances » du gouvernement américain de traitement humain. Durant les audiences du 27 et du 28 octobre de la Haute Cour de justice, Julian Assange se trouvait dans un état physique extrêmement inquiétant. « La première journée, il n’a pu rester assis que durant une trentaine de minutes en visioconférence avant de devoir retourner dans sa cellule, exténué », nous rappelait son père, John Shipton, lors de sa visite le mois dernier à l’Humanité (lire notre édition du 16 novembre).

La CIA avait bien envisagé de l’enlever et de l’assassiner

Autre interrogation sur la parole donnée par le gouvernement des États-Unis, les récentes révélations faites par plusieurs responsables de l’antiterrorisme. Ces derniers ont conirmé que, en 2017, le directeur de la CIA, Mike Pompeo, a clairement envisagé d’enlever et même d’assassiner le fondateur de WikiLeaks alors qu’il était réfugié à l’ambassade d’Équateur. Même acharnement de Joe Biden, qui, en tant que vice-président de Barack Obama, avait estimé que Julian Assange s’apparentait à un « terroriste high-tech ». Pas sûr que le nouveau locataire de la Maison-Blanche stoppe cette demande d’extradition qu’il a lui même relancée le 12 février en déposant l’appel. Secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Anthony Bellanger déplore cette décision qui « est un coup dur pour nos espoirs de voir Assange libre. Il est clair, et il a été largement prouvé, que l’extradition d’Assange vers les États-Unis mettrait sa vie en danger extrême. Julien Assange doit v r a i m e n t être libéré immédiatement ».
En attendant, la bataille judiciaire continue. Baltasar Garzon, qui coordonne la défense du journaliste australien de 50 ans, nous a confirmé « faire appel » devant la Cour suprême britannique et épuiser « toutes les ressources nationales et internationales pour défendre ceux qui n’ont commis aucun crime et qui ont résisté héroïquement et courageusement pendant plus de onze ans à la persécution pour avoir défendu la liberté d’expression et l’accès à l’information ». Pour l’avocat espagnol, « cela confirme la persécution politique menée par les États-Unis contre WikiLeaks et Julian Assange pour avoir dénoncé des faits portant atteinte à la sécurité de tous ».
La France pourrait devenir l’un de ses derniers espoirs. À la mi-novembre, John Shipton nous avait avertis ne rien attendre « de la part des autorités britanniques et de cette nouvelle procédure ». Son père les jugeait « directement impliquées dans les tourments et les persécutions que subit son fils. Ils n’ont rien fait pour lui faciliter la vie.
Au contraire, il est traité comme le pire des criminels, endurant les mensonges et les calomnies à son encontre. Cela fait douze années que mon fils subit ce calvaire. Julian a failli se suicider. Car il est enfermé dans une cellule extrêmement réduite 22 heures sur 24, avec la possibilité de ne rencontrer sa famille que très rarement.
Mon espoir repose désormais sur la France et l’initiative des parlementaires ».
Dans cette lutte, une quarantaine d’élus français tentent, en effet, de peser (lire ci-dessus). Ils demandent au gouvernement que Julian Assange bénéficie de l’asile politique en France.
On y trouve des parlementaires communistes, tels Marie-George Buffet ou Fabien Roussel, des insoumis, comme François Ruin et Mathilde Panot, mais aussi des membres du Modem (Erwan Balanant), de l’UDI (Thierry Benoît, Jean-Christophe Lagarde) ou de la majorité présidentielle avec le mathématicien Cédric Villani (ex-LaREM). Ils prennent le relais d’Éric Dupond-Moretti, quand celui-ci n’était pas encore ministre de la Justice. En tant qu’avocat, il avait demandé que la France accorde l’asile à Julian Assange.

15/12/2021 12:12 par MOURAD

Normal que le mec soit dans de beau draps , avec des soutiens d’"ONG" (les barbouzes du XXI siècle) comme RSF (branche du Quai d’Orsay) Amnesty International (instrument des USA et de son "Forgien Departement" ) et j’en passe , si c’est sur ces escrocs qu’il compte pour retrouvez ça liberté , il est dans le CaCa jusqu’au coup le pauvre.

16/12/2021 21:54 par mediacideur

Tiens, vla le hallebardier

euh non pardon on la refait :

Tiens vla le connard enchaîné (admirons le "certes, Assange, parfois..." pont-aux-ânes servant de couverture à tous ces courageux, et l’infamie reprenant l’accusation d’avoir mis des vies en danger, on ne se refait pas, connard un jour connard toujours) :

QUAND Dupond-Moretti était avocat, il avait demandé que la France accorde l’asile politique à Julian Assange. C’était il n’y a pas si longtemps, en février 2020. Maintenant qu’il est ministre de la Justice, on ne l’entend plus sur ce sujet. Ce serait pourtant le moment. Assange a vécu ces dix dernières années confiné, reclus, enfermé, coincé. Sans jugement aucun. D’abord jeté en prison, à Londres, puis réfugié pendant sept ans dans les quelques mètres carrés de l’ambassade d’Equateur, toujours à Londres, et aujourd’hui écroué dans une prison de haute sécurité, encore à Londres. Les Etats-Unis réclament son extradition. Une juge britannique de première instance la leur avait refusée. Vendredi 10, la Haute Cour a cassé cette décision et validé la demande d’extradition. Il y aura des recours, évidemment, mais jamais cet Australien de 50 ans n’a été si près de se voir expédier pour la vie et même plus dans les légendaires geôles américaines. Lui donner l’asile, juste après l’affaire des sous-marins qui a vu Etats-Unis, Australie et Grande-Bretagne se payer la tête de Macron, aurait eu de l’allure, non ? Voilà qui aurait rappelé que la France n’est pas seulement le pays des sous-marins nucléaires et de l’exportation d’armes tous azimuts, mais aussi celui des droits de l’homme (si, si, vérifiez, c’est marqué quelque part). Aux Etats-Unis, Assange risque 175 ans de prison, au moins. Dix-huit chefs d’inculpation. C’est un espion, un conspirateur, un fraudeur informatique, un homme qui a volé des données appartenant au gouvernement américain. Bref, un ennemi public. Certes, Assange est parfois confus, ambivalent, irresponsable (quand des documents non filtrés mettent des vies en danger), consternant (lors de la campagne présidentielle américaine, il avoue sa préférence pour Trump). Cela vaut-il 175 ans de prison ? Trente-huit députés, de Cédric Villani (ex-LRM) à François Ruffin (LFI), en passant par Valérie Petit (apparentée LRM), Erwan Balanant (MoDem), Fabien Roussel (PC), Jean-Christophe Lagarde (UDI), etc., ont déposé fin octobre une proposition de résolution invitant le gouvernement à accorder l’asile politique à Julian Assange. Ils sont fous...

24/12/2021 16:29 par Jacquie Devereaux

Julian Assange n’est pas et n’a jamais été *journaliste* !
Ce n’est qu’un criminel de droit commun accusé d’espionnage par la Justice américaine, et qui a profité (en 2012) de sa libération conditionnelle et son placement en résidence surveillée pour fuire et se réfugier dans l’ambassade équatorienne à Londres. Il y restera pendant sept années, le temps que l’accusation pour viol en Suède soit abandonnée en raison du délai de prescription dépassé pour ce crime (5 ans).

24/12/2021 17:02 par legrandsoir

le BLU (Bureau des Légendes Urbaines) s’est exprimé.

Julian Assange a sa carte de presse, délivrée (et défendu par) la Fédération Internationale de Journalistes (650000 membres). La Fédération Européenne de Journalistes, dans son recensement de journalistes emprisonnés, compte Julian Assange.

Il est accusé d’espionnage. Le témoin principal (et le seul en fait) a avoué avoir menti et se trouve actuellement en prison en Islande. Cela dit, les "accusations" ne font que décrire une journée ordinaire d’un journaliste d’investigation.

Julian Assange n’a jamais été accusé de viol par deux femmes en Suède (chaque mot de la phrase qui précède est pesé). C’est la procureure suédoise Marianne Ny qui a fait trainer une enquête préliminaire (accompagné d’un mandat d’arrêt où elle commet un faux en écriture) pendant 7 ans (ou la fermant, rouvrant, fermant 3 fois). Non, ce n’est pas le délai de prescription mais l’absence de preuves qui l’a obligée de fermer définitivement son enquête et surtout pour laisser la place aux Etats-Unis avec leur demande d’extradition.
Merci de vous abstenir d’étayer votre ignorance du dossier ici. Les grands médias et leurs journalistes le font déjà très bien ailleurs.

24/12/2021 17:19 par Xiao Pignouf

@Jacquie Devereaux

Si, Assange est un journaliste et un des meilleurs. Tapez son nom sur Google et c’est la mention qui est donnée, ouvrez Wikipédia, et c’est ce qui le définit parmi d’autres choses, consultez Britannica et vous verrez qu’il y est qualifié comme pratiquant le journalisme scientifique. De quel trou si profond sortez-vous pour le nier ?

Les accusations de viols à son encontre ont été abandonnées non par sous le prétexte d’une quelconque prescription mais parce qu’elles ont été montées de toutes pièces. À ce propos, le délai de prescription pour un viol est de 20 ans, et celui dont Assange a été accusé à tort est sensé s’être déroulé en 2010... faites le calcul, on vous espère meilleure en maths qu’en analyse médiatique... Quant aux accusations, le Parisien lui-même dit qu’elles ont été abandonnées faute de preuves... ce qui en soi est un putain d’euphémisme.

Le GS vous fera peut-être un cadeau en vous donnant des liens que vous pourrez lire pour mettre à jour vos informations... Et comme il se peut fortement que vous croyiez encore au Père Noël, je ne me refuserai pas ce dernier petit plaisir avant les fêtes : hey, pss, il existe pas...

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